Beaumont-sur-Oise et Persan (Val-d’Oise) : La police assassine, on répond par la révolte ! (MAJ 21/7)

Attaque

Deuxième nuit d’affrontements

Le Parisien / jeudi 21 juillet 2016

Beaumont 21 7 2016De nouveaux incidents ont éclaté mercredi soir, vers minuit, à Persan et Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise), au lendemain de la mort d’Adoma Traoré lors d’une interpellation. Des incidents ont touché aussi Bruyères-sur-Oise. Aucun blessé n’était à déplorer au milieu de la nuit.
A 4H30 jeudi, la situation était «calme», selon le directeur de cabinet du préfet du Val-d’Oise, Jean-Simon Mérandat. Au cours de la nuit, neuf personnes ont été interpellées et placées en garde-à-vue pour des faits «d’attroupements armés, incendies volontaires et jets d’objets incendiaires sur les forces de l’ordre», a indiqué ce dernier.
Toujours selon la préfecture, on déplorait 15 véhicules incendiés et 35 feux sur la voie publique, ainsi que deux tentatives d’incendie, contre la mairie et une école maternelle de Beaumont-sur-Oise. Les violences ont impliqué environ 200 personnes sur les trois  communes concernées.
A minuit, des jeunes ont tenté d’attaquer un transformateur électrique. Redoutant qu’ils plongent dans le noir le quartier de Boyenval, à Beaumont, les gendarmes sont intervenus pour les repousser. Selon notre journaliste présent sur les lieux, des tirs de mortiers ont retenti. Selon le colonel Thomas, patron des gendarmes du Val-d’Oise, la situation était alors tendue mais «sous contrôle». Ce dernier notait moins de débordements que la nuit précédente, malgré des voitures brûlées et des caillassages à Persan. C’est un peu le jeu du chat et de la souris dans les deux quartiers. Les forces de l’ordre étaient très tendues et ordonnaient aux habitants de rentrer chez eux.
Les feux de voitures se multipliaient dans les deux communes. Au moins cinq voitures ont notamment été incendiées vers 1 heure devant la mairie de Beaumont-sur-Oise.
Depuis la fin de journée, quelque 180 gendarmes étaient mobilisés dans la cité Village de Persan et le quartier Boyenval à Beaumont-sur-Oise, où habitait Adoma, 24 ans. Les autorités étant prêtes à mobiliser d’autres renforts de police en moins de trente minutes. La préfecture redoutait en effet ces nouveaux débordements, alors que 200 jeunes se trouvaient dans les rues des deux quartiers.
A Persan, l’avenue Jean-Jaurès avait été bouclée de part et d’autre pour empêcher l’accès à la gendarmerie. Un dispositif déployé après le rassemblement d’une quarantaine de personnes venues protester un peu plus tôt devant le bâtiment. Les proches d’Adama Traoré étaient notamment venus pour demander à voir le corps du jeune homme, et pouvoir constater eux-mêmes qu’il ne portait pas de trace de coup comme l’assure le procureur de la République. Les manifestants avaient été dispersés à l’aide de gaz lacrymogène.

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Le garage de la mairie incendié, la mairie échappe aux feu

La Gazette du Val d’Oise / jeudi 21 juillet 2016

La préfecture du Val-d’Oise a dressé le bilan des incidents survenus au cours de la nuit de mercredi à jeudi à Persan et Beaumont-sur-Oise. A 4h30 du matin, il était ainsi fait état de quinze  feux de véhicules dont un véhicule de la police municipale de Bruyère-sur-Oise et un utilitaire de la police municipale de Persan. Le local garage de la police municipal a également été enflammé. Trente-cinq feux de voie publique (poubelles et déchets) ont également été recensés. Par ailleurs, des vandales ont tenté d’incendier la mairie de Beaumont ainsi qu’une école maternelle de Beaumont.
Au total, les forces de l’ordre ont procédé à l’interpellation de neuf  individus pour des faits d’attroupement armés, incendies volontaires et jets d’objets incendiaires sur les forces de l’ordre. Saisie de nombreux projectiles et engins incendiaires à Beaumont.
La préfecture a parlé d’une “situation tendue mais maîtrisée grâce a un dispositif robuste et réactif entre 22h et 4h30″. 180 policiers et gendarmes avaient été mobilisés.

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La Gazette du Val d’Oise / mercredi 20 juillet 2016

Beaumont 20 7 2016La tension était forte cette nuit à Beaumont-sur-Oise, dans le quartier de Boyenval. Des incidents ont éclaté à la suite de la mort d’un homme de 24 ans, originaire du quartier. Des coups de feu sur les forces de l’ordre, des tirs de mortier qui retentissent, tandis que dans le ciel l’hélicoptère de la gendarmerie survole la zone. Des incidents ont éclaté dans la nuit mardi à mercredi à à Beaumont-sur-Oise. Tout le quartier de Boyenval avait été bouclé par les gendarmes déployé en nombre. Une situation qui fait suite à la mort d’un jeune homme de 24 ans, domicilié à Champagne-sur-Oise, mais originaire du quartier de Boyenval, où sa famille réside toujours, après son interpellation.

Adama avait été emmené par les militaires vers 18h, à la suite d’une affaire d’extorsion de fonds et d’agression, selon le parquet de Pontoise. Dans la voiture, le Beaumontois aurait été victime d’un malaise cardiaque. Immédiatement alerté, les secours n’ont pu que constater son décès. Une enquête a été ouverte.
Dans le quartier de Boyenval, les jeunes amis de la victime évoquent toutefois un agression. Son frère Baguy raconte : “On a été interpellé avec mon petit frère. Ils l’ont coursé, ils l’ont frappé, je l’ai vu. Il était pour mort, il était encore menotté. Mon frère ne bougeait plus et de 18hh jusqu’à 1h du matin son corps est resté à la gendarmerie. J’ai vu le gendarme, il est parti avec un t-shirt tout blanc et il est revenu avec un t-shirt plein de sang. Il a pas de plaie, c’est le sang de mon frère qu’il a sur le t-shirt. Il n’y a pas de crise cardiaque, ce sont eux qui l’ont frappé. ”
Durant la nuit, plusieurs voitures et poubelles ont été incendiées. La tension était également vive à Persan. Le poste de police municipale a également été visé par des incendiaires. Le feu a rapidement été maîtrisé par les pompiers.

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Des importants dégâts et six gendarmes blessés

Le Parisien / mercredi 20 juillet 2016

Le calme est revenu ce mercredi matin dans le Val d’Oise où six gendarmes ont été légèrement blessés par des tirs lors de violences qui ont éclaté dans la nuit de mardi à mercredi à Beaumont-sur-Oise, et dans la ville voisine de Persan, après la mort d’un homme d’une vingtaine d’années au moment de son interpellation. Une personne aurait été interpellée lors de ces heurts entre jeunes et gendarmes. […]
Le jeune homme, suspecté dans une affaire d’extorsion de fonds et d’agression à domicile, est décédé mardi en fin d’après-midi peu après 18 heures à Persan, dans le nord du département, «à la suite d’un malaise» au moment de son interpellation par les gendarmes, a affirmé Yves Jannier.
«Une fois l’information de son décès connue», des échauffourées ont éclaté sur les communes limitrophes de Beaumont-sur-Oise et Persan, a expliqué le directeur de cabinet de la préfecture du Val d’Oise, Jean-Simon Mérandat.
«Une centaine d’individus se sont livrés à des dégradations, des incendies volontaires et des tirs à l’encontre des forces de gendarmerie»», a-t-il ajouté, précisant que les tirs, «a priori d’armes à feu potentiellement au plomb», visaient les gendarmes qui intervenaient à Beaumont-sur-Oise, dans le quartier Boyenval où habitait le jeune Adama. Selon France Info, six gendarmes ont été légèrement blessés et une personne a été interpellée.
Un témoin, qui a préféré rester anonyme, a raconté avoir entendu plusieurs explosions sans pouvoir déterminer leur origine et vu au moins trois foyers d’incendies dans le quartier Boyenval de Beaumont-sur-Oise. D’après lui, des jeunes criaient «assassins» à l’encontre des forces de l’ordre et des amis de la victime hurlaient : «Ils l’ont tabassé à mort».
La situation était «stabilisée» vers 3 h 30, selon Jean-Simon Mérandat, grâce à une «occupation extrêmement forte du terrain par les forces de sécurité». Des renforts de police et de gendarmerie ont été appelés, portant à environ 150 le nombre de gendarmes et de policiers sur place. Une «soixantaine de sapeurs-pompiers»ont également été mobilisés, selon le représentant de la préfecture car «un certain nombre de poubelles et de véhicules» ont été incendiés par les jeunes en colère.
La préfecture anticipe déjà la mise en place d’un «dispositif de sécurisation» pour la nuit de mercredi à jeudi.