Archives mensuelles : août 2018

Drome Ardèche:les camps d’internement et de travail dans l’Ardèche et la Drôme durant la Seconde Guerre mondiale

On a choisi de publier cette recension  après 3 textes  ( 1(2),  chaune et chacun peuvent  élaborer des résistances .Avec le retour  du service militaire obligatoire  appelé  service  national universelle ( SNU) qui serait imposé à toute (et à tous) à 18ans  par la réforme Macron. Mais ce n’est pas là une réforme c’est encore un retour en arrière


Des indésirables, les camps d’internement et de travail dans l’Ardèche et la Drôme durant la Seconde Guerre mondiale  480 page , éd. Peuple Libre et Notre Temps, 1999. Préface de Denis Peschanski, chargé de recherche au CNRS (Institut d’histoire du temps présent),

Il en est ainsi par exemple des dizaines de déportés vers Auschwitz (Birkenau), Maïdanek, Mauthausen… prélevés dans ces camps ou Groupements de Travailleurs Étrangers (GTE) : la plupart étaient ignorés et ne figurent ni dans les listes données par les ouvrages publiés à ce jour ni sur les plaques apposées dans les lieux de mémoire. Peu de choses étaient connues, et souvent de manière très superficielle, sur les conditions d’internement de tous ces gens dans des locaux de fortune. Le temps passant, il était urgent d’en éclaircir l’image et de la fixer.

Les internés sont des civils français ou étrangers (14 nationalités dans le GTE de Crest, au moins 16 dans ceux de l’Ardèche), considérés comme « suspects », « douteux » ou « indésirables » à cause de leur ethnie, de leur religion ou de leur appartenance politique ou idéologique supposée :

Espagnols ayant fui le régime franquiste ;

ressortissants des pays ennemis comme le peintre Max Ernst qui passe à Loriol et Largentière ;
militants antinazis originaires du Reich, souvent déjà en lutte dans les Brigades internationales et dont certains, parmi les survivants, poursuivront leur combat après s’être évadés ;
vieillards, infirmes ou malades transférés des grands camps et amenés dans les centres-hôpitaux de Saint-Agrève et Alboussière ;

communistes, syndicalistes et pacifistes français internés à Loriol ou Privas (Chabanet) ;
Arméniens raflés au sein des importantes colonies de la région et intégrés dans l’organisation Todt qui les emploiera à construire le mur de l’Atlantique
travailleurs étrangers emprisonnés à Largentière, Vinezac, Le Cheylard, Saint-Jean-Chambre, Chomérac, Montélimar ou regroupés dans les GTE de Saint-Vincent-de-Charpey et Crest, dans la Drôme, et divers lieux de l’Ardèche pour fournir à bon marché une main-d’œuvre de substitution ;

personnalités politiques considérées comme responsables de la défaite et embastillées à Vals-les-Bains ;
Juifs raflés constituant à Crest, Alboussière … des réservoirs toujours prêts pour le départ, via Drancy, vers les camps d’extermination..

Certains de ces internés, après une évasion, entreront dans la Résistance et y joueront souvent un rôle considérable par leur expérience du combat et la force de leurs convictions. Plusieurs iront jusqu’au bout de cet engagement et le paieront de leur vie.

L’ouvrage fait apparaître la continuité entre la troisième République finissante et le régime de Vichy récupérant au profit de son idéologie la réglementation et les structures mises en place ou renforcées par ses prédécesseurs. On y découvre la complexité de la législation en matière d’internement et son aggravation progressive, la grande diversité des méthodes et des établissements d’enfermement dans ces deux départements apparemment sans histoire, éloignés des frontières et peu marqués par une population étrangère ou juive.

La chose était demeurée bien discrète, bien cachée. Un peu comme dans une famille on ne parle pas de celui qui troubla autrefois l’ordre établi… Quoi, la République française, image mondiale de la Liberté et de la Tolérance, avait eu, elle aussi, ses camps de concentration comme les puissances totalitaires ! Mis à part deux livres qui ne paraissent pas avoir marqué leur époque de parution, rien, jusqu’à l’ouverture des archives dans les dernières années 80, n’avait véritablement été dit. Léon Moussinac en 1945, Arthur Koestler en 1947 furent, à ma connaissance, les seuls qui témoignèrent de ce qui fut cette tragédie ignorée du plus grand nombre. Depuis 1986, bien des livres ont paru sur le sujet, un film, dont l’action se déroule au camp des Milles à Aix-en-Provence est passé sur nos écrans. On commence enfin à savoir que notre Troisième République, et à sa suite l’État français de Vichy, eurent parfois des pratiques bien proches de celles des dictatures.

L’ouvrage de Vincent Giraudier, Hervé Mauran, Jean Sauvageon et Robert Serre aborde les camps d’internement et de travail mis en place de 1939 à 1945 dans les deux départements de la Drôme et de l’Ardèche. Il est construit un peu à la façon des Cahiers de Mémoire d’Ardèche et Temps Présent : un thème central et quatre auteurs qui, parfois ensemble, le plus souvent séparément traitent d’un aspect particulier de ces camps qui furent réellement des camps de concentration.
Après une préface de Denis Peschansky, chercheur au CNRS et lui-même auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet, le premier chapitre, signé collectivement par les quatre auteurs, fait une très bonne synthèse de ce phénomène concentrationnaire à la française qui, créé par décret en novembre 1938, débute en février 1939 pour “accueillir” les réfugiés qui fuient le régime dictatorial de Franco en Espagne et qui, dès le début de l’année 1939, affluent en grand nombre à la frontière. Rien n’a été réellement préparé pour cet accueil et les conditions de séjour pour ne pas dire de détention, sont très vite déplorables. Pire, on s’efforce de rendre ce séjour le plus pénible qu’il soit possible pour inciter les réfugiés à regagner leur pays d’origine sans souci des représailles qu’ils risquent d’y subir. S’ajoutent aux Espagnols, dès la déclaration de guerre en septembre 1939, les “ressortissants ennemis”, c’est-à-dire les Allemands, les Autrichiens et Italiens sans qu’on veuille tenir compte que la plupart d’entre eux étaient en France pour fuir les régimes totalitaires de leurs pays, et bénéficiaient du droit d’asile politique. Mieux, on leur refuse le droit de s’engager dans l’armée française comme cela avait été prévu en ne leur laissant comme ultime solution que la Légion étrangère. Poursuivant alors une logique qui n’aura rien à envier à celle qui suivra sous le gouvernement du Maréchal Pétain, le gouvernement Daladier, estimant que le traité germano-soviétique de juillet 1939 fait des communistes français des complices objecifs des Allemands, décide, dès novembre 1939, d’interner communistes et militants pacifistes d’extrême-gauche. Le travail ainsi commencé ne pouvait que combler le gouvernement de Vichy qui n’eut qu’à poursuivre la tâche en ajoutant au tableau de chasse de la République défunte les étrangers de tous bords, les hommes politiques considérés comme responsables de la défaite, puis les Juifs, les Tziganes,… Les auteurs évaluent le nombre de personnes ainsi internées entre 1939 et 1946 à six cent mille, dans plus de cent lieux de concentration, l’Ardèche n’en comptant pas moins de quinze et la Drôme six.

Dans un second chapitre, Hervé Mauran nous donne la brêve histoire de l’arrivée des “rouges espagnols”, républicains qui fuient le régime dictatorial de Franco, dans le département de l’Ardèche en 1939. Au 18 février de cette année 1939, mille huit cent quatre-vingt-quatorze réfugiés espagols sont répartis dans onze camps d’hébergement égaillés du nord au sud, d’Annonay à Vagnas, dont le pivot est à Champ-la-Lioure sur la commune de Chomérac. An Ardèche, comme ailleurs, les conditions d’hébergement sont rudes : nourriture insuffisante, hygiène plus que sommaire, promiscuité totale. Les sorties sont réglementées mais possibles. Les autorités françaises s’efforcent de persuader les réfugiés de rentrer dans leur pays. Mais la crainte des représailles est souvent plus forte que les désagréments de l’exil et la vie en camp, et les retours sont rares, malgré les contraintes exercées sur les “meneurs” incitant à refuser le rapatriement. La vie des camps ardéchois fut brêve : les réfugiés quittent le département pour des regroupements familiaux ou préfèrent la liberté de résidence lorsqu’elle leur est accordée. En juillet 1940, les camps de réfugiés espagnols, en tant que tels, ont disparu.

Parallèlement, Robert Serre étudie le problème dans le département de la Drôme, particulièrement dans le Diois et la vallée de la Drôme. Bien que moins nombreux que dans l’Ardèche, les réfugiés espagnols de la Drôme, s’ils bénéficient d’un bel élan de solidarité de la population, rencontrent les mêmes difficultés auprès de l’administration qui utilise tous les moyens pour les persuader de rentrer en Espagne. Soumis à de fortes pressions, beaucoup d’entre eux acceptent le retour, sans qu’on sache quel fut leur sort. Comme en Ardèche les réfugiés espagnols disparaissent en tant que tels, noyés au milieu des autres étrangers dans le Groupement des Travailleurs Etrangers ou en accédant à un statut d’indépendance lorsque cela leur est possible.
Robert Serre consacre quelques pages de son chapitre à l’ancien chef du gouvernement républicain espagnol, Largo Caballero, assigné à résidence à Nyons après être passé par Vals-les-bains et qui fut finalement déporté au camp de concentration d’Oranienbourg en 1943.

Avec Hervé Mauran et Jean Sauvageon on s’arrête ensuite devant une autre classe d’internés à la suite de la déclaration de guerre du 3 septembre 1939. Dès la déclaration de guerre, tous les ressortissants allemands et autrichiens résidant en Ardèche et dans la Drôme sont arrêtés, sans qu’on ne tienne aucun compte qu’ils s’étaient réfugiés chez nous pour des raison politiques ou de persécutions raciales. Internés à la maison d’arrêt de Largentière, ils sont vite transférés au tristement célèbre camp des Milles près d’Aix-en-Provence. On y retrouve le peintre surréaliste Max Ernst et le docteur Littwack dont le premier eut la chance de pouvoir gagner les États-Unis mais dont le second sera transféré à Drancy puis dans les camps allemands de la mort. Après la signature de l’armistice du 22 juin 1940, le gouvernement de Vichy procède à l’arrestation et à l’internement des Juifs, étrangers d’abord, français ensuite. Il est bien évident que, très vite, les forces d’occupation allemandes vont s’intéresser à ces ressortissants allemands et particulièrement aux Juifs et ceci bien avant l’occupation de la France entière. Plus tard ils connaîtront le sort qu’on connaît.

Jean Sauvageon étudie de plus près les deux camps de Loriol et de Montélimar où furent internés de 1939 à 1941 étrangers et Français. En premier, des étrangers dont “l’internement est nécessaire pour le maintien de l’ordre public”, baptisés pour la circonstance “Allemands de race” qu’ils fussent Allemands, Autrichiens, voire Belges ou même Alsaciens ou Lorrains. Puis les Français communistes, anarchistes ou simplement pacifistes qui avaient osé le dire ou opposés à la capitulation pétainiste (on ne parle pas encore de “gaullistes”). Le texte de Jean Sauvageon contient de nombreux témoignages et les citations apportées par l’auteur sont très sévères pour les hauts fonctionnaires en poste à l’époque, accentuant par leur zèle les conséquences de la politique du gouvernement de Vichy

Vincent Giraudier évoque, dans deux chapitres consécutifs, les camps d’internement “d’indésirables français ”, à Chabanet, près de Privas et dans l’établissement d’internement administratif de Vals-les-Bains, réservé, quant à lui, à ceux qui, selon le gouvernement de Vichy, ont trahi la France soit en déclarant la guerre à l’Allemagne, soit en la perdant. Le camp de Chabanet est connu des adhérents et lecteurs de Mémoire d’Ardèche et Temps Présent par les carnets d’Élie Reynier qui y fut interné, et publiés dans le Cahier n°61. Ce camp de concentration, suivant son appellation officielle, rassemble de février 1940 à janvier 1941 tous ceux que la Troisième République, puis à sa suite le gouvernement de Vichy, qualifièrent de communistes qu’ils le fussent ou pas pourvu qu’ils soient proches de mouvements ou  groupes d’extrême-gauche. Une centaine de personnes, dont un peu plus de quarante Ardéchois, y furent détenues dans des conditions précaires en particulier lors de l’hiver très rude de 1940-1941. Plus loin, Vincent Giraudier narre fort bien ce que fut la tragi-comédie de l’internement des “responsables de la défaite”, mélange de compromissions et de lâchetés. Son récit, très vivant, nuançant bien tous les cas particuliers que représentent ces internés de haut niveau, est passionnant.

Dans le long chapitre VIII de Robert Serre, on passe à une phase plus tragique encore de cette triste période. Six cent trente-neuf hommes, originaires de quatorze pays d’Europe, constituèrent ce qui fut appelé de 1941 à 1944 le Groupement de Travailleurs Étrangers, à Crest dans la Drôme. Les Groupements de Travailleurs Étrangers, créés dès l’armistice et dépendant directement du gouvernement de Vichy, rassemblèrent des étrangers d’origines diverses, soldats tchèques ou polonais qui avaient combattu avec l’armée française, républicains espagnols qui avaient refusé le retour en Espagne, Arméniens, Allemands et Autrichiens anti-nazis. Le 352ème GTE s’installe à Crest en mai-juin 1941. Mise à part une petite minorité qui reste au camp, la plupart de ces “travailleurs” sont répartis dans tout le département et assurent des travaux forestiers et agricoles. Les travaux sont durs, la nourriture parcimonieuse, le logement souvent insalubre. Robert Serre nous conte dans le détail les quatre années de vie de ces hommes : l’attitude infâme des représentants du gouvernement, les prélèvements allemands de main-d’œuvre, les rafles nazies des Juifs malgré l’opposition des occupants italiens, les évasions puis la participation à la Résistance avec son cortège de condamnés à mort, et enfin les tracasseries de l’administration française après la libération du territoire. Parmi les nombreux témoignages et récits que nous donne Robert Serre, j’ai particulièrement apprécié les pages consacrées aux Allemands anti-nazis, trop souvent oubliés dans leur combat désespéré contre le totalitarisme hitlérien. On ne peut tout citer tant ce chapitre est dense, mais on ne peut qu’être reconnaissant à l’auteur qui éclaire des événements trop longtemps occultés.
Dans un bref chapitre, Vincent Giraudier et Hervé Mauran nous parlent des micro-camps à caractère humanitaire qui rassemblèrent des invalides et des malades sortis du camp des travailleurs étrangers à Saint-Agrève, ou, à Alboussière, des Juifs, vieillards impotents issus des camps de Gurs et de Rivesaltes, ce qui n’empêchera pas les nazis d’en déporter par la suite quelques-uns dans les camps d’extermination.

L’ouvrage se termine par un chapitre d’Hervé Mauran peu glorieux pour notre administration française après la libération du territoire. Les camps d’internement de civils demeurent : les camps de Chabanet et de Chomérac sont réutilisés pour ceux qui sont, à tort ou à raison, accusés de collaboration avec l’ennemi, où se retrouvent innocents, vrais collaborateurs, trafiquants du marché noir et souteneurs. Les étrangers ne sont pas épargnés : les anticommunistes russes sont pourchassés. L’Ardèche abritera deux camps soviétiques, à Saint-Pons et à Meyras. Les opposants ukrainiens furent officiellement livrés à Staline. La Quatrième République maintiendra des milliers d’étrangers dans des camps de concentration jusqu’en 1950 et nous ne pouvons oublier, même s’ils ne furent pas implantés sur le sol ardéchois, les camps ouverts en France au moment de la guerre d’Algérie.

De Clavière au Montgenèvre

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Sur la frontière entre claviere et  le montgenèvre a été une autre nuit de chasse au migrant. Des très jeunes gendarmes et militaires, racistes et audacieux continuent à jouer à la guerre sur les sentiers de montagne en se cachant entre les rochers et en essayant de terroriser les gens de passage. Une autre agression sur un groupe d’enfants, d’autres blessures, d’autres points de suture.
C’est la raison pour laquelle nous avons choisi hier avec la « Fanfare invisible » de Paris de bloquer pendant environ une heure le tourisme et la frontière italo-Française.

Voici le flyer qui a été distribué :

La frontière au quotidien
Tous les flics sont des frontières.

Claviere est un pays italien à deux kilomètres de la frontière française. Depuis l’hiver dernier, c’est un lieu de passage pour les migrants qui veulent entrer en France. Depuis quelques semaines, les violences à la frontière se sont intensifiées : les militaires et les flics volent, battent, menacent et insultent ceux qui s’arrêtent sans papiers.

Les Cow-Boys en montagne

La présence policière et militaire sur les sentiers de montagne a augmenté ; pour ceux qui prennent ces sentiers, il y a des arrestations violentes, surtout la nuit, l’humiliation, des « si tu bouges  on tire »: ainsi que des pratiques qui provoquent la mise en danger immédiate des Personnes impliquées.
Pour mettre en œuvre ces farrestations, les forces de police sont bien équipées :  jumelle à vision nocturne, chiens, quads.
Depuis quelques jours, les militaires sont de retour sur les sentiers. Ils jouent à faire la guerre, ils s’entraînent en faisant la chasse au migrant de nuit accompagnés des policiers de la PAF, qui aiment menacer et frapper les gens de passage.
Le 7 mai dernier, Blessing  matthews est morte noyée dans la Durance en essayant de s’échapper àe la police.

Passages à tabac

Pendant les mises en arrestation, la police de frontière s’ adonne de plus en plus régulièrement à des actes de violence, en particulier pour forcer les personnes arrêtées à donner des empreintes digitales. Ci-dessous, un témoignage collecte le 13 août par un jeune de 16 ans arrêté, qui refusait de donner ses empreintes :
 » ils ont commencé à me frapper pour me forcer à donner mes empreintes. Une fois, puis une deuxième fois, plus fort. Deux personnes sont venues donner des renforts. Ils se sont mis en quatre pour m’arrêter, pour me forcer à ouvrir les mains, deux de chaque côté. J’ai résisté. Un des quatre flics m’a pris par la tête et m’a jeté sur le sol. Je lui ai dit qu’ils pouvaient me tuer, mais je n’aurais pas donné mes empreintes. Alors ils m’ont mis dans une voiture et m’ont jeté dans la rue juste de l’autre côté de la frontière, en Italie. J’y suis resté 30/40 minutes. J’avais trop mal pour me lever, puis on m’a trouvé deux personnes et ils ont appelé une ambulance  »
Chaque jour, les gens de passage sont humiliés par des fouilles corporelles, y compris des parties intimes et sont humiliés par des insultes et un racisme exprimé ouvertement.

Les responsables politiques nous  martèlent  avec les mêmes mots, que nous vivons dans un état de droit. Nous tenons à faire comprendre ce que cela signifie ici, dans le cas particulier de la frontière : cela signifie des rondes, des blagues de chasse au migrant, des humiliations et des droits violés pour migrants et sans papiers.
C’est aussi 10 ans de prison pour ceux qui « aide au passage en bande organisée », pour ceux qui lutte contre ce dispositif et contre ceux qui le représentent. Ce sont les intimidations et la mise en danger systématique des personnes de passage, le seul « Ordre démocratique » de la frontière.

Ce ne sont pas des exceptions, ni des anomalies : tous ces faits sont autant d’exemples de ce qu’est la politique frontalière européenne. Ce sont les pratiques quotidiennes des personnes et des institutions qui invoquent l’état de droit pour mieux justifier la violence nécessaire à leur pouvoir.
Face à la violence de la police, de l’état, nous continuerons à passer les frontières, à les combattre.;

Tous les flics sont des frontières.

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Maroc -Espagne une centaine de migrants ont forcé le passage vers l’Espagne

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eErope 1..fr   22 aout

Quelque 115 migrants ont pénétré mercredi dans l’enclave espagnole de Ceuta en escaladant la haute clôture frontalière avec le Maroc, blessant légèrement plusieurs agents.

Quelque 115 migrants ont pénétré mercredi dans l’enclave espagnole de Ceuta en escaladant la haute clôture frontalière avec le Maroc, blessant légèrement plusieurs agents, ont annoncé les autorités. « Ils sont passés par dessus la clôture » de six mètres de haut et hérissée de barbelés qui entoure la ville, a indiqué un porte-parole de la préfecture.

Sept gardes-frontières « légèrement » blessés. Sept gardes-frontières ont été « légèrement » blessés suite à des brûlures d’acide et de chaux que leur ont lancé les migrants, a-t-il précisé. « Tout mon soutien aux forces de l’ordre qui affrontent de manière exemplaire le défi migratoire, en particulier aux agents blessés aujourd’hui », a tweeté le chef du gouvernement, le socialiste Pedro Sanchez. Des images diffusées par le journal El Faro de Ceuta montrent de jeunes migrants africains fous de joie d’être parvenus à escalader la double clôture, certains agitant un drapeau espagnol ou européen.

Seule frontière terrestre de l’UE avec l’Afrique. Plusieurs ont des blessures aux jambes et aux mains, les vêtements lacérés ou ensanglantés, selon ces images. « Bonne chance à tous les amis qui sont derrière » au Maroc, crie en français l’un d’entre eux. Ceuta présente, avec l’autre enclave espagnole de Melilla, la seule frontière terrestre de l’Union européenne avec l’Afrique. Fin juillet, plus de 600 migrants y étaient entrés lors d’un passage en force marqué par des affrontements décrits comme particulièrement violents par les forces de l’ordre, lors duquel ils avaient jeté de la chaux vive et des excréments sur les gardes-frontières.

Quelque 3.100 migrants sont entrés à Ceuta et Mililla depuis le début de l’année. Depuis le début de l’année, quelque 3.100 migrants sont entrés à Ceuta et Melilla, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Ils viennent s’ajouter aux plus de 25.000 arrivés en Espagne par voie maritime, faisant du pays la première porte d’entrée de l’immigration clandestine en Europe, devant l’Italie et la Grèce.

Appel à soutenir Yannis Youlountas

Procès de defend europe contre Yannis

Communiqué de Yannis :

Defend Europe me poursuit à nouveau en appel : rendez-vous le 17 septembre à Aix-en-Provence

Toujours aussi sympas mes retours dans l’hexagone : une fois de plus, un charmant huissier guettait ma venue pour me remettre une accueillante citation à comparaitre en tant que prévenu

DEFEND EUROPE ME POURSUIT À NOUVEAU EN APPEL : RENDEZ-VOUS LE 17 SEPTEMBRE À AIX-EN-PROVENCE

Trois des chefs européens du réseau anti-migrants Defend Europe (le Lyonnais Clément Gandelin alias Galant, l’Allemand Robert Timm et l’Italien Lorenzo Fiato) ont décidé de continuer leurs poursuites contre moi. Décidément, le fiasco de l’été passé leur reste en travers de la gorge. Il est vrai qu’ils ont battu tous les records du ridicule sur leur radeau de la Méduse repoussé de Chypre à Malte, en passant par la Crète et la Tunisie (petite pensée pour mes camarades de Defend Mediterranea et de la Horde).

Après avoir été relaxé en première instance à Nice le 27 mars dernier, je serai donc jugé cette fois par la cour d’Appel d’Aix-en-Provence le 17 septembre prochain à 14h00. Mon ami Jean-Jacques Rue sera également à mes côtés (après avoir été condamné à trois mois de prison avec sursis en premier instance pour un simple commentaire sur Facebook). Si vous voulez nous soutenir, rejoignez-nous le lundi 17 septembre à Aix (il y aura des surprises !), notamment pour le débat contradictoire au tribunal. Notre comité de soutien me demande également de rappeler l’existence d’un pot commun si vous souhaitez nous aider à payer ces frais de justice supplémentaires (que nous n’arrivons pas à couvrir pour l’instant) :  Bon, retour à mon café. Heureusement qu’il y a d’autres nouvelles plus réjouissantes dans l’épais courrier Salutations amicales et antifascistes, Yannis Youlountas

http://blogyy.net/2018/08/04/defend-europe-me-poursuit-a-nouveau-en-appel-rendez-vous-le-17-septembre-a-aix-en-provence/

ttps://www.youtube.com/watch?time_continue=1&v=VwcKwGS7OSQ

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En 2006, les salariés de Reynolds prenaient connaissance du projet de fermeture du site. Archives Le DL/Stéphane MARC

un camarade des luttes  laurent Tulasne nous a quitté, en début de semaine

Adieu Laurent ..adieu l ami .
tu étais curieux ouvert au monde aux autres …
Plume et un regard de  camarade
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Turin: la vie infinie de l’Habeas Corpus

Il y a quelques mois, Camille, une compagnonne  de longue date avec une signature  quotidienne à la police .Elle  a décidé de partir et d’échapper à la charge de se présenter chaque jour à la police. Hier elle  a été arrêté pour un contrôle apparemment « décontracté » à Porta Susa par deux agents des Digos et a été arrêté et emmené à la prison de la Vallette.

Qu’est-ce qui est étrange?

Pour violation de l’obligation de signature, l’arrestation de Cam.. a été ordonnée en juin, mais cette mesure de précaution pour elle et pour les autres camarades a été supprimée en juillet. À ce stade, on pourrait penser que la police ne savait pas que la mesure initiale était tombée et, par conséquent, l’aggravation.

En fait, ce matin, l’avocat a présenté une demande de libération, convaincu que sa libération était  question de quelques heures.

Mais non. Le juge a fait appel de la libération et en dépit de ce qu’ils disent les mêmes livres de droit merdique, a dit qu’il « retirer la révocation » et la maintenir en prison parce que la prison qu’est ce ‘elle mérite.

Du tribunal de Turin, il n’ya rien de plus étonnant, mais le concept juridique de mériter une peine d’emprisonnement au-delà d’un incident illégal ne comportait pas notre petit attirail de connaissances.

Pour les écrire:

CAMILLE CASTERAN

c / o Casa Circondariale Lorusso et Cutugno
Via Maria Adelaide Aglietta, 35, 10151 Turin À

source: autistici.org/macerie

Des nouvelles du compagnon Claudio Lavazza

Round Robin / vendredi 10 août 2018

Depuis la taule de Fleury-Mérogis, Claudio Lavazza fait savoir qu’il va bien, même si les conditions de sa détention (il est dans une section de haute sécurité pour détenus en attente de jugement) sont beaucoup plus dures que dans la taule de Teixeiro (en Espagne, où il était auparavant). Claudio dit que ça lui ferait plaisir de recevoir du courrier.

Voici donc son adresse :

Claudio Lavazza
n° 445097 (D5-2G-₵44)
MAH de Fleury-Mérogis
7, avenue des Peupliers
91700 – Fleury-Mérogis

Contre toutes les taules !

Cassa Antirep delle Alpi Occidentali

traduit par Attaque.noblogs.org

Une revue entre les deux guerres Le syndicalisme de La révolution prolétarienne entre 1925 et 1939

Le livre d’Edward Sarboni est le fruit de son travail de DEA d’histoire contemporaine soutenu en 1994. Outre des annexes, l’auteur a eu la bonne idée de nous proposer une bibliographie commentée. Le seul regret qu’on puisse avoir est que la bibliographie n’ait pas été réactualisée alors que de nouveaux travaux ont été publiés sur ce sujet depuis 1994. Cela dit, ça ne retire rien à l’intérêt de l’ouvrage.
Le lecteur ne s’étonnera pas que Sarboni parle autant de communisme que de syndicalisme. En effet, les événements qui ont concouru à la fondation de la Révolution prolétarienne sont intimement liés à la fondation du Parti communiste en France, et aux débats sur la nature du régime communiste qui est alors en train de se mettre en place. On peut dire par conséquent qui si les motifs qui ont présidé à la fondation de la revue se situent évidemment sur des divergences de politique syndicale avec les communistes, cette fondation reste tout naturellement un acte politique.

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De 1925 à 1939 La Révolution prolétarienne fait partie de ces quelques revues incontournables qui marquèrent le mouvement des idées de l’entre-deux-guerres mondiales. Elle regroupait des militants syndicalistes qui avaient résisté à la marée patriotique et l’union sacrée pendant la première guerre mondiale. Favorable à la Révolution russe à ses débuts elle continua son chemin hors des clous à la fois de la voie réformiste comme de la subordination au Parti et au stalinisme.
De 1925 à 1939 La Révolution prolétarienne fait partie de ces quelques revues incontournables qui marquèrent le mouvement des idées de l’entre-deux-guerres mondiales. Elle regroupait des militants syndicalistes qui avaient résisté à la marée patriotique et l’union sacrée pendant la première guerre mondiale. Favorable à la Révolution russe à ses débuts elle continua son chemin hors des clous à la fois de la voie réformiste comme de la subordination au Parti et au stalinisme.
Elle procéda à l’examen de tous les problèmes pratiques et théoriques qui se posaient au mouvement ouvrier, en publiant des articles de fond sur la question du communisme, mais aussi des études très documentées sur la vie syndicale, les grèves, la situation économique et industrielle. Très tôt attentive à la condition des peuples colonisés comme à la naissance des mouvements d’émancipation, elle fut l’une des toutes premières à afficher un anticolonialisme virulent.
La revue fut un lieu de rencontre pour différents courants du mouvement ouvrier – marxistes, syndicalistes, libertaires -, qui combattaient le capitalisme comme le stalinisme. Outre les fondateurs de la revue comme Monatte, Rosmer ou Louzon, la « RP » attira de nombreuses plumes prestigieuses tels Victor Serge, Boris Souvarine, Simone Weill, Daniel Guérin, Albert Paz, Jean Maitron, Michel Collinet, Marthe Bigot ou Edouard Berth.
La Révolution prolétarienne fut un élément essentiel du débat historique mené́ autour du syndicalisme qui a marqué́ l’entre-deux-guerres, et qui aujourd’hui encore continue à̀ alimenter une fraction non né́gligeable du courant ouvrier révolutionnaire. La Ré́volution russe à̀ ses débuts, la scission syndicale de 1922 et le débat idé́ologique qui n’a pas manqué́ de s’instaurer autour des rôles respectifs attribué́s au Parti et au syndicat ont é́clairé de manière particulière les lignes de fracture entre un syndicalisme ré́volutionnaire qui perdait de sa pugnacité́ et un anarcho-syndicalisme qui se proposait d’être une alternative ré́elle, en situation, face aux pré́tentions d’un syndicalisme « politique  ».

Contre le Service national universelle ( SNU) un élément le communiqué de La Libre pensée 87

★ L'objecteur de conscience et la guerre

note : pour continuer le débat  la publication de  la libre pensée de la haute vienne est très utile car la confusion en tre le service civique et le service national universel( SNU)  que veut mettre en place le gouvernement actuel, avec Jean Michel Blanquer avec la ministre des Armés  qui poussent le projet.. Il faudra pour cela que Macron réussisse à modifier  la constitution car l’abrogation de la conscription  est inscrit actuellement  dans la constitution..Toutefois Le gouvernement croate envisage de rétablir la conscription, suspendue en 2007.Le gouvernement bulgare envisage de rétablir la conscription


La Libre pensée 87 ( Haute Vienne), avec la publication de son journal trimestriel n° 4 (juin 2018), rejoint les préoccupations de l’UPF dans un dossier « Pacifisme – antimilitarisme » (pages 3 à 11).
En voila les chapitres clefs :

- Europe : des milliards d’argent public en faveur des industries de l’armement
- Service national universel ?
- Débattre de l’antimilitarisme.

rappel: le 21/08 à 18h30 au laboratoire rendez vous avec louis Lecoin

EH, P’tit Louis, t’en penses quoi de ce retour du service national universel soutenu par jean Mmichel Blanquer  ? »

P’tit Louis, c’est Louis Lecoin. « […] Le 1er juin 1962, soutenu par Le Canard enchaîné, Louis Lecoin entama une grève de la faim. Le 15 juin il fut admis de force à l’hôpital Bichat. Le soir même, 28 objecteurs étaient libérés. Louis Lecoin obtint finalement le 22 juin la promesse de l’examen du statut d’objecteur en Conseil des ministres et quitta l’hôpital le 5 juillet. Il fallut néanmoins une nouvelle mobilisation en février et mars 1963, dont une pétition de personnalités, pour que le projet soit effectivement étudié durant l’été 1963. Lecoin menaça de reprendre sa grève de la faim et le statut, amendé, fut adopté le 22 décembre 1963 à l’Assemblée nationale. Le lendemain, tous les objecteurs de conscience étaient libérés. […] » lu ici

En savoir plus sur Louis Lecoin, sur le service national universel  ?

RENDEZ-VOUS MARDI 21/08 à 18h30

au laboratoire anarchiste 8 place st-jean à Valence

 

Dans le texte Maitron en ligne dictionnaire anarchiste il y a  un oubli très significatif louis Lecoin(1) était  témoin aux assises de germaine Berton qui a assassiné Marius Plateau .. un texte donne une interprétation  de cet oublii lire ici

(1) il ya une photo de louis lecoin témoignant à son procés dans le livre  de louis Lecoin: le cours d’une vie édité par l’auteur

dans le maitron en ligne d’autres oublis significatifs louis Lecoin  a rencontré  Saîl Mohamed lors de sa bataille en créant le SIA   en France pour aider les anarchistes espagnol pendant la guerre d’Espagne (1936-  1939) et ausi charles- Auguste Bontemps

Bbliographie:

Trop jeunes pour mourir  ouvriers et révolutionnaires  face à la guerre ( 1909- 1914)de guillaume Davranches éditeurs l’insomniaque et libertalia

Tout Est Possible les gauchistes  français 1924- 1944  de Jean Rabaut  éditeur Libertalia

et les livre de louis Lecoin

de Prison en Prison

le Cours d’une vie

 

le rendez vous prêt à circuler ici

Italie: Les mots du camarade anarchiste Juan

Nous avons reçu les mots  de Juan en cavale dans une lettre au cercle anarchiste « Nave dei folli »:
Je vois qu’une affiche a été publiée et discutée par divers anarchistes en solidarité avec les accusés du procès « Scripta Manent ». Je pense qu’il est important de réaffirmer une position collective de solidarité avec les camarades sous enquête et de complicité avec les diverses pratiques qui ont toujours été un héritage d’hostilité contre l’autorité. Comme l’affiche l’indique.
Les différences individuelles ne sont pas des limites à unifier, mais elles sont la richesse des anarchistes.
Soutenir les pratiques révolutionnaires, ne pas les déléguer, s’ opposer à la répression avec laquelle l’État veut nous isoler et enterrer des camarades dans les prisons du pays.
Je souscris à la proposition de l’affiche « Furor Manent » et exprime ma solidarité avec les camarades sous enquête et ma complicité avec les nombreuses pratiques d’action directe.

Pas un pas en arrière

 vers l’anarchie

 
FUROR MANET
Septembre 2016, l’opération Scripta Manent, dirigée par le procureur de Turin Sparagna, conduit  à la détention de 8, entre compagnons anarchistes (hommes et femmes).

L’accusation principale : la constitution d’une association subversive avec la finalité du terrorisme. En outre, les compagnons anarchistes sont accusè-e-s des differentes attaques, toutes portant la signature de la FAI (Fédération Anarchiste Informale) et FAI/FRI (Fédération Anarchiste Informel, Front Révolutionnaire International). Actuellement, les compagnons anarchistes (cinq hommes et une femme)  se trouvent encore en prison, une autre est assignée à résidence.
Au même temps, dans la salle bunker de la prison de Turin, le procés continue à un rythme soutenu. Foules des flics se succédent sur la scène du tribunal avec la prétention de reconstruire l’histoire du mouvement anarchiste contemporain. Le début est placé, comme on a dejà vu plusieurs fois, à l’époque de l’affaire Marini, dans les annèes 90. De ce moment-là, le travail obsédant et incessant des voyeurs de profession, les conduit à énumérer les détails intimes ou insignifiants, volés de nos vies et nos rélations. Une répresentation des nos vies patéthique et qui nous laisse tout à fait indifferent-e-s.
Dans les différences individuelles, dans les confrontations âpres et parfois chargèes des tensions contrastantes, se trouve l’histoire du mouvement anarchiste, celle de chacune et chacun de nous, avec limites et contradictions.

À cette histoire appartient les pratiques révolutionnaires, dont certaines se trouvent aujourd’hui sur le banc des accusés à Turin.
C’est aujourd’hui plus que jamais que soutenir les pratiques révolutionnaire signifie également lutter contre la répression de l’État, qui voudrait enterrer les compagnons anarchistes (hommes et femmes) sous des annèes de prison et anéantir l’histoire du mouvement anarchiste.

En lutte  pour l’Anarchie.

Cassa antirep. Alpi Occidentali