Archives mensuelles : avril 2018

Des nouvelles ……

 

résistance: la catapulte bricolée est installée

L’équipe medic nous fait part d’un bilan non exhaustif de cette journée
> très tendue.
>
> Au moins une trentaine de personnes ont été traitées au point medic du
> Gourbi, tandis que des équipes mobiles ont pris en charge des blessures
> légères qui n’ont elles pas été comptabilisées.
>
> 2 personnes blessées gravement ont dû être évacuées pour être
> hospitalisées, et 4 personnes ont été traitées pour des blessures jugées
> sérieuses.
>
> La plupart des blessures ont été causées par des éclats de grenades
> désenclerclantes (dont au visage ou au thorax), des tirs de LBD (là
> encore au niveau thoracique), et des tirs tendus de gaz lacrymogènes.
> Cette liste ne prend pas en compte l’exposition au très très nombreux
> gaz lacrymogènes qui ont été tirés toute la journée.
>
> Par ailleurs depuis la fin d’après midi, de nombreux tirs de grenades
> GLI-F4 (qui avaient par exemple causé la blessure très grave au pied
> d’un maniestant à Bure en août dernier) ont été remarqués . L’équipe
> medic signifie sa vive inquiétude pour les jours à venir.
>
>

Première lettre de Dolcino et Margherita

archive: un texte qui a circulé sur Rebellyon.info

Dolcino et Margherita sont des hérétiques proches des franciscains, qui menèrent une révolte contre l’ordre établi au 13ème siècle dans le Nord de l’Italie. Les socialistes au début du siècle érigèrent une stèle en leur souvenir. Mussolini l’a détruite en 1927. Autour de ce lieu, tous les ans , des révoltés et des hérétiques (des centaines de personnes) essayent de faire une fête en dehors de la société marchande pour se rappeler leur combat contre la domination de l’homme sur la nature. Tout ceci en relation avec leur combat proche de la pratique de François d’Assise. À cette occasion des gens anti-industriel, des compagnes et des compagnons proches du journal Terra Selvaggia construisent en commun leur rapport en concordance contre toutes les formes de domination. Ce texte ci-après a été diffusé dans la lutte de la bataille de Seguino, celle de Venaus. Il a circulé dans des milliers de mains rebelles.
Une deuxième lettre a été écrite cette année 2007 ; en 3 minutes, 300 feuillets avaient été pris pour la lire et pour la commenter. Ce texte a été traduit par des compagnons qui ne supportent pas l’hypocrisie actuelle. Non à la destruction des Alpes , du Rhône, de toutes choses qui méritent à notre regard de traduire ce texte.

 

Première lettre de Dolcino et Margherita aux valsusains en lutte

Chers rebelles de la vallée,

C’est avec un élan du cœur que nous avons décidé de vous écrire. Depuis des siècles nous rôdons, fatigués et tortueux au-dessus des faits du monde, assistant à un spectacle avilissant et angoissant : des montagnes éventrées par l’arrogance de l’argent, des vallées noyées sous le ciment, des fleuves couleur de boue ; et surtout des gens résignés, la tête basse. Si la douleur est plus forte en voyant des zones qui nous sont chères dévastées, des terres de communautés, de refuge et résistance, comme le Val de Ledro, le Val Sabbia ou le Mont Rubello (que la toponymie asservie appelle aujourd’hui mont Saint Bernard), nous sommes toujours restés étrangers au monde des intérêts mesquins, tandis que nous nous sentons chez nous partout où la nature prospère luxuriante et sauvage et l’homme vit en harmonie avec la terre-mère, étant ainsi frère de son semblable.

Il nous est arrivé de rompre notre silence en écrivant de temps en temps à des hommes et des femmes au cœur pur et au bras ferme pour les encourager dans la bataille pour leur liberté, mais les malices de l’Histoire (des puissants) ont toujours fait perdre nos lettres.

À la fin du siècle ouvert avec la mort sur le bûcher de notre frère Segalello [1], nous avons écrit aux Lollards anglais et aux Pâques de 1420 aux adamites, qui prêchaient en Bohème les doctrines des Frères de l’Esprit Libre et de la Libre Intelligence. Nous avons écrit à Thomas Müntzer et à Michael Gaismair [2] pendant les révoltes durant lesquelles, dans la première moitié du 16ème siècle, le « pauvre homme commun » fit revivre l’esprit millénariste de la fraternité contre les abus de la toge, de la tunique et de l’uniforme. Révoltes dans lesquelles la liberté se mêlait avec la défense des savoirs et des usages collectifs.

À notre époque, vous savez, des paroles semblables existaient pour indiquer la base des communautés humaines et pour suggérer une certaine manière d’être ensemble. En Valsesia, elles s’appelaient « vicinie », sur l’Appenin « comunaglie », sur l’Altopiano d’Asiago « fradelanze », mais elles renvoyaient toutes à une expérience partagée du monde : la pauvreté. Vous pensez qu’il y a une période – nous avions depuis longtemps abandonné ce monde qu’il faut abandonner – durant laquelle le mot république (la « chose de tous ») avait un son doux et prometteur, pas encore falsifié par un pouvoir centralisé et tyrannique. Avec quelle joie alors nous avons entendu parler et rire de la « Libre République de Venaus » ! Avec quelle joie nous avons entendu des garçons du Val Susa hurler aux gendarmes « À Venaus nous avons aboli l’argent » ! Vous savez que notre devise, pour ceux qui encore aujourd’hui s’en souviennent, était : « Tout appartient à tous ».

Nous avons écrit, disions-nous, tant qu’il y a eu des conjurations d’hommes libres contre le pouvoir et l’argent, tant qu’il y a eu quelqu’un à qui écrire. Nous avons écrit au « capitaine » Jonathan Swing et au « général » Ned Ludd, confiant nos messages au brouillard des campagnes et des bourgs anglais bouleversés par les premières agressions industrielles ; nous avons écrit aux ouvriers russes en 1905, aux paysans espagnols en 1936 et aussi pendant la Résistance, durant laquelle de nombreuses personnes auraient vraiment voulu faire la guerre aux Palais. Nous avions en plus, dans ce dernier cas, une raison personnelle, si l’on pardonne la faiblesse humaine. Ce sont les fascistes qui, en 1927, ont bombardé l’obélisque que les socialistes avaient érigé à Rubello en 1907 en mémoire de Dolcino (Margherita a été découverte par l’histoire des hommes seulement ensuite). C’était plus qu’un tribut historique : c’est précisément à Rubello que s’étaient réfugiés les subversifs, fuyant les persécutions suite aux faits de Milan en 1899.
Bref, des dizaines d’années sont passées.

Depuis, « cette fourmilière d’hommes seuls » que vous appelez encore société nous a ôté toute envie de parler. La passion que forcent les chaînes de l’écriture nous est revenue en voyant les chemins des partisans parcourus de nouveau par des femmes, des hommes et des enfants hostiles à un train chargé de mésaventure et défendu par des mercenaires en uniforme. Le 31 octobre à Seghino et le 8 décembre à Venaus, nous étions avec vous, gens de la vallée fiers et têtus. Encore une fois, sur les montagnes.

Un certain ministre vous a traité de « désoeuvrés », un autre de « montagnini ». Le temps passe, les mensonges restent. Nous fûmes accusés d’avoir fondé une secte parmi les montagnards « rudes, crédules, ignorants ». Croire à ce qui se voit, s’entend, se vie au lieu des sirènes des chanteurs de l’Avenir- n’est-ce pas peut-être ce qui est, aujourd’hui comme hier, le pire crime de lèse majesté ? Nous avons été brûlés vifs parce que nous voulions la joie sur cette terre, et non dans un lointain au-delà. Pour ceci la « grande prostituée vêtue de pourpre », alliée du pouvoir temporel, nous a déclaré hérétiques. Pourtant, nous comme vous savons que perdre tout rapport sensible avec ses semblables, avec son histoire et sa terre, est depuis toujours le meilleur moyen pour finir par s’abreuver à la source de toutes les balivernes. Méfiez-vous toujours des valeurs qui n’ont pas les pieds bien plantés en terre. Les montagnards qui nous ont hébergés et nous ont défendus contre les persécutions déclenchées par Clément V et par les seigneurs locaux ne savaient que faire des systèmes de mesure étrangers à leur savoir. Dix sous, cent hectares, deux heures étaient des critères abstraits d’un monde abstrait et cruel. Pour eux, un pâturage se mesurait sur la base du nombre de bêtes qui pouvaient s’en nourrir, les distances sur la base des jours nécessaires pour les parcourir, les récoltes sur la base des cycles lunaires. La simplicité de leur vie, la pauvreté comme expérience non médiate du monde, nous fit accueillir comme des frères parce que notre christianisme se basait sur leurs exigences les plus profondes. Cette rencontre ne les changea pas seulement eux mais aussi et surtout nous.

Depuis 1300, nous nous sommes toujours déplacés pour fuir les intentions fâcheuses de nos inquisiteurs, en vivant pacifiquement de l’activité manuelle et des prédications. Ce sont toujours les gens humbles qui nous ont hébergés. À Cimego, dans les vallées du Chiese, c’est un forgeron, Alberto, frère apostolique lui- aussi depuis de nombreuses années, qui nous ouvrit la porte de sa maison et de sa forge. À Gattinara, en Valsesia, c’est un paysan, Milano Sola (que nos frères du Trentino remboursèrent en enseignant aux gens de là-bas comment cultiver les vignes). Dans leur communauté, nous nous sommes toujours trouvés entre pairs, pauvres entre les pauvres et puis rebelles parmi les rebelles. Les petits seigneurs locaux, qui nous firent du charme à tout va pour nous enrôler dans leurs chicanes sanguinaires, furent toujours prompts à nous vendre. Dans la montagne, au contraire, les « rudes, crédules et ignorants » ont vendu cher leur propre peau pour nous défendre nous, forestiers porteurs de soucis. Nos inspirations et leur vie collective se sont rencontrées : ce fut la foudre.

Avec nous, ils étaient nombreux à s’être unis dans le voyage des vallées del Chiese à Valsesia, en passant sur les montagnes de Brescia, Bergame, Côme et Milan. Fiorino, Giacomino, Oprandino, Longino, Federico, Catarina… tant de frères et sœurs poussés par l’esprit d’une vie plus simple et plus libre, d’une communauté ouverte à tous, hommes et femmes, mariés et célibataires, vieillards et enfants. Une communauté dans laquelle la femme était libre, gardienne du rapport à la nature, la première à sauter au-dessus de précipices. Avec cette joie, alors, nous avons vu les femmes en première ligne dans votre lutte, cœur palpitant des bastions et indicatrices de tempête !

La vie en montagne nous change, disions-nous. Nous n’avions jamais pensé, avant d’arriver dans le Vercellese, à prendre les armes contre les persécutions de l’Église et des gros propriétaires terriens. Ce sont les montagnards, connaisseurs des roches et habiles à l’arc, qui nous ont appris à résister. Nous avions seulement mis en lumière quelques raisons d’une révolte qu’ils couvaient et pratiquaient depuis des siècles. Et comment l’Histoire (des puissants) les a payés, ces montagnards généreux et cabochards ? Par le massacre d’abord et par le mensonge ensuite. À la furie de ses mercenaires suivit la férocité très convenable de ses écrivains, de ses chroniqueurs, de ses commentateurs. Pour rompre ce lien amoureux, cette carnalità céleste qui unissait notre doctrine et les gens de la montagne, ils sont arrivés à inventer des Lois populaires valsusines contre nous. En augmentant de manière démesurée notre nombre ( plus de quatre mille où nous étions tout au plus quelques centaines), ils nous ont retiré sur le papier l’appui populaire. Mais aurions nous jamais pu résister plus de trois ans dans une zone si dure et inhospitalière , parmi « des épaisseurs de neige très hautes, des voies inexplorées et des lieux inaccessibles », sans la complicité des habitants ? Le pouvoir aurait-il vraiment envoyé un corps spécial d’arbalétriers depuis Gènes pour vaincre qui, comme nous, avec un arc n’était pas tellement un prodige ? Tout ceci ne vous rappelle pas quelque chose, chers Valsusains ? Ils n’ont certainement pas cherché, les actuels Clément V, à faire croire que derrière votre lutte il y avait seulement une poignée d’anarchistes, de subversifs, de « terroristes » ? Mais si cela avait été ainsi, ils auraient vraiment envoyé leur troupes, encore une fois, depuis Gènes ?

La fermeté avec laquelle vous avez repoussé ces odieuses et pathétiques machinations destinées à vous diviser, la chaotique harmonie avec laquelle vos exigences de lutte se sont croisées avec les idées et les rêves de tant de personnes venues de tous les côtés d’Italie – voici pour nous une joyeuse vengeance de l’histoire des opprimés contre les mensonges des oppresseurs. Comme ils bavaient de la soif de vous pousser à créer des Ligues valsusines contre les forestiers agitateurs ! Agitatrice, au contraire est devenue l’entière vallée. Ce sera encore « düra », comme vous ne cessez de le répéter (et quand un mot d’esprit, lancé une nuit froide avare de bois sec, se diffuse aussi vite, à l’abri des gazettes et des télévisions, cela signifie que le message est vraiment universel), parce que votre aventure collective est une promesse de liberté…

Jusqu’à présent ils vous ont touché par la droite. Attendez maintenant les coups de bâton de la gauche.
Nos inquisiteurs les plus acharnés, comme vous le savez, furent toujours les Mineurs, c’est-à-dire les franciscains devenus ordre institutionnel. Ils se réclamaient de François mais ils justifiaient une Église riche et puissante. Ils s’appelaient frères, mais ils détestaient la fraternité. Ce sont eux qui firent brûler le bon Segalello en juillet 1300, lui qui n’emportait avec lui pas même le pain qu’il ne consumait pas sur place, parce que déjà ça il considérait que c’était de l’accumulation ; lui qui avait donné tous ses biens aux voleurs et joueurs, par mépris public de la richesse ; lui qui voyait dans les marchandises un obstacle à une expérience non médiate du monde. Ce furent les franciscains qui brûlèrent la femme de frère Alberto le forgeron avec deux autres frères ; à juger et punir des dizaines de « dolcino » jusqu’à la fin du 13ème siècle ; à faire coudre sur leurs habits une marque d’infamie (cela ne vous rappelle rien ?).

Encore aujourd’hui, les ennemis les plus acharnés de l’émancipation sont ceux qui s’en remplissent la bouche. Ils viennent du mouvement ouvrier, et pour cela ils sont si habiles à asservir les travailleurs. Ils s’appellent entre eux « compagnons », comme nos inquisiteurs s’appelaient « frères ». Mais combien de ces « compagnons », dans le court laps d’action d’un siècle, ont vendu et réprimé les opprimés qui voulaient se libérer ensemble ? Au point que le mot même de « compagnon » – qui un temps indiquait l’autre avec qui rompre le pain ou avec qui faire un bout de chemin – est aujourd’hui source de méfiance et d’amertume, lié comme il est à une série de tristes désillusions…
Parmi ces « compagnons », les plus proches du pouvoir (comme à l’époque nos dominicains), marchands dans un monde de marchands, ont déjà dit de quelle partie ils sont : contre vous. Soyez-en certain : les « compagnons » Mineurs auront le rôle plus subtil de vous pousser à traiter et à abandonner démocratiquement. Ils exerceront une répression louangeuse.

Pendant que planaient sur votre vallée les vautours de la politique, avec leurs spécialistes en « démocratie participative », les vendeurs de palliatifs face à un système qui porte au collapsus écologique et social, habiles extenseurs de programmes destinés à vous faire participer à votre bridage, il est nécessaire – permettez-nous un conseil fraternel – que vous compreniez à fond ce que vous avez déjà fait.

Vous avez chassé des poignées de techniciens et des troupes d’agents, vous avez créé un village entre une barricade et l’autre, vous avez porté plus de nourriture que ce que vous ne pouvez manger et plus de grappa qu’il n’est nécessaire pour vous réchauffer le cœur. Vous avez abasourdi non seulement les administrateurs, mais aussi les comités de lutte. Vous avez ravivé ce mouvement historique qui a toujours poussé la conscience pratique au-delà des discours et de la théorie. Vous avez dit « NON » à l’ennemi, déversant vos « OUI » dans les rapports sociaux, dans les désirs, dans l’art de la menuiserie et du barrage routier. Comme dans toutes les expériences collectives qui mettent en morceau l’ordre de la passivité, vos formes d’organisation sont en constantes progression.

D’ailleurs, quels modèles vous proposez ? La démocratie directe, les Conseils ouvriers, la Commune ? Ce sera la lutte qui vous le suggérera, comme elle a suggéré aux travailleurs du vingtième siècle la conscience que la délégation irresponsable (aux dirigeants, aux experts, aux porte-voix) devait être substituée par le mandat impératif et révocable à chaque instant de la part des assemblées ; en bref, que les délégués ne devaient être ni permanents, ni rétribués. Ce n’est pas par hasard que la pratique de l’auto-organisation est née avant la théorie sur elle. La raison est simple. La participation de tous aux décisions communes est étroitement reliée à la capacité de dire « NON ». Sans lutte, en fait, il n’existe pas de participation d’aucune sorte, mais seulement la possibilité d’accepter des décisions prises ailleurs. De plus, comme vous l’avez essayé directement, décider en personne n’est pas seulement plus efficace mais aussi plus passionnant. Vous y prenez goût, cela se voit : des assemblées pleines de monde, des débats enflammés et francs, des retraités en déplacement pour les manifestations, une socialité retrouvée, après des années et des années passées dans l’isolement, chacun à perdre sa vie pour la gagner. Vous n’avez pas besoin, croyez-vous, de formuler qui sait quelles « propositions politiques » : l’élévation du plaisir de vivre est depuis toujours le critère plus fiable, la seule proposition qui reste inacceptable dans ce monde à l’envers.

De Parete Calva au Mont Rubello, des petits villages aux sommets enneigés, nous avons résisté aussi longtemps parce que ce qui nous liait étaient un rêve et un grand sentiment : la complicité qui se révèle aux humains quand ils se mettent en jeu, eux et leurs futurs. En ces moments, la communauté avec ses semblables rompt les cages du Temps ( cette « invention des hommes qui ne savent pas aimer », comme nous avons lu récemment dans un de vos gracieux livres insignifiants) fait dialoguer les hommes d’aujourd’hui avec les morts, les vivants et les enfants à naître, pousse les passions à travers les époques, avec des bonds de tigre. Un petit exemple. Faire sonner une alarme collective pour signaler un danger est une pratique montagnarde qui se perd dans la nuit des temps. Ainsi, après les charges brutales et ignobles des gendarmes, le 6 décembre à Venaus – le soleil ne s’était pas encore levé – qu’ont sonné les cloches et une sirène : la mémoire souterraine renouait à l’improviste les fils séculaires…

La complicité, chers habitants de la vallée, est un sentiment sublime. Si nous tournions en arrière, nous referions ce que nous avons fait, par-dessus un camion ou un torrent, de nouveau prêts à nous enflammer. L’affection de tant de frères et de tant sœurs est encore à nos côtés, sept cents ans après. Mais la complicité authentique est rare. Méfiez-vous de qui ne dissout pas dans les batailles communes ses appartenances de boutique ou de paroisse, prompt à revendiquer les mérites et habiles à vendre ses saints. Méfiez-vous de qui, accourut parmi vous, prétend détester le détestable Train mais ne dit, ou ne fait, rien contre un monde de machines et de baiocchi : lisser le poil et être solidaire sont des choses vraiment différentes, comme la suite ne manquera de le montrer.

Un goriziano [3] d’autres temps, qui dans l’âme comme dans les vallées cherchait toujours les sentiers escarpés, a écrit : « Mieux vaut ne pas voir où l’on va qu’aller seulement jusqu’où l’on voit ». N’ayez pas peur. Si les initiatives de l’ennemi marquent vos occasions, ce sera la liberté à vous suggérer le chemin.
Fiez-vous seulement d’elle et tout ira pour le mieux.

De nulle part, février 2006.

Notes

[1Gherardino Segalello : franciscain défroqué qui se faisait passer pour le fils de Dieu, était à la fin du XIIIème siècle le chef d’une troupe d’hérétiques vagabonds prêcheurs, les apostoli, qui campaient dans les bois, et quêtaient dans les villes.

[2Michaël Gaismair fut l’un des leaders de la révolte des rustauds.

[3Goriziano : probablement un habitant de la région du vignoble produisant le [Collio Goriziano- > http://fr.wikipedia.org/wiki/Collio_Goriziano].

Quand Lama fâché, lama cracher !

 

[reçu par mail]

Salut,

Pour ceux et celles qui ne l’auraient pas eu par ailleurs le texte Quand
lama fâché, lama cracher !

Ce texte a été distribué un première fois lors de la manif du 31 mars
dernier contre toutes les expulsions à Caen. Nous l’avons distribué à
nouveau ce lundi soir alors que quelques 200 personnes ont arpenté les
rues avec une belle énergie avant de rejoindre une gare SNCF vide et
sans trains au départ avant 5 h. Les flics se sont fait discrets.

Nous souhaitions en distribuant ce texte manifester notre solidarité
face aux expulsions en cour dont la première de Lama faché. Mais en même
temps signifier d’où cette solidarité s’exerçait et comment elle n’était
pas dupes des jeux de pouvoir sur zone, et des appétits de composition
qui tracent leur chemin à la ZAD comme dans bien d’autres villes…

Enfin ce texte écris fin mars ne rend pas compte de l’agression qui
s’est passée sur la ZAD ces derniers jours.

Pour ceux et celles qui préfère une critique sensiblement identique en
rap :
https://nantes.indymedia.org/articles/40588

Un du comité El condor Pasa.

Zone contenant les pièces jointes

Die (26000)GROS RASSEMBLEMENT de convergence des luttes ce mercredi 11 avril

Salut!

N’hésitez pas à partager, merci d’avance!

Après le rassemblement de ce lundi soir à Die, contre les expulsions sur la ZAD de Notre-Dame des Landes, qui a rassemblé près de 200 personnes, amplifions le mouvement localement !

RDV ce mercredi 11 avril à 11h au marché de Die pour UNE GROSSE CANTINE de convergence des luttes !
Emparons nous de cet élan de résistance pour d’autres mondes qui pousse un peu partout. Venez avec casserole, instrus, banderoles et même s’il pleut, rassemblons nous et soyons dans la rue !

De la ZAD au rail en passant par les hôpitaux et facs, nos luttes n’ont pas de frontières.

Adelante !

PS : pour suivre l’expulsion militaire qui détruit et traque les habitants, c’est par la https://zad.nadir.org/
Aussi, on vous conseille cet article https://reporterre.net/La-Zad-et-la-guerre-civile-mondiale

A lire aussi, ce texte lu lors du rassemblement de ce lundi à Die

« Ça y est ce que nous craignons depuis longtemps arrive. L’État a décidé de lancer son offensive sur la commune libre de Notre Dame des Landes.

Les tractopelles et autres machines avancent pour accompagner l’attaque des flics en rasant les lieux de vie. Nous ne pouvons observer cela que de loin.

En décidant d’attaquer là-bas, l’Etat tente de rétablir son pouvoir en brisant les rêves que cristallise cette zone libérée. Car comme le phare dans la tempête, la ZAD a su par sa diversité, ses formes de vies, ses mondes divers qui cohabitent ensemble donner un nouvel horizon enviable à nos mouvements. Un horizon où se tente une vie sans flics, sans

justice, sans hôpitaux psychiatrique. Un horizon fait de liens qui se tissent entre agriculture, anarchitecture, mouvement sociaux, reprise en main collective de la terre. C’est ce qui se tisse là-bas qui fait si peur aux pouvoirs quel qu’ils soient. Que cette diversité face commune, que ce sentiment de puissance devienne ouragan. Qu’entre les les cheminots, les postiers, la CGT vinci, les occupantes, les agriculteurs, les étudiantes puisse naître un élan que plus rien ne pourrais arrêter. Qu’on découvre enfin que nous pouvons nous passer de ces autorités, de ces normes, de ces lois édictées et imposées par le haut au profit de ceux qui ont les moyens de faire passer leurs visions du monde qui est aux antipodes des nôtres.

Aujourd’hui on sent que quelque chose pousse. Qu’entre la défense des hôpitaux, des trains, de la poste, de l’accès à l’université et autres services publics tentent de se créer des passerelles avec celles et ceux qui luttent aux frontières, celles et ceux qui tentent de créer des zones autonomes à Notre Dame comme à Roybon ou encore comme ces occupations de lieux inoccupés qui s’ouvrent ici et ailleurs pour accueillir et offrir des lieux non marchands où être et faire ensemble serait les bases d’un futur enviable .

Commençons, continuons à nous organiser ensemble, à arracher des victoires face à leur monde sans vie et sans joie. Mettons nous en branle au-delà de nos différences. Agissons, désobéissons, carnavalons, sabotons, informons.

Et pour reprendre cette phrase qui nous offre des perspectives communes,

De la zad aux rails en passant par les hôpitaux et les facs, nos luttes n’ont pas de frontières.

Non à toutes les expulsions ! »

affiche en PDF

CIRA infos

bulletin mars 2018

Le CIRA a été fondé à Marseille en 1965 par une poignée de militants anarchistes parmi lesquels se trouvait René Bianco (1941-2005).

À l’origine, il s’agissait d’un dépôt-annexe du CIRA de Lausanne, fondé lui en 1957. Puis le CIRA de Marseille est devenu autonome.

Depuis sa création, le CIRA a connu plusieurs adresses. Il a été hébergé longtemps dans un sous-sol humide où les documents risquaient de s’abîmer. Grâce à Émile Temime (1926-2008), il a pu occuper un très vaste local rue des Convalescents mais en a été expulsé en 1989. En 1991, il a pu se réinstaller dans un nouveau local rue Saint-Dominique. Il s’agissait de l’ancien siège d’une Église arménienne qu’il a fallu remettre en état. Il est resté là jusqu’en décembre 2011 date à laquelle la ville de Marseille a mis fin à son bail. Grâce à la constitution d’une cagnotte depuis une dizaine d’années, à la vente de cuvées de vin et à un appel à la solidarité, un local a enfin pu être acheté et aménagé rue Consolat. Depuis janvier 2012, c’est là que se trouve le CIRA.

Le CIRA fait partie de la Fédération internationale des centres d’étude et de documentation libertaires (FICEDL) qui s’est réunie pour la dernière fois à Bologne (Italie) en 2016. Il est indépendant de toute organisation politique ou syndicale. Cela ne l’empêche pas de participer à certaines actions de solidarité.

Le principal but du CIRA est de collecter, de classer et d’archiver tout ce qui a un rapport avec l’anarchisme. Le fonds se compose d’environ 6350 livres (5600 en français, 450 en castillan, 200 en italien, 100 en anglais) et plusieurs milliers de brochures. Ces documents ont été écrits par des anarchistes, publiés par des anarchistes ou portent d’une manière ou d’une autre sur le mouvement ou les idées anarchistes. On trouvera donc aussi bien des livres favorables que défavorables aux idées anarchistes. De même, sont conservés des écrits et des biographies de personnes qui n’ont été anarchistes qu’une partie de leur vie seulement. Le CIRA possède également des archives personnelles de militants, des affiches, des tracts, des films, des documents iconographiques (cartes postales, photos…), des documents numériques, des travaux universitaires, des dossiers biographiques…

De nombreux périodiques sont envoyés par ceux qui les éditent. Le CIRA possède un répertoire recensant 3212 publications anarchistes parues en langue française entre 1850 et 1993.

Les documents sont écrits dans une vingtaine de langues. Les plus représentées sont le français, le castillan, l’italien et l’anglais.

La bibliothèque de prêt est alimentée par les dons et les services de presse d’éditeurs (plusieurs centaines de titres chaque année). L’informatisation du catalogue de livres a commencé en l’an 2000 et se poursuit. Ce catalogue peut être consulté sur le site Internet. Un catalogue sur fiches des livres est consultable sur place.

L’ensemble du fonds peut être consulté par toute personne intéressée : militant, étudiant, chercheur, écrivain, universitaire, journaliste ou simple curieux. Il est répondu par courrier aux demandes de renseignements lorsque les recherches ne sont pas trop longues.

Un bulletin est publié (44 numéros à ce jour). Des sujets très variés y ont été abordés. Les premiers bulletins faisaient un état des collections. Puis ont été édités des bulletins thématiques. Ils étaient d’abord consacrés à la région marseillaise : le Congrès de Marseille en 1879, la section de l’Internationale, Louise Michel en Provence. Puis fut abordée la Seconde Guerre mondiale vue par les anarchistes français et espagnols. Des biographies de militants sont également parues. Un bulletin a été consacré à l’anarchisme en Argentine. Ces bulletins sont complétés par une liste des travaux en cours, une bibliographie anarchiste annuelle (depuis 1990) et par une Feuille d’infos mensuelle (depuis 1999). Éditeur, le CIRA a publié deux livres en collaboration avec d’autres associations (Han Ryner et André Arru) et onze calendriers (depuis 2008)

Le CIRA organise régulièrement des causeries, des débats, des tables rondes, des cycles de discussion, des expositions, des rencontres avec des auteurs et des éditeurs. En 2017, les sujets suivants ont été abordés : le cambrioleur Marius Jacob, l’avenir de l’Homme, l’anarchiste allemand Gustav Landauer, la revue Nunatak, l’œuvre poétique et théâtrale de Marie-Claire Calmus, le Kurdistan, le siège de Paris (1870-1871), une grève de femmes à Lyon, Brassens et les « enfants » d’Italiens. Le CIRA collabore à des colloques (L’anarchisme, Barcelone, 1993, La culture libertaire, Grenoble, 1996, La littérature prolétarienne, Saint-Nazaire, 2002, Le mouvement ouvrier en Provence pendant la Première Guerre mondiale, Marseille, 2014) et en organise (L’extrême-droite à Marseille, 1987, Han Ryner, 2002, Alexandre Marius Jacob, 2005). Il prête des documents pour des expositions.

En 2003, 2010 et 2015, le CIRA a organisé la Foire aux livres anarchistes de Marseille (FLAM) avec des stands d’éditeurs, des débats et des spectacles. Il participe à divers salons du livre, anarchistes ou non, présentant la production des éditeurs libertaires.

Quand il a perdu son local en 1989, le CIRA a déposé une partie de son fonds (1750 périodiques, 2000 affiches…) aux  Archives départementales des Bouches-du-Rhône à Marseille. Ces documents ont été classés et peuvent y être consultés tous les jours d’ouverture.

Le CIRA compte plus de 200 membres, originaires de toutes les régions de France et d’autres pays. Certains, bien qu’éloignés de Marseille, participent très activement au CIRA (correspondances, recherches). Depuis 1987, il est constitué en association loi de 1901. La gestion du Centre est faite de manière collective et militante par un conseil d’administration élu en assemblée générale. Le Centre vit essentiellement des cotisations de ses membres.

Renseignements pratiques

Le CIRA se trouve au 50 rue Consolat à Marseille (13001), à quelques minutes à pied de la gare Saint-Charles et de la Canebière.

Des permanences sont assurées les lundi, mardi, mercredi, jeudi et vendredi de 15 heures à 18 heures 30. En dehors de ces horaires, il est possible de prendre rendez-vous.

On peut téléphoner au 09 50 51 10 89 les jours de permanences et laisser un message les autres jours.

On peut envoyer un courriel à cira.marseille@gmail.com

Le CIRA présente ses activités, ses publications et sa bibliothèque sur Internet à l’adresse suivante : cira.marseille.free.fr

La cotisation minimale est de 30 euros par an. La cotisation souhaitée est de 90 euros par an. Les adhérent-e-s peuvent emprunter les livres de la bibliothèque. La consultation sur place est libre.

Le CIRA a été fondé à Marseille en 1965 par une poignée de militants anarchistes parmi lesquels se trouvait René Bianco (1941-2005).

À l’origine, il s’agissait d’un dépôt-annexe du CIRA de Lausanne, fondé lui en 1957. Puis le CIRA de Marseille est devenu autonome.

Depuis sa création, le CIRA a connu plusieurs adresses. Il a été hébergé longtemps dans un sous-sol humide où les documents risquaient de s’abîmer. Grâce à Émile Temime (1926-2008), il a pu occuper un très vaste local rue des Convalescents mais en a été expulsé en 1989. En 1991, il a pu se réinstaller dans un nouveau local rue Saint-Dominique. Il s’agissait de l’ancien siège d’une Église arménienne qu’il a fallu remettre en état. Il est resté là jusqu’en décembre 2011 date à laquelle la ville de Marseille a mis fin à son bail. Grâce à la constitution d’une cagnotte depuis une dizaine d’années, à la vente de cuvées de vin et à un appel à la solidarité, un local a enfin pu être acheté et aménagé rue Consolat. Depuis janvier 2012, c’est là que se trouve le CIRA.

Le CIRA fait partie de la Fédération internationale des centres d’étude et de documentation libertaires (FICEDL) qui s’est réunie pour la dernière fois à Bologne (Italie) en 2016. Il est indépendant de toute organisation politique ou syndicale. Cela ne l’empêche pas de participer à certaines actions de solidarité.

Le principal but du CIRA est de collecter, de classer et d’archiver tout ce qui a un rapport avec l’anarchisme. Le fonds se compose d’environ 6350 livres (5600 en français, 450 en castillan, 200 en italien, 100 en anglais) et plusieurs milliers de brochures. Ces documents ont été écrits par des anarchistes, publiés par des anarchistes ou portent d’une manière ou d’une autre sur le mouvement ou les idées anarchistes. On trouvera donc aussi bien des livres favorables que défavorables aux idées anarchistes. De même, sont conservés des écrits et des biographies de personnes qui n’ont été anarchistes qu’une partie de leur vie seulement. Le CIRA possède également des archives personnelles de militants, des affiches, des tracts, des films, des documents iconographiques (cartes postales, photos…), des documents numériques, des travaux universitaires, des dossiers biographiques…

De nombreux périodiques sont envoyés par ceux qui les éditent. Le CIRA possède un répertoire recensant 3212 publications anarchistes parues en langue française entre 1850 et 1993.

Les documents sont écrits dans une vingtaine de langues. Les plus représentées sont le français, le castillan, l’italien et l’anglais.

La bibliothèque de prêt est alimentée par les dons et les services de presse d’éditeurs (plusieurs centaines de titres chaque année). L’informatisation du catalogue de livres a commencé en l’an 2000 et se poursuit. Ce catalogue peut être consulté sur le site Internet. Un catalogue sur fiches des livres est consultable sur place.

L’ensemble du fonds peut être consulté par toute personne intéressée : militant, étudiant, chercheur, écrivain, universitaire, journaliste ou simple curieux. Il est répondu par courrier aux demandes de renseignements lorsque les recherches ne sont pas trop longues.

Un bulletin est publié (44 numéros à ce jour). Des sujets très variés y ont été abordés. Les premiers bulletins faisaient un état des collections. Puis ont été édités des bulletins thématiques. Ils étaient d’abord consacrés à la région marseillaise : le Congrès de Marseille en 1879, la section de l’Internationale, Louise Michel en Provence. Puis fut abordée la Seconde Guerre mondiale vue par les anarchistes français et espagnols. Des biographies de militants sont également parues. Un bulletin a été consacré à l’anarchisme en Argentine. Ces bulletins sont complétés par une liste des travaux en cours, une bibliographie anarchiste annuelle (depuis 1990) et par une Feuille d’infos mensuelle (depuis 1999). Éditeur, le CIRA a publié deux livres en collaboration avec d’autres associations (Han Ryner et André Arru) et onze calendriers (depuis 2008)

Le CIRA organise régulièrement des causeries, des débats, des tables rondes, des cycles de discussion, des expositions, des rencontres avec des auteurs et des éditeurs. En 2017, les sujets suivants ont été abordés : le cambrioleur Marius Jacob, l’avenir de l’Homme, l’anarchiste allemand Gustav Landauer, la revue Nunatak, l’œuvre poétique et théâtrale de Marie-Claire Calmus, le Kurdistan, le siège de Paris (1870-1871), une grève de femmes à Lyon, Brassens et les « enfants » d’Italiens. Le CIRA collabore à des colloques (L’anarchisme, Barcelone, 1993, La culture libertaire, Grenoble, 1996, La littérature prolétarienne, Saint-Nazaire, 2002, Le mouvement ouvrier en Provence pendant la Première Guerre mondiale, Marseille, 2014) et en organise (L’extrême-droite à Marseille, 1987, Han Ryner, 2002, Alexandre Marius Jacob, 2005). Il prête des documents pour des expositions.

En 2003, 2010 et 2015, le CIRA a organisé la Foire aux livres anarchistes de Marseille (FLAM) avec des stands d’éditeurs, des débats et des spectacles. Il participe à divers salons du livre, anarchistes ou non, présentant la production des éditeurs libertaires.

Quand il a perdu son local en 1989, le CIRA a déposé une partie de son fonds (1750 périodiques, 2000 affiches…) aux  Archives départementales des Bouches-du-Rhône à Marseille. Ces documents ont été classés et peuvent y être consultés tous les jours d’ouverture.

Le CIRA compte plus de 200 membres, originaires de toutes les régions de France et d’autres pays. Certains, bien qu’éloignés de Marseille, participent très activement au CIRA (correspondances, recherches). Depuis 1987, il est constitué en association loi de 1901. La gestion du Centre est faite de manière collective et militante par un conseil d’administration élu en assemblée générale. Le Centre vit essentiellement des cotisations de ses membres.

Renseignements pratiques

Le CIRA se trouve au 50 rue Consolat à Marseille (13001), à quelques minutes à pied de la gare Saint-Charles et de la Canebière.

Des permanences sont assurées les lundi, mardi, mercredi, jeudi et vendredi de 15 heures à 18 heures 30. En dehors de ces horaires, il est possible de prendre rendez-vous.

On peut téléphoner au 09 50 51 10 89 les jours de permanences et laisser un message les autres jours.

On peut envoyer un courriel à cira.marseille@gmail.com

Le CIRA présente ses activités, ses publications et sa bibliothèque sur Internet à l’adresse suivante : cira.marseille.free.fr

La cotisation minimale est de 30 euros par an. La cotisation souhaitée est de 90 euros par an. Les adhérent-e-s peuvent emprunter les livres de la bibliothèque. La consultation sur place est libre.

Le CIRA a été fondé à Marseille en 1965 par une poignée de militants anarchistes parmi lesquels se trouvait René Bianco (1941-2005).

À l’origine, il s’agissait d’un dépôt-annexe du CIRA de Lausanne, fondé lui en 1957. Puis le CIRA de Marseille est devenu autonome.

Depuis sa création, le CIRA a connu plusieurs adresses. Il a été hébergé longtemps dans un sous-sol humide où les documents risquaient de s’abîmer. Grâce à Émile Temime (1926-2008), il a pu occuper un très vaste local rue des Convalescents mais en a été expulsé en 1989. En 1991, il a pu se réinstaller dans un nouveau local rue Saint-Dominique. Il s’agissait de l’ancien siège d’une Église arménienne qu’il a fallu remettre en état. Il est resté là jusqu’en décembre 2011 date à laquelle la ville de Marseille a mis fin à son bail. Grâce à la constitution d’une cagnotte depuis une dizaine d’années, à la vente de cuvées de vin et à un appel à la solidarité, un local a enfin pu être acheté et aménagé rue Consolat. Depuis janvier 2012, c’est là que se trouve le CIRA.

Le CIRA fait partie de la Fédération internationale des centres d’étude et de documentation libertaires (FICEDL) qui s’est réunie pour la dernière fois à Bologne (Italie) en 2016. Il est indépendant de toute organisation politique ou syndicale. Cela ne l’empêche pas de participer à certaines actions de solidarité.

Le principal but du CIRA est de collecter, de classer et d’archiver tout ce qui a un rapport avec l’anarchisme. Le fonds se compose d’environ 6350 livres (5600 en français, 450 en castillan, 200 en italien, 100 en anglais) et plusieurs milliers de brochures. Ces documents ont été écrits par des anarchistes, publiés par des anarchistes ou portent d’une manière ou d’une autre sur le mouvement ou les idées anarchistes. On trouvera donc aussi bien des livres favorables que défavorables aux idées anarchistes. De même, sont conservés des écrits et des biographies de personnes qui n’ont été anarchistes qu’une partie de leur vie seulement. Le CIRA possède également des archives personnelles de militants, des affiches, des tracts, des films, des documents iconographiques (cartes postales, photos…), des documents numériques, des travaux universitaires, des dossiers biographiques…

De nombreux périodiques sont envoyés par ceux qui les éditent. Le CIRA possède un répertoire recensant 3212 publications anarchistes parues en langue française entre 1850 et 1993.

Les documents sont écrits dans une vingtaine de langues. Les plus représentées sont le français, le castillan, l’italien et l’anglais.

La bibliothèque de prêt est alimentée par les dons et les services de presse d’éditeurs (plusieurs centaines de titres chaque année). L’informatisation du catalogue de livres a commencé en l’an 2000 et se poursuit. Ce catalogue peut être consulté sur le site Internet. Un catalogue sur fiches des livres est consultable sur place.

L’ensemble du fonds peut être consulté par toute personne intéressée : militant, étudiant, chercheur, écrivain, universitaire, journaliste ou simple curieux. Il est répondu par courrier aux demandes de renseignements lorsque les recherches ne sont pas trop longues.

Un bulletin est publié (44 numéros à ce jour). Des sujets très variés y ont été abordés. Les premiers bulletins faisaient un état des collections. Puis ont été édités des bulletins thématiques. Ils étaient d’abord consacrés à la région marseillaise : le Congrès de Marseille en 1879, la section de l’Internationale, Louise Michel en Provence. Puis fut abordée la Seconde Guerre mondiale vue par les anarchistes français et espagnols. Des biographies de militants sont également parues. Un bulletin a été consacré à l’anarchisme en Argentine. Ces bulletins sont complétés par une liste des travaux en cours, une bibliographie anarchiste annuelle (depuis 1990) et par une Feuille d’infos mensuelle (depuis 1999). Éditeur, le CIRA a publié deux livres en collaboration avec d’autres associations (Han Ryner et André Arru) et onze calendriers (depuis 2008)

Le CIRA organise régulièrement des causeries, des débats, des tables rondes, des cycles de discussion, des expositions, des rencontres avec des auteurs et des éditeurs. En 2017, les sujets suivants ont été abordés : le cambrioleur Marius Jacob, l’avenir de l’Homme, l’anarchiste allemand Gustav Landauer, la revue Nunatak, l’œuvre poétique et théâtrale de Marie-Claire Calmus, le Kurdistan, le siège de Paris (1870-1871), une grève de femmes à Lyon, Brassens et les « enfants » d’Italiens. Le CIRA collabore à des colloques (L’anarchisme, Barcelone, 1993, La culture libertaire, Grenoble, 1996, La littérature prolétarienne, Saint-Nazaire, 2002, Le mouvement ouvrier en Provence pendant la Première Guerre mondiale, Marseille, 2014) et en organise (L’extrême-droite à Marseille, 1987, Han Ryner, 2002, Alexandre Marius Jacob, 2005). Il prête des documents pour des expositions.

En 2003, 2010 et 2015, le CIRA a organisé la Foire aux livres anarchistes de Marseille (FLAM) avec des stands d’éditeurs, des débats et des spectacles. Il participe à divers salons du livre, anarchistes ou non, présentant la production des éditeurs libertaires.

Quand il a perdu son local en 1989, le CIRA a déposé une partie de son fonds (1750 périodiques, 2000 affiches…) aux  Archives départementales des Bouches-du-Rhône à Marseille. Ces documents ont été classés et peuvent y être consultés tous les jours d’ouverture.

Le CIRA compte plus de 200 membres, originaires de toutes les régions de France et d’autres pays. Certains, bien qu’éloignés de Marseille, participent très activement au CIRA (correspondances, recherches). Depuis 1987, il est constitué en association loi de 1901. La gestion du Centre est faite de manière collective et militante par un conseil d’administration élu en assemblée générale. Le Centre vit essentiellement des cotisations de ses membres.

Renseignements pratiques

Le CIRA se trouve au 50 rue Consolat à Marseille (13001), à quelques minutes à pied de la gare Saint-Charles et de la Canebière.

Des permanences sont assurées les lundi, mardi, mercredi, jeudi et vendredi de 15 heures à 18 heures 30. En dehors de ces horaires, il est possible de prendre rendez-vous.

On peut téléphoner au 09 50 51 10 89 les jours de permanences et laisser un message les autres jours.

On peut envoyer un courriel à cira.marseille@gmail.com

Le CIRA présente ses activités, ses publications et sa bibliothèque sur Internet à l’adresse suivante : cira.marseille.free.fr

La cotisation minimale est de 30 euros par an. La cotisation souhaitée est de 90 euros par an. Les adhérent-e-s peuvent emprunter les livres de la bibliothèque. La consultation sur place est libre.

Le CIRA a été fondé à Marseille en 1965 par une poignée de militants anarchistes parmi lesquels se trouvait René Bianco (1941-2005).

À l’origine, il s’agissait d’un dépôt-annexe du CIRA de Lausanne, fondé lui en 1957. Puis le CIRA de Marseille est devenu autonome.

Depuis sa création, le CIRA a connu plusieurs adresses. Il a été hébergé longtemps dans un sous-sol humide où les documents risquaient de s’abîmer. Grâce à Émile Temime (1926-2008), il a pu occuper un très vaste local rue des Convalescents mais en a été expulsé en 1989. En 1991, il a pu se réinstaller dans un nouveau local rue Saint-Dominique. Il s’agissait de l’ancien siège d’une Église arménienne qu’il a fallu remettre en état. Il est resté là jusqu’en décembre 2011 date à laquelle la ville de Marseille a mis fin à son bail. Grâce à la constitution d’une cagnotte depuis une dizaine d’années, à la vente de cuvées de vin et à un appel à la solidarité, un local a enfin pu être acheté et aménagé rue Consolat. Depuis janvier 2012, c’est là que se trouve le CIRA.

Le CIRA fait partie de la Fédération internationale des centres d’étude et de documentation libertaires (FICEDL) qui s’est réunie pour la dernière fois à Bologne (Italie) en 2016. Il est indépendant de toute organisation politique ou syndicale. Cela ne l’empêche pas de participer à certaines actions de solidarité.

Le principal but du CIRA est de collecter, de classer et d’archiver tout ce qui a un rapport avec l’anarchisme. Le fonds se compose d’environ 6350 livres (5600 en français, 450 en castillan, 200 en italien, 100 en anglais) et plusieurs milliers de brochures. Ces documents ont été écrits par des anarchistes, publiés par des anarchistes ou portent d’une manière ou d’une autre sur le mouvement ou les idées anarchistes. On trouvera donc aussi bien des livres favorables que défavorables aux idées anarchistes. De même, sont conservés des écrits et des biographies de personnes qui n’ont été anarchistes qu’une partie de leur vie seulement. Le CIRA possède également des archives personnelles de militants, des affiches, des tracts, des films, des documents iconographiques (cartes postales, photos…), des documents numériques, des travaux universitaires, des dossiers biographiques…

De nombreux périodiques sont envoyés par ceux qui les éditent. Le CIRA possède un répertoire recensant 3212 publications anarchistes parues en langue française entre 1850 et 1993.

Les documents sont écrits dans une vingtaine de langues. Les plus représentées sont le français, le castillan, l’italien et l’anglais.

La bibliothèque de prêt est alimentée par les dons et les services de presse d’éditeurs (plusieurs centaines de titres chaque année). L’informatisation du catalogue de livres a commencé en l’an 2000 et se poursuit. Ce catalogue peut être consulté sur le site Internet. Un catalogue sur fiches des livres est consultable sur place.

L’ensemble du fonds peut être consulté par toute personne intéressée : militant, étudiant, chercheur, écrivain, universitaire, journaliste ou simple curieux. Il est répondu par courrier aux demandes de renseignements lorsque les recherches ne sont pas trop longues.

Un bulletin est publié (44 numéros à ce jour). Des sujets très variés y ont été abordés. Les premiers bulletins faisaient un état des collections. Puis ont été édités des bulletins thématiques. Ils étaient d’abord consacrés à la région marseillaise : le Congrès de Marseille en 1879, la section de l’Internationale, Louise Michel en Provence. Puis fut abordée la Seconde Guerre mondiale vue par les anarchistes français et espagnols. Des biographies de militants sont également parues. Un bulletin a été consacré à l’anarchisme en Argentine. Ces bulletins sont complétés par une liste des travaux en cours, une bibliographie anarchiste annuelle (depuis 1990) et par une Feuille d’infos mensuelle (depuis 1999). Éditeur, le CIRA a publié deux livres en collaboration avec d’autres associations (Han Ryner et André Arru) et onze calendriers (depuis 2008)

Le CIRA organise régulièrement des causeries, des débats, des tables rondes, des cycles de discussion, des expositions, des rencontres avec des auteurs et des éditeurs. En 2017, les sujets suivants ont été abordés : le cambrioleur Marius Jacob, l’avenir de l’Homme, l’anarchiste allemand Gustav Landauer, la revue Nunatak, l’œuvre poétique et théâtrale de Marie-Claire Calmus, le Kurdistan, le siège de Paris (1870-1871), une grève de femmes à Lyon, Brassens et les « enfants » d’Italiens. Le CIRA collabore à des colloques (L’anarchisme, Barcelone, 1993, La culture libertaire, Grenoble, 1996, La littérature prolétarienne, Saint-Nazaire, 2002, Le mouvement ouvrier en Provence pendant la Première Guerre mondiale, Marseille, 2014) et en organise (L’extrême-droite à Marseille, 1987, Han Ryner, 2002, Alexandre Marius Jacob, 2005). Il prête des documents pour des expositions.

En 2003, 2010 et 2015, le CIRA a organisé la Foire aux livres anarchistes de Marseille (FLAM) avec des stands d’éditeurs, des débats et des spectacles. Il participe à divers salons du livre, anarchistes ou non, présentant la production des éditeurs libertaires.

Quand il a perdu son local en 1989, le CIRA a déposé une partie de son fonds (1750 périodiques, 2000 affiches…) aux  Archives départementales des Bouches-du-Rhône à Marseille. Ces documents ont été classés et peuvent y être consultés tous les jours d’ouverture.

Le CIRA compte plus de 200 membres, originaires de toutes les régions de France et d’autres pays. Certains, bien qu’éloignés de Marseille, participent très activement au CIRA (correspondances, recherches). Depuis 1987, il est constitué en association loi de 1901. La gestion du Centre est faite de manière collective et militante par un conseil d’administration élu en assemblée générale. Le Centre vit essentiellement des cotisations de ses membres.

Renseignements pratiques

Le CIRA se trouve au 50 rue Consolat à Marseille (13001), à quelques minutes à pied de la gare Saint-Charles et de la Canebière.

Des permanences sont assurées les lundi, mardi, mercredi, jeudi et vendredi de 15 heures à 18 heures 30. En dehors de ces horaires, il est possible de prendre rendez-vous.

On peut téléphoner au 09 50 51 10 89 les jours de permanences et laisser un message les autres jours.

On peut envoyer un courriel à cira.marseille@gmail.com

Le CIRA présente ses activités, ses publications et sa bibliothèque sur Internet à l’adresse suivante : cira.marseille.free.fr

La cotisation minimale est de 30 euros par an. La cotisation souhaitée est de 90 euros par an. Les adhérent-e-s peuvent emprunter les livres de la bibliothèque. La consultation sur place est libre.

Expulsion en cours sur la ZAD de Notre-Dame des Landes // Rassemblement ce soir à Die, Valence, Aubenas,

[reçu par mail]
Depuis ce matin 4h, les expulsions ont commencé sur la ZAD de Notre-Dame 
des Landes.

Des rassemblements s'organisent un peu partout (liste par la 
https://zad.nadir.org/spip.php?article4041) et notamment sur Die. Rdv à 
18h à la sous-pref avec votre détermination, ce qu'il faut pour 
ambiancer et tout ce qui vous semblera utile.

De la zad au rail en passant par les hopitaux et les facs, nos luttes 
n'ont pas de frontières, rassemblons-nous!

Aussi, rassemblement à 18 h kiosque du Champ de Mars à Aubenas
 - à 19 h au Champ de Mars à Valence 

« Retour à l’État de droit »et cha-cha-cha un pas de danse

Bonjour,

 

Les expulsions de lieux occupés (Zad, squats, amphis, etc.) se font au nom d’un « retour à l’État de droit ». Mais de quoi l’État de droit est-il le nom ?

 

Pour vous en faire une idée plus précise, je vous propose la lecture du texte en pièce jointe  « Débat public, État de droit et cha-cha-cha — Deux ou trois pas de danse avec Pierre & Vacances » ; texte que vous pourrez retrouver dans la revue De tout bois n°9, à partir du 12 mai.

 

Merci de faire suivre,

 

Henri Mora

État de droit et  cha cha cha  en pièce jointe

 

 

Paris, France : La solidarité c’est l’attaque !

sans attendre demain

 

Deux personnes condamnées à des mois fermes après l’expulsion du Bois Lejuc. Trois envoyées en prév ces derniers jours à Limoges et Ambert. Krème toujours en taule pour le barbecue sauce bleusaille de mai 2016.

Nous sommes de l’avis que la meilleure réponse à la répression, la plus digne, reste l’attaque.
A la place du repli, de la paranoia, des prises de distances, mettre des bâtons dans les rouages du pouvoir. Choisir le lieu et le moment en petits groupes profitant du bordel des manifs ou du silence de la nuit.
Jamais se rendre.

La nuit du 2 au 3 avril nous avons incendié une voiture du corps diplomatique, rue Pierre Demours (Paris 17).

Solidarité avec les compagnon.ne.s frappé.e.s par la répression.
Solidaires aussi avec Lisa en prison en allemagne pour braquage, et avec les compagnon.ne.s sous procès en italie pour l’opération scripta manent.

Coeurderage

[Reçu par mail]

P.S. Nous pensons que les revendication des attaques servent à expliquer les raisons qui nous ont poussés, ainsi qu’à motives des autres. La frustration des commentaires de trollage ne nous intéresse pas. Merci donc de ne pas publier ce petit texte sur cette poubelle infestée de troll qui est devenue Indy Nantes (déjà la publication de la revendication d’une voiture avec plaque diplomatique, Nissan Juke violette le 27 mars, a été faite contre notre volonté – peut-être à dessein pour cracher sur l’action directe).

Grenoble, France : Double attaque contre les profiteurs du logement [Mise-à-jour 7 avril 2018 : Revendication d’une des deux attaques]

sans attendre.noblogs.org

Dans la nuit du 2 au 3 avril 2018, l’agence du bailleur social Actis, située cours Jean-Jaurès à Grenoble, a reçu une visite fracassante aux alentours de 2h du matin: 9 vitres de la devanture et deux autres de la porte d’entrée ont été fracassées, l’éclairage extérieur dégradée et deux tags inscrits sur la façade (dont le symbole squat).

« Les dégradations ont été filmées par une caméra de vidéosurveillance. Selon la police, on y voit 2 individus, le visage masqué, brisant les vitres avec un marteau » (repris de la presse)

****

Dans la nuit du 1er au 2 avril, un autre profiteur du « logement social » (racketteur de pauvres) a également été pris pour cible: l’agence de Pluralis, dont les locaux se trouvent au 21 boulevard Maréchal-Foch, s’est fait éclater une quinzaine de vitres de sa façade et son hall d’accueil. La scène aurait été vue par un citoyen somnambule qui trainait dans le coin: trois personnes équipées de battes de baseball, sortant d’autres citoyens de leur lit vers 4h30. L’attaque a été revendiquée via un communiqué publié sur indymedia grenoble. On y apprend notamment qu’en plus de la façade explosée et tagué, les bureaux ont été saccagés, en plus de la façade pétée. Nous reproduisons cette revendication ci-dessous:

Dans la grisaille, une façade étoilée

C’est après dix jours de manifs, prog, cantines, occupations, jeux et discussions à Grenoble dans le contexte du festival intersquat que nous avons décidé de vandaliser l’office d’un bailleur social de la ville, Pluralis. Nous considérons cet acte comme partie prenante de la dynamique intersquat.

C’est dans la nuit du 2 avril aux alentours de 3h du matin, soit la nuit qui succédait le jour marquant la fin de la trève hivernale que nous avons attaqué cette façade, boulevard du Maréchal Foch. Une trève qui ne trouve de sens que dans la guerre structurellement imposée contre les précaires. Pour notre part, nous n’observons aucune trève dans notre affrontement quotidien contre l’existant.

Pluralis n’était qu’une cible parmi des possibles. Cette attaque n’aurait la prétentieuse prétention de s’inscrire dans une réflexion stratégique globale. L’attaque n’était qu’autoréférentielle, n’avait de finalité qu’elle-même ainsi que la réalité vécue entre les assaillant-e-s. Elle ne saurait être un moyen pour atteindre un quelconque objectif politique.

C’est sur cette grande façade que nous avons décidé de témoigner de notre rejet du monde à grands coups de marteaux, de performer notre affliction sur les vitrines du bailleur social, de s’éprouver ensemble dans la négation de cette folie mortifère. Nous étions avides de nous vivre les un-e-s les autres dans l’attaque de ce monde vide, vide comme cette façade que nous avons explosée, comme la multitude de bureaux dont nous en avons fait tomber les fenêtres, comme l’office dans laquelle nous sommes rentré-e-s après avoir fait voler en éclats les vitrines qui la gardaient pour y détruire les ordinateurs et y renverser les armoires pleines de dossiers et de prospectus. Un temps sensible, politique et poétique, dans lequel l’écho des coups de marteaux qui pourfend la nuit n’a d’égal que leurs résonances dans les corps en communion. Et les corps fondent dans la nuit.

Une attaque en acte comme manifestation de notre solidarité envers les personnes perquisitionnées [1] ainsi qu’aux inculpé-e-s de l’affaire du quai de Valmy.

Sautons à la gorge du monde

Pluralis est une agence immobilière spécialisée dans le logement social, depuis la maîtrise d’ouvrage jusqu’à la gestion locative.

Une compagnie d’assurances, située 34 boulevard Foch, a connu le même sort récemment.

NdSAD:

[1] Référence aux perquisitions quasi simultanées à Limoges et Toulouse, mais aussi à Ambert, près de Clermont-Ferrand