Archives mensuelles : août 2016

Grèce, 28 juillet lettre – bombe envoyée à un juge

Selon la presse grecque du  28 Juillet 2016 la police a diffusé les nouvelles d’un second colis piégé à un juge de l’Etat, envoyé au magistrat P. Houzourist, à l’adresse de son domicile et contenant des clous et des lames rasoir.ils ont trouvé le colis suspect , dissimulé dans un livre, le juge a informé l’unité anti-explosifs ils ont fait exploser l’engin.

La police a déclaré le colis piégé était similaire à celui envoyé en Juin au juge Isidore Ponga qui avait présidé en 2015 le Conseil de la magistrature pour Evi Statiri (épouse de Gerasimos Tsakalos, membre de CCF)lorsqu’il a refusé la libération.

La presse et la police grecque tentent à nouveau de relier les camarades du CCF à ces attaques, cette fois en pointant du doigt l Christos Tsakalos, qui, dans un document avait fait référence à un procès important  dont le juge P. Houzouris était président.

Christos avait déclaré «l’arrogance des juges et les autorités, qui aiment leur existence en tant que petits dieux assis sur le trône de leurs bureaux, nous devons utiliser la stratégie de la guerre urbaine anarchique »

information CNA

Valence Au laboratoire à 20h le 25/08 projection de Mika ma guerre d’Espagne à moi( mise à jour)

un peu musique

le jeudi 25 aôut au laboratoire à 20h on fait une projection d’un DVD intitulé Mika ma guerre d’Espagne une femme à la tête d’une colonne

En Juillet 1936 les anarchistes de la CNT AIT et la FAI et le POUM ont accepté de participer au Conseil exécutif de catalogne

Par des recherches  aidé par  certains proches historiquement du Poum on a trouvé cet échange de correspondance  entre Abel Paz et juan Garcia Oliver, en particulier  pages 20 à 30  qui éclaire la question  du Maroc  et la République espagnole

la correspondance entre Abel Paz et juan Garcia Oliver à lire ici

En effet dés le premier mois la république  se refuse à aider  les indépendantistes marocains qui veulent continuer l’insurrection  sur les bases arrières de Franco au Maroc

 

 note  historique:C’est en 1912 que la France  et l’Espagne  se sont partagé le protectorat  sur le Maroc .;Du côté français , le général Lyautey  a présidé  à la « pacification « de la zone sud du pays mais Auguste Paul Charles Albert Noguès en 1936 prend le poste de résident général au Maroc. Le rang et l’appellation de général d’armée lui sont conférés le 17 mars 1936 pendant qu’au nord  ( le rif) ce sont Primo de Rivera , Franco  et quelques généraux  qui ont « nettoyé » le territoire à coup de bombes à gaz toxique.. L’Espagne  a du faire face à la résistance  militaire d‘Abdelkrim  au Rif , où celui -ci infligea  à Annual  une sérieuse défaite aux troupes espagnole  en 1921, ayant abouti à la mort de 10000à 13000 soldats espagnols .Le mouvement d’Abdelkrim  avait représenté  un saut qualitatif  dans la résistance  des peuples du Maroc au colonialisme. La guerre du Rif  se termina en 1926- 1927, soit à peine  dix ans  avant le déclenchement  de la rébellion militaire..

 

 

 

Bologne, Italie] Un anarchiste arrêté et incarcéré pour possession de matériel explosif – 2 août 2016 [Mise-à-jour]

le Chat Noir Emeutier

Nous vous informons que dans la soirée de mardi 2 août, suite à une dispute à la maison, notre compagnon Divine a trouvé la police à sa porte. Les merdes sont tout de suite entrées chez lui et ont mené une perquisition, puis appelé la DIGOS [police politique italienne ; NdT]. La presse du régime a écrit que lors de cette perquisition les flics ont trouvé des objets et substances d’utilisation quotidienne qui, une fois mélangés entre eux avec une capacité d’alchimiste, auraient pu devenir un engin explosif. Ils ont trouvé aussi des nombreux écrits anarchistes. Comme tout le monde le sait, chez un anarchiste, même de la soupe périmée peut devenir une arme.

Divine a été emmené au commissariat où il est resté en garde à vue pendant plusieurs jours, sans la possibilité de communiquer avec personne, même pas des avocats. Le lendemain, les journaux parlent d’un individu qui évolue dans le milieu anarchiste – chez qui a été trouvé du matériel explosif – qui a été laissé libre avec une convocation au tribunal. Cette nouvelle est fausse, parce que personne arrive à contacter Divine ou avoir des nouvelles précises sur sa remise en liberté.

Quatre jours après arrive la confirmation que le compagnon est enfermé à la prison de Bologne, avec les accusations mentionnées par la presse, en attendant que le JLD décide de son maintien en détention ou pas.

Qu’on remarque le rôle crapuleux et de couverture des journaflics qui, en donnant une fausse nouvelle, ont permis la longue période d’isolement de Divine. L’acharnement de l’État contre ses ennemis ne nous surprend pas, et la tentative d’isolement ne nous arrête pas dans la tentative d’attaquer l’existant et ses collaborateurs.

Nous sommes aux côtés de Divine, comme nous sommes aux côtés de tous les compagnons qui subissent la répression de l’État, plus que jamais déterminés à poursuivre notre long chemin de révolte.

Plus de nouvelles dés que possible.

Pour lui écrire :

Divine Umoru
Via del Gomito 2, CAP 40127, Bologna (cf la nouvelle adresse en fin d’article)

Des anarchistes

[Traduit de l’italien de Croce Nera Anarchica]

*****

Le 9 août, le JLD a confirmé la détention préventive de Divine, avec l’accusation de fabrication et possession de matériel explosif.

[Croce Nera Anarchica, 9 août 2016]

****

Mise-à-jour 13/08/2016:

Divine Umoru, le compagnon arrêté à Bologna avec l’accusation de possession de matériel explosif, vient d’être transféré à la section AS2 (Haute sécurité) de la prison de Ferrara (là où il y a déjà Alfredo et Nicola).

L’adresse pour lui écrire est :

Divine Umoru
Casa Circondariale di Ferrara
Via Arginone, 327 – 44122 Ferrara

rassemblement de soutien sous les murs de  la prison de Ferrara le dimanche 20 aout

Aachen (Allemagne) : un autre compagnon de Barcelone en prison pour l’affaire des expropriations de banques

Un autre compagnon de Barcelone en prison pour l’affaire des expropriations de banques en Allemagne

Le mardi 21 juin dernier à l’aube, le Corps des Mossos d’Esquadra a défoncé la porte de la maison d’un compagnon anarchiste de Barcelone, où il vivait avec sa compagne et d’autres colocataires. Tous ont été réveillés pointés par des armes à feu et ont été menottés durant des heures, tandis que la police perquisitionnait et dévastait le domicile, situé dans le quartier del Eixample. Finalement, le compagnon a été arrêté et transféré à Madrid, où l’Audiencia Nacional a ordonné sa détention préventive sur la base d’un mandat d’arrêt européen émis par le Parquet de Aachen [Aix-la-Chapelle], l’accusant d’avoir participé à l’expropriation de l’agence bancaire de la Pax Bank ayant eu lieu en novembre 2014.
C’est pour cette même action que la compagne arrêtée le 13 avril au Carmel est aussi incarcérée. En l’occurrence, la police a cependant décidé de ne pas avoir recours à la mise en scène et au côté médiatique spectaculaire qu’elle avait utilisés lors de l’opération d’avril, ne publiant aucun communiqué de presse et n’avisant pas les média de l’opération.

Selon ce que nous avons pu savoir, le mandat d’arrêt se fonde sur la supposée coïncidence entre une trace de matériel génétique trouvée dans la Pax Bank de Aachen et un échantillon d’ADN que les Mossos ont pris au compagnon en simulant un contrôle d’alcoolémie. Au cours de ce faux contrôle, la police l’aurait fait souffler dans un alcootest gardant ensuite l’embout de plastique pour extraire le profil génétique du compagnon à partir de la salive restante.
Après une relativement brève réclusion dans la prison madrilène de Soto de Real, le compagnon a été transféré à la prison de Aachen -dans le Land de Rhénanie du Nord- Westphalie (à l’Ouest de l’Allemagne)- où il se trouve dans des conditions similaires à celles de la compagnonne arrêtée en avril : une heure de promenade quotidienne, placement dans le bâtiment des préventives, seulement quelques heures de visite par mois, impossibilité de téléphoner à ses proches et contrôle de toutes ses communications. Le format des visites est particulièrement dégradant ; elles se déroulent en effet en présence de deux agents de l’unité de police chargée de l’enquête et d’une interprète qui traduit la conversation en simultané.

Cependant, ce n’est pas la première fois que le compagnon affronte les difficultés de la punition et l’institution carcérale. Sa détention actuelle vient s’ajouter à une peine antérieure de plus de 10 ans purgée au Portugal -d’où il est originaire-, au cours de laquelle il s’était fait remarquer par sa dénonciation des abus et des violations des droits des prisonniers, en participant à des grèves de la faim, en s’organisant avec d’autres détenus pour améliorer leurs conditions de vie, en incitant à abandonner les drogues par lesquelles l’institution soumet la population enfermée et en créant personnellement une volumineuse bibliothèque libertaire pour favoriser la prise de conscience et la formation politique des prisonniers, dans la continuité du travail de libraire qu’il avait développé avant d’entrer en prison. Son attitude solidaire et combative l’a placé dans la ligne de mire de l’administration pénitentiaire et des punitions et en dernière instance il avait été jugé comme l’un des 25 accusés pour la mutinerie connue de Caixas*. Une fois dehors, le compagnon s’est installé à Barcelone, où on a pu souvent le voir participer aux athénées, aux mobilisations de rue et aux activités du mouvement libertaire.

Aujourd’hui, il affronte, avec la compagnonne arrêtée en avril, le procès à venir au cours duquel sera jugée sa participation présumée à l’expropriation de banque de novembre 2014. Nous rappelons qu’avec lui trois personnes sont déjà mises en cause pour ce que la police allemande décrit comme une “série de braquages” ayant eu lieu à Aachen entre 2012 et 2014, en comptant la compagnonne hollandaise qui se trouve liberté provisoire en attente d’un procès en septembre prochain, où sera décidé si elle doit être à nouveau extradée en Allemagne, où elle a déjà purgé plusieurs mois de prison préventive, accusée d’avoir réalisé une expropriation en 2013.

Nous leur envoyons toute notre force et notre solidarité, tout notre respect et notre soutien à qui est poursuivi au nom de l’ordre capitaliste et de ses fondements : l’exploitation entre égaux et la soumission de l’ensemble de la vie, des rapports sociaux et des territoires à la logique aveugle du profit, la conversion d’argent en plus d’argent, et le lucre de quelques-uns sur l’appauvrissement des autres.

Liberté pour les personnes accusées d’avoir exproprié des banques en Allemagne ! Liberté pour toutes les personnes en lutte incarcérées et poursuivies !

(*) Dans cette mutinerie, qui se produisit en mars 1996, la vague croissante de luttes menées par les détenus des prisons portugaises au cours des années 90 atteignit un point culminant, donnant lieu à un mouvement de protestation généralisé dans le centre pénitentiaire de Caixas, l’un des plus surpeuplés du Portugal et où le non-respect des droits promulgués après le renversement de la dictature était le plus flagrant. Le mouvement de protestation qui exigeait au minimum l’application de ces droits constitutionnels, fut étouffée par des tabassages sauvages contre les 180 grévistes ayant participé à la mobilisation.

[Traduit de l’espagnol de solidaritatrebel, 2016/08/18]

Roybon [Isère] 38940 : De la ZAD des Chambarans le 27-28 août : week-end de chantier participatif à la barricade sud

« Collectif grenoblois de soutien à la ZAD des Chambarans » <soutienchamba@riseup.net>

reçu par mail

Bonjour,

Les camarades du village médiéval de la barricade sud (de la ZAD des Chambarans à Roybon), en chantier permanent depuis plusieurs mois maintenant, propose un chantier participatif les 27 et 28 août.

Au programme :

  • Isolation terre/paille
  • Apprentissage du maniement d’outil pour façonner le bois
  • Clayonnage

Pour plus d’informations :

https://zadroybon.wordpress.com/2016/08/18/27-28-aout-week-end-de-chantier-participatif-a-la-barricade-sud/

 

Ou contacter la Marquise au 07.53.36.48.34

 

On vous attend nombreux.

 

Merci de faire suivre.

 

le mur du collectif : http://fr.padlet.com/GREZADPAD/nw9dl26kz2i0

 

---

Bure (Meuse) : abattre le mur, frapper la mairie, viser l’hélico des gendarmes

Brèves du Désordre

 

A Bure, la chute d’un symbole

La destruction du mur a débuté vers 13 h, lorsque 400 manifestants environ ont fait irruption à l’entrée du site après une marche organisée depuis la place de la mairie de Mandres-en-Barrois. Le lieu de départ de ce rassemblement programmé de longue date n’a pas été choisi au hasard. Cible des collectifs, le maire du village a pris un arrêté qui autorise le défrichement de cette forêt communale.

Certains manifestants s’en sont pris à la mairie. La porte d’entrée a été forcée et de la peinture jetée dans le sas d’accueil, ainsi que sur la façade.

(Est Républicain, 14/08/2016 à 18:16, extrait)


Déchets radioactifs : à Bure, « on défait le mur ! »

Le Monde | 15.08.2016 à 08h41

« Et la forêt, elle est à qui ? Elle est à nous ! Andra, dégage ! » Dimanche 14 août en fin de matinée, le slogan claque dans le cortège qui s’avance, sous un soleil de plomb, vers une forêt dominant le petit village de Bure, aux confins de la Meuse et de la Haute-Marne.

Il donne la nouvelle tonalité, plus radicale que pastorale, de la lutte contre le Centre industriel de stockage géologique (Cigéo) que prévoit de construire ici l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) pour y enfouir les résidus nucléaires les plus dangereux.

Joignant le geste à la parole, environ 400 opposants – militants historiques de la région, agriculteurs, villageois mais aussi, en plus grand nombre, jeunes activistes pour beaucoup cagoulés et masqués – investissent un domaine forestier où, depuis plusieurs semaines, l’Andra mène des travaux de reconnaissance.

D’ordinaire, les gendarmes mobiles et les vigiles de l’agence quadrillent le terrain, empêchant toute intrusion et multipliant les contrôles d’identité. Aujourd’hui, ils ont choisi de se retirer pour éviter tout incident. Pas un seul uniforme en vue. La forêt est ouverte, seulement survolée par un hélicoptère.

« Sabotage collectif et joyeux »

Les manifestants en profitent. Plusieurs dizaines d’entre eux, munis de masses, de barres à mine, de béliers, de pioches et de cordes, abattent l’un après l’autre les pans d’une enceinte de béton avec lesquels l’agence a fortifié son chantier.

D’autres taguent la paroi où s’étalent des devises colorées. « Vos déchets on n’en veut pas », « ni ici ni ailleurs », « que revive la forêt communale », ou plus loin, en grosses lettres jaunes, « on défait le mur ! ». D’autres encore replantent des arbrisseaux sur les parcelles déboisées.

« Un monde sans mur »

« Ce sont les tombes de l’Andra », dit un jeune opposant qui se fait appeler Sylvestre et qui revendique « un acte de sabotage collectif et joyeux ». « La vraie violence, défend-il, c’est celle d’une agence qui colonise le territoire, défriche la forêt en toute illégalité et construit un mur de la honte. »

De fait, la fronde contre la « poubelle nucléaire de Bure », longtemps limitée aux associations locales et aux réseaux antinucléaires, a changé de visage et de méthodes, depuis que l’Andra a entrepris des travaux dans ce massif de 220 hectares, dit bois Lejuc, sur la commune de Mandres-en-Barrois (Meuse).

Il se trouve en effet à l’aplomb du futur site de stockage, conçu pour confiner à 500 mètres sous terre, dans 300 kilomètres de galeries, 80 000 mètres cubes de déchets hautement radioactifs et à vie longue, pour un coût prévisionnel de 25 milliards d’euros.

Un cimetière radioactif à 500 mètres sous terre.

Ces travaux, indique l’Andra, consistent en « une campagne de reconnaissance géotechnique destinée à recueillir les données nécessaires aux études de conception du projet Cigéo ». En clair, des forages et des relevés de terrain qui lui permettront de présenter, en 2018, une demande d’autorisation de création du centre de stockage, pour un démarrage du chantier de construction en 2021 et une mise en service en 2025.

Camp fortifié

Pour « sécuriser le site dont elle est propriétaire », l’agence a d’abord planté une double rangée de piquets et de barbelés. Cette clôture a été arrachée et cisaillée par des militants, qui en ont fait des barricades derrière lesquelles ils ont tenu la forêt pendant trois semaines, entre le 19 juin et le 7 juillet, avant d’être délogés par les gendarmes mobiles.

A la place, c’est un mur de béton de deux mètres de hauteur qui a été érigé, transformant le chantier en camp fortifié. Il doit s’étirer sur près de quatre kilomètres de long et sa pose, au milieu d’une large saignée, a entraîné, selon les opposants, le défrichement de sept hectares sur lesquels « des chênes centenaires ont été tronçonnés ».

« Nous n’avons jamais interdit à personne de se promener dans les bois qui nous appartiennent, d’y pique-niquer ou d’y cueillir des champignons, répond Jean-Paul Baillet, directeur du centre Meuse-Haute-Marne de l’agence. Mais nous devons protéger nos salariés, qui subissent des menaces, et nos matériels scientifiques, qui ont fait l’objet de dégradations. »

En poussant à l’intérieur de la forêt, on découvre en effet la carcasse calcinée d’un bâtiment préfabriqué de l’Andra qui a été incendié la veille, au milieu d’un stock de tubes de forage et de cloisons de béton prêtes à être posées.

Le bois Lejuc, ce bout de forêt perdu au milieu de nulle part, est ainsi devenu le foyer de la contestation anti-Cigéo et, plus largement, des luttes antinucléaires. Les opposants se défendent pourtant de vouloir créer ici une nouvelle « zone à défendre », à l’image de celles de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) ou de Sivens (Tarn).

De son côté, l’Andra dit vouloir avant tout « éviter la violence ». Mais la mobilisation, dont la journée du 14 août n’était qu’une étape, n’en semble pas moins partie pour durer. « Aujourd’hui, nous avons fait tomber les murs, se félicitait dimanche un jeune activiste. C’est aussi la chape de plomb de la fatalité et de la résignation qui s’est fissurée. Ce que nous vivons ici, c’est le renouveau du mouvement antinucléaire. »


Déchets nucléaires à Bure : Un hélicoptère de la gendarmerie visé par des fusées d’artifice

20Minutes, 17.08.2016 à 11:15

SOCIÉTÉ Un hélicoptère de la gendarmerie a dû éviter dimanche à Bure (Meuse) des fusées d’artifice lancées après le rassemblement de manifestants hostiles au projet de site d’enfouissement de déchets nucléaires…

La contestation en marge du futur site d’enfouissement de déchets nucléaires de Bure (Meuse) devient électrique. Un incident survenu dimanche après le rassemblement de manifestants a même rappelé le tragique souvenir de Sivens, où un militant anti-barrage était décédé en octobre 2014.

Selon Le Parisien, un hélicoptère de la gendarmerie qui survolait la manifestation contre le projet controversé a ainsi été la cible d’une demi-douzaine de tirs de fusées d’artifice. Les projectiles n’ont pas touché l’appareil mais ils ont poussé le pilote à effectuer une manœuvre délicate pour éviter tout accident.

Les auteurs des faits risquent dix ans de prison

Rapporté au procureur de la République de Bar-le-Duc, l’incident a entraîné l’ouverture d’une enquête de flagrance pour violences volontaires en réunion, avec arme par destination, et sur personne dépositaire de l’autorité publique. Les auteurs des faits, qui n’ont pour l’instant pas été identifiés, risquent jusqu’à dix ans de prison. La confusion qui régnait dimanche dans le bois Lejuc rend l’enquête difficile.

Protégée jusque-là par des gendarmes mobiles, la zone meusienne a été désertée par les militaires samedi, laissant le champ libre à environ 250 activistes qui ont détruit le mur protégeant le chantier préparatoire. Quelques individus cagoulés ont notamment été aperçus armés de barres de fer ou de pioches.

L’ouverture du centre de stockage radioactif est prévue d’ici 2025

Les gendarmes ont surveillé la manifestation dimanche grâce à un hélicoptère, qui se trouvait en vol stationnaire lorsqu’il a essuyé les tirs. « Il s’agissait de fusées d’artifice comme on en voit le 14 juillet, a indiqué au Parisien une source proche du dossier. Elles sont passées au-dessus de l’hélicoptère, mais le pilote a dû faire des manœuvres d’écartement. L’appareil et son équipage ont interrompu le vol et sont rentrés dans leur camp de base. »

Le projet de centre de stockage radioactif dans le sous-sol du village de Bure remonte à dix ans et sa finalisation est prévue d’ici 2025. Contesté par des associations écologistes ayant multiplié des recours devant la justice, le site prévoit le creusement de galeries à 500 m sous terre, destinées à stocker 240.000 fûts de déchets radioactifs.

Zurich (Suisse) : désarticuler le monde de l’autorité

Brèves du Désordre

Un mois est passé depuis l’attaque de l’antenne de Zurich—Waidberg, un mois de silence suspicieux du côté des médias et des autorités. Ce n’est que la semaine dernière qu’ont commencé à sortir les premiers détails, et on apprend par les médias que l’antenne en question n’était rien moins que le système radio d’urgence de la police de Zurich, qui devrait entrer en fonction au cas où le système radio normal ne fonctionnerait plus. Les câbles à la base de cette antenne ont été livrés aux flammes, causant des centaines de milliers de francs suisses de dommages, et la mettant hors service « pendant plusieurs jours », et on apprend aussi qu’un mandat d’arrêt international a été émis contre le compagnon recherché [voir Ding Dong – C’est l’Etat].

A la lumière de ces nouveaux faits, le silence qui a suivi ce sabotage ne nous surprend pas, parce qu’avec cette attaque, ce qui a été touché est un nerf à vif qui a mis dans l’embarras l’ensemble des forces de police de la ville de Zurich, en mettant en évidence sa vulnérabilité. Qu’aurait-il pu arriver si, à ce moment-là, pour une raison quelconque, il y avait eu une panne du système radio de la police ? Sans pouvoir utiliser la radio pour communiquer, transmettre des ordres et des informations, la police de Zurich se serait probablement retrouvée sérieusement limitée dans sa capacité à se coordonner et à réagir, créant une situation favorable pour quiconque a des comptes à régler avec cette société. Mais faisons un pas supplémentaire. Et si cela s’était produit lors de moments de tensions sociales, comme par exemple au cours des émeutes de Bellevue d’il y a quelques années ou celle d’Europa-Allee ? Sans pouvoir se coordonner, les forces de l’ordre se seraient retrouvées avec de sérieuses difficultés pour reprendre le contrôle de la situation et garantir un retour à la normalité. Ces émeutes, au lieu d’être des émeutes éclair de quelques heures, auraient peut-être eu assez d’oxygène pour se diffuser à travers l’espace et le temps. Même leur caractéristique aurait pu se transformer en quelque chose de différent : en créant une cartographie difficilement contrôlable par les autorités à cause de leur incapacité à se coordonner, elles auraient pu ouvrir de nouveaux espaces de réflexion. Europa-Allee, et ensuite ? Que voulons-nous ? Comment voulons-nous vivre ? Des questions qui auraient trouvé des réponses pratiques et immédiates sur le moment. Le problème de la gentrification, par exemple, est lié au problème de la richesse, de ceux qui ont et ceux qui n’ont pas, et sans la protection des forces de l’ordre, l’expropriation de la part de ceux qui n’ont pas aurait pu être une réponse. La révolte pourrait même aller bien au-delà du seul problème de la gentrification, mettant en cause la propriété privée, et avec elle une des racines mêmes de la société de l’autorité.

Face aux injustices et aux abus de cette société, nous nous sentons souvent impuissants. Au fond, transformer la société est un objectif quasi impossible, alors, que peut faire une simple personne ? Sans trop y réfléchir, nous nous abandonnons à des traditions, des rituels, des identités collectives et des répétitions d’actes simplement parce que c’est ce qui s’est toujours fait.
La quantité de personnes descendues dans la rue, des dégâts causés et des flics blessés deviennent les paramètres de mesure du succès ou pas d’une manifestation. Nous ne voulons pas admettre que mesurer uniquement le côté quantitatif n’est rien d’autre qu’une illusion que nous nous créons pour continuer à réitérer les mêmes rituels. La logique du « dix aujourd’hui, cent demain » nous empêche de regarder au-delà de notre nez, de voir que quelque chose d’autre peut être fait, que même un petit acte peut changer plus drastiquement une situation que la répétition permanente de recettes « qui ont fait leur preuves ». Nous pensons qu’il est nécessaire de développer la capacité de regarder au-delà de tous ces rituels et de ces habitudes commodes qui atrophient notre capacité d’imagination, afin de trouver également d’autres manières d’agir.

Le silence qui a suivi cette attaque a donc été la feuille de vigne qui a tenté de couvrir une vérité simple : la supériorité numérique et en armement ne comptent pas beaucoup face à l’intelligence et à l’ingéniosité humaines. Un noeud de câbles livré aux flammes au bon endroit et au bon moment par une personne singulière ont le pouvoir de désarticuler une armée entière, de transformer une situation qui peut sembler statique en quelque chose de nouveau, de différent et d’imprévisible. Maintenant, si on pense au fait que la société dans son ensemble ne peut fonctionner que grâce à la présence d’infrastructures qui permettent la circulation des flux, des informations, de l’électricité, des marchandises, des personnes, etc., au fait que ces infrastructures sont présentes partout dans l’espace physique, c’est un monde entier de possibilités d’agir et interagir qui s’ouvre sous nos yeux.
Ces derniers mois, on a vu comment un petit feu, au bon endroit peut aussi paralyser « la moitié de la Suisse » [Dissonanz nr. 30], comment les câbles d’une antenne brûlée peuvent mettre hors d’usage une partie du système de communication de la police : qu’aurait-il pu arriver si ces sabotages s’étaient produits à des moments particuliers en interagissant avec d’autres événements ?

L’Etat, l’économie et l’autorité ne sont pas du tout abstraits et intouchables, il suffit d’en trouver les points faibles, il suffit d’un peu d’esprit et d’imagination.
Pour qui sait où regarder, le roi est nu et vulnérable.
Au compagnon en fuite, nous souhaitons bonne chance, où qu’il soit.

[Traduit de de Dissonanz (Zurich), n°34. 17 août 2016]

RAPPEL – Samedi 20 août : Journée de résistance festive et conviviale contre Center Parcs, dans la forêt de Poligny

reçu par mail::

Bonjour,

Vous trouverez ci-dessous un petit rappel pour la Journée de résistance festive et conviviale contre Center Parcs, dans la forêt de Poligny, samedi 20 août et un programme plus précis de cette journée.

 

Le Collectif grenoblois de soutien à la ZAD des Chambarans <soutienchamba@riseup.net>

*Samedi 20 août : Journée de résistance festive et conviviale contre
Center Parcs, dans la forêt de Poligny*

À diffuser largement autour de vous !

Un petit rappel, le 20 août, c’est bientôt ! L’assemblée d’opposant-e-s
à Center Parcs s’est tenue lundi 15 août sur le site de la maison
forestière pour poursuivre la préparation de cette journée contre Center
Parcs ! Outre un certain nombre d’aspects logistiques, nous avons entre
autres précisé un peu le programme de la journée (voir ci-dessous).

Nous préparerons un peu de bouffe, il y aura un bar avec des jus de
fruits et des sirops, mais n’hesitez pas à apporter un petit quelque
chose à manger ou à boire ! Dans tous les cas, n’oubliez pas d’apporter
de l’eau !

À diffuser largement autour de vous !

***************************
SOUS LES SAPINS, LA PLAGE !
***************************
organisée par l’Assemblée jurassienne d’opposant-e-s à Center Parcs
Sur le site convoité par Center Parcs
(Accès par la D68, entre Plasne et Le Fied, ce sera fléché)

Contre le projet de Center Parcs :
–> S’INFORMER // COMPRENDRE // AGIR dans un cadre convivial et festif

Depuis quelques mois, les collectivités supporters de Pierre & Vacances
— de la nouvelle Région, au Département, en passant bien sûr par la
municipalité de Poligny et la Com’com’ — font des pieds et des mains
pour sortir le projet du bourbier post-Débat public, à coups de
centaines de milliers d’euros…

Ce 20 août, nous invitons à une journée de mobilisation conviviale sur
le site convoité pour montrer notre opposition déterminée à ce projet
d’aménagement capitaliste, hors sol et imposé, et poursuivre la
construction d’un mouvement d’opposition à Center Parcs dans le Jura.

## Programme de la journée « Sous les sapins, la plage ! » le 20 août

– 14h30 : Contes au cœur de la forêt
– 15h : À la découverte de la forêt de Tartaroz, notre forêt convoitée
par l’industrie du tourisme !
– 15h : Atelier photo puis projection des prises à 17h30 dans la maison
forestière
– 16h : Présentation et discussion autour de la lutte contre Center Parcs
– 17h : À la découverte de la forêt de Tartaroz !

Et toute l’aprèm : performances artistiques, ateliers pour les enfants,

ballades à dos d’âne, jeux, stands d’information…

Amène des belles pierres de chez toi pour dresser un grand cairn, afin
de laisser une trace de cette journée sur le site, en signe de
résistance collective à Center Parcs.

– 19h : Apéro-Banquet (chacun-e ramène un petit quelque chose à boire ou
à manger, dans tous les cas on fait un bout de popote pour une bonne
centaine de personnes)
– 20h : Concerts et bœuf !

À bientôt !

L’Assemblée d’opposant-e-s à Center Parcs
Contact : assembleecontrecenterparc***AT***lists.riseup.net

---
Le mur du collectif : http://fr.padlet.com/GREZADPAD/nw9dl26kz2i0
---

 

Bure (Meuse) : Comment dégager l’hélico de la gendarmerie

Le Parisien / mercredi 17 août 2016

Doucement mais sûrement, la contestation en marge du futur site d’enfouissement de déchets nucléaires de Bure (Meuse) se durcit, faisant planer le tragique souvenir de Sivens (où un militant anti-barrage était décédé). Selon nos informations, un hélicoptère de la gendarmerie qui survolait dimanche une manifestation contre le projet controversé a été la cible d’une demi-douzaine de tirs de fusées d’artifice. Les projectiles n’ont pas atteint l’appareil, mais ont obligé son pilote à effectuer une manœuvre délicate pour éviter tout accident. Le parquet a ouvert une enquête.

Le rassemblement, essentiellement composé de militants antinucléaires, s’était amassé ce week-end dans le bois Lejuc, site choisi par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) pour y construire une fosse destinée à contenir des rebuts dangereux. Jusqu’ici protégée par des gendarmes mobiles, la zone a été désertée par les militaires samedi, laissant le champ libre à environ 250 activistes qui ont détruit le mur protégeant le chantier préparatoire. Parmi eux, quelques individus virulents et cagoulés munis de barres de fer ou de pioches.

S’ils ne sont pas directement intervenus, les gendarmes ont néanmoins gardé un œil sur la manifestation de dimanche grâce à un hélicoptère. Dans l’après-midi, l’appareil était en vol stationnaire lorsqu’il a essuyé les tirs. « Il s’agissait de fusées d’artifice comme on en voit le 14 Juillet, indique une source proche du dossier. Elles sont passées au-dessus de l’hélicoptère, mais le pilote a dû faire des manœuvres d’écartement. L’appareil et son équipage ont interrompu le vol et sont rentrés dans leur camp de base. »

Rapporté au procureur de la République de Bar-le-Duc, l’incident a entraîné l’ouverture d’une enquête de flagrance pour violences volontaires en réunion, avec arme par destination, et sur personne dépositaire de l’autorité publique. Une qualification qui fait encourir dix ans de prison aux auteurs des faits. Ces derniers n’ont pas été identifiés, la configuration des lieux et la confusion qui régnait ce jour-là rendant l’enquête difficile.

Le projet de centre de stockage radioactif dans le sous-sol du village de Bure est vieux de dix ans. Les travaux engagés ne concernent pour l’instant que des installations préparatoires au chantier, qui doit débuter en 2018 et être achevé d’ici 2025. Contesté par des associations écologistes qui ont lancé des recours devant la justice, le site prévoit le creusement de galeries à 500 m sous terre, destinées à stocker 240 000 fûts de déchets radioactifs. Depuis juin et l’arrivée d’activistes antinucléaires dans la zone, une vingtaine d’enquêtes pour violences ou dégradations ont été ouvertes.