Sur la frontière entre claviere et le montgenèvre a été une autre nuit de chasse au migrant. Des très jeunes gendarmes et militaires, racistes et audacieux continuent à jouer à la guerre sur les sentiers de montagne en se cachant entre les rochers et en essayant de terroriser les gens de passage. Une autre agression sur un groupe d’enfants, d’autres blessures, d’autres points de suture.
C’est la raison pour laquelle nous avons choisi hier avec la « Fanfare invisible » de Paris de bloquer pendant environ une heure le tourisme et la frontière italo-Française.
Voici le flyer qui a été distribué :
La frontière au quotidien
Tous les flics sont des frontières.
Claviere est un pays italien à deux kilomètres de la frontière française. Depuis l’hiver dernier, c’est un lieu de passage pour les migrants qui veulent entrer en France. Depuis quelques semaines, les violences à la frontière se sont intensifiées : les militaires et les flics volent, battent, menacent et insultent ceux qui s’arrêtent sans papiers.
Les Cow-Boys en montagne
La présence policière et militaire sur les sentiers de montagne a augmenté ; pour ceux qui prennent ces sentiers, il y a des arrestations violentes, surtout la nuit, l’humiliation, des « si tu bouges on tire »: ainsi que des pratiques qui provoquent la mise en danger immédiate des Personnes impliquées.
Pour mettre en œuvre ces farrestations, les forces de police sont bien équipées : jumelle à vision nocturne, chiens, quads.
Depuis quelques jours, les militaires sont de retour sur les sentiers. Ils jouent à faire la guerre, ils s’entraînent en faisant la chasse au migrant de nuit accompagnés des policiers de la PAF, qui aiment menacer et frapper les gens de passage.
Le 7 mai dernier, Blessing matthews est morte noyée dans la Durance en essayant de s’échapper àe la police.
Passages à tabac
Pendant les mises en arrestation, la police de frontière s’ adonne de plus en plus régulièrement à des actes de violence, en particulier pour forcer les personnes arrêtées à donner des empreintes digitales. Ci-dessous, un témoignage collecte le 13 août par un jeune de 16 ans arrêté, qui refusait de donner ses empreintes :
» ils ont commencé à me frapper pour me forcer à donner mes empreintes. Une fois, puis une deuxième fois, plus fort. Deux personnes sont venues donner des renforts. Ils se sont mis en quatre pour m’arrêter, pour me forcer à ouvrir les mains, deux de chaque côté. J’ai résisté. Un des quatre flics m’a pris par la tête et m’a jeté sur le sol. Je lui ai dit qu’ils pouvaient me tuer, mais je n’aurais pas donné mes empreintes. Alors ils m’ont mis dans une voiture et m’ont jeté dans la rue juste de l’autre côté de la frontière, en Italie. J’y suis resté 30/40 minutes. J’avais trop mal pour me lever, puis on m’a trouvé deux personnes et ils ont appelé une ambulance »
Chaque jour, les gens de passage sont humiliés par des fouilles corporelles, y compris des parties intimes et sont humiliés par des insultes et un racisme exprimé ouvertement.
Les responsables politiques nous martèlent avec les mêmes mots, que nous vivons dans un état de droit. Nous tenons à faire comprendre ce que cela signifie ici, dans le cas particulier de la frontière : cela signifie des rondes, des blagues de chasse au migrant, des humiliations et des droits violés pour migrants et sans papiers.
C’est aussi 10 ans de prison pour ceux qui « aide au passage en bande organisée », pour ceux qui lutte contre ce dispositif et contre ceux qui le représentent. Ce sont les intimidations et la mise en danger systématique des personnes de passage, le seul « Ordre démocratique » de la frontière.
Ce ne sont pas des exceptions, ni des anomalies : tous ces faits sont autant d’exemples de ce qu’est la politique frontalière européenne. Ce sont les pratiques quotidiennes des personnes et des institutions qui invoquent l’état de droit pour mieux justifier la violence nécessaire à leur pouvoir.
Face à la violence de la police, de l’état, nous continuerons à passer les frontières, à les combattre.;
Tous les flics sont des frontières.
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