Archives mensuelles : juillet 2016

Piémont/répression- une résistance au delà de la mesure

Pour la énième fois, le matin du 21 Juillet, 2016, nous avons été réveillés par la police à l’aube . Dix notifications de mesures de » précaution préventives » entre Val Susa, Val Chisone, Val Pellice, Cuneo et Turin. Cette fois, le mandat du procureur général Rinaudo, nous obligerait à nous présenter au poste de police tous les jours, deux fois par jour, comme une » mesure de précaution » pour une initiative en Septembre 2015, lorsque nous sommes allés dans les bureaux de Turkish Airlines Turin à l’aéroport de Caselle, pour dénoncer la politique terroriste d’Erdogan et apporter un soutien à ceux qui, en Turquie et au Kurdistan, continuent de résister et à se battre.
Incroyable mais vrai, alors qu’en Turquie purges rampantes et des arrestations massives, tandis que Erdogan déclare l’élimination substantielle du Parlement et la suspension de la Convention des droits de l’homme, l’Italie, comme l’Europe font semblant d’être choqués et en même temps d’essayer de soumettre aux silences ceux qui dénoncent depuis longtemps le terrorisme de l’État turc, qui n’a rien de nouveau ces derniers jours ci, en fait.
Eh bien, cette fois, nous avons pas l’intention d’être emprisonnés par des obligations avec ces limites de notre liberté.
Parce que – comme cela est expliqué dans le même ordre de retenue – il est conçu pour nous empêcher de répéter la conduite en question, à savoir le soutien à la résistance du PKK et la lutte révolutionnaire au Kurdistan, un support est  plus en plus  nécessaire aujourd’hui plus  que jamais et qui, si quelque chose, nous avons quelque chose à blâmer, on  ne fait pas assez.
Parce qu’il est temps de répondre à ce filet de mesures répressives dont vous tentez d’étouffer le mouvement de lutte, et contre laquelle nous croyons l’urgence d’ une réponse collective , chacun selon sa capacité. Seulement entre la vallée de Suse et de Turin, d’ innombrables personnes sont en liberté restreinte . Ça suffit! La plupart d’entre nous ont donc décidé que nous  ne travailleront plus à limiter notre  liberté, qu’ils ne seront pas présents dans le poste de police. Nous sommes ici. Dans la limite, nous atteindrons ces camarades – Luca et Giuliano – qui sont déjà escomptaient le refus courageux de se soumettre à l’assignation à résidence domiciliaire, et que nous saisissons cette occasion pour leur envoyer une chaleureuse accolade. Si vous pensiez à nous faire peur, vous avez manqué la  cible.

des suspects et inculpés pour l’action à la  Turkish Airlines

traduction rapide d’informa azione

[Kurdistan] Merhaba Hevalno mensuel #6

une déclaration sur la situation en turquie ici de Pinar Selek qui est intervenue par deux fois dans l’agglomération  valentinoise pour essayer  d’expliquer le  système  social fasciste turque

note du laboratoire:  un soutien du laboratoire anarchiste  au rassemblement des kurdes et des démocrates  ( qui ont du faire face à la violence des ultra nationalistes turcs)  organisé en aout 2015 de protestation et de solidarité aux proches des victimes de l’attentat de Suruç .

Retrouver des informations en lien avec la situation qui est de plus en plus tendue dans la Drôme   voir l‘infos  ici


lu sur renversé

Ce numero a été finalisé avant la tentative de coup d’état en Turquie ; nous en parlerons plus dans le prochain numero. À ce sujet, les sites kedistan et susamsokak ont déjà publié des textes d’analyses.

Au sommaire :

* Edito
* Solidarité Critique
* Solidarité et Privilèges… par Dilar Dirik
* LGBTI : violences policières aux marches pride d’Istanbul
* Le feu à Lice : communiqué du CDKF et Appel urgent à former une Délégation Internationale
* « Les Animaux aussi ont une vie »
* L’offensive de l’Alliance Kurde demantèle l’État Islamique au nord de la Syrie
* « KOMÎNA FÎLM » affiche Charlot à Kobanê
* Appel à solidarité de la Plateforme de Lutte des Femmes Séquestrées
* Après une longue « pause » de 20 ans, et en pleine division interne, les Kurdes iranien.ne.s reprennent les armes
* KNK : « La tâche du peuple kurde en ce 100ème anniversaire des accords de Sykes-Picot »
* « Amalgames ou infos ? » Réaction sur le traitement médiatique de l’attentat à Istanbul
* Agenda
* Carte & Glossaire

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http://www.kedistan.net/category/editions/merhaba-hevalno/

Extrait :

Cela fait maintenant 6 mois qu’on essaye de diffuser un maximum d’informations, d’analyses et de nouvelles de la, ou plutôt les, situations dans les quatre parties du Kurdistan. Alors que le premier
numéro apparu en février était pas mal centré sur les conflits armés au Bakur et au Rojava, nos regards se sont désormais plus tournés vers les analyses ainsi que les contextes historiques de la région, afin de mieux comprendre les pourquoi et les comment des situations d’aujourd’hui.

Nous pensons toujours aussi fort qu’au début à toutes celles et ceux qui luttent dans leurs montagnes, leurs villages, leurs quartiers, au sein des assemblées, ainsi qu’à toutes celles
et ceux qui luttent ici en Europe pour visibiliser cette révolution, pour la création et le renforcement
des liens entre les luttes et les gens qui y participent.

Pour ce numéro, nous avons traduit deux textes qui tentent de redéfinir la solidarité internationale. La première réflexion, formulée depuis la position d’activistes occidentaux, invite à une solidarité critique, alors que le deuxième article, écrit par une activiste kurde en Europe, analyse le rôle dangereux de la solidarité basée sur les privilèges du militant blanc qui ne cherche pas à confronter sa position.

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Autour de braquages à Aachen : un peu de lumière sur l’enquête qui a mené à l’incarcération de la compagnonne de Barcelone

Brèves du Désordre

Un peu de lumière sur l’enquête qui a mené à l’incarcération de la
compagnonne arrêtée le 13 avril

Une brève note de presse diffusée par le corps des Mossos d’Esquadra [police autonome catalane] annonçait le 13 avril dernier l’opération policière au cours de laquelle a été arrêtée à Barcelone la compagnonne actuellement incarcérée à Cologne (Allemagne), accusée d’avoir expropriée une agence bancaire dans la ville de Aachen [Aix-la-Chapelle].

Selon cette note, l’opération répondait à une commission rogatoire internationale lancée à la demande du Parquet de Aachen (Allemagne), qui avait signé deux jours auparavant un mandat d’arrêt au nom de la militante anarchiste de Barcelone. Ce qui n’était pas expliqué dans cette note et qui jusqu’à présent n’avait pas été rendu public, c’est que l’arrestation et les perquisitions effectuées par le CME (Cuerpo de Mossos d’Esquadra) dans les quartiers barcelonais de Gràcia et el Carmel n’ont pas été que la simple exécution d’une demande internationale, mais le point culminant d’une longue et étroite collaboration entre les appareils policiers et judiciaires des Etats allemand et espagnol, avec la participation active de la police autonome catalane. L’implication des Mossos d’Esquadra dans cette affaire remonte à bien avant avril dernier et, comme cela a été démontré, va bien plus loin qu’un rôle passif et simplement exécutoire.

Une matinée quelconque à Aachen [Aix-la-Chapelle]

Le matin du 14 novembre 2014, un groupe de personnes armées entre dans l’agence de la Pax Bank de la localité westfalienne de Aachen, à l’ouest du pays. Après avoir vidé le coffre-fort et attaché les employés de la banque, elles abandonnent les lieux sans blessés ni dommages personnels.
Au cours des jours suivants, la brigade de police chargée de l’enquête, le Landeskriminalamt de Nordrhein-Westfalen (LKA NRW), reliera cette expropriation à deux autres braquages ayant eu lieu ces dernières années dans la ville [1], et mettra en route une authentique -et infructueuse- campagne médiatique de délation, diffusant publiquement les détails des braquages et offrant des récompenses de milliers d’euros à quiconque pouvant apporter des informations sur des personnes suspectes. Le LKA ira loin dans cette stratégie, jusqu’à décider d’utiliser pour sa campagne un célèbre et déplorable programme télévisé, diffusé sur l’une des principales chaines du pays : Aktenzeichen XY… Ungelöst (“Dossier XY… Non Résolu”). Il s’agit d’un reality show à caractère ouvertement para-policier où sont exposées de manière malsaine des affaires que la police a été incapable de résoudre par elle-même, en montrant des images de caméras de surveillance, des vêtements trouvés sur les lieux des « crimes », des portraits-robot et des reconstitutions dramatisées des faits, pour impressionner et inciter la masse spectatrice à aider les corps de l’Etat et à dénoncer d’autres personnes.

La perruque, le gant et la canette

Quatre mois après le braquage, en mars 2015, l’enquête prendra un nouveau cours avec l’entrée en scène de la police catalane. Cette dernière enverra à l’Allemagne une note en réponse à la demande envoyée en janvier par le LKA au niveau international, faisant circuler les profils génétiques extraits d’échantillons d’ADN [2] supposément trouvés sur le lieu des faits, à la recherche de possibles concordances dans les bases de données d’autres Etats.
Selon les Mossos, le profil d’un échantillon extrait d’une perruque trouvée près de la Pax Bank de Aachen en novembre, coïnciderait avec un autre entré dans leur propre base de données génétiques, extrait d’un gant trouvé dans la rue après une action directe à caractère politique ayant eu lieu dans le quartier de Sants de Barcelone en juin 2009. A partir de là commence une enquête conjointe germano-catalane dans laquelle les corps de police des deux Etats partagent leurs informations et lancent des recherches intensives dans ce que la presse allemande a appelé ”le mouvement squat d’extrême-gauche de Barcelone” qui, selon les thèses exposées dans les médias par le Parquet de la police de Aachen, aurait été le milieu principal concerné par l’enquête.

Dans le cadre de cette enquête et toujours selon la version policière, fin juin, des agents de la division de renseignement des Mossos ont ramassé furtivement une canette de bière vide et abandonnée dans la rue par la compagnonne mise en examen. Ils auraient extrait des échantillons d’ADN de cette canette afin de réaliser une comparaison directe avec les restes de matériel génétique trouvé près de la Pax Bank après l’expropriation. Quatre mois plus tard, fin octobre, un rapport des laboratoires biologiques des Mossos aurait confirmé la concordance entre les deux échantillons. Pourtant, six mois se seront écoulés avant que le 12 avril de cette année soit émis depuis Aachen un mandat d’arrêt européen à son encontre, amenant finalement à son arrestation le lendemain, à son domicile, dans le quartier du Carmel.

Répression et contrôle social : l’ADN des Etats

Le processus policier qui se conclut par cette arrestation nous confirme donc ce que pour beaucoup nous savions déjà, à savoir que depuis des années, les Mossos d’Esquadra prélèvent massivement et systématiquement des échantillons biologiques au cours d’actions, de mobilisations, de perquisitions et de protestations pour se construire une base de données génétiques qui augmente le contrôle contre les mouvements antagonistes. Ce qui a été initialement introduit comme une mesure exceptionnelle, avec l’argument de la nécessité de se protéger des violeurs récidivistes et autres cas similaires, est en train de s’implanter et de se normaliser comme une technologie répressive de plus au service des poursuites contre des militant-e-s politiques [sic].
Dans l’Etat espagnol, ce modus operandi policier est mis en œuvre depuis longtemps par la police autonome basque (Ertzaintza) dans la répression de la gauche abertzale et des luttes en Euskal Herria. Comme le dénonçait déjà le journal Gara en 2007, la Ertzaintza a commencé à construire une base de données génétiques en ramassant des mégots et des verres lors de fêtes, des brosses à dents lors de perquisitions ou des embouts en plastique utilisés lors de faux contrôles d’alcoolémie. Les problèmes de fiabilité et de validité en tant que preuve attribués par certains experts aux techniques ADN n’ont pas empêché la police autonome basque de lancer des procès judiciaires basés sur le profil génétique comme unique preuve, procès qui, avec l’aide inestimable des tribunaux d’exception de l’Audiencia Nacional espagnole, se sont souvent conclus par de longues peines de prison pour les personnes accusées.

Au niveau européen, l’utilisation de technologies génétiques dans le milieu policier et judiciaire n’a cessé de gagner du terrain depuis qu’à la fin des années 80 Interpol a importé des États-Unis la stratégie de créer des bases de données pour identification par le biais du profil ADN. Malgré les différences selon le contexte socio-polítique et juridique de chaque endroit, la tendance commune au niveau international est en général à la croissance exponentielle des informations personnelles enregistrées dans ces bases de données, et à l’élimination progressive des restrictions légales limitant l’introduction et la mise en fiche de nouveaux échantillons. L’utilisation policière des technologies génétiques a augmenté drastiquement dans toute l’Union Européenne, et les critères pour permettre leur utilisation sont toujours plus ouverts.

Nous nous trouvons donc face à un saut qualitatif de taille, non seulement dans les techniques répressives visant des secteurs dissidents minoritaires, mais dans la capacité des Etats vers le contrôle social de toute la population en général. Face à ce défi, en tant qu’ennemies du status quo, nous devons choisir entre nous laisser intimider par les mécanismes de contrôle du Pouvoir ou bien produire des stratégies politiques et des pratiques adéquates pour les affronter, sachant que l’hypothèse d’une société totalement sous contrôle n’est que cela : l’obscur fantasme irréalisable d’une logique de domination qui se heurtera toujours à des résistances.

Notes :
[1] Nous rappelons qu’il y a peu une compagnonne a de nouveau été arrêtée le 6 juillet à Amsterdam [puis remise en liberté sous contrôle judiciaire le 15 juillet en attendant qu’un tribunal statue sur son extradition vers l’Allemagne], accusée d’avoir participé à l’une de ces expropriations, concrètement celle qui a eu lieu en juillet 2013.
[2] L’acide désoxyribonucléique (ADN) est un composant chimique du noyau cellulaire contenant l’information génétique qui se transmet de manière héréditaire dans les organismes vivants. Cet acide se trouve dans toutes les cellules d’animaux —humains et non humains—, dans les plantes et autres organismes, sauf dans les globules rouges. L’ADN est utilisé dans diverses techniques (biogénétique, nanotechnologie, bio-informatique, etc.), mais celle qui nos intéresse dans ce texte, appelée « d’expertise légale », est utilisée dans des contextes policiers, judiciaires et pénaux. Dans ces cas, on utilise l’ADN extrait des cheveux, de la salive ou du sang, pour obtenir ce qu’on appelle l’empreinte génétique ou le « profil ADN ». Ce sont les variations de séquences de cette empreinte, ou profil, qui permettent de différencier les personnes, comme si c’était un “code-barres humain”.

[Traduit de l’espagnol de solidaritatrebel, 2016/07/16]

[Terrorisme d’Etat] : l’état d’urgence prolongé de 6 mois et encore durci…

Brèves du désordre

Derrière la prolongation de l’état d’urgence, une nouvelle loi antiterroriste

Le Monde | 22.07.2016 à 11h31

L’Assemblée nationale et le Sénat ont voté jeudi 21 juillet la loi qui proroge l’état d’urgence jusqu’au 26 janvier 2017. L’état d’urgence devrait durer au total un peu plus d’un an et deux mois depuis son instauration le 14 novembre 2015, au lendemain des attentats du Bataclan, des terrasses parisiennes et du Stade de France.

Dans le climat d’émotion et de peur provoqué dans le pays par l’attentat de Nice, députés et sénateurs se sont accordés pour aller très au-delà de la simple prolongation de ce régime d’exception « temporaire ». Au sortir d’un examen parlementaire bouclé en quarante-huit heures, le projet de loi approuvé en conseil des ministres mardi 19 juillet est passé de deux articles à vingt et un, a changé de nature et de nom. Une nouvelle loi antiterroriste s’est greffée au texte initialement cantonné à la prorogation de ce régime dérogatoire du droit commun et à la modification de la loi de 1955 sur l’état d’urgence pour permettre de nouveau les perquisitions administratives et les saisies informatiques que le Conseil constitutionnel avait censurées en février. Le compromis trouvé en commission mixte paritaire mercredi soir illustre la surenchère sécuritaire du moment.

Un arsenal durci

Moins de deux mois après la loi du 3 juin, particulièrement riche sur la lutte contre le terrorisme et la procédure pénale, et qui faisait même entrer dans le droit commun certaines mesures s’inspirant de l’état d’urgence, la France choisit d’alourdir encore son arsenal. Elle durcit les peines infligées pour les infractions criminelles d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste (de vingt à trente ans de prison), des mesures que l’on sait sans portée pour lutter contre cette menace. Mais elle touche aussi à certains principes du droit pénal au nom de la lutte contre le terrorisme.
La loi votée jeudi exclut les personnes condamnées pour des faits liés au terrorisme du régime de crédit de réduction de peine. La droite avait déjà tenté au printemps de faire passer cette disposition en dénonçant « un régime de remise de peine automatique ». Ce qu’il n’est pas. Pour inciter les détenus à respecter les règles en prison et à faire preuve de volonté de se réinsérer, un système, voté sous Nicolas Sarkozy, permet d’attribuer à tout condamné un crédit de trois mois de réduction de peine la première année, puis de deux mois tous les ans. Ce crédit est amputé à chaque incident en détention (violence, introduction de drogue, de téléphones, etc.). In fine, c’est le juge d’application des peines qui décide. Les syndicats de surveillants pénitentiaires, y compris l’UFAP, le plus à droite des grands syndicats, sont unanimes pour juger cette carotte indispensable pour gérer la détention afin de limiter le risque de voir certains se comporter comme des fauves qui n’ont rien à perdre. La majorité socialiste et le garde des sceaux avaient repoussé l’offensive de l’opposition sur ce sujet au printemps. Pas cette fois.
Pascal Popelin, rapporteur socialiste du projet de loi à l’Assemblée, plaide n’avoir pas cédé sur l’essentiel. « C’est l’épaisseur du trait, on inverse le dispositif en laissant au juge d’application des peines la possibilité d’accorder des remises de peine », se justifie-t-il. Mais quel juge accordera de son propre chef une remise de peine à un terroriste ? Un des responsables socialistes de l’Assemblée s’inquiète de ce précédent : « Aujourd’hui cantonnée au terrorisme, cette mesure risque de s’étendre facilement à d’autres infractions au gré de faits divers terribles, viol, meurtre de policier ou autre. »

« Sous le coup de l’émotion »

Les tractations entre les rapporteurs du Sénat et de l’Assemblée avaient commencé dès ce week-end. Les députés étaient ainsi convaincus de la mesure donnant aux préfets la possibilité de permettre aux forces de l’ordre de procéder à des contrôles d’identité administratifs et de fouiller les véhicules, un pouvoir que les procureurs ont déjà. Les magistrats y voient une preuve supplémentaire d’une défiance à leur égard.
En revanche, l’Assemblée a cédé face à la majorité sénatoriale sur l’introduction d’une peine complémentaire automatique d’interdiction du territoire, sauf avis motivé du juge, des étrangers condamnés pour terrorisme. Cette automaticité contredit le principe de l’individualisation de la peine que le président Sarkozy avait voulu remettre en cause avec les peines planchers.
L’Union syndicale des magistrats (USM), le syndicat apolitique qui pèse 72 %, dénonce cette loi « adoptée sous le coup de l’émotion ». Pascale Loué Williaume, conseillère à la cour d’appel de Versailles et secrétaire nationale de l’USM, y voit « des atteintes supplémentaires aux libertés votées après un débat hâtif et inquiétant vu le manque de retenue de certains parlementaires ». Les assignations à résidence extrajudiciaires [soit administratives], hors état d’urgence, créée par la loi du 3 juin, pourront désormais durer trois mois, au lieu d’un.
Parmi les autres mesures votées, la loi élargit les possibilités d’écoute administrative à toute personne « susceptible d’être en lien avec une menace ». La précédente rédaction du texte, qui a tout juste un an (la loi renseignement du 24 juillet 2015), ne concernait que les personnes « présentant une menace ». De plus, le texte permet d’étendre les écoutes aux « personnes appartenant à l’entourage de la personne concernée ». Le Syndicat de la magistrature (gauche) estime que la majorité s’est vu « imposer un marchandage indigne des circonstances ».
Le seul progrès en matière de défense des libertés, ou plutôt de garde-fous aux atteintes aux libertés, est le renforcement du contrôle parlementaire sur l’état d’urgence. A l’information donnée « sans délais » à l’Assemblée et au Sénat sur les mesures prises dans le cadre de l’état d’urgence, la loi ajoute désormais que « les autorités administratives leur transmettent sans délai copie de tous les actes qu’elles prennent en application » de ce régime. De quoi nourrir la curiosité des parlementaires sans passer par le filtre du ministère de l’intérieur.


L’état d’urgence durci

Le Parisien |21 juillet 2016, 7h00|

Les députés n’ont pas seulement décidé de la prolongation de l’état d’urgence pour six mois, ils ont également décidé de l’enrichir de nouvelles mesures qui devraient donc entrer en application le 27 juillet, pour une durée de six mois. Les sénateurs ont voté hier, en début de soirée, le texte des députés, mais en le renforçant. Une commission mixte paritaire devait se réunir dans la foulée pour trouver une version commune aux deux Chambres. En cas de réussite, la prolongation ferait l’objet d’une dernière navette jeudi, qualifiée de formalité au Sénat. En cas d’échec, c’est l’Assemblée qui aura le dernier mot.

Le texte tel qu’adopté par les députés signe d’abord le retour des perquisitions administratives. Décidées par le préfet en dehors de tout cadre judiciaire, près de 3 600 perquisitions administratives avaient été menées entre le 14 novembre et le 26 mai, c’est-à-dire durant les deux premières périodes d’application de l’état d’urgence. Elles avaient été abandonnées lors de la 3 e prolongation, du 26 mai au 26 juillet, notamment en raison d’une censure du Conseil constitutionnel qui avait interdit l’exploitation des données informatiques saisies à l’occasion de ces perquisitions. Le projet voté les rétablit et prévoit désormais la possibilité de saisir et d’exploiter les données informatiques découvertes. De plus, les personnes présentes sur les lieux de ces perquisitions pourront être en retenue administrative le temps de ces perquisitions, dans la limite de quatre heures maximum.

Le texte généralise également les fouilles des véhicules et bagages lors d’un contrôle d’identité sans avoir besoin d’instructions préalables du procureur de la République. Les crédits de réduction de peine automatique sont supprimés pour les condamnés pour terrorisme, y compris des faits d’apologie du terrorisme. Enfin, le texte permet de placer les cellules de détenus sous vidéosurveillance 24 heures sur 24 lorsque « l’évasion ou le suicide du détenu pourrait avoir un impact important sur l’ordre public ». Cette décision est prise par le ministre de la Justice, pour une durée de trois mois renouvelable. Un dispositif déjà appliqué à Salah Abdeslam, détenu à Fleury-Mérogis.

Meaux, Vigneux et Melun : Comment on accommode la vidéosurveillance

  Attaque

Meaux (Seine-et-Marne) : A coup de pistolet… à eau (ou pas !)

Le Parisien / vendredi 22 juillet 2016

Ils avaient décidé de mettre le feu à un poteau supportant une caméra de vidéosurveillance mais la police les en a empêchés. La scène s’est passée rue René Bazin, dans le quartier de Beauval, à Meaux, dans la nuit de jeudi à vendredi, vers 3 h 20. Une dizaine de jeunes étaient au pied du poteau et essayaient de projeter du liquide inflammable sur la caméra avec un pistolet à eau. Le feu n’a pas pris et les fonctionnaires du commissariat et de la police municipale sont arrivés et se sont lancés à la poursuite des apprentis incendiaires. Ceux-ci se sont dispersés en courant. Certains d’entre eux ont mis le feu à une voiture et en ont dégradé d’autres, rue Ferdinand Buisson. Un jeune de 18 ans, a été interpellé et placé en garde à vue. Il a été remis en liberté, après avoir été mis hors de cause.

*****

Vigneux (Essonne) : Échelle, marteau et cagoule

Le Parisien / vendredi 22 juillet 2016

Une échelle, un marteau et une cagoule. C’est grâce à ces outils qu’un homme a, dans la nuit de mercredi à jeudi, détruit une caméra de vidéosurveillance orientée sur la place du 14-Juillet dans le quartier de la Croix-Blanche à Vigneux-sur-Seine. Après avoir arraché la caméra, il l’a jetée au sol puis a pris la fuite. Il a laissé son échelle derrière lui. Les policiers du commissariat de Draveil sont en charge de l’enquête.

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Melun (Seine-et-Marne) : Lancer du poids contre ceux qui préparent la vidéosurveillance

Le Parisien / vendredi 22 juillet 2016

L’homme soupçonné d’avoir jeté une pierre d’un kilo sur un policier dans le quartier Montaigu, à Melun, a été condamné ce vendredi à dix mois de prison, dont cinq mois ferme avec mandat de dépôt et cinq mois avec sursis. Jeudi vers 10 h 30, trois policiers en civil, en compagnie du directeur de la police municipale, établissaient une stratégie de vidéo surveillance aux abords du square Couperin, sujet au trafic de drogue. D’abord pris à partie par un mineur identifié comme le guetteur, ils ont ensuite été surpris par un autre jeune mécontent de l’intrusion de la police. « Il a ramassé une grosse pierre. Il me semblait inenvisageable qu’il la jette tellement elle était grosse », explique une policière à l’audience. « Il a armé son bras, nous a regardés à tous de rôle et a choisi sa cible qu’il a visée dans la tête », poursuit son collègue qui a évalué la distance à « 5 m ». La victime principale, qui a eu cinq jours d’ITT, a fait état « d’une agressivité » qu’elle avait « peu vue dans sa carrière ».
Le bachelier de 19 ans a été interpellé ce vendredi matin à son domicile, où du cannabis et de l’argent ont été retrouvés. Il n’avait pas d’antécédents judiciaires mais devait être convoqué devant le tribunal à la fin de l’année pour une affaire de stupéfiants. Trois personnes sur les cinq présentes ont formellement reconnu l’agresseur sur une planche photographique. […]

FÉDÉRATION NATIONALE DE LA LIBRE PENSÉE:COMMUNIQUÉ DE PRESSE – Contre la barbarie et pour la levée de l’état d’urgence !(mise à jour)

 note : »Dans une époque de crise généralisée propice à la confusion, dans laquelle prospèrent des courants contre-révolutionnaires, menaçants voire meurtriers comme les rouges-bruns, les boutiquiers racistes Soral et Dieudonné…. »


reçu par mails:  de la Libre Pensée 07.26 nous le publions

ET SIX MOIS DE PLUS !

Communiqué du collectif « NOUS NE CÉDERONS PAS ! »

Une nouvelle fois, la France vient d’être confrontée à l’horreur des attentats. Face au nombre de victimes, aux circonstances et au mode opératoire choisis, nous ne pouvons que ressentir colère et douleur.

 

La réponse gouvernementale, formulée au soir même de cet acte odieux, consiste à proroger une quatrième fois l’état d’urgence pour une durée d’au moins six mois. Après s’être livrés à une lamentable surenchère sécuritaire et démagogique, les parlementaires ont avalisé à une très large majorité cette prorogation d’un état d’urgence sans fin, aggravé par des dispositions qui accroissent encore les possibilités d’arbitraire ou qui valident des mesures sans rapport avec l’objet du texte.

 

Ainsi, les perquisitions administratives vont reprendre et même les enfants deviennent des suspects potentiels puisqu’ils pourront être retenus pendant quatre heures au cours d’une perquisition ! Ces dispositions viendront s’ajouter à celles prévues par la toute récente loi sur la réforme de la procédure pénale, mais aussi par toutes les lois sécuritaires votées depuis une vingtaine d’années.

 

Alors que le dernier rapport parlementaire sur l’état d’urgence a montré la portée limitée d’un régime qui se voulait d’exception, la France va donc s’installer de façon durable dans une situation qui marginalise chaque jour davantage le rôle du juge judiciaire, garant des libertés individuelles, au profit du seul pouvoir exécutif. Nous savons, aujourd’hui, que l’état d’urgence a été utilisé pour autre chose que la lutte contre les actes de terrorisme, notamment pour empêcher des manifestations et assigner à résidence des militants politiques sans que tout cela ait le moindre rapport avec la lutte contre les actes de terrorisme.

 

Plus que jamais, il convient de rappeler qu’il n’y a pas à choisir entre sécurité et liberté, sauf à entrer dans un marché de dupes qui, à terme, ne garantit ni l’une ni l’autre.

 

Depuis le mois de novembre 2015, nous refusons de céder à la peur parce que celle-ci génère amalgames, discriminations et fractures au sein même d’une société légitimement inquiète et traumatisée. Pour lutter efficacement contre le terrorisme, il convient d’abord de s’interroger sur ce qui, en amont, n’a pas marché. Le pays n’a pas besoin de nouvelles dispositions législatives ou d’une pérennisation de l’état d’urgence. Il doit au contraire se retrouver autour d’une mobilisation citoyenne qui renforce la solidarité, les libertés et les valeurs portées par la démocratie.

Paris, le 20 juillet 2016

 

WWW.NOUSNECEDERONSPAS.ORG

 

* * *

 

La Fédération nationale de la Libre Pensée partage aussi pleinement le communiqué de la Ligue des Droits de l’homme du 21 juillet 2016. Celui-ci indique :

UNE PROCÉDURE D’EXCEPTION POUR UNE LOI D’EXCEPTION

Communiqué LDH

 

Les assauts de démagogie qui ont présidé aux débats sur la prolongation de l’état d’urgence ne peuvent dissimuler que les mesures décidées par le Parlement à l’initiative du gouvernement restreignent nos libertés, sans pour autant être un gage d’efficacité dans la lutte contre les actes de terrorisme.

 

La loi prorogeant pour une quatrième fois l’état d’urgence, qui va être adoptée cet après-midi, n’est pas seulement inutile, elle est dangereuse. Elle est dangereuse parce qu’elle pérennise une situation d’exception, parce qu’elle laisse à la discrétion du gouvernement le droit de manifester et accroît les pouvoirs de la police au point de justifier de retenir un enfant pendant quatre heures et de saisir les données personnelles sans réel contrôle puisqu’une nouvelle fois, le juge judiciaire est écarté.

 

Mais cette loi est aussi une atteinte directe au processus démocratique. En y intégrant des modifications pérennes du Code pénal, les parlementaires et le gouvernement ont institué une nouvelle manière de légiférer, dans la précipitation et au mépris de toute règle démocratique. Bien entendu, comme on peut s’y attendre, cette négation des principes du débat parlementaire ne sera pas soumise à l’appréciation du Conseil constitutionnel.

 

La LDH condamne absolument une loi d’exception adoptée par une procédure d’exception.

[Besançon] On n’a pas de tickets, mais on a des pavés !

Ou quand le mot “incontrôlables” prend tout son sens…

soyons_incontrolables-1024x785Comme souvent, le dernier tramway en direction du quartier des 408 et de Planoise fait régulièrement l’objet de contrôles accrues par les chiens zélés de “Ginko – Besançon Mobilités” (qui appartient à la multinationale des transports “Transdev”). Ces derniers sont souvent accompagnés par la police, qui a accentué sa présence dans les transports pour intimider tous ceux qui ne veulent et/ou ne peuvent pas payer pour se déplacer, mais aussi pour épauler les contrôleurs durant leurs opérations de traque aux pauvres. Ces merdeux, que l’on reconnaît parfaitement grâce à leur uniforme, ont reçu la monnaie de leur pièce dans la nuit du 14 au 15 juillet: un contrôleur a été sérieusement amoché après qu’un cailloux ait traversé la vitre de son véhicule, plusieurs bus et tramways ont eu leurs vitres brisées, du mobilier urbain détruit, les voies du tramway ont été bloquées à plusieurs endroits à l’aide de divers objets incendiés, nécessitant l’arrêt complet de la circulation des trams pendant plusieurs heures et provoquant de nombreux retards. Pour l’heure, aucune personne n’a été arrêtée. Restons attentifs et réactifs sur les possibles suites répressives et judiciaires que le pouvoir a d’ores et déjà annoncés.

Depuis la mise en circulation du tramway, plusieurs affiches ont décoré les murs de la ville (voir ici, encore ici et ). Comme partout, le tramway – en tant qu’infrastructure urbaine, moyen de transport et de contrôle – promet le bonheur aux riches, et naturellement l’enfer aux pauvres.

C’est la première fois qu’une révolte d’une telle ampleur explose à la gueule de la compagnie de transport “Besançon mobilités” (Transdev) depuis la mise en place du tram. Nous saluons cette révolte et nous ne pouvons que partager la nécessité de perturber les flux et de détruire les infrastructures de transports. A tout moment, il est possible de briser la routine du capital et de s’attaquer à ceux qui permettent à ce monde d’oppression et d’exploitation de tourner et de perdurer.

Des contributeurs au Chat Noir Emeutier.

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Dans la nuit de jeudi à vendredi, une voiture de contrôleurs des transports Ginko a été la cible de jets de pierres. Selon la direction des transports bisontins, les agents en question auraient été victimes d’un véritable guet-apens. « L’un d’entre eux a été blessé au visage par un jet de pierre », précise Pascal Gudefin, le directeur du tramway. « Il souffre d’une triple fracture du nez qui a nécessité douze points de suture. »

Des échauffourées auraient également eu lieu dans le secteur de la gare. En tout, deux bus et deux tramways, a priori, auraient eu leurs vitres brisées. Sur l’ensemble des points chauds, des poubelles auraient également été incendiées.

Ce matin, dès 6 h, Ginko vérifiait l’ensemble de ses 14,5 km de voies pour enlever les éventuels détritus qui auraient pu gêner la circulation. Vers 8 h, les lignes 1 et 2 du tram reprenaient progressivement. Il faut encore s’attendre à quelques retards dans la matinée.

Estrepublicain, 15/07/2016

[…] Selon le parquet de Besançon, aucune interpellation n’a été réalisée dans la nuit. Un dossier est ouvert. L’enquête se poursuit. […] Lors de leurs interventions, les policiers ont été également pris pour cible par des jets de pierres. […]

Estrepublicain, 16/07/2016

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Une voiture de contrôleurs des transports Ginko a été la cible de jets de pierre alors qu’elle passait à Planoise à Besançon ce vendredi 15 juillet 2016 vers 00 h 30. Plusieurs feux de poubelles se sont également produits et ont été jetés sur les rails du tramway. L’un des contrôleurs a reçu une pierre au visage qui aurait traverser la vitre de la voiture. Résultat : triple fracture du nez et de la mâchoire qui a nécessité douze points de suture. 

Selon Estelle Méléard, directrice Marketing et Commerciale Besançon Mobilités, il s’agirait d’un “guet-apens” qui a été “très difficile à vivre pour les personnes se trouvant sur place”.

Les lignes 1 et 2 ont été interrompues ce vendredi à 6 heures. A 8 heures, la circulation des lignes 1 et 2 s’est rétablie progressivement. Des retards sont à prévoir sur le réseau tram.

“Il a fallu attendre que ça se calme à Planoise avant de remettre en circulation les transports”, nous précise Madame Méléard, “il a également fallu nettoyer les rails des tramways sur lesquelles des poubelles ont été brûlées”. Selon un témoin, il y aurait même eu un congélateur jeté sur les voies du tram.

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Les chasubles rouge de la CGT fidèles à eux-mêmes:

Dans un communiqué de ce vendredi, la CGT indique qu’“En ces temps de vacances et d’insouciances, nous venons d’apprendre qu’une équipe de vérificateurs s’est fait sauvagement agresser hier soir. Alors qu’ils sécurisaient le parcours du tram dans Planoise, des jets de pierres se sont abattus sur eux. L’un d’entre eux est à l’hôpital avec la mâchoire fracturée.”

Le syndicat ajoute que “Ce matin le tram n’a pas pu rouler, il fallait nettoyer les séquelles de la nuit et déblayer les restes des feux allumés sur la voie.” Et d’ajouter que “Évidement par rapport à ce qui s’est passé à Nice, cela est dérisoire, mais la CGT demande à ce que la Direction de Transdev et les pouvoirs publics prennent rapidement les mesures nécessaires pour que cela ne se reproduise plus.”

La CGT conclut en précisant que si ce n’est pas le cas, des actions seront prévues à la rentrée.

macommune.info, 15/07/2016

Beaumont-sur-Oise et Persan (Val-d’Oise) : La police assassine, on répond par la révolte ! (MAJ 21/7)

Attaque

Deuxième nuit d’affrontements

Le Parisien / jeudi 21 juillet 2016

Beaumont 21 7 2016De nouveaux incidents ont éclaté mercredi soir, vers minuit, à Persan et Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise), au lendemain de la mort d’Adoma Traoré lors d’une interpellation. Des incidents ont touché aussi Bruyères-sur-Oise. Aucun blessé n’était à déplorer au milieu de la nuit.
A 4H30 jeudi, la situation était «calme», selon le directeur de cabinet du préfet du Val-d’Oise, Jean-Simon Mérandat. Au cours de la nuit, neuf personnes ont été interpellées et placées en garde-à-vue pour des faits «d’attroupements armés, incendies volontaires et jets d’objets incendiaires sur les forces de l’ordre», a indiqué ce dernier.
Toujours selon la préfecture, on déplorait 15 véhicules incendiés et 35 feux sur la voie publique, ainsi que deux tentatives d’incendie, contre la mairie et une école maternelle de Beaumont-sur-Oise. Les violences ont impliqué environ 200 personnes sur les trois  communes concernées.
A minuit, des jeunes ont tenté d’attaquer un transformateur électrique. Redoutant qu’ils plongent dans le noir le quartier de Boyenval, à Beaumont, les gendarmes sont intervenus pour les repousser. Selon notre journaliste présent sur les lieux, des tirs de mortiers ont retenti. Selon le colonel Thomas, patron des gendarmes du Val-d’Oise, la situation était alors tendue mais «sous contrôle». Ce dernier notait moins de débordements que la nuit précédente, malgré des voitures brûlées et des caillassages à Persan. C’est un peu le jeu du chat et de la souris dans les deux quartiers. Les forces de l’ordre étaient très tendues et ordonnaient aux habitants de rentrer chez eux.
Les feux de voitures se multipliaient dans les deux communes. Au moins cinq voitures ont notamment été incendiées vers 1 heure devant la mairie de Beaumont-sur-Oise.
Depuis la fin de journée, quelque 180 gendarmes étaient mobilisés dans la cité Village de Persan et le quartier Boyenval à Beaumont-sur-Oise, où habitait Adoma, 24 ans. Les autorités étant prêtes à mobiliser d’autres renforts de police en moins de trente minutes. La préfecture redoutait en effet ces nouveaux débordements, alors que 200 jeunes se trouvaient dans les rues des deux quartiers.
A Persan, l’avenue Jean-Jaurès avait été bouclée de part et d’autre pour empêcher l’accès à la gendarmerie. Un dispositif déployé après le rassemblement d’une quarantaine de personnes venues protester un peu plus tôt devant le bâtiment. Les proches d’Adama Traoré étaient notamment venus pour demander à voir le corps du jeune homme, et pouvoir constater eux-mêmes qu’il ne portait pas de trace de coup comme l’assure le procureur de la République. Les manifestants avaient été dispersés à l’aide de gaz lacrymogène.

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Le garage de la mairie incendié, la mairie échappe aux feu

La Gazette du Val d’Oise / jeudi 21 juillet 2016

La préfecture du Val-d’Oise a dressé le bilan des incidents survenus au cours de la nuit de mercredi à jeudi à Persan et Beaumont-sur-Oise. A 4h30 du matin, il était ainsi fait état de quinze  feux de véhicules dont un véhicule de la police municipale de Bruyère-sur-Oise et un utilitaire de la police municipale de Persan. Le local garage de la police municipal a également été enflammé. Trente-cinq feux de voie publique (poubelles et déchets) ont également été recensés. Par ailleurs, des vandales ont tenté d’incendier la mairie de Beaumont ainsi qu’une école maternelle de Beaumont.
Au total, les forces de l’ordre ont procédé à l’interpellation de neuf  individus pour des faits d’attroupement armés, incendies volontaires et jets d’objets incendiaires sur les forces de l’ordre. Saisie de nombreux projectiles et engins incendiaires à Beaumont.
La préfecture a parlé d’une “situation tendue mais maîtrisée grâce a un dispositif robuste et réactif entre 22h et 4h30″. 180 policiers et gendarmes avaient été mobilisés.

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La Gazette du Val d’Oise / mercredi 20 juillet 2016

Beaumont 20 7 2016La tension était forte cette nuit à Beaumont-sur-Oise, dans le quartier de Boyenval. Des incidents ont éclaté à la suite de la mort d’un homme de 24 ans, originaire du quartier. Des coups de feu sur les forces de l’ordre, des tirs de mortier qui retentissent, tandis que dans le ciel l’hélicoptère de la gendarmerie survole la zone. Des incidents ont éclaté dans la nuit mardi à mercredi à à Beaumont-sur-Oise. Tout le quartier de Boyenval avait été bouclé par les gendarmes déployé en nombre. Une situation qui fait suite à la mort d’un jeune homme de 24 ans, domicilié à Champagne-sur-Oise, mais originaire du quartier de Boyenval, où sa famille réside toujours, après son interpellation.

Adama avait été emmené par les militaires vers 18h, à la suite d’une affaire d’extorsion de fonds et d’agression, selon le parquet de Pontoise. Dans la voiture, le Beaumontois aurait été victime d’un malaise cardiaque. Immédiatement alerté, les secours n’ont pu que constater son décès. Une enquête a été ouverte.
Dans le quartier de Boyenval, les jeunes amis de la victime évoquent toutefois un agression. Son frère Baguy raconte : “On a été interpellé avec mon petit frère. Ils l’ont coursé, ils l’ont frappé, je l’ai vu. Il était pour mort, il était encore menotté. Mon frère ne bougeait plus et de 18hh jusqu’à 1h du matin son corps est resté à la gendarmerie. J’ai vu le gendarme, il est parti avec un t-shirt tout blanc et il est revenu avec un t-shirt plein de sang. Il a pas de plaie, c’est le sang de mon frère qu’il a sur le t-shirt. Il n’y a pas de crise cardiaque, ce sont eux qui l’ont frappé. ”
Durant la nuit, plusieurs voitures et poubelles ont été incendiées. La tension était également vive à Persan. Le poste de police municipale a également été visé par des incendiaires. Le feu a rapidement été maîtrisé par les pompiers.

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Des importants dégâts et six gendarmes blessés

Le Parisien / mercredi 20 juillet 2016

Le calme est revenu ce mercredi matin dans le Val d’Oise où six gendarmes ont été légèrement blessés par des tirs lors de violences qui ont éclaté dans la nuit de mardi à mercredi à Beaumont-sur-Oise, et dans la ville voisine de Persan, après la mort d’un homme d’une vingtaine d’années au moment de son interpellation. Une personne aurait été interpellée lors de ces heurts entre jeunes et gendarmes. […]
Le jeune homme, suspecté dans une affaire d’extorsion de fonds et d’agression à domicile, est décédé mardi en fin d’après-midi peu après 18 heures à Persan, dans le nord du département, «à la suite d’un malaise» au moment de son interpellation par les gendarmes, a affirmé Yves Jannier.
«Une fois l’information de son décès connue», des échauffourées ont éclaté sur les communes limitrophes de Beaumont-sur-Oise et Persan, a expliqué le directeur de cabinet de la préfecture du Val d’Oise, Jean-Simon Mérandat.
«Une centaine d’individus se sont livrés à des dégradations, des incendies volontaires et des tirs à l’encontre des forces de gendarmerie»», a-t-il ajouté, précisant que les tirs, «a priori d’armes à feu potentiellement au plomb», visaient les gendarmes qui intervenaient à Beaumont-sur-Oise, dans le quartier Boyenval où habitait le jeune Adama. Selon France Info, six gendarmes ont été légèrement blessés et une personne a été interpellée.
Un témoin, qui a préféré rester anonyme, a raconté avoir entendu plusieurs explosions sans pouvoir déterminer leur origine et vu au moins trois foyers d’incendies dans le quartier Boyenval de Beaumont-sur-Oise. D’après lui, des jeunes criaient «assassins» à l’encontre des forces de l’ordre et des amis de la victime hurlaient : «Ils l’ont tabassé à mort».
La situation était «stabilisée» vers 3 h 30, selon Jean-Simon Mérandat, grâce à une «occupation extrêmement forte du terrain par les forces de sécurité». Des renforts de police et de gendarmerie ont été appelés, portant à environ 150 le nombre de gendarmes et de policiers sur place. Une «soixantaine de sapeurs-pompiers»ont également été mobilisés, selon le représentant de la préfecture car «un certain nombre de poubelles et de véhicules» ont été incendiés par les jeunes en colère.
La préfecture anticipe déjà la mise en place d’un «dispositif de sécurisation» pour la nuit de mercredi à jeudi.

Saint-Nazaire-en- Royans[Drôme]saboter l’industrie du tourisme( mise à jour)

Dauphiné Libéré 21/07/2016 à 11:08

Il était environ 1h20 la nuit dernière lorsque quatre petits bateaux ont brûlé dans le port de Saint-Nazaire-en-Royans. Le feu s’est ensuite propagé à l’avant du bateau à roue, attraction touristique phare de la commune, avant que des témoins n’interviennent pour stopper les flammes. Aucune personne n’a été blessée. Chargée de l’enquête, la gendarmerie de Saint-Jean-en-Royans s’oriente vers la piste d’un incendie volontaire.


france bleu drome ardèche jeudi 21 juillet 2016 à 13:53

Un incendie probablement volontaire a détruit durant la nuit de mercredi à jeudi quatre petits bateaux à moteur sur le lac à Saint-Nazaire-en-Royans. Cela fait suite à des dégradations déjà commises sur la commune la semaine dernière.

Qui est l’auteur des dégradations à répétition à Saint-Nazaire-en-Royans ? Dans la petite commune drômoise, on s’interroge ce jeudi. Au cours de la nuit, un peu avant deux heures du matin, quatre bateaux à moteur amarrés sur le lac ont été détruits par un incendie.

Le bateau à roue qui promène les touristes sur l’Isère n’a pas été endommagé mais ses vitres ont été cassées. Et un verrou de l’entrepôt de la commune a également été dégradé.

La semaine dernière déjà, le totem de l’office de tourisme avait été incendié. La gendarmerie a ouvert une enquête.

Nukléaire: les déchets les nucléocrates et leurs main d’oeuvre les trient ?

Dans le centre de traitement des déchets nucléaire ceux ci s’empilent

Dans des discussions  et lors  des délocalisations du laboratoire anarchiste..on a discuté de déchets nucléaire  et de l‘ enfouissement de BURE et on a évoqué une brochure  lisible sur le site de l’ACNM.fr:: le temps des déchets


A Bure comme ailleurs nous n’en voulons pas  de cette enfouissement. On est opposé au projet Astrid déjà approuvé par la ministre ce pojet s’appuie sur le rapport bataille dans un rapport final.les sénateurs justifient  les travaux de construction d’Astrid entamés  sous Sarkozy et continué sous Hollande un lien vers le rapport du sénat ici  à l’intiative du sénateur bruno SIdo et christian Bataille

voilà  et des raison de notre opposition est évoqué dans le texte ici

 » […]]mais, puisque tout est faux dans le nucléaire, on pourrais embrocher et guillotiner pour de faux, et commuer les peines des nucléocrates en travaux d’intérêt général:par exemple, garder les déchets nucléaires.  Pendant plusieurs décénnies » … » »

mais il reste la question où on va les mettre?…

contre ce monde nucléarisé et basé sur la peur……..;


Bure (Meuse) : Quand l’émeute part en vacance à la campagne…

Jets de pierres contre gaz lacrymogènes. Pendant près de deux heures hier après-midi, le bois Lejuc de Mandres-en-Barrois, près de Bure, a été le théâtre d’une véritable guérilla rurale. Elle a vu s’affronter les forces de l’ordre et environ trois cents manifestants. Ceux-ci s’opposent au projet d’enfouissement des déchets nucléaires français les plus dangereux dans le sous-sol meusien.

Bure 17 7 2016


Depuis deux jours, cette lutte prend le virage plus radical qu’on sentait poindre depuis au moins un an.continues à lire