Archives mensuelles : novembre 2016

Paris : après Calais, expulsion programmée du campement de Stalingrad, arrivée programmée aux Vans ( Sud Ardèche)

Brèves du Désordre

Des tentes, des bâches, des cartons, des matelas à même le sol… Soudanais, Erythréens, Syriens, Afghans, quelque 2.000 personnes sont de nouveau installées dans le « triangle des migrants », entre l’avenue de Flandres et les métros Jaurès et Stalingrad, au nord de Paris. Lundi matin 31 octobre, dans un climat tendu, la police a effectué une importante opération de « contrôle administratif » alors que le Premier ministre Manuel Valls a annoncé l’évacuation du camp d’ici la fin de la semaine.

Dans le 19e arrondissement, on s’attend donc à une nouvelle évacuation, une de plus. Le quartier en a déjà connu une trentaine. La précédente opération de grande ampleur remonte à peine à plus d’un mois, le 16 septembre. Près de 2.100 réfugiés avaient été évacués.
(Migrants : vaste opération de contrôle à Paris au camp de Stalingrad, NouvelObs, 31 octobre 2016 à 11h44)


Migrants : opération de contrôle au campement de Stalingrad à Paris

AFP, 31/10/16 à 11:37

L’objectif des autorités est de vérifier la situation administrative des occupants et l’état sanitaire du campement, avant une évacuation attendue dans les prochains jours.

Alors que les opérations de nettoyage se terminent du côté de la « Jungle » de Calais , une opération de « contrôle administratif » était en cours lundi matin sur le campement de migrants du quartier Stalingrad, à Paris, où quelque 2.000 personnes dorment depuis plusieurs jours, a-t-on appris de source policière.

L’objectif des autorités lors de ces opérations de contrôle est de vérifier la situation administrative (c’est-à-dire le droit au séjour) des occupants et l’état sanitaire du campement, avant une évacuation attendue dans les prochains jours.

Dénoncées par les collectifs de bénévoles, elles sont régulièrement pratiquées sur ces sites précaires installés en pleine rue, et sont distinctes des évacuations avec « mise à l’abri » menées par les services de l’Etat et la Ville de Paris.

Un premier travail de déblayage

Lundi matin, deux cordons de CRS ont ainsi encerclé une grosse centaine de migrants, une partie sous le métro Jaurès, une autre au niveau du canal Saint-Martin où sont installés les Afghans.

Dans son coin, une pelleteuse commençait son travail de déblayage des matelas et couvertures. « S’ils ne nous donnent pas d’abri, pourquoi détruisent-ils nos maisons ?« , s’interrogeait un Afghan, tandis qu’un autre assurait : « Il ne me reste plus rien, je n’ai plus que mes vêtements, mes chaussures et mes documents« .

Vers une évacuation rapide

Depuis plusieurs semaines, un campement de migrants (Soudanais, Érythréens, Afghans…) s’est reconstitué dans ce quartier populaire de la capitale. Le campement a beaucoup grossi ces derniers jours avec 2.000 personnes environ actuellement installées à même le macadam, un gonflement expliqué côté associatif par des reports depuis Calais où la « Jungle » était démantelée.

Mais, « ce ne sont pas ceux de Calais qui sont allés à Paris », a assuré samedi François Hollande, en promettant une évacuation rapide. Celle-ci pourrait intervenir dans les jours qui viennent, selon Bernard Cazeneuve.

Pour empêcher la constitution de ces campements, la maire de Paris a décidé d’ouvrir un « centre d’accueil humanitaire », chargé de prendre en charge les migrants pendant quelques jours avant de les répartir sur des structures d’hébergement plus pérennes en régions : des Centres d’accueil et d’orientation (CAO) similaires à ceux qui ont accueilli les migrants de Calais.


le Monde 02.11.2016 à 19h01 • Mis à jour le 03.11.2016 à 07h23
Les migrants et leurs soutiens défilent à Paris face à la menace d’une évacuation de leur camp
En savoir plus sur de-migrants-dans-le-nord-de-paris_

Depuis quelques jours, environ 2 000 personnes se sont réinstallées dans le quartier populaire de Stalingrad, où une opération policière a été lancée lundi 31 octobre.

Organisation précaire

Depuis mai 2015 à Stalingrad, Loïc Horellou, un riverain, voit des campements se faire et se défaire :« Au début je n’y prêtais pas attention. Je me disais : “Il y a des choses, il y a des structures, il y a l’Etat…” Mais en fait il n’y a rien, on s’en est vite rendu compte avec plusieurs voisins. »

Donc depuis plus d’un an, ces particuliers interviennent. « On est passé par un apprentissage de la situation des migrants », explique ce graphiste qui connaît par cœur tout l’historique des évacuations du quartier.

De la simple visite, à la distribution de repas, en passant par l’accompagnement médical et juridique, les voisins se sont transformés en experts de terrain. A tel point que les autorités s’appuient parfois sur leurs connaissances, et que les ONG leur adressent directement des personnes à héberger.

Certains sont organisés en collectif ou en association. Il y a par exemple le Bureau d’aide aux migrants (BAM), le Collectif Parisien de Soutien aux Exilé-e-s (CPSE), La Chapelle debout, Quartier solidaire, ou encore, plus de 130 voisins qui s’organisent chaque matin pour distribuer un petit-déjeuner. Tous essaient de s’accorder, mais « on constate actuellement un cruel manque de coordination entre les institutions, les associations et les riverains », déplore Loïc qui, passant le long des tentes, salue les migrants et les bénévoles qui le reconnaissent.

Sans un soutien franc et assumé de la mairie de Paris, ni une action unique coordonnée par les pouvoirs publics, l’image du campement en pâtit et des tensions émergent.

« Quand quelqu’un arrive sur un campement de 600 personnes avec vingt sandwichs, raconte Loïc, ça crée une mini-émeute. Les riverains qui voient cette scène depuis leurs fenêtres, ils pensent que c’est un camp de zombies. Or, si on organisait un minimum la distribution alimentaire, cela ferait baisser le niveau de tension. »

Plus de 2 000 migrants

« Quand les policiers sont arrivés lundi matin, j’ai jeté ma tente en bas [du quai de Jemappes]. Quand ils seront partis, je reviendrai la planter au même endroit », expliquait Yassin, un Afghan de 18 ans, lors de l’opération de contrôle du 31 octobre.

Depuis cet été, le jeu du chat et de la souris s’intensifie entre la préfecture de police et les migrants. Une conséquence, sans doute, du fait que le gouvernement ne veut plus de campements visibles dans la capitale. « En août, un commissaire nous a clairement dit, pendant une tentative d’évacuation, qu’il fallait que les migrants se dispersent, qu’ils restent par groupe de quatre ou cinq pour éviter d’être embêtés. Sauf qu’en petit groupe, ils n’auront pas le droit à l’évacuation. Ça fait d’eux des SDF », analyse Loïc.

Lire aussi :   Dans le nord de Paris, de plus en plus de tentes de fortune abritent des migrants

Par ailleurs, depuis la dernière évacuation, le 16 septembre, il n’y en a pas eu d’autre. Boulevard de la Villette, avenue de Flandre et quai de Jemappes, les tentes débordent bientôt sur la route. A l’intérieur, par deux ou trois, dorment des Afghans, des Somaliens, des Ethiopiens, des Soudanais ou des Erythréens. Parmi eux, des mineurs isolés, des femmes et des enfants. Ils sont emmenés au commissariat ou éparpillés par la police, mais pas « mis à l’abri ».

Or, on estime qu’il y a entre 50 et 70 arrivées chaque jour dans la capitale. Cela représente donc entre 2 350 et 3 290 arrivées depuis mi-septembre. « On en arrive à plus de 2 000 parce que c’est le flux habituel », résume Loïc. Du côté des migrants comme des bénévoles, personne ne constate un afflux massif en provenance directe de Calais.

A la veille de l’évacuation de ce campement oublié des institutions, ils étaient plusieurs centaines mercredi soir, migrants et citoyens à manifester pacifiquement leur ras-le-bol. Ras-le-bol des conditions insalubres, du manque de suivi et d’organisation des autorités, de la violence des forces de l’ordre, ou des délais non-respectés dans le traitement des demandes d’asile. Calais fermé, Stalingrad s’annonce déjà comme le prochain défi, mais le retard dans la prise en charge est conséquent.


france bleu Drôme Ardèche  jeudi 3 novembre 2016 à 22:40

Ardèche : les migrants seront accueillis aux Vans

L’Ardèche s’apprête à son tour à recevoir des migrants. Ce jeudi après-midi, le préfet a annoncé que le centre d’accueil et d’orientation serait situé sur les Vans dans l’extrême-sud du département. Les migrants seront hébergés dans l’ancien hôpital de la commune.

Les recherches d’un site susceptible d’accueillir les migrants avaient fait beaucoup parler. Des repérages avaient notamment eu lieu début octobre à Saint-Barthélémy-Grozon dans le Nord Ardèche faisant réagir le Front national. La préfecture avait également prospecté au Teil. Finalement, c’est la troisième option, celle des Vans, qui a été retenue avec l’accord du maire de la commune Jean-Claude Manifacier et de la députée de la circonscription Sabine Buis, qui ont participé ce jeudi après-midi à l’annonce du site retenu (notre photo ci-dessus).

Un maximum de 65 personnes en provenance des campements parisiens

Les migrants seront accueillis dans les locaux vides de l’ancien hôpital de la commune. La capacité maximale sera de 65 personnes. Faute de place à l’école des Vans, il ne devrait pas y avoir de famille accueillie. Il s’agira majoritairement d’hommes seuls en provenance des campements parisiens. Le site inoccupé doit faire l’objet de petits travaux de remise en état. Pas d’arrivée avant deux à trois semaines. Ce CAO sera géré par l’association Entraide Pierre Valdo, qui s’occupe déjà d’un centre d’accueil à Avignon.

 

Aachen (Allemagne) : début du procès de la compagnonne accusée d’un braquage le 4 novembre

Brèves du Désordre

La compagnonne d’Amsterdam accusée du braquage qui s’est déroulé en 2013 à Aachen sera présente au tribunal pour le début du procès qui sera le 4 novembre.

Le procès se déroulera en 9 sessions prévues sur une période de 5 semaines.
Les autres dates sont : 4/11, 17/11, 21/11, 22/11, 1/12, 5/12, 8/12, 13/12.

Nous serons présents au tribunal pour soutenir la compagnonne et dans les rues pour répandre la solidarité.

[Traduit de l’anglais de solidariteit,


le Chat Noir Émeutier

[Munich, Allemagne] Attaque de banques en solidarité avec les anarchistes inculpées pour braquage de banque à Aachen

195125Dans la nuit du 27 octobre sur la max-weber-platz à Munich, trois institutions bancaires ont eu leurs vitres pétées et défigurées avec de la peinture en solidarité avec les anarchistes à qui il est reproché d’avoir braqué des banques et qui passent en procès à Aachen.

[Traduit de linksunten.indymedia.org, 31. Oktober 2016]

Du côté de la presse, on précise que les trois agences bancaires ciblées sont l’Hypovereinsbank, la Targobank et la Deutsche Bank. Une bouteille de peinture a aussi été balancée sur l’une d’entre elles. Vers 2h38, l’alarme d’une de ces agences s’est déclenchée.

Une banderole de solidarité a aussi été suspendue fin octobre sur un pont de Munich:

"Solidarité avec les anarchistes accusées de braquage de banque à Aachen! Nous n'en n'avons rien à foutre de vos catégories de coupables et d'innocents"

« Solidarité avec les anarchistes accusées de braquage de banque à Aachen! Nous n’en n’avons rien à foutre de vos catégories de coupables et d’innocents »

195508

communiqué:La guerre des Crèches ? Episode II – Le retour

reçu par mail.

Episode II – Le retour

Les médias en ont fait leur chou gras. Mais la messe n’est pas encore dite, même celle de Noël.  Beaucoup se réjouissaient (trop rapidement) des conclusions du Rapporteur du Conseil d’Etat, il faudra (sans doute), tout aussi rapidement qu’ils déchantent. Voir l’article du Figaro du 27 octobre 2016.

En effet, si le Conseil d‘Etat devait suivre les conclusions du rapporteur, cela aurait deux inconvénients majeurs :

  • Cela ne mettrait pas fin à la cacophonie juridique, comme il est indiqué dans le communiqué de la Libre Pensée. On serait réparti pour un marathon judiciaire qui n’aurait  pas de fin et on se demanderait, in fine, qui franchirait la ligne d’arrivée.
  • Cela mécontenterait tout le monde. Les laïques et les libres penseurs qui veulent une application stricte (sans géométrie variable selon la religion concernée)  du principe de laïcité, mais aussi les croyants. A quoi servirait une crèche sans Jésus, Marie et Joseph ? Cela ne serait qu’un produit commercial sans saveur,  light en quelque sorte.

La voie de la sagesse laïque (la concorde civile) est d’indiquer qu’aucun signe religieux, d’aucune sorte, n’a sa place dans les bâtiments de la République, au nom du, principe de neutralité de l’Etat et de la sphère publique. Il y a tellement de place ailleurs pour ce faire. De plus, cette présence de crèches dans les bâtiments publics n’est pas une « tradition », elle est tout à fait récente, du fait du prosélytisme de quelques-uns qui veulent insidieusement remettre en cause la loi de 1905.

C’est une manœuvre politique de quelques « politiques » pour attirer les voix des croyants pour leurs basses œuvres. Si la religion était réduite à recourir à l’onction de la République pour exister, quelle meilleure démonstration de son inutilité et de son caractère factice. Ce n’est donc rendre service à personne que de mener cette « guerre des crèches », inutile, stérile, contre-productive et totalement anti-laïque.

Puisse la raison (laïque) l’emporter.

La Libre Pensée

 

 

 

 

 

lyon [(Rhône) Radio Canut perquisitionnée à cause d’une blague

lu rebellyon.info

Deux animateurs d’une émission musicale de Radio Canut seront prochainement jugés pour « provocation au terrorisme ». Ils risquent jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et une lourde amende. Une première pour les radios en France !

Le mardi 25 octobre 2016, Radio Canut a été perquisitionnée dans la matinée. Cinq flics de la police judiciaire et une procureure sont venu.e.s saisir l’enregistrement d’une émission du jeudi 20 octobre où deux animateurs ont fait une blague entre deux morceaux de musique punk :

« En ce moment, y a une manif de flics à Bellecour.
- Avis à tous les suicidés, avis à tous les suicidaires : que votre dernier acte de vie soit utile, faites-vous sauter dans la manif des flics.
- On vous fera un bel enterrement avec une belle boum.
- Suicidés, suicidaires, organisez-vous.
- Oh mais ils sont là pour nous protéger quand même ! »

Ces propos tenus sur les ondes du 102.2 sont au second degré, c’est de l’humour ! Confondre terrorisme et satire est apparemment de mise dans une période d’état d’urgence.

Dans « Cambouis », un fanzine édité par Luz au lendemain du 21 avril 2002 (n°9, juillet 2002), il avait prêté ces propos à Charb : « Si j’apprends que j’ai un cancer, j’achète une kalach’, je vais dans un meeting du FN et je tire dans le tas. » Ni Luz, ni Charb à l’époque n’avaient été poursuivis en justice.

Qualifier en terrorisme ces faits montre le climat de paranoïa et ouvre la voie à une répression accrue et ciblée contre les médias alternatifs.

Rebelle, sans publicité, sans salarié, Radio Canut ne demande son CV et ses papiers à personne et fait faire le ménage à tout le monde.
Radio Canut est et restera un espace où s’exprimer en dehors des codes de la bienséance académique.

Longue vie à Radio Canut !

Pour nous contacter : contact@radiocanut.org

tu peux leur écrire pour les  soutenir voir plus

Radio Canu t , BP 1101, 69201 LYON Cedex 01

Une évacuation progressive à NDDL – Audience à la CAA de Lyon le 6/11 – Terre à terre inédit avec Antoine Costa

reçu par mail:

Bonjour,

Continuellement, dans le flux incessant d’informations, une nouvelle chasse la précédente…  Dans mon dernier message je mentionnais une information du Canard enchaîné du 26 octobre qui laissait entendre que Valls revenait sur sa posture martiale. Le même jour, Ouest-France nous annonçait que Valls n’envisageait plus une évacuation brutale de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, mais plutôt une évacuation progressive : «  Il y aura progressivement une évacuation à partir de cet automne, territoire par territoire, avec méthode. » http://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/nddl-valls-evoque-une-evacuation-progressive-de-la-zad-4585116

 

Demain débutera le procès devant la cour administrative d’appel (CAA) de Lyon concernant notamment l’annulation de l’arrêté préfectoral « loi sur l’eau » qui donnait l’autorisation de commencer les travaux permettant la construction du Center Parcs de Roybon. Durant l’audience il sera question de compensations. Le tribunal administratif de Grenoble avait estimé en première instance que les mesures de compensations envisagées n’étaient pas adéquates. En effet Pierre & Vacances proposait des mesures compensatoires pour les zones humides impactées par les travaux et la construction de son Center Parcs dispersées sur 16 sites situés sur 5 départements. Et par conséquent ces compensations se trouvaient bien trop morcelées et éloignées du bassin versant concerné à Roybon.

 

La revue De tout bois n°5 proposait un entretien avec Antoine Costa réalisateur du documentaire Les Dépossédés sur le business de la compensation. Je vous propose aujourd’hui un autre entretien avec Antoine Costa. Celui réalisé par Ruth Stégassy pour son émission Terre à terre sur France Culture mais qui n’est jamais passé sur les ondes. Il est question dans cet entretien de biodiversité, de financiarisation de la nature et de « comprendre enfin par quels tortueux chemins on est arrivés à convertir l’air, l’eau, ou le climat en monnaie trébuchante et malsonnante ». Vous trouverez cette émission inédite en lien ici :

https://www.franceculture.fr/environnement/terre-terre-inedit-la-grande-braderie-du-vivant

Henri Mora


note du laboratoire: La revue l‘inventaire  est disponible pour lecture au laboratoire anarchiste. Pour la  commander directement: en envoyant un chèque de10 €  à  l’Inventaire , quartier la Boissière , 07200 Mercuer

dans la dernière livraison de la revue l’inventaire revue de critique sociale et culturelle N°4, en page 95

dans la Finance,

  personne n’entend la nature crier

vous avez frémi d’horreur  devant mouton 2..0( et aussi trop mignons  les petits moutons  en alpages )  vous serez estomaqués par

Les Dépossédés,

le nouveau film d’Antoine Costa

Le capitalisme a véritablement crée des richesses. Il a su en trouver là où l’on n’en voyait pas. Ou plutôt, il a crée de la valeur là ou l’on ne voyait que des richesses. En monétisant la nature, en donnant une valeur à chaque chose, un prix à la biodiversité il achève dans un même mouvement de la saccager en la protégeant. L’hypothèse de ce film , c’est notre  incapacité à réguler  les pollutions  ne révèle  pas tant que l’échec  de l’écologie  que le triomphe  de l’économie..

De Kyoto à la COP 21 , des enclosures  à Aarcelor Mital, des forêt  du Ccosta Rica à Notre- Dame- Des Landes , une enquête  sur le pire des scandale s à l’exception  de tous les Autres

on peut se procurer le DVD du film et bonus. en envoyant un chéque  10 € –à l’ordre de
HIK & NUNK -15 rue Georges Jacquet, – 38000 Grenoble

anarchiste

2016/11/02

reçu par mail

Nucléaire: Cogérer l’agonie et ceux et celles qui s’y refusent.

Je fais suivre le texte suivant des compagnons de l’ACNM sur la récente démission de Michèle Rivasi ancienne présidente de la CRII-RAD, et de Greenpeace de  l’association Nuclear Transparency Watch.

Pour mémoire, il y a quelques mois lors d’un colloque « tcherno 23 », organisé par Michel Guérit, un ancien communicant participationniste engagé dans la lutte de Bure, Thierry Ribault, l’un des auteurs des sanctuaires de l’abîme sur la catastrophe de Fukushima révèle que Corine Lepage et Michèle Rivasi viennent de former au niveau européen une association travaillant sur la transparence nucléaire, à laquelle est convié un certain Gilles Hériard Dubreuil. Le directeur de Mutadis Consulting, est le promoteur depuis de longues années de Tchernobyl à Fukushima, d’une bien étrange transparence à travers les projets CORE et ETHOS. Comment faire vivre des populations entières dans des zones contaminées ? Voilà l’ambitieux projet qu’il partage avec de nombreux nucléaristes français comme Jacques Lochard, et des Etats et des industriels biélorusses et japonais. La présence d’Hériard Dubreuil est loin d’être anecdotique puisqu’il est même nommé secrétaire de NTW, l’ONG créée par nos écolocrates.

Prises les mains sur le dosimètre nos chères édiles feignent de découvrir qui est leur encombrant ami, et démissionnent l’une puis l’autre dans la foulée. Pourtant Dubreuil est connu et dénoncé depuis bien longtemps par de nombreux antinucléaires. Par quelques révolutionnaires comme l’ACNM donc mais également par les plus consensuels Stéphane Lhomme, ancien du réseau sortir du nucléaire, le CRILAN, la CRII-RAD et bien d’autres. Aujourd’hui, des antinucléaires renversent la situation en dénonçant Ribault. Le vilain petit canard a mis les pieds dans le plat, et brisé la sacro-sainte unité du mouvement. « Comment peut-on s’attaquer à des personnes aussi irréprochables ? » Ce que met pourtant une nouvelle fois à jour Thierry Ribault, c’est qu’il existe bel et bien des options divergentes et antagoniques dans ce mouvement entre ceux et celles qui travaillent à cogérer l’agonie et ceux et celles qui s’y refusent.

Je joins plusieurs textes à ce texte pour éclairer l’enjeu des débats. Les deux textes de Thierry Ribault, la désinformation nucléaire, texte du réseau sortir du nucléaire, mais en fait signé Stéphane Lhomme, et qui programme sans doute alors son éviction programmée dudit réseau tout autant que son opposition à la ligne  Greenpeace EELV sur la question du climat quelques années plus tard. Il était une fois la cogestion qui parle d’autres formes de cogestion. Et enfin, une intervention de quelques révolutionnaires au sein du séminaire émancipation de Caen.

6 pièces jointes

techno 23 en PDF

lettre Rivasi NTW octobre 2016 Ribault en PDF

Ribault Cogérer c’est Co-détruire en PDF

la Désinformation nucléaire ici en PDF

il était une fois la cogestion lettres ouvertes à Yannick Rousselet

Intervention séminaire émancipation du 06 mars 2015.
1ère partie.

 

 

[Ardèche] A joyeuse le 11 novembre rassemblement pour la réhabilitation collective des fusillés pour l’ exemple

note: possibilité de covoiturage le 11 /11  pour aller au rassemblement au départ du laboratoire anarchiste Si vous êtes intéressé:prévenez nous auparavant   à  l’adresse mail:lelabo@riseup.net

lu sur aubanar.lautre.net

13ème rassemblement pacifiste devant le monument aux morts de JOYEUSE le 11 novembre 2016 à 14h30.vignette-2-tardi

Aachen, [Allemagne] Actions en solidarité avec les migrants

 

lu sur le Chat Noir Émeutier

Dans la nuit de samedi 29 octobre 2016, des autonomes ont badigeonné de peinture la façade des services aux étrangers (municipalité) à la gare centrale de Aachen avec de la peinture et détruit les vitres de la porte d’entrée. L’entrée a été généreusement repeinte en rouge et les inscriptions « expulser signifie tuer », « droit de rester pour tou-tes » et « no border no nation » ont été ajoutées à proximité. Plusieurs trous et de vastes fissures ornent les vitres. Cette nuit, les activistes ont ainsi utilisé un moyen pour exprimer leur mécontentement à l’encontre de la politique migratoire de l’État.

Partout en Europe et à travers le monde, des personnes luttent pour le droit à circuler librement, pour sauver leur peau et décider eux-mêmes de leurs existences. Les États européens tentent d’empêcher cela, comme on le voit notamment à Calais en ce moment, mais cette entrave est également renforcée chaque jour par les autorités allemandes. Les parcours des migrants sont clôturées, les migrants sont enfermé-s dans des camps, submergé-es par la répression et repoussé-es vers des endroits et des situations sans issues et mortifères. Chaque institution ou organisation, que ce soient les services aux étrangers ou le NGO* qui s’implique ici, est directement coresponsable et donc une cible légitime. La lutte contre les frontières et les États se poursuit chaque jour. La politique d’isolement et d’expulsion doit être attaquée et empêcher de multiples façons, tout en créant des structures alternatives de liberté et de solidarité.

No Border, No Nation, Stop Deportation** !

Freedom of Movement and the Right to Stay for All**!

195231 195233
NdT:

*Initiales en anglais des « organisations non-gouvernementales ». Autre dénomination pour parler des organismes humanitaires et caritatifs.

**En anglais dans le texte (la traduction n’étant pas nécessaire).

*****

Durant le week-end du 27 au 30 octobre 2016, des journées d’action « no border » ont eu lieu à Aachen. Voici quelques images.

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"Repoussons Frontex"

« Repoussons Frontex »

"Perturbons les frontières"

« Perturbons les frontières »

[Via Aus dem Herzender Festung]

PERSPECTIVES LIBERTAIRES EN TURQUIE

Aaprès le collage sur Valence et Bourg les Vvalence  d’affiches  de solidarité aux anarchiste en Turquie,t  l’attaque  de l’état turc contre les syndicats non inféodés aux pouvoirs de l’AKP  sous prétexte  du coup d’état. Le blog du laboratoire publie ce texte  sans aucune pensée  derrière la tête. C’est de l’information face aux publications  des médias: « le monde et libération…. »

oclibertaire.lautre.net

PERSPECTIVES LIBERTAIRES EN TURQUIE

L’interview que nous présentons a été réalisé début août 2016, deux semaines seulement après la tentative de coup d’État du 16 juillet et à peine plus d’un mois avant le début de la grande manœuvre d’Erdogan sur la rive droite de l’Euphrate, en territoire syrien, afin d’en chasser les milices du SDF (forces démocratiques syriennes) qui avaient repris à l’ISIS (Daesh) ces territoires nécessaires à l’approvisionnement du Califat.
L’interview est un résumé d’une réunion de plusieurs heures avec un porte-parole de l’organisation anarchiste turco-kurde DAF (Action anarchiste Révolutionnaire) et nous semble être un élément nécessaire pour comprendre la situation turco-kurde et les actions de nos camarades sur place.

D : Comment la situation a évolué en Turquie au cours de ces dernières semaines ? Est-ce que le pouvoir d’Erdoǧan est plus fort après la tentative de coup d’Etat ? Comment a évolué la confrontation entre l’AKP (fondé par Erdogan, au pouvoir) et Hizmet (opposition islamiste) ?

R : L’organisation Hizmet et son chef Gulen fut active bien avant le début du gouvernement AKP et lorsque ce dernier arrive au pouvoir (2007, ndt) une coalition s’est tissée avec les Gulenistes devenus très puissants, non seulement au sein de l’appareil d’Etat, mais aussi dans la police, l’armée, la justice, la santé et les medias. Hizmet, en outre, possède pas mal d’écoles et contrôle une part importante de l’éducation, des systèmes et programmes d’admission à l’université. C’est sur le terrain de la justice que la coalition entre les deux partis s’est fait sentir le plus dans la mesure où nombre de juges et de procureurs étaient « gulenistes ». Il y a eu des arrestations et des mises en accusation de membres des forces armées, officiers et état-major, et de kemalistes. Ils ont remplacé ensuite les personnes arrêtées par leurs propres hommes ce qui leur a permis de se renforcer encore, au-delà de l’armée, dans tous les appareils d’Etat épurés, de la police, du renseignement, de la bureaucratie.
Avec le temps, des désaccords entre les deux groupes sont apparus et Erdogan a commencé une campagne visant à éloigner les gulenistes des cadres de l’Etat. De leur côté les gulenistes ne sont pas restés sans réaction ! Avec leurs appuis dans le monde de la justice ils ont commencé à enquêter sur l’appareil de l’AKP et ont intenté des procès contre des ministres et leur famille et même contre le fils d’Erdogan avec des accusations de corruption et de détournement de fonds publics.
Après une période difficile ponctuée de manifestations populaires hostiles à son égard, le parti d’Erdogan est parvenu à procéder à des changement législatifs concernant la loi sur la corruption réduisant ainsi à néant les accusations et les procès instruits par les juges gulenistes.
Bien évidemment, ensuite, Erdogan a fait un pas supplémentaire dans la répression contre ces derniers. Il a fait fermer l’école d’entrée à l’université qu’ils contrôlaient et ce sont de véritables offensives ouvertes que menaient chacun leur tour les deux partis au pouvoir, chacun utilisant ses propre armes.
Après une période de relative passivité face aux changement législatifs voulus par Erdogan pour protéger l’appareil de l’AKP et éloigner les gulenistes de l’Etat, ces derniers ont finalement compris, grâce à leur présence au sein de la structure étatique, que les plans du gouvernement était de les éliminer complètement. Ils se mirent alors à projeter un coup d’Etat.
En outre, une alternance était prévue fin de septembre 2016 au sein de la hiérarchie de l’appareil militaire et les Gülenistes pensaient qu’à cette occasion ils seraient expulsés des postes les plus élevés, de sorte que le temps leur était compté. Une hypothèse crédible est que le coup a échoué en raison d’une fuite qui a forcé les putschistes à précipiter le début de l’opération sans la totalité de leur force et aussi parce que les fractions des forces armées qui s’étaient mis d’accord avec les putschistes s’étaient retirées au dernier moment en accordant leur soutien au gouvernement. Le coup d’État manqué a fourni à l’AKP l’occasion idéale pour attaquer au grand jour les Gülenistes et procéder à une vaste purge contre eux. Après avoir travaillé ensemble pendant des années et étant profondément enracinés dans les structures de l’Etat, les deux camps avaient des informations sur leurs manœuvres respectives.
Des dizaines de milliers personnes liées à Hizmet ont été licenciées du secteur des services publics. L’état d’urgence a été déclaré et le gouvernement a pu agir sans avoir à en répondre au Parlement.
Jusqu’à présent ils ne frappaient que l’organisation de Gulen, maintenant, ils déclarent qu’ils voulaient frapper toutes les organisations désignées comme terroristes, les forces révolutionnaires anarchistes, mais aussi socialiste et kurdes.

D : Quelles conséquences aura le coup d’Etat manqué sur la situation kurde ?

R : Dans le Bakur [Kurdistan turc] il y a eu de sévères affrontements au cours de ces derniers mois entre les forces gouvernementales et la guérilla, même si ils ont diminué juste avant le coup d’Etat. Toutefois, le gouvernement a déclaré qu’il continuera à détruire les villes et les villages kurdes. Les raisons de cette manière d’agir sont complexes : la stratégie de destruction planifiée des espaces urbains s’intègre à un plan de reconstruction d’un espace largement contrôlable avec plus de routes accessibles aux véhicules blindés. Mais il y a aussi des raisons économiques : l’objectif est de créer une économie de guerre pour favoriser les processus d’accaparement des terres. Après la destruction des villages et des villes celles-ci devront être reconstruites. Les acteurs économiques qui achètent la terre sont des personnalités publiques, des entreprises publiques de construction, aussi bien que privées liées à l’AKP. En fait, les principaux secteurs qui soutiennent le parti du gouvernement sont ceux du bâtiments, tant il y a d’entrepeneurs connectés à ce parti. Ceci est l’une des principales raisons de la destruction des villes et des Kurdes. Ce qui se passera précisément n’est pas très clair, mais on peut prévoir qu’ils vont continuer à arrêter politiques, journalistes, avocats et militants kurdes. Le HDP a exprimé son opposition à la fois à la tentative de coup d’état et à l’état d’urgence. Pour l’instant, les forces de répression sont occupées avec Gulen, mais la prochaine étape sera probablement d’attaquer les organisations politiques kurdes.

D : Quelle est la situation de la gauche kurde et quelle est l’influence des partis marxistes-léninistes qui ont dominé les mouvements sociaux au cours des décennies passées ?

R : Avant le coup d’Etat de 1980, il y avait un puissant mouvement marxiste-léniniste avec des luttes intenses dans les milieux du travail. Après le coup d’Etat, pendant des années, on ne pouvait plus rien faire, à cause d’une intense répression. Pendant les années 90 les partis ML se sont réorganisés, mais beaucoup de leurs membres avaient déjà été arrêtés ou contraints à l’exil, alors ils ont dû tout recommencer à zéro. Cependant, de toute évidence, la situation avait complètement changé en regard des années 70 où l’extrême-gauche était hégémonique.

Au cours des années 90 les syndicats étaient devenus très immobilistes, peu actifs, puis, après 2000 on a pu constater que les choses changeaient sur le terrain de l’entreprise. Les travailleurs se sont de nouveau organisés comme dans les années 80 précédant le coup d’Etat, les mobilisations ont reprises. Mais, comme chaque fois en Turquie, les choses évoluent très lentement, en dent de scie d’une année sur l’autre. Dans les années 90 puis 2000 il pouvait être possible de manifester et de faire grève, puis, l’année suivante les lois changeaient et la répression augmentait ; puis subitement de nouveau, l’année suivante elle s’atténuait.
Et maintenant, les partis m-l (marxiste-léniniste) ont une certaine influence, mais moins que dans le passé. Ils sont plus actifs dans les zones alévis [courant hétérodoxe de l’islam chiite]. Certains groupes se radicalisent dans les universités, cependant, il n’y a pas de grandes organisations.
La question importante en Turquie c’est la guerre : la guerre entre l’État et le peuple kurde, à la fois en Turquie et en Syrie, avec des interventions turques au delà des frontières. Par conséquent, les partis m-l ont dû tenir compte de ça. La plupart d’entre eux soutiennent le HDP (Parti démocratique du peuple) et les mouvements kurdes et ont dépensé beaucoup d’énergie dans des actions de solidarité avec le peuple kurde.

D : Quelle est la situation du mouvement anarchiste en Turquie et au Kurdistan ?

En Turquie l’anarchisme s’est diffusé seulement à partir des années 1990. Il y avait bien de petits groupes peu coordonnés qui publiaient des revues et diffusaient des traductions de publications étrangères mais il n’existait pas d’organisations… Nous en tant que DAF nous avons commencé à nous organiser en 2007 avec l’objectif de créer des pratiques et une tradition anarchiste dans cette partie du monde, Turquie, Kurdistan et, en général, au Moyen-Orient. Pour l’instant nous sommes organisés surtout à Istambul et à Amed (Diyarkakir) mais nous sommes aussi présents dans des villages et villes moins importantes. Nous sommes bien connus au niveau politique, respectés aussi, même par les m-l, en neuf ans nous avons réussi à créer une histoire des luttes anarchistes.
Notre rôle dans la solidarité avec la lutte des Kurdes a été très importante pour nous parce que dans un pays où il y a une guerre, vous devez, si vous le voulez ou non, prendre position sur cette question. Comme anarchistes, nous avons été présents pendant la révolution au Rojava et lors des attaques de l’Etat turc dans le Bakur.
Ceci a permis que l’anarchisme pénètre fortement dans la société kurde de telle sorte que le PKK comme le PYD ont été fortement influencés par les idées libertaires et les pratiques mises en œuvre au Rojava et dans le Bakur.
Notre présence aux côtés de ces organisations politiques est importante car elle permet un renforcement des pratiques libertaires initiées par ces organisations qui, auparavant, n’étaient pas libertaires.

D :. Quelles seront les conséquences du coup d’Etat manqué sur le mouvement anarchiste et, en général, sur les mouvements sociaux ?

R : Le coup d’Etat manqué et l’état d’urgence constituent une grave menace pour le mouvement anarchiste et bien au-delà. L’Etat peut réprimer toute opposition sociale et arrêter les militants plus facilement. Déjà dans les derniers mois, il y a eu beaucoup de répression, surtout envers des groupes kurdes, mais à l’avenir il y aura des actions de répression ciblant tous les mouvements politiques de l’opposition, facilitées par l’état d’urgence.

D :. Comment la répression de l’état affecte le mouvement anarchiste dans son ensemble ? Y a-t-il des prisonniers anarchistes ? Est-il possible de les contacter ? La situation a-t-elle changé après la tentative de coup ?

R : Actuellement, il y a des prisonniers anarchistes mais, en général, ils ne sont pas en prison pour leur militantisme anarchiste. La plupart d’entre eux sont devenus anarchistes pendant leur détention et beaucoup sont issus de parcours politiques socialistes ou via des organisations kurdes. Ils ont commencé à avoir des contacts avec nous, nous avons publié des articles de prisonniers et ils se sont organisés entre eux. Il y a aussi des prisonniers anarchistes vegan ou végétariens qui ont mené des combats spécifiques pour obtenir de la nourriture appropriée à leurs régimes avec des grèves de la faim pour obtenir de la nourriture de l’extérieur.
Habituellement, les prisonniers politiques sont soumis à beaucoup de pressions dans les prisons, mais en même temps, ils sont aussi bien organisés, autant ceux de la gauche révolutionnaires que les kurdes . Ils parviennent à avoir des lieux pour se réunir avec des séances d’auto-éducation et de sport. Bien sûr cela a été obtenu grâce aux grandes luttes des dernières années. Quand un nouveau prisonnier politique arrive à la prison ils parviennent à ce qu’il soit placé dans une cellule proche de la leur afin de rester en contact et de ne pas le laisser isolé.
Il peut y avoir des problèmes avec les droits communs mais il y a aussi des luttes des politiques en leur faveur.
Après le coup d’Etat manqué les choses ont commencé à changer. Il est plus difficile pour les prisonniers politiques de répondre à leur famille et leurs avocats. En outre, les prisons ont été la surpeuplée avec tous les problèmes que cela entraîne. Malgré tout l’organisation des prisonniers politiques est forte et je pense qu’ils seront en mesure de surmonter ces problèmes s’il y a suffisamment de soutien à l’extérieur des prisons.

D :. Quelle est la situation des groupes d’extrême droite comme les loups gris et d’autres groupes religieux ? Y a-t-il des liens entre ces groupes et le gouvernement actuel ?

R : Les partis nationalistes, comme le MHP, sont dans le gouvernement. Il est le quatrième parti le plus fort, après l’AKP, CHP [parti kémaliste, ndt.] et le HDP, avec 40 membres au parlement. Cependant, ils ne sont pas aussi actifs qu’ils l’étaient pendant les années 70 et 80 quand ils ont mené des actions paramilitaires dans les rues. Ils ont également adoucis quelques positions et ils partagent maintenant pas mal de choses avec l’AKP, en particulier contre les organisations kurdes et les groupes révolutionnaires, même s’ils considèrent qu’il n’est pas assez nationaliste.
Après le coup d’Etat manqué, le MHP et le CHP se sont rapprochés de l’AKP. Erdoǧan et l’AKP les ont explicitement invités à contribuer à la lutte du gouvernement contre Gülen et ils se sont montrés très en pointe dans leur soutien au gouvernement turc contre Hizmet.
Sur la question kurde, le MHP a mené des attaques encore plus fortes envers les groupes kurdes. Mais ils sont quand même satisfaits de l’action du gouvernement sur ce terrain.
Ils indiquent clairement que tout en n’étant pas eux même au pouvoir le gouvernement a appliqué leurs idées sur la question kurde : attaquer la population, la massacrer détruire la ville.

D :.Quelle est la situation des luttes dans le monde du travail, du syndicalisme ? L’an passé nous avons pu voir des mobilisations aussi bien dans le secteur minier que dans celui de l’industrie.D’Italie nous avons pu voir les luttes chez FIAT présent en Turquie, mais nous savons qu’il s’est agi de luttes ponctuelles. Quels interventions avez vous dans les luttes sur les lieux de travail ?

R : La plupart des travailleurs sont organisés par les principaux syndicats. Un des plus importants est le DISK, mais ce n’est pas un syndicat radical. Les principales luttes de travailleurs au cours de cette dernière période ont été dans les secteurs productifs où on trouve les pires conditions de travail avec un taux élevé de décès, comme dans l’industrie minière, le textile (en particulier dans les usines de jean) et la construction. Par conséquent, les combats visent directement à sauver des vies plutôt que la réalisation des droits habituels.

L’année dernière nous avons été actifs dans l’union des travailleurs du bâtiment, un nouveau syndicat qui n’est pas fédéré à une structure comme le DISK, mais qui est indépendant. En tant que DAF nous y sommes très présents et actifs. Ce syndicat travaille à affirmer le point de vue des travailleurs et, bien que constitué récemment, il s’est fait connaître rapidement parce qu’il adopte des pratiques d’action directe : piquets sur les chantiers mais aussi au siège des entreprises du BTP. Une stratégie qui a souvent du succès : la victoire survient en quelques jours, parfois en quelques heures parce que cela bloque directement la production et le dommage économique pour les patrons est immédiat. Comme en ce moment en Turquie se mettent en œuvre des processus de réorganisation du travail, les luttes pour obtenir de meilleures conditions économiques se répandent. On peut affirmer que s’impose en ce moment un nouveau style de lutte syndicale, plus radical que celui des grand syndicats comme le DISK. De nombreux petits syndicats sont en train de passer vers des pratiques radicales et directes. Je pense que dans les prochaines années il y aura des espaces conséquents pour une intervention anarchiste et anarchosyndicaliste chez les travailleurs.

D : Tu as dit que l’une des bases de l’AKP était le secteur de la construction. On peut imaginer que la lutte du nouveau syndicalisme d’action directe dans ce secteur frappe directement le gouvernement. Y a-t-il dans la situation actuelle des processus répressifs vis-à-vis de ces organisations de travailleurs ?

R : Dans les attentats d’Ankara nous avons perdu 5 camarades, très actifs syndicalement mais à part ça il n‘y a pas eu d’attaques répressives particulières.
La stratégie de lutte par le biais de piquets dans les chantiers et devant les sièges des compagnies présente un gros avantage ; outre de frapper les intérêts économiques immédiats du patron il érode l’image publique de l’entreprise, considérée comme très importante dans notre société. De plus, comme de gros projets de construction sont en cours et doivent être réalisés en un temps record, un seul jour de lutte avec piquets fait perdre un temps précieux et les patrons préfèrent faire des concessions aux travailleurs plutôt que de réclamer l’intervention des forces de police ce qui risquerait d’allonger la durée de la lutte et de faire perdre encore plus de fric à la société.
Mais, bien entendu, la police est quand même intervenue durement dans quelques cas contre les travailleurs. Mais on ne peut pas dire que pour l’instant il y a une forte et particulière pression à l’encontre des syndicats d’action directe.

D : L’antimilitarisme est une question importante pour le mouvement anarchiste. Comment appréhendez-vous cette question et quelles sont les activités dans ce secteur ?

En Turquie la conscription est obligatoire et c’est un des principaux terrain de lutte pour les organisations antimilitaristes. Il existe un fort mouvement des objecteurs de conscience et nous sommes en pointe dans ce secteur : tous les anarchistes sont objecteurs de conscience et nous menons une campagne contre la conscription obligatoire. C’est pour cela que nous sommes accusés par une partie de l’opinion publique de fomenter la haine, la mutinerie et la désertion. Beaucoup d’entre nous ont été arrêtés pour insoumission. Nous avons une Association pour l’Objection de Conscience, fondée à Istambul mais présente dans tout le pays qui fournit une aide légale à qui ne veut pas porter les armes ou qui est déjà dans l’armée mais veut en sortir ; on donne un coup de main pour faire la déclaration d’objection. Une action commune à tous les objecteurs est de déclarer publiquement sa propre opposition au service militaire et au militarisme, soit par communiqué de presse soit par une déclaration réalisée dans l’espace public. Le plus souvent ils sont arrêtés et nous leur fournissons une assistance légale et organisons une campagne de solidarité. Nous faisons partie de « War Resistence International » et du bureau européen pour l’objection de conscience. Nous publions des rapports sur notre activité et nous cherchons à leur donner le plus d’ampleur possible.

D : Ces dernières années sous le gouvernement de l’AKP nous avons été en mesure de voir à quel point la répression contre les femmes a augmenté, et plus généralement sur les questions de genre. Comment est le mouvement anarchiste aborde cette question ? Y a-t-il un mouvement anarchiste-féministe ?

R : En Turquie, il y a un mouvement féministe et il y a des femmes anarchistes. Nous avons un problème très grave avec le taux des femmes assassinée, il y a donc des campagnes sur cette question. Il est évident que le gouvernement AKP, comme beaucoup d’autres gouvernements, attaque les femmes. L’AKP veut que les femmes restent chez elles, qu’elles retent des mères qui éduquent leurs fils à devenir des soldats. Il y a des déclarations explicites du gouvernement encourageant cette attitude. Il y a des campagnes du gouvernement contre l’avortement, qui pour le moment a été interdit au-delà de la dixième semaine alors que tant de femmes se battent pour cette liberté.
Les femmes Anarchistes font parties du mouvement général des luttes des femmes et elles essaient de créer leurs propres organisations afin de mener des actions plus anarchistes.

Traduction (publiée dans Umanita Novà -14/09/2016) de l’Italien, JPD.
Version italienne : http://www.umanitanova.org/2016/09/…