Archives mensuelles : juillet 2018

Toulouse : une instruction en cours pour une action au siège de l’UMP en 2015.

Le mardi 14 avril 2015, dans l’après-midi, une action a lieu à Toulouse, en solidarité avec les migrant-e-s de Calais. Le local de l’UMP situé rue Gabril-Peri, en plein centre de Toulouse, est « expulsé » par un groupe de personnes en représailles aux nombreuses expulsions de squats de migrant-e-s menés par la mairie UMP de Calais. En quelques minutes, le mobilier se retrouve sur le trottoir et les dossiers dans le caniveau. Deux tags sont laissés sur la façade, un tract est distribué dans la rue et, dans la foulee, un texte est publié sur Internet.

L’UMP porte plainte, la presse parle de saccage et les partis politiques condamnent.

Plus de trois ans après, le 12 juin 2018, une personne habitant à Toulouse (et ayant été placé en garde-à-vue dans l’affaire de l’incendie des véhicules de gendarmerie à Limoges) se rend à une convocation venant de la section criminelle de la police judiciaire de Toulouse. Il est placé en garde-à-vue durant sept heures pour des faits de « dégradations et/ou détérioration en réunion » et « violences en réunion sans interruption de travail » pour des faits ayant eu lieu en avril 2015 à Toulouse, à savoir cette action au siège toulousain de l’UMP.

Une instruction est en cours sous la direction de Florence Bru, juge d’instruction à Toulouse. Elle a délégué son pouvoir d’enquête aux flics toulousain via une comission rogatoire datée du 24 novembre 2017.

Selon les flics, les personnes présent-e-s au lors de cette action portaient des masques. Les flics pensent que la personne convoquée était sur place car des traces d’empreintes (appellées traces papillaires) lui appartenant auraient été retrouvé sur des masques en plastique blancs à proximité du siège UMP. Pour le moment, cette personne n’est pas mise en examen, mais, d’aprés les pandores de la Crim, elle devrait être convoquée ultérieurement par la juge d’instruction.

Le mercredi 27 juin, la personne en détention provisoire à Limoges est extraite de la maison d’arrêt pour être également placée en garde-à-vue dans cette affaire. Elle est entendue à Limoges par des flics toulousains et n’est pas non plus pour l’heure mise en examen. Des traces d’ADN qui lui sont attribuées auraient été également retrouvées sur un masque en plastique blanc récupéré par les flics.

Il semblerait que la criminelle suspecte d’autres personnes d’avoir participé à cette action. Il est possible qu’il y ait dans les temps à venir d’autres convocations et/ou garde-à-vue. L’existence d’une commission rogatoire ouverte par une juge d’instruction permet, pour police et justice, le déploiement d’un large arsenal de mesures de flicages

Liberté pour tou-te-s,
avec ou sans papiers.

repris sur Attaque Noblogs..org

 

Valence: Une des tablées de la saint Ravachol devant le laboratoire(MAJ le 12 /07)

L’image contient peut-être : 6 personnes, personnes souriantes, personnes assises, table et plein air

voilà à l’année prochaine,  la fête s’est terminée tard dans la nuit…. Liberté pour tou-te-s,avec ou sans papiers. feu à toutes les prisons

L’image contient peut-être : plein air


 valence: la prison tue au centre pénitentiaire de valence aussi

France bleu Drome Ardèche jeudi 12 juillet 2018 à 12:39

Le détenu a été découvert vers 10h30 ce jeudi 12 juillet au  matin. Il était pendu avec ses draps aux barreaux. L’homme était seul dans sa cellule, son codétenu étant parti en formation.

D’après les premiers éléments, les surveillants n’avaient rien remarqué lors de leur ronde ( sic). .

Hambourg, Allemagne : Actions de solidarité avec les prisonnier.es du G20

FEU A TOUTES LES PRISONS – Banderole en solidarité avec toutes les personnes incarcérées pour la révolte du G20 et au-delà.

Nous avons délibérément choisi le bâtiment d’un REWE [1] pillé lors du G20 pour donner une importance symbolique à la banderole.

Contre toutes les prisons et ce monde qui en a besoin.

Pour Isa, Nero, Lisa, Peike, toutes les personnes connues et inconnues…

Pour l’anarchie !

[Traduit de l’allemand d’indymedia, 6. Juli 2018]

NdT:

[1] coopérative allemande de commerçants de la grande distribution.

****

Salutations de solidarité à tous les prisonniers un an après les émeutes du G20 à Hambourg

Cette nuit [du 7 au 8 juillet 2018, NdT], les prisonniers du centre pénitentiaire Billwerder-Moorflet ont été salués avec des feux d’artifice.

Nous voulons montrer à nos camarades, compagnon.e.s et tou.te.s les autres détenu.e.s qu’ils/elles ne sont pas seul.e.s. Mais nous sommes conscient.e.s que ceci n’est qu’un petit acte symbolique. Le quotidien morne en taule n’est pas le seul problème, mais c’est plutôt les prisons elles-mêmes ainsi que l’Etat qui se permet de restreindre et contrôler la vie et la liberté de beaucoup de gens. Pour nous, il est évident que la vraie liberté n’est en aucun cas réalisable dans un système pareil. C’est pourquoi il s’agit seulement de le surmonter et de lutte contre l’ordre existant. Depuis maintenant un an, nos ami.e.s sont détenu.e.s et harcelé.e.s pour le G20 et quand on se fie à celles et ceux qui ont le pouvoir, plusieurs d’entre elles/eux devraient l’être pour encore quelques années.

Mais ça ne suffit visiblement pas pour l’appareil policier en roue libre. Depuis plusieurs mois , des mandats d’arrêt cousus de fil blanc sont exécutés partout en Europe, des maisons et des Hausprojekte sont perquisitionnées sous des prétextes absurdes, des appels à la chasse à l’homme ou en tout cas tous les efforts possibles sont mis en place pour réprimer, combattre et criminaliser (sic) les insurgé.e.s et les révolutionnaires. Nous nous solidarisons de tou.te.s les rebelles du G20 ciblé.e.s par la répression, en nous détachant des catégories telles que « criminel.le.s » ou « coupables/innocent.e.s ».

On ne cesse de se rendre compte à quel point la police, la politique, le pouvoir judiciaire et leurs défenseurs agissent de manière mensongère et sournoise. Mais le simple fait qu’ils existent est le seul problème C’est donc à nous d’être et de rester acti.f.ves et de lutter pour la liberté !

A toutes les personnes enfermées : tenez bon !

Pour un monde sans prisons !

Pour l’anarchie !

sans attendredemain a traduit de l’allemand de indymedia, 8. Juli 2018]

Retour sur l’évasion de Redoine FAïD

Rédoine Faïd  son évasion spectaculaire et particulièrement réussie . Merci Redoine pour tous les potos et les compagnes  qui sont en prison.  (ça participe au moral )Avec la canicule la taule c’est BIRIBI

L’évasion du dimanche 1er juillet n’est pas une première pour Rédoine Faïd (en 1995 il prend en otage la famille du directeur de la BNP de Creil et force ensuite le banquier à ouvrir le coffre de l’agence ; pour cette opération minutieusement préparée, les malfaiteurs avaient revêtu des masques à l’effigie de politiciens français), déjà dans les années 1990, il était en cavale ; puis, en 2013, emprisonné pour la mort d’une flic lors d’un braquage à Villiers-sur-Marne, il avait tenté la belle depuis la prison de Lille-Sequedin, à coup d’explosifs, et y était arrivé. 1 mois de cavale et arrestation. Au total, il s’est quand même tapé 17 ans de taule et en avait encore pour au moins 20 de plus.Une perspective qui ferait péter un câble à n’importe qui.!!

Contrairement aux propos des journal flics qui reprennent les discours des gardiens de prisons et leur syndicalistes.. ( UNSA, FO, CGT).. A la lecture du Parisien libéré Antonio Ferrara un autre prisonnier parmi les plus ssurveillé de France qui occupait une UVF voisine : lui-même auteur d’une évasion retentissante par le passé, en mars 2003 à Fresnes.

Malgré tout ce qui a pu être dit pour faire passer la taule du Réau pour une passoire, il s’agit d’une taule relativement neuve. Inaugurée en 2011 par Sarkozy, elle est à la pointe du tout sécuritaire. Qui dit tout sécuritaire dit grosse dose  de stress. Qui dit plus de sécurité dit plus de souffrance pour les enfermés et leur familles.

Réau, c’est 22 hectares, construits en partenariat public-privé avec Bouygues (ben ouais, ça aurait pu être Vinci aussi, SPIE), et une capacité d’enfermement de 790 détenu-es et + sûrement : 20 places dans deux quartiers du centre de détention pour hommes ; 90 places dans un centre de détention pour femmes ; 28 places dans un quartier maison centrale (soit un quartier d’isolement pour les détenus qui sont considérés comme dangereux) ; 180 places dans une unité d’accueil et de transfert ; 50 places dans un centre national d’évaluation ; 30 places dans un quartier arrivants.
Tout est neuf, tout est blindé, tout est fouillé, tout est payant comme dans  beaucoup de ZONZ  , la taule ça rapporte gras aux capitalos.

On peut lire deux  témoignages publiés dans l’Envolée en 2014.

Besançon, France : Tags contre la police … et sur la permanence parlementaire LREM

 

Durant le week-end des 7 et 8 juillet, la façade de la permanence « En Marche » a une nouvelle fois été taguée. Un des slogans tagués fait référence au maire de Besançon, Jean-Louis Fousseret, un des plus fidèles serviteurs de Macron, qui, en plus de voir exaucer ses voeux d’obtenir encore plus de policiers avec la nouvelle réforme « Police de proximité », a été choisi il y a quelques semaines pour présider le nouvel institut de formation LREM:

Par ailleurs, les murs de la ville semblent avoir exprimé leur haine de la police ces derniers jours, notamment depuis l’assassinat policier au Breil dans la soirée du mardi 4 juillet:

[Reçu par mail, lundi 9 juillet 2018]

repris de sans attendredemain

Ravachol … les anarchistes et les En-dehors…

L’ambiance  dans la capitale en 1892 était alors , dans tous les sens  du mot , explosive. lors d’une réunion  publique  qui se tint le 28 mai  dans la salle  de commerce  et dont l’ordre du jour prévoyait qu’on y traiterait des explosions à la dynamite, Fortuné Henry , le frère d’ Émile henry, prononça les mots suivants:

« il en faudrait  beaucoup  comme Ravachol ; vous avez vu l’affolement général  pour deux ou trois pierre s qui ont sauté! si cela avait duré 15 jours, nous aurions été maîtres de la situation. les patrons nous font mourir de faim, les gouvernants nous compromettent  dans des affaires de banque, nous ne pouvons  pas nous attaquer directement à nos persécuteurs , attendu que les fusil lebel  nous déciment à Fourmies . »

Puis l’orateur avait brandi ce qui était apparu  à l’assistance  comme une cartouche de dynamite:

« nous possédons  quelque chose de mieux, dont vous connaissez les effets…mort aux gouvernants ! mort à la bourgeoisie! »

Quelques heures plus tard, Fortuné henry  ( et son frère Émile ) est arrêté . ors de la perquisition  de son domicile  la police ne trouva  que quelque s cartouches de revolver, mais pas de matières explosives. Il sera relâché sans plus

extrait  du livre de Jérusalem à Mazas Mutines Séditions

mercredi 11 juillet à 18h30 au laboratoire

pour la saint Ravachol

 

 

ETErnel recommencement ?

Chaque été réserve son lot d’assassinats policiers. Le 3 juillet 2018. 20h30, quartier du Breil à Nantes. Un homme de 22 ans, au volant de sa voiture, se fait buter à bout portant par les flics, lors d’un contrôle. Ça aurait pu être toi, un proche, un de tes potes…

Comme à chaque fois dans de pareilles circonstances, l’État et ses flics n’hésiteront pas à dissimuler les faits ou à justifier un énième meurtre dont ils sont les seuls responsables : ils tenteront de justifier sa mort en affirmant que c’était un voyou, un criminel qui subvenait à ses besoins par les chemins de l’illégalité, qu’il a cherché à tuer un flic en l’écrasant… Nous répondons d’une part qu’on se fout de la vie de ces flics qui pourrissent notre existence en permanence. D’ailleurs, ne sont-ils pas payer à recevoir (un peu de) la violence sociale qu’ils exercent au quotidien ? D’autre part, ce sont les riches et l’État qui définissent dans ce monde ce qui est légal ou pas, ce qui est bien ou mal, ce qui est punissable ou pas. On se fout également de savoir s’il serait considéré « innocent » ou « coupable » : ces termes ne sont pas les nôtres et nous refusons de parler le langage du pouvoir et de sa justice.

S’en est suivie une révolte dans plusieurs quartiers nantais [1]. Les flammes et les caillasses ont brisé la paix sociale tant souhaitée par les assoc’ et autres travailleurs sociaux. Des bâtiments de l’État et du Capital (annexe de la mairie, bibliothèque, Maison des Associations, centre commercial…) ont été livrés aux flammes vengeresses, des rangées d’uniformes casqués se sont en retour mangé pierres et cocktails Molotov. Pas de banderoles ni de tracts. Parce que quoi de plus audible dans de pareilles circonstances que de parler le langage de la révolte contre tout ce qui nous opprime ?

Où la police sévit est piétiné toute dignité humaine. Son action quotidienne renforce notre aversion pour cette institution. Elle marque la chair, incarcère, tue. Elle ne sait que briser des vies.

Alors quoi de plus naturel que d’éprouver une haine viscérale pour ces brutes en uniforme et de leur rendre la monnaie de leur pièce au moment venu ? Elles qui ont fait le choix de défendre coûte que coûte les riches et les dominants, de se défouler et de s’acharner sur celles et ceux qui galèrent, n’ont pas les bons papiers ou le bon faciès, qui trouvent des subterfuges (illégaux) pour survivre ou se lancent dans l’arène incertaine de l’émeute.

Mais comme après chaque assassinat policier, des voix s’élèveront à la fois pour ramener le calme, que ce soit à travers celles de la sacro-sainte famille de la victime, des mères ou des grands frères, des chefs religieux et communautaires qui veulent nous faire accepter cette misère mortifère sans broncher, en brisant les éclats d’individualités sauvages et révoltées, mais aussi pour réclamer justice, ce qui consiste à demander à l’État de reconnaître un crime et/ou de punir le flic à la gâchette facile, alors même que c’est l’État qui l’a armé et lui a étendu ses possibilités de « légitime défense », l’a mandaté pour faire respecter son autorité. N’attendons rien de la part de l’État. Quant à la vérité, on la connaît depuis trop longtemps : l’État et sa police seront toujours l’ultime rempart à un monde de liberté.

C’est en faisant table rase de ce système de domination (police, justice, travail, prison, propriété, argent…) que nous pourrons enfin vivre vraiment.

En attendant, soufflons sur les braises de toute révolte contre la police et le monde qu’elle défend !

QUE CE MONDE D’AUTORITE REPOSE EN CENDRES !

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[Publié sur indymedia nantes, jeudi 5 juillet 2018]

NdSAD:

[1] Le blog Attaque a fait un suivi nuit par nuit des émeutes après cette exécution policière.

Lors de la première nuit.

Lors de la deuxième nuit.

Lors de la troisième nuit.

Lors de la quatrième nuit.

lors de la cinquième nuit

CONTRE L’HÉNAURME! par Gérard Lambert ~ Débat sur Notre-Dame-des-Landes

[reçu par mail]]

ligne de force

Afin de contribuer au débat en cours, je publie ci-dessous le texte de Gérard Lambert: Réplique à l’Appel pour retrouver un sens politique à la lutte qui se mène aujourd’hui sur la Zad, rédigé et diffusé par Quelques agriculteurs et agricultrices du collectif contre les normes, le 14 mai 2018.

On peut télécharger le texte de l’Appel ici.

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« Bien que nous n’attendions pas grand-chose de l’application de la journée de huit heures, nous promettons solennellement d’assister nos frères plus modérés dans la lutte de classe, de toutes nos forces et par tous les moyens dont nous disposons. Et ce aussi longtemps qu’ils continueront à faire ouvertement et résolument front contre nos oppresseurs communs »

Déclaration de la Central Labor Union américaine, sous l’impulsion d’Albert Parsons et August Spies, anarchistes, membres de l’Association Internationale des travailleurs, en 1885.

 

Dans votre texte, vous admettez que, au cours de votre lutte fort estimable contre les normes qui asservissent les « petits » à un capitalisme toujours plus contraignant, vous apprenez « chaque jours dans (vos) fermes à ravaler (vos) prétentions et à trop souvent vous mettre aux normes à contrecœur après avoir résisté jusqu’à épuisement (…) avec une rage rentrée ». Mais, lorsque des zadistes de Notre Dame des Landes, soucieux d’essayer de sauver l’essentiel de ce qui s’est construit là, font pareil vous vous permettez de les traiter de « pantins de l’État ». Au nom de quoi vos concessions sont elles honorables et les leurs méprisables ?  Qu’est ce qui vous permet d’estimer qu’ils n’ont pas, comme vous, cette rage rentrée ? Qu’est ce qui vous autorise à les déguiser en fourbes calculateurs arrivistes ayant « troqué leur costume de Black Bloc pour trouver une place dans les couloirs de la préfecture » ?

Ils se trompent peut être en essayant de « négocier » avec l’État quand tout prouve que celui-ci ne veut qu’imposer ses diktats, mais les caricaturer en « élite » voulant juste défendre des intérêts exclusifs est une calomnie aussi « ignoble » que la rupture de solidarité que vous leur reprochez.

Dans toutes les luttes sociales il y a une distinction à faire entre ceux qui sont délibérément des magouilleurs, des politicards, des arrivistes, des sales cons, et ceux qui, essayant de combattre au mieux dans une situation conflictuelle, tâtonnent, se trompent, font des erreurs stratégiques, etc. Cette nuance, ni vous ni les auteurs des textes que vous citez comme « éclairants » ne la faites. Au contraire vous portez un jugement dénonciateur péremptoire sur ceux qui pataugeant dans la boue et la confusion essaient de défendre une « zone » et ce qui s’y est construit, y compris la gestion collective et les solidarités. Loin du « mensonge crapuleux » que vous voulez voir dans cet effort.

Notant plus loin que « La force de l’État ne permettait pas de rêver aux grands soirs » vous faites pourtant griefs à ceux qui se résignent au compromis de choisir cette voie dans l’espoir de ne pas voir tout ruiner. Ils se leurrent peut être. C’est possible. Mais leur tentative de sauver « un territoire d’exception » et l’esprit qui va avec mérite bien plus le soutien que le démolissage « radical ».

Vous dénoncez « la manœuvre étatique de division » mais vous y contribuez en fabricant ce que vous qualifiez à juste titre de « figures spectaculaires forcément réductrices ». Vous êtes le pendant, version « offensive », des lâcheurs Durand et Verchère, que j’ai critiqués dans un autre texte*. Comme eux vous envenimez les désaccords, empoisonnez le débat. Vous contribuez à ce que les positions de chacun se figent dans un irréductible conflit au lieu de discussions constructives. Or tout ce qui fabrique ainsi de la division rend service à l’État. Pour des gens qui dénoncent les « pantins de l’État », ça la fout mal.

Ce qui a fait la force de la Zad, et contribué  à ce qu’elle séduise tant de révoltés contre le despotisme régnant, est loin d’être ce « mythe » que dénoncent vos copains et qui trouve écho dans votre texte. C’est la capacité à faire front contre l’ennemi en conciliant des stratégies diverses, en sortant de débats souvent houleux avec des choix d’actions concrètes différentes mais solidaires ; la capacité de gérer cette lutte de façon collective. C’est dans cette stratégie que se sont reconnus bien des gens fatigués du sectarisme qui affligeait depuis des décennies les tentatives de fabriquer un monde plus humain. Ce sectarisme, vos postures le font renaître.

Heureusement, il reste sur la Zad et ailleurs des gens qui ne s’y prêtent pas, qui continuent à essayer de construire des alternatives offensives à la résignation, au défaitisme, à l’écrasement. Des gens qui cherchent à « construire un collectif », comme celui que vous appelez de vos vœux, mais autrement que par l’anathème et la calomnie. Contribuer à ce qui se fait dans ce sens me semble plus positif que dresser des factions l’une contre l’autre pendant que l’État se marre.

Gérard Lambert

8 juillet 2018

Valence ( 26000)Au laboratoire le 11 juillet 2018 la saint Ravachol

le 11 juillet  au laboratoire on sera présent dés 18h30 des textes et des  musiques( c’est selon ton  envie ),  une belle fête pour l’anarchiste Ravachol.. ( anecdote  historique; la guillotine se déplaçait en pièces détachées avec le bourreau, celle ci venait de Lyon pour aller à saint Étienne.. les compagnon-e- ont envoyés des lettres de menaces  , les policiers chargés de la protection du bourreau ont repéré trois individus  suspects qui sont descendus en gare de valence.. le voyage de l’exécuteur  a été modifié et la date du sacrifice a été transformée car il fallait aménager le parcours de Ravachol de la prison vers la machine car la pression des anarchistes augmentée pour empêcher l’exécution..)

François Claudius Kœnigstein, dit Ravachol (Ravachol, un de ses surnoms, est le nom de sa mère) est né le 14 octobre 1859 à Saint-Chamond (Loire, France). Miséreux, il était devenu anarchiste en pensant que l’origine de la misère et des inégalités sociales se trouve dans les fondements mêmes de la société capitaliste et hiérarchisée. Le refus de son sort le conduisit à voler les riches, d’abord sans violence, puis avec assassinat. Révolté par l’injustice de condamnations à l’encontre de militants anarchistes, il dynamite en mars 1892 le domicile de leur juge, puis de son substitut. Mais, reconnu dans un café à Paris, il est arrêté quelques jours après ces deux coups d’éclat. Il est condamné au bagne à perpétuité, pour ses attentats, le 26 avril 1892 ; puis le 21 juin suivant, il est condamné à la guillotine pour meurtres. Le 11 juillet 1892 à Montbrison, la célèbre machine à tuer lui tranche le cou.

Le texte suivant a été écrit par Ravachol pour être prononcé lors de son procès, le 21 juin 1892. Cela lui a semble-t-il été interdit. Voici ce que rapporte Emile Pouget dans un article intitulé “Ravachol” paru dans Le Père Peinard n°172 du 3-10 juillet 1892 :

« Ravachol avait une sacrée envie de coller son grain de sel dans la défense, non pour se défendre, mais pour s’expliquer. Y a pas eu mèche, nom de dieu ! A la quatrième parole, le chef du comptoir lui a coupé le sifflet. Sa déclaration n’est pas perdue, nom d’une pipe ! »


Si je prends la parole, ce n’est pas pour me défendre des actes dont on m’accuse, car seule la société, qui par son organisation met les hommes en lutte continuelle les uns contre les autres, est responsable. En effet, ne voit-on pas aujourd’hui dans toutes les classes et dans toutes les fonctions des personnes qui désirent, je ne dirai pas la mort, parce que cela sonne mal à l’oreille, mais le malheur de leurs semblables, si cela peut leur procurer des avantages. Exemple : un patron ne fait-il pas des vœux pour voir un concurrent disparaître ; tous les commerçants en général ne voudraient-ils pas, et cela réciproquement, être seuls à jouir des avantages que peut rapporter ce genre d’occupations ? L’ouvrier sans emploi ne souhaite-t-il pas, pour obtenir du travail, que pour un motif quelconque celui qui est occupé soit rejeté de l’atelier ? Eh bien, dans une société où de pareils faits se produisent on n’a pas à être surpris des actes dans le genre de ceux qu’on me reproche, qui ne sont que la conséquence logique de la lutte pour l’existence que se font les hommes qui, pour vivre, sont obligés d’employer toute espèce de moyen. Et, puisque chacun est pour soi, celui qui est dans la nécessité n’en est-il pas réduit a penser :

Eh bien, puisqu’il en est ainsi, je n’ai pas à hésiter, lorsque j’ai faim, à employer les moyens qui sont à ma disposition, au risque de faire des victimes ! Les patrons, lorsqu’ils renvoient des ouvriers, s’inquiètent-ils s’ils vont mourir de faim ? Tous ceux qui ont du superflu s’occupent-ils s’il y a des gens qui manquent des choses nécessaires ?

Il y en a bien quelques-uns qui donnent des secours, mais ils sont impuissants à soulager tous ceux qui sont dans la nécessité et qui mourront prématurément par suite des privations de toutes sortes, ou volontairement par les suicides de tous genres pour mettre fin à une existence misérable et ne pas avoir à supporter les rigueurs de la faim, les hontes et les humiliations sans nombre, et sans espoir de les voir finir. Ainsi ils ont la famille Hayem et le femme Souhain qui a donné la mort à ses enfants pour ne pas les voir plus longtemps souffrir, et toutes les femmes qui, dans la crainte de ne pas pouvoir nourrir un enfant, n’hésitent pas à compromettre leur santé et leur vie en détruisant dans leur sein le fruit de leurs amours. Et toutes ces choses se passent au milieu de l’abondance de toutes espèces de produits ! On comprendrait que cela ait lieu dans un pays où les produits sont rares, où il y a la famine.

Mais en France, où règne l’abondance, où les boucheries sont bondées de viande, les boulangeries de pain, où les vêtements, la chaussure sont entassés dans les magasins, où il y a des logements inoccupés !

Comment admettre que tout est bien dans la société, quand le contraire se voit d’une façon aussi claire ?

Il y a bien des gens qui plaindront toutes ces victimes, mais qui vous diront qu’ils n’y peuvent rien.

Que chacun se débrouille comme il peut !

Que peut-il faire celui qui manque du nécessaire en travaillant, s’il vient a chômer ? Il n’a qu’à se laisser mourir de faim. Alors on jettera quelques paroles de pitié sur son cadavre. C’est ce que j’ai voulu laisser à d’autres. J’ai préféré me faire contrebandier, faux monnayeur, voleur, meurtrier et assassin. J’aurais pu mendier : c’est dégradant et lâche et c’est même puni par vos lois qui font un délit de la misère. Si tous les nécessiteux, au lieu d’attendre, prenaient où il y a et par n’importe quel moyen, les satisfaits comprendraient peut-être plus vite qu’il y a danger à vouloir consacrer l’état social actuel, où l’inquiétude est permanente et la vie menacée à chaque instant.

On finira sans doute plus vite par comprendre que les anarchistes ont raison lorsqu’ils disent que pour avoir la tranquillité morale et physique, il faut détruire les causes qui engendrent les crimes et les criminels : ce n’est pas en supprimant celui qui, plutôt que de mourir d’une mort lente par suite des privations qu’il a eues et aurait à supporter, sans espoir de les voir finir, préfère, s’il a un peu d’énergie, prendre violemment ce qui peut lui assurer le bien-être, même au risque de sa mort qui ne peut être qu’un terme à ses souffrances. Voilà pourquoi j’ai commis les actes que l’on me reproche et qui ne sont que la conséquence logique de l’état barbare d’une société qui ne fait qu’augmenter le nombre de ses victimes par la rigueur de ses lois qui sévissent contre les effets sans jamais toucher aux causes ; on dit qu’il faut être cruel pour donner la mort à son semblable, mais ceux qui parlent ainsi ne voient pas qu’on ne s’y résout que pour l’éviter soi-même.

De même, vous, messieurs les jurés, qui, sans doute, allez me condamner à la peine de mort, parce que vous croirez que c’est une nécessité et que ma disparition sera une satisfaction pour vous qui avez horreur de voir couler le sang humain, mais qui, lorsque vous croirez qu’il sera utile de le verser pour assurer la sécurité de votre existence, n’hésiterez pas plus que moi à le faire, avec cette différence que vous le ferez sans courir aucun danger, tandis que, au contraire, moi j’agissais aux risque et péril de ma liberté et de ma vie.

Eh bien, messieurs, il n’y a plus de criminels à juger, mais les causes du crime a détruire. En créant les articles du Code, les législateurs ont oublié qu’ils n’attaquaient pas les causes mais simplement les effets, et qu’alors ils ne détruisaient aucunement le crime ; en vérité, les causes existant, toujours les effets en découleront. Toujours il y aura des criminels, car aujourd’hui vous en détruisez un, demain il y en aura dix qui naîtront. Que faut-il alors ? Détruire la misère, ce germe de crime, en assurant à chacun la satisfaction de tous les besoins ! Et combien cela est facile à réaliser ! Il suffirait d’établir la société sur de nouvelles bases où tout serait en commun, et où chacun, produisant selon ses aptitudes et ses forces, pourrait consommer selon ses besoins.

Alors on ne verra plus des gens comme l’ermite de Notre-Dame-de-Grâce et autres mendier un métal dont ils deviennent les esclaves et les victimes ! On ne verra plus les femmes céder leurs appas, comme une vulgaire marchandise, en échange de ce même métal qui nous empêche bien souvent de reconnaître si l’affection est vraiment sincère. On ne verra plus des hommes comme Pranzini, Prado, Berland, Anastay et autres qui, toujours pour avoir de ce métal, en arrivent à donner la mort ! Cela démontre clairement que la cause de tous les crimes est toujours la même et qu’il faut vraiment être insensé pour ne pas la voir.

Oui, je le répète : c’est la société qui fait les criminels, et vous jurés, au lieu de les frapper, vous devriez employer votre intelligence et vos forces à transformer la société. Du coup, vous supprimeriez tous les crimes ; et votre œuvre, en s’attaquant aux causes, serait plus grande et plus féconde que n’est votre justice qui s’amoindrit à punir les effets.

Je ne suis qu’un ouvrier sans instruction ; mais parce que j’ai vécu l’existence des miséreux, je sens mieux qu’un riche bourgeois l’iniquité de vos lois répressives. Où prenez-vous le droit de tuer ou d’enfermer un homme qui, mis sur terre avec la nécessité de vivre, s’est vu dans la nécessité de prendre ce dont il manquait pour se nourrir ? J’ai travaillé pour vivre et faire vivre les miens ; tant que ni moi ni les miens n’avons pas trop souffert, je suis resté ce que vous appelez honnête. Puis le travail a manqué, et avec le chômage est venue la faim. C’est alors que cette grande loi de la nature, cette voix impérieuse qui n’admet pas de réplique, l’instinct de la conservation, me poussa à commettre certains des crimes et délits que vous me reprochez et dont je reconnais être l’auteur.

Jugez-moi, messieurs les jurés, mais si vous m’avez compris, en me jugeant jugez tous les malheureux dont la misère, alliée à la fierté naturelle, a fait des criminels, et dont la richesse, dont l’aisance même aurait fait des honnêtes gens ! Une société intelligente en aurait fait des gens comme tout le monde !

Ravachol

P.S. LA RAVACHOLE

Air de « LA CARMAGNOLE » et du « ÇA IRA ».

I
Dans la grand’ville de Paris (bis),
Il y a des bourgeois bien nourris (bis),
Il y a les miséreux,
Qui ont le ventre creux :Ceux-là ont les dents longues,
Vive le son, vive le son,
Ceux-là ont les dents longues,
Vive le son des explosions !
Refrain :
Dansons la Ravachole,
Vive le son, vive le son,
Dansons la Ravachole,
Vive le son De l’explosion !Ah, ça ira, ça ira, ça ira,
Tous les bourgeois on les saut’ra…
On les saut’ra !
II
Il y a les magistrats vendus (bis),
Il y a les financiers ventrus (bis),
Il y a les argousins,
Mais pour tous ces coquins,Il y a d’la dynamite,
Vive le son,
Vive le son,
Il y a d’la dynamite,
Vive le son
De l’explosion !
(Au refrain)
III
Il y a les sénateurs gâteux (bis),
Il y a les députés véreux (bis),
Il y a les généraux,
Assassins et bourreaux,Bouchers en uniforme,
Vive le son, vive le son,
Bouchers en uniforme,
Vive le son de l’explosion !
(Au refrain)
IV
Il y a les hôtels des richards (bis),
Tandis que les pauvres déchards (bis),
A demi morts de froid,
Et soufflant dans leurs doigts,Refilent la comète,
Vive le son, vive le son,
Refilent la comète,
Vive le son de l’explosion !
(Au refrain)
V
Ah ! nom de dieu, faut en finir ! (bis)
Assez longtemps peindre et souffrir ! (bis)
Pas de guerre à moitié !
Plus de lâche pitié !Mort à la bourgeoisie,
Vive le son, vive le son,
Mort à la bourgeoisie,
Vive le son d’l’explosion !
(Au refrain)

Parution le Mécréant juin 2018 libre(s) pensée(s)…

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Le Mécréant  juin 2018

Les lobbies religieux qu’elles qu’ils soient reconnus ou pas continuent ici  comme ailleurs  leur sale besogne de grignotage de la loi 1905 avec l’appui d’élus pour qui la laïcité est au mieux, un vain mot , au pire,  un obstacle au retour à la monarchie de droit divin.leur offensive est encouragée par le provisoire et fragile locataire de l’Élysée, désormais chanoine de Latran, , qui cherche à tout prix des alliés, caressant dans le sens  du poil, et le goupillon , et le sabre

la loi de programmation militaire, obéissant  aux ordres  atlantistes, prévoit une augmentation du budget des armées( on ne parle plus de défense…) d’1, 7 milliard d’euros par an jusqu’en 2022 et de 3 milliards d’euros jusqu’en 2025. un projet de » service national universelle » d’un mois dés 16 ans est annoncé,  » associatif, militaire, civique au sanitaire Une « occasion  de vie collective » censée e tenir lieu  de « creuset républicain ». Une consultation est prévue autour  de ce projet de « dressage précoce« (1) qui n’est pas sans évoquer les chantiers de jeunesse feu  le régime de vichy.

( 1)nous savons ce qu’il en est  des consultations  du docteur Macron: l’ordonnance est déjà rédigée..