Archives mensuelles : mai 2015

Avigliana (Piémont, Italie) : la Merco d’un collabo part en fumée

lu sur Brèves du désordre
9 mai. Avigliana (TO) : Une Mercedes garée sur le parking de l’Hôtel Ninfa a été incendiée. Cet hôtel a eu les honneurs de la presse pour avoir hébergé les flics et les carabiniers en route pour le Val Susa, et un colloque du PD [gôche, au pouvoir] pour défendre la Grande Vitesse. Il semblerait même que la Mercedes appartienne justement au propriétaire de l’hôtel, Enzo Savant.

La vache et le prisonnier

voir le déroulement sur Brèves du désordre
note à coller et à diffuser CQFD

Les détecteurs de radioactivité suivants ont été soufflés par un vent mauvais incendiaire : Brennilis et Belleville-sur-Loire.

« Au lendemain de l’accident, la seule chose à laquelle j’ai pensé a été de sauver des animaux. Maintenant, je ne peux plus arrêter. » Naoto Matsumara (Metronews, 10 mars 2014) Naoto Matsumara, Le Dernier Homme de Fukushima, est le promoteur et le héros utile de la survie en milieu contaminé. Il y a quelques décennies, c’était la vache qui sauvait le prisonnier.

– – – – –

Il y a deux raisons pour lesquelles ces détecteurs méritaient ce sort. La première est bien connue de tous ceux qui s’intéressent à l’histoire de l’industrie nucléaire, la seconde l’est bien moins.

La première raison est qu’ils ne tiennent pas la promesse de la transparence, mais la seconde est plus décisive : elle relève de ce que nous promet la transparence. Ce sont ces deux formes de mensonge que ces destructions livrent à la publicité.

Les nucléocrates comme les antinucléaires savent bien que « l’unité de mesure supportable » par l’homme varie selon les besoins du moment de l’industrie nucléaire. Les premiers parce qu’ils organisent le va-et-vient des doses administrées, leurs contestataires parce qu’ils dénoncent ce mensonge quantitatif.

Les habitants des environs de Fukushima – y compris les plus fragiles – sont légalement exposés aux doses naguère prévues pour les seuls travailleurs des centrales, les circonstances posent la norme. Les appareils de mesure installés par les autorités japonaises l’ont été de telle sorte qu’ils reflètent une quantité d’irradiation minorée, cela oriente les dissensions entre écolocrates et nucléocrates vers un devoir commun de transparence.

Le régime d’habituation est à l’œuvre depuis le début de l’histoire de la radioactivité industrielle et médicale. Les études effectuées depuis Hiroshima et Nagasaki partent du principe que l’homme s’adapte à la dose, c’est la définition même du sievert. L’OMS écrivait dès 1957 : « Cependant, du point de vue de la santé mentale, la solution la plus satisfaisante pour l’avenir des utilisations pacifiques de l’énergie atomique serait de voir monter une nouvelle génération qui aurait appris à s’accommoder de l’ignorance et de l’incertitude et qui, pour citer Joseph Addison le poète anglais du XVIIIe siècle, saurait « chevaucher l’ouragan et diriger la tempête ». » On sait lesquels font les fous.

Après l’effondrement des réacteurs de Fukushima, l’opacité idéologique était telle qu’elle avait laissé apparaître l’absence d’informations. Spontanément, quelques citoyens comblèrent cette lacune en organisant des campagnes de distribution de détecteurs de radioactivité individuels. Quelques mois plus tard, leur combat pour l’accès de tous à l’information s’institutionnalisa sous la forme du CRMS (Citizen’s radioactivity measuring station) avec l’adoubement de la CRIIRAD. Ce sont les mêmes intentions qui guidèrent les pionniers de la contre-mesure en France. Aujourd’hui, de la Biélorussie au Japon, les effets pervers de cette volonté de transparence qui complète celle des nucléaristes finissent de se révéler, le problème ne serait plus l’atome, mais la dose.

Venons-en à l’aspect qualitatif du mensonge. Nous sommes habitués et il s’agit de nous résigner plus encore. La France est constellée d’appareils de mesure de radioactivité non pas pour nous protéger – un thermomètre ne fait pas baisser la fièvre ni ne refroidit un corium – mais pour nous rendre ordinaire la présence même du nucléaire. Leur dispositif consacre une attente collective. Ils condensent la certitude d’une catastrophe à venir en maquillant celle qui est déjà là, en régime chronique, sinon aigu. L’IRSN, l’ACCRO et la CRIIRAD, chacun à sa sauce, préparent les citoyens à devenir acteurs de la catastrophe le moment venu. L’écologiste chevauchera l’ouragan pendant que l’État dirigera la tempête. L’autre solution est évidemment que l’industrie nucléaire cesse. C’est la seule façon de rendre réellement les détecteurs de radioactivité à leur inutilité.

Plus généralement, qu’il s’agisse de la gestion de l’argent en période de crise économique perpétuelle assumée ou d’autres formes de nuisances morbides comme les pesticides, les OGM, etc., les normes juridico-techniques, volontiers participatives, régulent l’attente de la catastrophe. Les chiffres et les codes désignant les seuils de la qualité de la vie traduisent la réalité de sa dégradation. Nous sommes sommés de nous contenter de ne pas être déjà demain quels que soient nos malheurs d’aujourd’hui.

On n’arrête pas plus l’émission de radioactivité d’une centrale nucléaire en pétant un compteur Geiger qu’on n’arrête le passage du temps en cassant sa montre ou une horloge. Mais contrairement au temps, la radioactivité est lourde de certitudes.

Fernandel, 10 mai 2015

Brennilis/Belleville-sur-Loire/Salives (Finistère, Cher, Côte d’Or) : sabotages incendiaires de détecteurs de radioactivité

lu et recopié sur brèves du désordre

Incendies criminels près de trois sites nucléaires

RTL, 12/05/2015 à 11:19

INFO RTL – L’action est sans doute coordonnée mais elle n’a pas encore été revendiquée.

Trois stations météo destinées aussi à effectuer des prélèvements d’eau et d’air ont été les cibles d’incendies criminels au cours du week-end. Point commun : elles sont toutes situées à proximité directe de sites nucléaires.

Une station météo a ainsi été endommagée à Brennilis, dans le Finistère, près d’un site désaffecté alors que deux stations de prélèvements d’eau et d’air ont été la proie des flammes à Neuvy-sur-Loire (Nièvre), près de la centrale de Belleville, et une autre à Salives (Côte d’Or), près de celle de Valduc. Des enquêtes de gendarmerie ont été ouvertes.

Ancienne centrale nucléaire. Incendie criminel à la station météo

Ouest France – 12.05.15,14h46

Un équipement de la station météo appartenant à l’ISRM, appui technique de l’autorité de sûreté nucléaire, a été détruit pas un incendie il y a environ 48 h.

L’endroit est situé à 1,5 km du site nucléaire en déconstruction de Brennilis. Il n’appartient pas à EDF, qui possède ses propres installations de mesures, à l’extérieur également du site, mais à l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire), un organisme indépendant qui contrôle les activités des centrales nucléaires. C’est juste un appareil, parmi plusieurs autres, et un bâtiment en dur qui a été complètement détruit. L’appareil sert à mesurer la qualité de l’air, notamment ses charges en radioactivité.

Il n’y a pas eu d’effraction dans le grillage de 10 m sur 15 qui clôt la parcelle à l’entrée du bourg. La brigade de recherches de Châteauneuf-du-Faou mène l’enquête.

Trois incendies criminels près de sites nucléaires dont le CEA Valduc

Le Bien Public, 12/05/2015 à 11:49

Lundi, une station météo située à proximité du site nucléaire de Salives a été visée par un incendie criminel. D’autres faits similaires se sont produits ce week-end en France.

Selon le site RTL.fr, trois sites de prélèvements d’eau et d’air ont été la cible d’incendies criminels durant le week-end à travers la France. Point commun, ces sites sont tous situés à proximité de sites nucléaires.

Parmi eux, la station météo de prélèvement d’eau et d’air de Salives située tout près du CEA de Valduc. Ont également été frappées une station météo à Brennilis, dans le Finistère, près d’un site désaffecté et une station de prélèvement d’eau et d’air à Neuvy-sur-Loire (Nièvre). Des enquêtes ont été ouvertes.

Contacté par notre titre, François Bugaut, qui dirige le Commissariat à l’Énergie Atomique (CEA) de Valduc, a confirmé qu’une station météo commune au CEA et à l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire) a bien été la cible d’un départ de feu lundi. Les dégâts sont minimes et la station est ce mardi parfaitement opérationnelle. Une plainte a été déposée et l’enquête a été confiée à la gendarmerie.

La vache et l’irradié

Indy Nantes, 11 mai 2015

Les détecteurs de radioactivité suivants ont été soufflés par un vent mauvais incendiaire : Brennilis et Belleville-sur-Loire.

« Au lendemain de l’accident, la seule chose à laquelle j’ai pensé a été de sauver des animaux. Maintenant, je ne peux plus arrêter. »
Naoto Matsumara (Metronews, 10 mars 2014)
Naoto Matsumara, Le Dernier Homme de Fukushima, est le promoteur et le héros utile de la survie en milieu contaminé. Il y a quelques décennies, c’était la vache qui sauvait le prisonnier.

Il y a deux raisons pour lesquelles ces détecteurs méritaient ce sort. La première est bien connue de tous ceux qui s’intéressent à l’histoire de l’industrie nucléaire, la seconde l’est bien moins.

La première raison est qu’ils ne tiennent pas la promesse de la transparence, mais la seconde est plus décisive : elle relève de ce que nous promet la transparence. Ce sont ces deux formes de mensonge que ces destructions livrent à la publicité.

Les nucléocrates comme les antinucléaires savent bien que « l’unité de mesure supportable » par l’homme varie selon les besoins du moment de l’industrie nucléaire. Les premiers parce qu’ils organisent le va-et-vient des doses administrées, leurs contestataires parce qu’ils dénoncent ce mensonge quantitatif.

Les habitants des environs de Fukushima – y compris les plus fragiles – sont légalement exposés aux doses naguère prévues pour les seuls travailleurs des centrales, les circonstances posent la norme. Les appareils de mesure installés par les autorités japonaises l’ont été de telle sorte qu’ils reflètent une quantité d’irradiation minorée, cela oriente les dissensions entre écolocrates et nucléocrates vers un devoir commun de transparence.

Le régime d’habituation est à l’œuvre depuis le début de l’histoire de la radioactivité industrielle et médicale. Les études effectuées depuis Hiroshima et Nagasaki partent du principe que l’homme s’adapte à la dose, c’est la définition même du sievert. L’OMS écrivait dès 1957 : « Cependant, du point de vue de la santé mentale, la solution la plus satisfaisante pour l’avenir des utilisations pacifiques de l’énergie atomique serait de voir monter une nouvelle génération qui aurait appris à s’accommoder de l’ignorance et de l’incertitude et qui, pour citer Joseph Addison le poète anglais du XVIIIe siècle, saurait « chevaucher l’ouragan et diriger la tempête ». » On sait lesquels font les fous.

Après l’effondrement des réacteurs de Fukushima, l’opacité idéologique était telle qu’elle avait laissé apparaître l’absence d’informations. Spontanément, quelques citoyens comblèrent cette lacune en organisant des campagnes de distribution de détecteurs de radioactivité individuels. Quelques mois plus tard, leur combat pour l’accès de tous à l’information s’institutionnalisa sous la forme du CRMS (Citizen’s radioactivity measuring station) avec l’adoubement de la CRIIRAD. Ce sont les mêmes intentions qui guidèrent les pionniers de la contre-mesure en France. Aujourd’hui, de la Biélorussie au Japon, les effets pervers de cette volonté de transparence qui complète celle des nucléaristes finissent de se révéler, le problème ne serait plus l’atome, mais la dose.

Venons-en à l’aspect qualitatif du mensonge. Nous sommes habitués et il s’agit de nous résigner plus encore. La France est constellée d’appareils de mesure de radioactivité non pas pour nous protéger – un thermomètre ne fait pas baisser la fièvre ni ne refroidit un corium – mais pour nous rendre ordinaire la présence même du nucléaire. Leur dispositif consacre une attente collective. Ils condensent la certitude d’une catastrophe à venir en maquillant celle qui est déjà là, en régime chronique, sinon aigu. L’IRSN, l’ACCRO et la CRIIRAD, chacun à sa sauce, préparent les citoyens à devenir acteurs de la catastrophe le moment venu. L’écologiste chevauchera l’ouragan pendant que l’État dirigera la tempête. L’autre solution est évidemment que l’industrie nucléaire cesse. C’est la seule façon de rendre réellement les détecteurs de radioactivité à leur inutilité.

Plus généralement, qu’il s’agisse de la gestion de l’argent en période de crise économique perpétuelle assumée ou d’autres formes de nuisances morbides comme les pesticides, les OGM, etc., les normes juridico-techniques, volontiers participatives, régulent l’attente de la catastrophe. Les chiffres et les codes désignant les seuils de la qualité de la vie traduisent la réalité de sa dégradation. Nous sommes sommés de nous contenter de ne pas être déjà demain quels que soient nos malheurs d’aujourd’hui.

On n’arrête pas plus l’émission de radioactivité d’une centrale nucléaire en pétant un compteur Geiger qu’on n’arrête le passage du temps en cassant sa montre ou une horloge. Mais contrairement au temps, la radioactivité est lourde de certitudes.

Fernandel, 10 mai 2015

Tous en rang ?

lu et copié sur le blog la cavale.be

[Traduit de l’italien de Finimondo, 6/5/15]

Pendant qu’en Italie les mass-médias se plaignent parce que quelques heures de rage contre des banques, des magasins et des voitures dans quelques rues de Milan auraient « détruit la ville » en ruinant l’inauguration d’une Expo où les responsables de la faim dans le monde — gouvernements et multinationales — se sont donnés rendez-vous pour discuter de comment combattre la faim dans le monde (par un suicide collectif des classes dirigeantes ?), en Belgique les journalistes ont commencé à sonner à leur tour l’alarme. Au début de la semaine, leurs lecteurs ont en effet pu apprendre qu’ « en ce moment, un groupe particulièrement actif sème la terreur à Bruxelles ».

Belle trouvaille, dira-t-on. Tout le monde sait que la capitale belge héberge le siège du Parlement européen. De là partent les lois pour contrôler et réprimer et exploiter. Mais non, ce n’est pas de cela qu’ils sont en train de parler. Les hommes de pouvoir en costard cravate sont bons, ils ne sèment que de la sympathie. Ah, ok, on a compris. Il s’agit de l’OTAN, dont le quartier général se trouve lui aussi à Bruxelles. De là partent les ordres pour envahir et bombarder et massacrer. Tu parles, ce n’est pas non plus de cela qu’ils sont en train de parler. Les hommes de pouvoir en tenue camouflage sont bons, il ne sèment que la démocratie.
Ben oui, le problème est ailleurs, disent-ils, bien plus terrible : « les anarchistes veulent créer la panique en Belgique ». Des gens terribles, vous savez. Ils protestent contre la construction d’une maxi-prison à Haren (prévue pour accueillir 1200 « hôtes », la plus grande du pays), et ils en ont même après « la police et autres symboles de l’Etat ». Les enquêteurs les soupçonnent de ne pas mendier des droits citoyennistes et de ne pas planter des patates zadistes, mais d’être les auteurs d’une longue série d’actions qui frappent depuis quelques années les entreprises qui se sont adjugées les appels d’offres pour la construire. Il paraît même qu’ils se désintéressent des ménagères et des mamans avec poussette, mais sont solidaires avec différents galériens, dont les plus célèbres braqueurs de banques du pays. Et il est dit qu’ils veulent rendre les quartiers les plus chauds de Bruxelles « incontrôlables » et pas plus tranquilles : plutôt que d’ouvrir des cantines ou des dispensaires populaires pour rassasier et soigner les pauvres — l’Etat ne peut pas penser à tous, il faut bien lui filer un coup de main ! —, ils osent ouvrir des bibliothèques subversives et des points de rencontre pour les ennemis des prisons. Et qu’ils diffusent de toutes les manières possibles leur propres idées anarchistes singulières, plutôt que de répéter en choeur celles plus démocratiques. Et que comme des Franti (1), ils rient à la nouvelle de la mort d’un maton.

C’est contre ces canailles si irréductiblement différentes des personnes comme il faut que les journalistes belges sont en train de hurler, lâchés comme des chiens par leurs patrons engagés dans une partie de chasse. Il est probable qu’un jour ou l’autre on entendra les premiers coups de feu. Se perdront-ils dans l’ombre ou atteindront-ils la proie ? En Belgique, comme en Italie, comme dans le reste du monde, le parti de l’Ordre est en train de se mobiliser pour en finir avec tout souffle de liberté. Mais comme nous l’apprennent les anonymes saboteurs belges : « dessine des cages, récolte notre rage ».

NdT :
Personnage du roman pour jeunes Cuore, de Edmondo De Amicis (1886). Franti est le mauvais élève de la classe issu d’une famille très pauvre, celui qui jette des cailloux dans les fenêtres et rit à la mort du Roi (« Uno solo poteva ridere mentre Derossi diceva dei funerali del Re, e Franti rise »).

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Nouvelle affiche : Auto-organisation et action directe contre la maxi-prison
Descente de flics au Passage, local de lutte contre la maxi-prison
(affiche) Contre la maxi-prison… les projets de l’Etat ne sont pas invulnérables

2013-2015 La Cavale

Bruxelles : les journaflics de RTL préparent le terrain…

nous avons lu Brèves du désordre et nous diffusons
Vandalisme, incendies : des anarchistes veulent créer la panique en Belgique

DH, mardi 05 mai 2015 à 08h30

Le groupe sabote actuellement le projet de la prison de Haren mais veut s’attaquer aussi à la police et autres symboles de l’État.

Si ce sont plutôt les terroristes islamistes qui font la une de l’actualité ces derniers mois, il n’en reste pas moins que les terroristes à tendance d’extrême gauche inquiètent tout autant notre justice. Au sein de la police judiciaire fédérale, une équipe d’enquêteurs de la DR3 est d’ailleurs spécialement affectée aux enquêtes liées à ces cellules d’anarchistes jugées tout aussi dangereuses que certaines autres mouvances terroristes.

En ce moment , un groupe particulièrement actif sème la terreur à Bruxelles. Plus précisément à Haren. Le groupe, qui communique via son site internet Lacavale.be, dit se concentrer pour l’instant sur le sabotage de la future prison de Haren, « symbole du pouvoir en place », comme le révélait ce lundi le site RTL Info, témoignage d’une victime à l’appui.

Cela fait en réalité près de deux ans que les menaces, actes de vandalisme et autres se multiplient à l’encontre de ceux qui sont liés de près ou de loin à la construction de la nouvelle prison de Haren. Des faits totalement étrangers aux différents collectifs de riverains opposés au projet de la prison de Haren.

Ci-dessous, plusieurs victimes témoignent. Jet de cocktail molotov, incendie de maison, de voiture : le groupe d’anarchistes n’a peur de rien. Sur son site internet, le mouvement dit être également actif dans les communes de Molenbeek, Anderlecht ou encore Saint-Gilles, tant d’endroits que les membres du groupe disent vouloir rendre « incontrôlables ».

Anti-prison, anti-police, anti-pouvoir, ces anarchistes font la promotion de toute une série d’attaques comme celles contre les caméras de surveillance des transports en commun, les mises à feu de voitures d’eurocrates ou encore les prises en otage de matons.

Au parquet fédéral, on refuse d’en dire davantage sur ce mouvement qui semble lié à celui qui, il y a quatre ans, se voulait, sur la Toile, fervent défenseur de détenus comme Nordin Benallal ou Ashraf Sekkaki. Un groupe qui, aujourd’hui, glorifie même l’assassinat de policiers ou de gardiens de prison. De même qu’ils se vantent d’avoir reçu récemment (en janvier dernier) la visite de policiers au sein de leur quartier général anderlechtois. Visite qui ne les a toutefois pas inquiétés plus que cela.

Du côté des victimes et cibles potentielles de leurs attaques, la crainte ne cesse en tout cas de grandir.

Les entreprises liées à la construction de la méga prison de Haren attaquées : plongée dans l’univers des « anarchistes » de Bruxelles

RTL, 04 mai 2015 à 12h02

Philémon Wachtelaer a contacté la rédaction de RTLinfo.be à la mi-février. Il venait d’être victime d’un incendie volontaire dans sa maison de Bruxelles. Pour lui, aucun doute, c’est l’œuvre du même groupuscule anarchiste qui a attaqué plusieurs participants à la construction de la nouvelle prison de Haren ces derniers mois. Un mouvement peu connu qui prône la guérilla urbaine et qui est dans le collimateur de la Justice.

« Cette nuit nous avons été victimes d’une action criminelle à notre domicile privé. Des inconnus ont tenté de bouter le feu à notre maison. » C’est en ces termes que M. Wachtelaer a dénoncé les faits via notre page Alertez-nous. Il raconte cette nuit d’angoisse : « Heureusement, j’étais chez moi ! Vers 3h30 du matin, mon épouse a été réveillée en sursaut par une explosion. Nous avons constaté que des feux brulaient dans la cour devant la maison. Les vitres ont commencé à sauter. J’ai eu le temps d’aller au rez-de-chaussée arracher un store qui commençait à bruler à l’intérieur et prendre un extincteur pour éteindre un véhicule stationné dans la cour. J’avais évidemment prévenu les pompiers directement. On a constaté que c’étaient des bombonnes de gaz et du liquide inflammable placé dans un bassinet » qui étaient à l’origine de l’incendie. « Ça a engendré une flamme de 12m de haut ! »

L’œuvre d’anarchistes qui veulent saboter la nouvelle prison de Haren ?

L’acte criminel n’a pas été revendiqué. Mais si M. Wachtelaer ne se connait pas d’ennemis, il a tout de même sa petite idée sur ceux qui sont derrière cette « tentative d’intimidation ». « La raison probable est le fait que la SA Advisers, dont je suis administrateur, est reprise dans le consortium qui participe au projet de nouvelle prison à Haren », explique-t-il. En effet, « des groupes anarchistes avaient lancé des menaces vers les membres du groupement et perpétré des actes de vandalisme. Ils semblent vouloir mettre leurs menaces à exécution », explique-t-il.

Un mouvement anti-police, anti-prison, antisystème fait sa propagande à Bruxelles

Attention, on ne parle pas ici des collectifs de riverains qui tentent d’empêcher la création de la prison par des voies démocratiques et/ou symboliques, comme ceux qui occupent depuis décembre l’espace vert du Keelbeek avec tentes et caravanes. Non, ces « anarchistes », ce sont les personnes qui se cachent derrière un site internet de propagande anti-sécuritaire : « La Cavale« . Ils publient régulièrement des tracs et petits journaux qu’ils distribuent à la population bruxelloise. S’ils ne revendiquent pas clairement les attentats dans ces publications, ils y glorifient des actes de vandalismes perpétrés contre ceux qui se trouvent derrière le projet de « maxi-prison à Bruxelles », comme ils l’appellent.

Surtout présents à Anderlecht, Saint-Gilles et Molenbeek, ils tentent de convertir les opposants pacifistes de Haren

En épluchant leur propagande, on apprend qu’ils sont particulièrement actifs dans certains quartiers défavorisés de la capitale, comme Anderlecht, Saint-Gilles ou Molenbeek, qu’ils espèrent rendre « incontrôlables » ! Début octobre 2014, ils ont même ouvert un local à Anderlecht : « Le Passage ». Un espace « de coordination dans la lutte contre la maxi-prison », expliquent-ils. Plus récemment, ils ont aussi approché les riverains et activistes pacifistes de Haren, ce village dans la ville bien différent de leurs quartiers habituels. « Il est important aussi d’avoir une présence à Haren pour montrer que des façons autres que des recours juridiques ou des interventions médiatiques sont possibles pour saboter la construction. »

Ils appellent leurs troupes à cibler les entreprises qui participent à la construction de la prison

Ils déclarent s’être concentrés sur le sabotage de cette nouvelle prison, car ils la considèrent comme le symbole du pouvoir en place, du système. Ils ont donc « décortiqué » le projet et « mis en lumière les possibles façons de s’y attaquer ». Et ce que dénonce M. Wachtelaer devient limpide. Il faut « agir contre les constructeurs, architectes, financiers, gestionnaires et responsables de la construction », expliquent-ils dans leurs publications. Comment ? Par des actes illégaux qui prennent la forme d’une véritable guérilla urbaine.

Pour eux, prendre des gardiens de prison en otage ou incendier les voitures de fonctionnaires européens, c’est l’exemple à suivre

En vrac, voici quelques pratiques qu’ils glorifient : « Sabotages des caméras de surveillance, de l’éclairage public, actions contre les transports en commun, attaques contre les défenseurs de l’ordre, sabotages de chantiers, … » Ils expliquent aussi que « les contrôleurs de l’Onem peuvent être découragés, la voiture d’un eurocrate ou d’un entrepreneur peut s’enflammer ». Plus globalement, ils glorifient des actions telles que « prendre des ‘matons’ en otage », « attaquer la police en intervention » ou « débusquer les patrouilles isolées et vulnérables », citant en exemple le « mitraillage de la porte de la prison de Forest » et les « bombes sur le chantier de la nouvelle prison de Marche-en-Famenne » : « Nous avons besoin de pierres et de cocktails Molotov (…) Ils ne pourront jamais protéger tous les véhicules, engins, bureaux, petits chantiers, matériels, intérêts et filiales des constructeurs de prison. »

La société de M. Wachtelaer faisait bien partie de leurs cibles

En août 2013, le groupe anarchiste a publié la liste des entreprises liées à la nouvelle prison à l’adresse de leurs sympathisants. On y retrouve effectivement Advisers, la société de M. Wachtelaer, mais aussi Denys, Buro II & Archi+I ou VK Engineering, qui ont été attaquées ces derniers mois. Les noms d’entreprises actives dans la construction d’autres prisons y ont aussi révélés, comme le CERAU, BAM, Interbuild ou Willemen, également attaquées depuis lors. Pire : le groupement publie même une « chronologie des hostilités contre la maxi-prison », où l’on retrouve tous les actes illégaux commis depuis le début de leur combat contre la prison.

Ils publient même le palmarès des méfaits anti-prison

Buro II & Archi+I ont vu leurs bureaux ixellois « souillés avec des excréments » en janvier 2014. Trois grues et un générateur électrique de Denys ont été incendiés sur un chantier à Anvers en juin 2014. Et en janvier de cette année, « le bâtiment de VK Engineering est attaqué : toutes les vitres cassées et jets de peinture ». En novembre 2013, le Centre d’Etudes et de Recherches d’Architecture et d’Urbanisme (CERAU), qui a participé à la construction de la nouvelle prison de Marche-en-Famenne qui venait d’être inaugurée, voit ses vitres cassées. En octobre de l’année suivante, deux bureaux provisoires d’un chantier et des engins sont incendiés sur un chantier de BAM, Interbuild et Willemen à Anvers. La Régie des Bâtiments, qui est le maître d’ouvrage des nouvelles prisons construites pour l’Etat belge, confirme cette vague d’attaques. Eux-mêmes ont d’ailleurs été visés : « Notre façade a été endommagée. »

« Dessine des cages, récolte notre rage »

Louis Milis, associé et gérant du CERAU, se souvient parfaitement des dégâts subis. « Nous avons été agressés deux fois. La première fois, notre façade avait été taguée. On y avait dessiné un « joli logo » d’une bombe, avec l’inscription « Dessine des cages, récolte notre rage ». A l’époque, on ne savait pas qui pouvait bien nous en vouloir », explique-t-il. « Lors de la 2ème attaque, les 5 grandes portes vitrées de notre secrétariat, qui donnent sur la rue, ont été explosées ». Après avoir porté plainte à la police et discuté avec des confrères, le groupe anti-prison supposément derrière ces faits ne leur était plus inconnu.

Ils glorifient même des assassinats de policiers !

Mais dans les publications de « La Cavale », ça va parfois beaucoup plus loin. Ils épinglent par exemple l’incendie de deux voitures garées devant la maison du directeur de la prison de Bruges, incendie qui s’est communiqué au garage de la maison, et même la tentative d’assassinat d’un inspecteur de police de Bruxelles à son domicile ! Dans leur publication de mars, ils applaudissent aussi l’assassinat en Grèce d’un gardien de prison connu pour ses prises de position anti-anarchistes, « un serviteur d’Etat de la pire espèce » …

Pas de trace de l’attaque contre la maison de M. Wachtelaer dans leurs récentes publications

Allaient-ils également mettre en exergue l’attaque contre le domicile de M. Wachtelaer dans leurs publications ? Malgré notre sollicitation au lendemain des faits, « La Cavale » n’a pas répondu à notre question. Nous avons cependant pu constater que l’acte n’a pas été repris dans leurs publications de mars et avril. Il faut dire que l’organisation pourrait être tentée de faire profil bas puisqu’elle est dans le collimateur de la Justice, d’autant plus depuis les faits dénoncés par M. Wachtelaer.

« Ironie du sort » : ils se trompent de cible…

Car lors de cette attaque, les incendiaires se sont doublement trompés de cible, transformant un incendie volontaire en potentielle tentative d’homicide… La société dont M. Wachtelaer est administrateur n’a en effet jamais vraiment été reliée à la construction de la prison, et ils ont « certainement » confondu les bureaux de la société avec son domicile. « La SA Advisers est reprise dans le consortium qui participe au projet de nouvelle prison à Haren. Mais ironie du sort : si la société a participé au dépôt de l’offre, elle n’a depuis lors plus jamais, ni de près, ni de loin, travaillé à ce projet. Qui plus est, mon habitation privée abrite le siège social de la société, mais non son siège d’activité », explique-t-il. Un détail qui a toute son importance, puisqu’ils ont mis le feu au domicile de personnes encore à l’intérieur du bâtiment.

…et risquent donc la prison

« La Cavale » est bien connue des services de police fédéraux et selon le Parquet fédéral, une enquête est en cours. Du propre aveu de l’organisation, elle aurait déjà fait l’objet d’une enquête entre 2008 et 2013 pour « organisation terroriste, association de malfaiteurs et incendie volontaire » ; et leurs locaux auraient été perquisitionnés plusieurs fois. Reste à savoir si les incendiaires de la maison de notre témoin sont bel et bien reliés au groupe anarchiste bruxellois. Auquel cas, la prison, ils pourraient la découvrir de l’intérieur…

Ils sont vigiles, soyons pirates !

Lorsque la sale clique des gouvernants veut étendre les capacités de contrôle et de répression de l’État sans trop se gêner, il lui suffit d’appuyer sur des événements récents qui justifient à ses yeux la mise en place de mesures « exceptionnelles » appelées en peu de temps à devenir permanentes. C’était déjà le cas lorsque le plan Vigipirate avait été activé en 95 suite à l’explosion d’une voiture piégée contre une école juive de Villeurbanne, puis renforcé d’année en année après chaque nouvel attentat. Ça l’est encore aujourd’hui, après les tueries de paris des 7 et 9 janvier, avec les mesures d’« alerte attentat » qui ont été reconduites en Île-de-France pour une période indéfinie.

L’opération Sentinelle, qui s’ajoute au plan Vigipirate et déploie depuis le 9 janvier plus de 10 000 soldats pour renforcer les 122 000 gendarmes, policiers et militaires confondus chargés de « sécuriser » des points sensibles, a aussi été maintenue pour une durée d’au moins plusieurs mois. En Île-de-France, près de 6200 treillis sont encore présents sur 310 lieux, notamment des mosquées, synagogues, écoles religieuses ou centres communautaires. Si l’opération consiste surtout en des gardes statiques, elle comprend aussi des patrouilles, à pied, notamment dans les grands sites touristiques (tour Eiffel, Sacré-cœur…) ou véhiculées, dans l’un des 300 combis à cocarde blanche loués pour l’opération et que l’on peut voir circuler dans Paris.

Si ces gardes du pouvoir sont un réservoir sans fond de délateurs et d’indics postés jour et nuit dans la rue, ils ont surtout pour fonction de rendre physiquement présente cette « guerre contre le terrorisme » menée par les États, qui confondent dans ce terme tout ce qui représente une menace à la paix sociale en général. Mais dans un pays où il n’y avait plus eu de présence militaire dans les rues depuis la fin de la guerre d’Algérie, montrer ainsi ses muscles est précisément une manière d’inciter à un plus haut degré de conflit. Il n’est donc pas étonnant d’apprendre que dès le 13 février le commandement de l’armée comptait déjà 371 « incidents » et « 14 agressions graves, que ce soit au couteau, par laser, voire coup de crosse » qui se trouvent être le prétexte officiel du maintien de cette opération. Ces confrontations sont utilisées pour faire passer ces badernes décérébrées pour des héros protecteurs de « civils ». Pourtant, des personnes déterminées à commettre un carnage ont toujours l’embarras du choix, et les centaines de magasins, d’écoles ou de lieux de culte déjà abondamment surveillés par les yeux des sentinelles et des caméras panoramiques ne les empêcheront pas de le faire. Le vrai enjeu pour le pouvoir est de réussir à instaurer un climat de paix suffisant pour que leurs braves citoyens continuent de bosser sans trop contester, à aller aux urnes quand on le leur demande et à se divertir des frivolités du capitalisme.

Dans cette guerre de l’Etat contre tous ses ennemis, le pouvoir élargit aussi ses moyens de renseignement. Un projet de loi qui sera probablement adopté d’ici peu (vote des députés le 5 mai puis passage express au sénat) va permettre aux services de renseignement d’utiliser légalement toute une série d’outils auparavant réservés aux enquêtes judiciaires. Les écoutes et autres formes d’espionnage sont déjà courantes, mais les flics vont pourvoir s’en donner à cœur joie avec cette loi leur permettant un usage préventif et massif de ces techniques. Le premier ministre aura pour rôle de délivrer toutes les autorisations administratives réclamées par les services de renseignement, en prenant simplement l’avis de la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR), l’autorité administrative créée par la loi. Les motifs autorisant l’usage de ces outils pour la surveillance sont, en plus du « terrorisme », la sécurité nationale, protection d’intérêts économiques, industriels et scientifiques, criminalité et délinquance organisée, intérêts français à l’étranger, protection des sites nucléaires et « prévention des atteintes à la forme républicaine des institutions, des violences collectives de nature à porter atteinte à la sécurité nationale, de la reconstitution ou d’actions tendant au maintien de groupements dissous ». En gros tout ce qui fait usage de violence ou menace la paix sociale se trouvera sous le coup de cette loi.

En plus des vieilles méthodes de planque, d’infiltration et de pose de micros, caméras, mouchards informatiques et autres, les barbouzes pourront recueillir des informations où ils le désirent à l’aide de balises de géolocalisation et de IMSI catchers, ces appareils qui permettent d’intercepter directement les correspondances émises ou reçues de tous les téléphones environnants. En passant par les opérateurs, les flics pourront effectuer des « interceptions de sécurité » portant sur les contenus des mails et des conversations téléphoniques. Ils vont désormais aussi espionner quasiment tous les réseaux sociaux et poser des boîtes noires chez les fournisseurs d’accès qui leurs transmettront les données permettant d’établir des récurrences « patterns » afin de repérer des suspects. Sont également prévus l’observation de tout ce qui est tapé sur les claviers des ordinateurs, l’augmentation de la durée de conservation des écoutes judiciaires et administratives, l’espionnage des proches des suspects et l’anonymat des flics dans les procès verbaux et dossiers judiciaires. Et pour rendre tout cela possible, l’État va recruter quelques 1400 personnes sur trois ans entre les différents services de renseignement (DGSI, policiers, gendarmes, préfecture de Paris).

Dans toutes ces mesures, il n’y a au fond rien de nouveau : l’État légifère régulièrement pour adapter ses techniques de surveillance et de répression à l’évolution de ce qui le menace, et utilise des boucs émissaires pour insuffler peur et résignation et justifier son durcissement. Et si de nouvelles lois sont votées contre un certain ennemi (aujourd’hui les islamistes), les politicards ont bien en tête qu’elles pourront toujours servir contre tous les subversifs dès qu’ils le voudront car dans les yeux du pouvoir se confondent ceux qui veulent prendre sa place et ceux qui veulent le détruire pour ce qu’il représente en lui-même. Si nous voulons en finir avec le pouvoir, ne nous laissons pas berner par le prétexte d’un ennemi intérieur matraqué dans les médias pour nous faire accepter la domination des soi-disant protecteurs.

La lutte contre toute forme d’autorité sera toujours possible, quoi que fassent les puissants pour s’en protéger, car si des failles de leur système se ferment quand ils le perfectionnent, d’autres s’ouvrent sans cesse, et nous pourrons toujours déceler des points faibles.

Pas de trêve pour les ennemis de la liberté !

[Extrait de Lucioles n°22, bulletin anarchiste de Paris et sa région, avril 2015.]

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Milan : Un peu de possible, ou nous suffoquerons

Tags: 1er Mai, affrontements, émeute, Italie, Milan, No Expo
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Milan, manifestation no-expo du 1er mai 2015

Bienvenus dans le désert du réel… ou plutôt, bienvenus dans la désertique réalité que nous vivons chaque jour. Autour de l’Europe il y a quelques temps, et hier à Milan, nous vous avons fait goûter un peu de la dévastation avec laquelle la plus grande partie d’entre nous est contrainte de vivre chaque jour. Nous vous avons fait voir un peu de cette rage que beaucoup d’entre vous couvez probablement aussi sous la couverture d’une vie de misère. Nous vous avons claqué en pleine gueule cette guerre dans laquelle nous sommes engagés chaque jour dans nos quartiers et dans les villes dans lesquelles nous vivons. Cette guerre que vous vous obstinez à ne pas vouloir voir, cette guerre cachée sous les voiles médiatiques de la paix occidentale, uniquement menacée, selon ce qu’on nous dit, par les cataclysmes et les soit-disant terrorismes…

Et nous entendrons de nouveau le choeur de l’indignation civique : la violence des antagonistes, la folie aveugle des dévastateurs. Mais pouvez-vous vraiment être abrutis à ce point ? Arrêtez-vous une seconde, et essayez de regarder avec plus d’attention tout ce que la presse et la télévision ont produit ces jours-ci… puis descendez dans la rue, et confrontez-le à ce que voient vos yeux, ce qu’entendent vos oreilles et ce que vous disent vos tripes, avec la peur que vous avez de tout perdre, avec cette envie de faire vos affaires qui vous guide parce que vous vous sentez réduits à l’impuissance et que vous pensez que quoi que vous fassiez, tout restera comme avant. Essayez de vous mettre en jeu et à l’écoute, et peut-être réussirez-vous à comprendre…

Vous réussirez à comprendre que vous vivez véritablement une vie de merde. Et que vous dites très souvent qu’il n’y a rien à faire. Mais il n’y a que les cadavres qui parlent comme ça. Et peut-être, vu qu’il n’y a que de la mort autour de vous, que vous parlez vraiment comme des vieux sur le point de mourir. Et c’est le pays de merde dans lequel vous vivez, un pays de vieux. Vieux dans l’esprit, vieux dans les os. Par ici, les “jeunes politisés” sont plus vieux que les vieux, et la politique est la plus vieille habitude de toujours. Voilà pourquoi nous ne nous étonnerons pas en entendant, une fois de plus, les litanies du “mouvement” : on dira que des journées comme celle-ci peuvent le diviser, le “mouvement”, que les émeutes comme fin en soi ne sont pas valorisables sur un plan politique, et que les objectifs frappés étaient hasardeux et que “je comprends pour la banque, mais il ne fallait pas toucher les voitures”… Ceux qui utilisent ces arguments comme critique devraient peut-être commencer à vraiment se demander ce que signifient des journées comme celles-ci.

Commençons par le “mouvement”… cette chose étrange qui relie l’impolitique du peuple avec le politique de l’Etat. Cette maladie très italienne qui saborde souvent et a sabordé la poussée révolutionnaire. Et nous réentendrons peut-être aussi ses théoriciens s’aventurer dans de complexes analyses politiques, parler de 1977, de l’autonomie, diffuse, ouvrière et conneries diverses et variées. Vous êtes-vous jamais demandé pourquoi la fille de l’un des pires partis communistes d’Europe a pu échouer aussi misérablement ? Pourquoi la grande poussée révolutionnaire des années 1970 s’est fragmentée en tant de sigles et de sous-sigles, nous laissant en héritage autant de théories et trop de résignation ? Voilà, cette “internationale” de compagnons et compagnonnes qui luttent au quotidien sur les territoires, qui se rencontrent ici et là en Europe et sur les barricades, veut justement se débarrasser de tout ce marasme politique. Et nous espérons donc que la journée de Milan fasse également taire toutes ces embrouilles qui, tant qu’elles restent sur des questions de principe et qu’elles ne se mesurent pas à la lutte dans la rue, à la respiration du compagnon et de la compagnonne qui est à tes côtés et prend des risques avec toi, font le jeu de tous ces politiquards qui se cachent plus ou moins derrière leurs identités préfabriquées.

Et ainsi, tous ceux qui étaient dehors à Milan, déterminés à embellir un environnement urbain dégradé et prêts à affronter la police (qu’ils soient autonomes ou anarchistes) devraient avoir compris d’être en ce moment la seule force réelle, radicale et de rupture dans ce pays de fascistes, de balances, de délateurs et de démocrates-chrétiens. Et nous ne parlons pas des aires, qui resteront toujours séparées, mais des compagnons et des compagnonnes qui, pour l’énième fois, se sont retrouvés ensemble dans les rues. Et les relations, qui sont tout dans cette “internationale”, condensent des années et des années de luttes communes. Des luttes dans lesquelles c’est la vie qui est mise en jeu, des luttes qui combattent ce capitalisme qui a dévasté et pillé la planète et ses habitants humains et non-humains.

Et donc, ce qui est arrivé hier à Milan était vraiment la seule option possible. Face aux courbettes des habituelles figures connues, face à la peur des habituels petits groupes et face à la retentissante et évidente arnaque que représente l’Expo, il ne pouvait en être autrement. Au contraire, cela ne pouvait pas ne pas être fait. Il serait malhonnête de dire qu’il ne nous plait pas de sévir contre un monde de verre et d’acier, mais cette fois, l’occasion requérait véritablement un beau déchaînement destructif. Et à ceux qui chercheront à donner une signification politique à la manifestation, nous répondrons par un ricanement. En vérité, des journées comme celle-ci ne peuvent être capitalisées politiquement, elles n’expriment pas la rage des précaires ou de la plèbe (ou de quelque façon qu’on souhaite l’appeler), elles n’exhibent aucune puissance, elles ne produisent pas et ne viennent pas d’un sujet politique précis. Pour nous, des journées comme celles-ci expriment seulement un possible, elles sont, pour celles et ceux qui mènent tous les jours et sous diverses formes une guerre souterraine contre le capitalisme, une bouchée d’air frais.

Et à ceux qui viendront nous parler des raisons de la protestation contre l’Expo, nous ne disons qu’une seule chose : en ce qui nous concerne, l’Expo, nous n’en avons pas grand chose à foutre, pour ne pas dire rien. Nous devrions vraiment nous intéresser à une fanfaronnade aussi énorme ? Une exposition universelle de rien, qui parle de faim dans le monde, de capitalisme vert au visage humain ? Le cortège No Expo était une occasion, il y en aura une autre demain. Mais seulement si nous savons ou que nous tentons de réessayer le tour de magie. Parce que c’est vrai, même avec toute l’organisation du monde, il y a trop de variantes impossibles à prévoir et ce n’est qu’ensemble, tous et toutes ensemble, que l’on peut tenter, à chaque fois, l’impossible. Cette alchimie magique de courage, de détermination et, pourquoi pas, d’inconscience qui nous fait nous sentir en vie. A Milan, exactement comme on pouvait le lire sur les murs de Rome le 15 octobre 2011, “nous avons vécu”.

Et ainsi, Milan est égale à Francfort, à la vallée de Susa ou à la ZAD, ses rues sont celles de Barcelone comme celles d’Athènes ou d’Istanbul. Et les riot anglaises, de Baltimore, de Stockholm, de la méditerranée résonnent comme les mélodies d’une même musique. Une musique qui dit sans détours que vous nous avez fait chier. Que nous n’arrêterons pas de déranger vos rêves pleins de cauchemars, de saboter vos misérables vies pleines de sécurités on ne peut plus fragiles, de renverser vos peurs de citoyen actif. Nous sommes nombreux et nombreuses, et il est peut-être temps de commencer à comprendre de quel côté être.

Et peu de choses en ce monde nous font autant rire que la scène de tous ces citoyens milanais qui descendent dans la rue pour nettoyer, ou comme cette fille qui se fait un selfie devant une voiture brûlée… mais chaque époque a son ridicule, et voilà le nôtre…

Au final, vous avez voulu faire votre fête ? Votre belle inauguration ? Et bien… nous aussi.
Face à tous ceux qui se remplissent la bouche de démocratie, d’infiltrés et de violence. Et il ne sert ici à rien de rentrer dans le détail. Vous croyez encore qu’il y a des infiltrés ? Vous croyez encore qu’il peut suffire à ce monde d’être simplement réparé ? La démocratie, c’est ça, et tôt ou tard vous y suffoquerez.
Et ceux qui croient qu’il en existe une meilleure sont d’encore plus grands rêveurs que ceux qui préfèrent l’insurrection.

On se verra sur les prochaines barricades…
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en espagnol

Contre l’enfermement des enfants Contre la construction de nouvelles prisons Contre la société carcérale

Inauguration du nouveau centre éducatif fermé
Attention Jeunes
on a retrouvé un viel article du journal l’envolée de décembre 2003 écrit suite la manifestation de septembre 203 contre le CEF de Valence
La loi d’orientation et de programmation de la
justice offre une place de choix aux enfants.
Dans les 13 200 places de prison prévues pour
2007, 900 sont réservées aux mômes. Dans des
quartiers pour mineurs au sein des prisons, ou
dans des établissements pour mineurs, nou-
veaux bagnes pour enfants, sont incarcérés les
enfants dès 13 ans. De plus, le ministère de la
Justice a décidé la transformation des centres
d’éducation renforcée en centres éducatifs fer-
més… Ces CEF, sous couvert de rééducation et
de socialisation, travaillent en étroite collabora-
tion avec les magistrats et les services de police.
C’est pourquoi ce qui est arrivé à Valence n’est
pas un hasard (une bavure ?). C’est le résultat de
la logique coercitive de la société dans laquelle
nous vivons : lois sur la sécurité quotidienne, lois
anti-terrorisme, contrats locaux de sécurité et
leurs armadas de nouveaux magistrats, d’aug-
mentation d’effectifs policiers…
Toutes les associations et les éducateurs qui ont
accepté de prendre en charge les centres fermés
ne cessent de répéter à qui veut bien les
entendre qu’il ne s’agit pas de prisons. C’est en
effet l’étape antérieure à un véritable emprison-
nement, mais leur rôle est très clairement défini,
il s’agit de punir, de surveiller et d’isoler des
enfants « dangeureux » pour la société.
Le lundi 29 septembre, le collectif contre l’enferme-
ment Rhône-Alpes se retrouvait devant l’enceinte
du centre éducatif fermé de Valence. Cette manif
était une dénonciation d’une des nombreuses déclinaisons
actuelles du dispositif carcéral, la suite ici

Notre-Dame des Landes] Trois laquais de ‘Vinci’ chassés de la ZAD (et leur véhicule saboté)

Notre-Dame-des-Landes. Des scientifiques menacés à Vigneux-de-Bretagne

Mercredi 29 au matin, trois biologistes d’Angers venus étudier le triton marbré à Vigneux-de-Bretagne ont été chassés par une dizaine d’hommes cagoulés.

des-scientifiques-menaces-vigneux-de-bretagneDepuis quelques jours, des scientifiques du Gecco (Groupe écologie et conservation des vertébrés), un laboratoire de la Faculté de sciences d’Angers, effectuent des prélèvements sur la Zad. Mandatés par Vinci, le concessionnaire désigné par l’Etat, ils étudient le fonctionnement des populations d’amphibiens sur la zone concernée par le projet d’aéroport. En l’occurence le triton marbré.

Mercredi au petit matin, ils officiaient au lieu-dit La Fremière, au nord de Vigneux-de-Bretagne quand ils ont vu débarquer une dizaine de personnes cagoulées. Qui leur ont demandé de quitter les lieux après avoir brisé vitres et pare-brises et crevé les pneus de leur voiture.

Lorsque les gendarmes sont arrivés sur les lieux, les inconnus avaient pris la fuite. Il n’y a pas eu d’interpellation. Une plainte a été déposée.

Leur presse – ouest france, 30 avril 2015

!Poitier] Procès de Christine Ribailly renvoyé

lu et copié de sur Paris- lutte .info
Mardi 28 avril 2015, Christine RIBAILLY, toujours détenue à la prison de Strasbourg, devait être extraite de sa cellule pour comparaître au tribunal de Poitiers et s’y défendre d’accusations d’outrages et de violences envers des personnes dépositaires de l’autorité publique. L’extraction n’a pas eu lieu, et le procès est renvoyé au 6 octobre 2015… Nous y serons !

Mardi 28 avril, Christine, toujours détenue à la prison de Strasbourg, devait être extraite de sa cellule pour comparaître au tribunal de Poitiers et s’y défendre d’accusations d’outrages et de violences envers des personnes dépositaires de l’autorité publique. L’extraction n’a pas eu lieu, et le procès est renvoyé. Motifs ? : couper l’herbe sous le pied de la dynamique de soutien à Christine, qui s’amplifie ? Punir une fois de plus Christine, qui sortait tout juste du mitard, en lui interdisant cette sortie de cellule, de quelques 24h, que représente une audience à des centaines de kilomètres de son lieu actuel d’incarcération (pratique sadique assez commune de la direction pénitentiaire) ? Retarder l’affrontement du parquet aux conclusions de l’avocat de Christine, qui posent les nullités de la procédure et exigent la relaxe ? Quoiqu’il en soit des vraies motivations des autorités sur ce faux bond de dernière minute, les explications du greffe puis du juge ont été plus qu’évasives et obscures : Christine n’a pas été extraite « compte-tenu de la personnalité particulière de la prévenue », a rapporté le procureur (voir l’article de La Nouvelle République en lien). Incompétences administratives ?
Ce nouveau report entretient une tension et contribue à la tentative d’épuisement de la résistance de Christine. Il équivaut à un nouveau sursis durant lequel elle-même et ses proches sont encore une fois éconduits et maintenus dans l’incertitude de sa libération. Face à la justice et l’administration pénitentiaire, notre mobilisation de solidarité à Christine et contre la société carcérale ne peut que se réaffirmer dans ces circonstances et ne faiblira pas !

Malgré ce renvoi, un rassemblement de solidarité a eu lieu devant le tribunal ce mardi 28 de 15h à 16h30. Entre 20 et 30 personnes ont souhaité manifester leur soutien à Christine et faire connaître sa situation au plus grand nombre. Un journaliste aussi a tenu à informer, au-delà de la brève, sur ce renvoi d’audience et la situation de Christine :
http://www.lanouvellerepublique.fr/Vienne/Communes/Poitiers/n/Contenus/Articles/2015/04/29/Conditions-de-detention-pas-de-bergere-insoumise-2312693

Vous trouverez également en pièce-jointe un tract largement distribué avant et pendant le rassemblement.
le tract ici

L’audience est donc reportée au mardi 6 octobre à 14h au tribunal de Poitiers.

Nous y serons !

D’ici là et jusqu’à nouvel ordre, il est toujours possible de prendre des nouvelles de Christine sur le blog https://enfinpisserdanslherbe.noblogs.org
et lui écrire à l’adresse suivante :
RIBAILLY Christine
écrou 47564
MAF-BP10025
6, rue Engelmann
67035 Strasbourg cedex 2