Archives de catégorie : General

Opération Panico – Lettre de Paska

[La présente lettre a été écrit par Paska le 11/11, et censurée plusieurs fois, les compagnon.nes ont pu la faire tourner seulement il y a peu. Paska a arrêté sa grève de la faim le 24/11 et se trouve toujours actuellement à la prison de la Spezia]

« Je confirme ce qui a été dit, mais je veux un bon médecin pour ce qui m’est arrivé. Quand je suis sorti de la cellule, il est vrai que j’ai poussé l’agent qui était présent à l’étage. Puis je suis descendu à l’entrée et j’ai poussé l’autre agent qui m’attendait et faisait partie de l’escorte. Je déclare cependant que peu de temps après, j’ai été attaqué par plus de dix officiers, avec des gifles et des coups de poing ; ils m’ont jeté à terre et j’ai reçu des coups de poing et des gifles, des coups de pied dans la tête, dans le dos, sur le ventre, sur les jambes gauche et droite et sur la main gauche. Et quand je me suis levé, j’ai eu des gifles jusqu’à ce qu’ils me menottent. Pendant le temps où j’ai été battu, j’ai été offensé et fortement menacé ».

Compte tenu de ce qui se dégage des faits, et en particulier des certificats de santé OÙ IL N’APPARAÎT RIEN DE CE QU’À DECLARE LE DETENU, en tenant compte de la gravité de l’épisode, le collège applique la sanction de 15 jours d’exclusion des activités collectives.

C’est ce que j’ai déclaré au conseil de discipline qui s’est tenu le vendredi 9 novembre à la suite des incidents survenus en prison avant le procès du 8/11.

Mais il serait bon et approprié de raconter tout ce qui s’est passé depuis un mois et demi. Le 2 octobre au matin, je quitte la prison de Teramo pour Lecce et arrive vers 16 heures en prison. Le temps de la paperasserie, je peux prendre une douche rapidement et c’est déjà l’heure de fermeture. Le lendemain, en attendant d’aller en procès, je demande à aller en promenade, mais la réponse est non, car « tu es en isolement ». La raison ne s’expliquera que deux heures plus tard. Peu de temps après, je vais au procès et au retour, ils ne me font pas entrer dans la section pour récupérer mes affaires, car les gardes l’ont déjà fait. Je reste écroué et je dois préparer les sacs à dos pour l’avion si je veux aller en procès à Florence. De cette manière, lorsque les compagnonnes et compagnons seront là l’après-midi pour faire un rassemblement sous la prison de Lecce, je m’envolerai déjà pour Gênes.

À contrecœur, je dois laisser quelques objets comme des poêles-casseroles-livres-cd-brochures, car je ne peux pas emporter plus de deux sacs à dos, je privilégie donc les vêtements-draps-couvertures-documents et certains livres (plus le moka [la petite cafetière italienne, Ndt] et le réchaud), fondamentaux en prison ????

Donc le 3 octobre à 13 heures, je vais de Lecce à Brindisi, où je prends deux avions (Brindisi-Rome et Rome-Gênes), puis vais de Gênes à La Spezia avec des véhicules blindés. À 21h, j’arrive à La Spezia et je m’endors, habillé, je n’amène même pas mes vêtements à l’intérieur et je décide de tout prendre le lendemain, car trop fatigué.

4 octobre, 8h du matin : perquisition dans ma chambre ; entre autres le 2 au soir à Lecce sous le matelas, j’ai trouvé une lame artisanale que j’ai fait disparaitre et, heureusement, puisque le lendemain, les gardes me faisaient mon sac… coïncidence ? Dans tous les cas, mieux vaut prévenir que guérir.

Le 6 octobre, ils m’ont laissé monter dans la section, me plaçant en cellule avec un gars avec qui, visiblement, je pourrais tout de suite avoir des problèmes, mais en réalité, nous n’avons pas donné satisfaction aux gardes et nous nous sommes adaptés aux exigences carcérales.

Le 9, je vais au procès, premiers griefs et insultes réciproques avec l’escorte qui a les moyens de faire un peu les beaufs à gros cylindre au volant. Je laisse passer. A partir du 10 ou 11, je ne me souviens plus du jour exact, des problèmes commencent à se faire sentir : les gardes doivent avertir le premier étage avant de me laisser passer parce que le directeur et le commandant, sur des “ordres d’en haut », nous donne l’interdiction de se rencontrer à moi et un autre détenu à La Spezia.

Valence, Drôme GRAND RASSEMBLEMENT AUVERGNE-RHONE ALPES SAMEDI 2 FEVRIER

SAMEDI 2 FEVRIER 2019 à VALENCE.

RDV RONDPOINT SUD à 13H. (près du péage Valence Sud)

Pour porter encore et encore nos revendications et notre droit légitime à une existence plus digne et plus libre :

APPEL A RASSEMBLEMENT PACIFIQUE DE TOUTE LA REGION AUVERGNERHONEALPES

SAMEDI 2 FEVRIER 2019 à VALENCE.


Depuis maintenant deux mois nous sommes nombreuses et nombreux à battre le pavé, à nous retrouver sur les ronds points, à provoquer des dommages économiques à de grandes multinationales qui ne parlent que la loi de l’argent, à déborder des cases assignées, à surprendre sans cesse le pouvoir par notre capacité à ré-inventer nos tactiques de luttes.
En face, ils tentent de nous étouffer, de nous enterrer avec tout l’arsenal qu’ils ont à leurs dispositions. Face aux armes de la police, face à la justice, face à la machine de guerre médiatique, on ne fait pas le poids et il nous faut continuer de louvoyer entre les bombes et les flash-ball, se rendre insaisissable, déborder leurs dispositif, agir là où on ne nous attends pas.
C’est donc pour cela que lors de la manifestation du 2 février nous invitons tous les gilets jaunes à venir mettre de la couleur et de la folie dans le défilé. Que notre manifestation devienne carnavalesque, que nos visages se transforment en masques à plume, que nos pas soient emportés par la fougue de la révolte et de la fête, qu’à la place de leurs gaz lacrymo pleuvent les confettis, les paillettes, la farine.

Parce qu’ils ne peuvent entamer notre joie et notre rage,
Parce qu’ils ne peuvent contenir la marée populaire et sauvage,
Parce qu’ils ne peuvent éteindre les lueurs jaunes qui brillent dans nos yeux.

Il reste tant à faire mais nous sommes en bon chemin !

Quelques gilets jaunes de la Drôme et de l’Ardèche…

repris dericochets.cc

Tarascon, France:Un prisonnier parvient de s’évader avant d’entrer au T.G.I

Une évasion a eu lieu, dans la matinée ce lundi 28 janvier, vers 8h30, pendant l’extraction d’un détenu prévenu de Béziers de Tarascon (Bouches-du-Rhône),

Une escorte pénitentiaire a été attaquée, ce lundi 28 janvier, vers 8h30,, pendant l’extraction d’un prisonnier de Béziers(en détention provisoire, depuis le 26 septembre 2017) vers le Tribunal de grande instance de Tarascon (Bouches-du-Rhône), permettant la fuite d’un prisonnier.

Les coups de feu ont été tirés, sans faire de blessé. En revanche, le commando s’en est pris aux agents : l’un d’eux a reçu des coups de poing de la part du détenu . Un autre agent a reçu des bris de verre sur la main.
Les agents ont également essuyés des coups de feu, . Plusieurs impacts de balle ont été constatés sur le fourgon des agents pénitentiaires ont tiré plusieurs coups de feu devant le Palais de justice, notamment dans les pneus du véhicule qui escorté le détenu.
Un autre coup de feu a été tiré sur le pare-brise avant du véhicule. Cela démontre leur détermination absolue à aller jusqu’au bout pour faire libérer leur comparse », selon le procureur de la République. Le prisonnier a ainsi pris la fuite, avec ses 3 complices, à pied dans un premier temps »,. Le prisonnier a par la suite pris la fuite avec ses trois complices dans le même véhicule blanc.

[reformulé d’après la presse]

[reçu par  message] cette information cette personne avait déjà tenté de s’évader dans le passé de la prison de Béziers, se cassant les jambes au cours de l’évasion. 

Le désir de liberté est plus fort que tout

radiation d’un inspecteur commissaire qui a invalidé le center parcs de Roybon

Projet Inspira:CONCERNANT L’AMENAGEMENT DE LA ZONEINDUSTRIALO-PORTUAIRE DE SALAISE-SABLONS – PROJET INSPIRA

[reçu par mail]
Salut, un article d'Ullman qui explique tout le bien qu'il pense des 
modifications de la loi :
https://www.actu-environnement.com/ae/news/reforme-droit-autorite-evaluation-dialogue-environnement-gabriel-ullmann-27736.php4
et un article assez complet sur sa radiation :
https://www.ades-grenoble.org/wordpress/2019/01/18/radiation-dun-commissaire-enqueteur-pour-avoir-trop-bien-informe-le-public-durant-des-enquetes-publiques/
et le rapport qui a mis le feu aux poudres :
http://data.over-blog-kiwi.com/1/52/85/27/20180828/ob_08ed72_conclusions-enquete-publique-inspira.pdf
J-P

C’est sûr qu’en évinçant le seul possible contradicteur, ce sera encore > plus facile -ou plus lâche ?!- d’avancer leurs pions. > > En guise de complément

> https://www.placegrenet.fr/2019/01/20/deputes-lrem-isere-center-parcs-de-roybon/225435 >

Le dernier prisonnier de l’affaire Quai de Valmy est dehors !

Indymedia Nantes / lundi 28 janvier 2019

Hier, samedi 26 janvier, le dernier prisonnier de l’incendie de la voiture de police quai de Valmy en mai 2016 est sorti du centre de détention de Meaux.
Après presque deux ans de prison, il a pu retrouver ses potes mais doit toujours rendre des comptes à la justice.

Les nombreux messages de solidarité montrent que la répression n’arrête pas la révolte contre ce monde d’autorité !
Tant qu’il y aura des juges, des flics, et des matons… […]

NdAtt. : dans ce beau moment, n’oublions quand-même pas que Joachim, accusé du jet du fumigène et condamné à 7 ans, est encore en cavale. Courage !

ADN : Le monde dans un crachat

Il y a quelques jours a commencé dans les prisons italiennes le prélèvement d’échantillons destinés à établir l’Archive Nationale de l’Adn, une institution soumise au contrôle du Ministère des Affaires Intérieures qui est occupé de rassembler le profil génétique de tous les individus sous investigation, inculpés, arrêtés ou en garde à vue, ainsi que l’Adn trouvé sur les scènes de crimes. Il s’agit d’un processus en conformité avec une décision prise au niveau Européen – approuvée en 2005 par le traité de Prüm ratifié par l’Allemagne, la France, la Belgique, l’Espagne, le Luxembourg, la Hollande et l’Autriche (et adopté par l’Italie en 2009) – dans le cadre de la soi-disant « lutte contre le terrorisme et la criminalité », qui s’étend également au-delà des frontières de l’Union Européenne. Maintenant, officiellement avec quelques années de retard, les autorités italiennes ont commencé à mettre en pratique une mesure qui existait déjà depuis des années dans d’autres pays. Au Royaume-Uni par exemple, pays natal de l’inventeur de l’empreinte génétique, Alec Jeffreys, la National Dna Database était déjà instituée depuis 1995. La France non plus n’a certainement pas attendu le Traité de Prüm pour créer son propre Fichier national automatisé des empreintes génétiques, fondé en 1998.

Le fichage génétique est décrit par tous les gouvernements comme « une arme puissante dans la lutte contre le crime », capable de fournir des éléments clés pour punir les auteurs de crimes particulièrement odieux et disculper les innocents. Surtout évoqué dans les affaires d’homicides et de viol, l’Adn en tant qu’élément de preuve est présenté comme si il était définitif, irréfutable, synonyme de vérité absolue. Aujourd’hui l’archive britannique de même que la française contiennent des millions et des millions de codes génétiques et leur nombre est en constante augmentation. Tous des violeurs potentiels ? Certainement pas. Au carrefour entre une « justice égale pour tous » et une « science au service de tous », le prélèvement d’échantillons d’Adn est une procédure judiciaire qui possède les mêmes caractères exponentiels et irréversibles que la technique. Au même titre que la justice et la science, il n’est fonctionnel que pour servir les intérêts de l’État. Ainsi, dans des pays comme la Perfide Albion, le prélèvement d’un échantillon d’Adn est destiné non seulement à résoudre des crimes particulièrement brutaux, mais il est aussi dirigé contre les personnes accusées de mendicité ou d’ivresse publique ou de participation à une manifestation non autorisée (pour donner une idée de la généralisation d’une telle pratique, il suffit de mentionner que depuis la fin de l’année 2007 la banque de données britannique contenait déjà les données de 150.000 enfants en-dessous de l’âge de 16 ans) ; alors que dans le pays des droits de l’homme le domaine de recueil d’échantillons génétiques, proposé à l’origine pour démasquer un serial killer, s’est étendu au cours des dernières années afin de dévoiler, parmi d’autres horribles crimes, des auteurs de graffitis et des saboteurs de champs d’Ogm.

Tout ça pourrait donner des scrupules de conscience à quelques nobles âmes démocratiques, qui se trouveraient troublées par l’idée plutôt totalitaire d’un État qui devrait procéder au fichage génétique de millions de ses citoyens et qui selon sa discrétion passerait au crible sa banque de données à l’occasion de chaque infraction à son code pénal, transformant chacun en un criminel potentiel. Pour se délivrer de leurs scrupules, elles proposent et exigent de poser des limites dans le dépistage génétique et dans son usage, limites qui se heurtent autant aux promesses de sécurité vendues par une telle procédure qu’à ses propres qualités scientifiques. L’efficacité punitive et l’efficacité dissuasive d’une concordance d’Adn sont en fait toutes les deux inhérentes à une condition préalable : l’Adn doit déjà être présent dans les fichiers. C’est en fait complètement inutile de détenir l’Adn d’un violeur meurtrier si il n’y a aucun Adn avec lequel le comparer. Plus nombreux sont les échantillons d’Adn collectés, plus il y a de chances de trouver le coupable (efficacité punitive). Plus grande est la banque de donnée d’Adn, plus probable est la diminution des crimes (efficacité dissuasive). Ficher toute une population serait donc une perspective idéale d’un point de vue sécuritaire, puisque cela garantirait à la fois les plus fortes mesures préventives et le plus haut niveau de répression. Rappelle-toi, l’État te connaît, il sait tout sur toi, et donc… ne fais rien de mal, et n’aie pas peur. Pourquoi est-ce que ceci devrait soulever des problèmes éthiques chez ceux qui acceptent les logiques sécuritaires ? Parce que ceux qui appellent à l’installation de caméras de surveillance partout et qui ne font aucune objection ni aux écoutes téléphoniques ni au relevé des empreintes digitales, pourquoi est-ce qu’ils se feraient du souci à propos d’un éventuel dépistage génétique ? Si l’Adn ne ment pas comme le jurent les scientifiques, si son test est une procédure scientifique qui fonctionne, quel pourrait alors être le problème ? Il n’y a pas de problème, en fait il semble que les premiers à avoir défendu la nécessité du fichage de tous les citoyens soient quelques pays arabes, dont les gouvernements prennent notoirement à cœur le triomphe de la vérité et de la justice. À moins que, peut-être, de petits problèmes persistent dans toute cette affaire. En fait, le père de l’empreinte génétique proposait d’un côté le fichage de la population toute entière, et tenait à nous faire remarquer, d’un autre côté, que les données ne devraient pas être conservées par l’État mais plutôt par une institution « neutre ».

Scrupules ridicules. Il n’est vraiment pas difficile de comprendre où se situe le problème, et quelles sont ses dimensions. Oublions pour l’instant les différends techniques concernant les échantillons d’Adn, quelle longueur la séquence d’Adn devrait avoir pour être exploitable ou combien de temps l’échantillon devrait être stocké de façon à garantir le « droit à la vie privée ». Et oublions les hypothétiques scénarios pour l’avenir, du genre : qu’arriverait-il si ces données tombaient entre de mauvaises mains… ? La question n’est pas là. Ces données tombent déjà entre les mains de quelqu’un, celui qui les collecte. Et pourquoi ? Pour nous protéger contre les obsédés sexuels et les tueurs assoiffés de sang ? Que l’Adn ne mente pas n’est déjà pas une certitude. Mais l’État qui l’utilise ment à coup sûr ! Finalement, il n’est même plus nécessaire de truquer la réponse quand il est possible de truquer la question.

Mais commençons par la réponse, celle de l’Adn. Avocats et scientifiques s’accordent à le présenter comme une preuve ultime, incontestable. Parce que l’acide désoxyribonucléique est une macromolécule présente dans les cellules de tous les organismes vivants, responsable de la transmission et de l’expression des caractères héréditaires, unique, comme ils disent, différent d’individu à individu, l’Adn d’un crachat va automatiquement recracher la Vérité.

Bon, même si les médias parlent toujours de façon générale à propos de la preuve Adn, il faut savoir qu’il en existe deux types : le nucléaire et le mitochondrial. L’Adn nucléaire est hérité pour moitié du père et pour l’autre moitié de la mère, c’est le plus précis et le plus discriminatoire, il est présent dans les cellules « vivantes » comme la salive, le sang, le sperme, les cheveux. Il a néanmoins un défaut : aussitôt qu’il se détache du corps, il se détériore assez facilement. Souvent quand il arrive au laboratoire, il n’est déjà plus utilisable. L’Adn mitochondrial par contre est transmis par la lignée de la mère et il est bien moins précis (il peut être partagé par des personnes qui n’appartiennent pas à une même famille tout comme il peut varier entre des membres d’une même famille) et on peut le trouver également dans des cellules « mortes » telles que les squames [lamelles qui se détachent de la peau]. C’est pourquoi il dure plus longtemps.

À partir d’une trace Adn, d’une infime partie du corps humain, un « profil » est obtenu, en d’autres mots une série de données qui correspond à une partie de l’Adn de l’individu. Il ne s’agit pas de l’entièreté de la séquence Adn, mais seulement d’une partie, celle choisie par les experts. Le profil Adn est donc obtenu par l’analyse de quelques-uns des points de la séquence Adn entière. Lorsque ce profil est obtenu, les autorités cherchent des correspondances, des similarités parmi ceux présents dans leurs archives. Pourtant, suivant leur procédure, le résultat ne peut jamais être une vérité absolue, mais seulement une approximation basée sur un calcul de probabilité. Ce qui n’est pas la même chose. C’est déjà une hypothèse de considérer que l’Adn de 7 milliards de personnes est différent chez chaque individu (ont-ils tous été examinés et comparés ?) ; en prenant ensuite en considération que seulement une petite partie est analysée (retrouvée où ? avec quelle longueur de séquence ? après combien de temps ? ces paramètres varient d’un pays à l’autre, d’une époque à l’autre) ; sujet de plus à d’autres contaminations extérieures possibles, comment peut-on affirmer que la réponse soit péremptoirement précise ? En fait on a déjà relevé de nombreux cas où la réponse de l’Adn s’est révélée fausse.

L’affaire la plus récente, et pour nous la plus proche et la mieux connue, est celle du meurtre d’une fille de 13 ans près de Bergame, qui s’est déroulé en 2010. Afin de trouver le coupable, l’Adn de 18.000 personnes a été prélevé, essentiellement tous les habitants de la région (qui se sont soumis volontairement au test). L’auteur présumé a précisément été arrêté sur la base d’une correspondance génétique. Son Adn nucléaire a été trouvé sur le sous-vêtement de la jeune fille. Mais, oups, aucune trace de son Adn mitochondrial n’avait été retrouvée ! Ce fait a été considéré inexplicable par les mêmes experts. Serait-ce la raison pour laquelle les procureurs ont fabriqué une vidéo qui montrait la camionnette de l’accusé sur les lieux du kidnapping de la fille ? Serait-ce cela l’incontestable, l’indiscutable vérité pour laquelle plus de 3 millions d’euros ont été dépensés ?

Plusieurs cas similaires se sont produits. En Angleterre en 2000, un homme atteint par la maladie de Parkinson a été arrêté pour un braquage de banque commis à 300 km de là. Ayant déjà été arrêté pour une dispute avec sa fille, la police avait prélevé son Adn, lequel coïncidait avec celui retrouvé sur la scène du crime. L’avocat a demandé qu’un plus long brin d’Adn soit examiné et le résultat s’est avéré négatif. En France en 2004, le mari d’une femme tuée deux ans plus tôt a été arrêté parce qu’ils ont retrouvé sur le corps un cheveux dont l’Adn mitochondrial coïncidait avec celui de l’homme. Après plusieurs mois de détention préventive et de contrôle judiciaire, l’homme a été libéré lorsque la comparaison avec l’archive des profils génétiques a rendu un résultat inattendu : son échantillon d’Adn coïncidait également avec celui d’un autre profil, celui d’un condamné qui décédé quelque temps auparavant.

Ce n’est donc pas un hasard si certains préfèrent parler de « compatibilité » de l’Adn. Les profils ne correspondent pas, ils peuvent au mieux être jugés « compatibles ». Qu’est-ce que ça signifie ? Que l’ultime preuve incriminante qui devrait démontrer la responsabilité (pénale) d’un être humain, suffisamment pour justifier une peine de prison et une réclusion ultérieure, est qu’une partie de l’Adn de l’accusé est apparemment compatible avec une partie de l’Adn retrouvé sur la scène du crime, et donc probablement attribuable au coupable. Vérité factuelle ou hypothèse approximative ?

On mentionnera encore le problème des erreurs humaines et des contaminations, à la fois pendant le prélèvement d’échantillons sur la scène du crime et pendant les analyses. Echange d’étiquettes, de tubes à essai, mélange de tissus organiques. Le même Alec Jeffreys admet que l’élargissement d’une archive génétique, autant qu’il la juge indispensable, va sûrement augmenter le nombre d’erreurs : « établie et entretenue par des humains, elle comportera certainement des erreurs, c’est mathématique ». En fait aux États-Unis en 2002, un homme a été condamné à 12 ans de prison pour viol et il a été libéré après quatre ans et demi de détention. Il s’est avéré que l’Adn découvert par la police apparentait à deux personnes différentes, écartant l’idée qu’elle aurait pu être impliquée. Il s’agissait en fin de compte d’une erreur commise dans le laboratoire médico-légal, lequel a été fermé par la suite en raison de son manque de fiabilité. Les magistrats ont alors ouvert une enquête afin de vérifier l’exactitude de 25 condamnations, dont 7 étaient des peines capitales. Franchement hilarante est par contre l’histoire de la « femme sans visage », considérée par les médias comme « la pire serial killer que l’Europe ait jamais connu », qui aurait commis son premier meurtre en 1993 en Allemagne. Au fil des ans, son Adn a été retrouvé sur la scène du crime de plusieurs meurtres et braquages – une vingtaine au total – répartis sur la moitié de l’Europe (Allemagne, France, Autriche). Imprévisible, insaisissable, personne ne l’avait jamais vue, et pourtant elle laissait ses empreintes génétiques un peu partout. Une féroce chasse à l’homme s’est déchaînée contre elle : des milliers de déclarations de témoins, des interrogatoires intenses contre ses présumés complices, 12 millions d’euros dépensés au cours des investigations et sa tête mise à prix pour 100.000 euros. Des milliers d’échantillons d’Adn ont étés prélevés sur des femmes dans le Sud de l’Allemagne, en France, en Belgique et même en Italie. 
En 2009 finalement, la « femme sans visage » a été identifiée, mise devant ses responsabilités. L’irréfutable vérité a éclaté : c’était une employée de la compagnie qui fournit à de nombreuses polices européennes les tampons utilisés pour prélever les échantillons génétiques sur les scènes de crimes !

Comme nous l’avons vu, la réponse donnée par l’Adn n’est pas exactement synonyme de vérité. Mais il y a plus : c’est la question elle-même qui est fausse. Parce que même si la preuve Adn s’avérait authentique, même si la séquence Adn entière d’une personne était analysée et coïncidait parfaitement avec la séquence complète trouvée sur une scène de crime, qu’est-ce que ça prouverait ? Rien, ça ne serait toujours pas une preuve de culpabilité. L’Adn retrouvé sur une bouteille lancée contre une ligne de flic au cours d’une manifestation ne signifie pas nécessairement qu’il appartient à l’individu qui l’a lancée. Il pourrait être l’Adn de quelqu’un qui l’a emballée, ou qui l’a vendue, ou qui l’a achetée, ou qui l’a ouverte, ou qui l’a bue, ou qui l’a fait passer, ou qui l’a jetée à la poubelle… L’Adn retrouvé sur la scène d’un crime ne correspond pas nécessairement à celui du coupable, il pourrait aussi bien être celui de quelqu’un d’autre. En outre, la présence d’Adn ne démontre même pas la présence effective sur la scène du crime de la personne à laquelle il correspond. Chaque être humain, quotidiennement, perd des poils de toutes les parties de son corps, parle et crache, boit et mange, pisse et chie, peut aussi se gratter, saigner ou fumer. Il laisse des traces de son Adn dans toutes sortes d’endroits, sur beaucoup d’objets, sur d’innombrables personnes. Laissant des traces et en ramassant d’autres, les déplaçant aussi ailleurs. Des chaussures par exemple, combien de traces d’Adn peuvent-elles ramasser et transporter ? Prononcer la culpabilité de quelqu’un sur base du fait que son Adn a été retrouvé sur la scène d’un crime est donc absurde.

Il fut un temps où les hommes de loi défendaient qu’un délateur ne pouvait même pas rentrer dans une salle de tribunal. Sa parole ne pouvait aucunement constituer une preuve, elle pouvait au mieux donner aux enquêteurs une piste à suivre, qui restait entièrement à vérifier. Dans le cas où ses indiscrétions pouvaient être confirmées par des preuves tangibles, ce sont ces éléments-là qui devaient retenus. Sa parole, en soi, ne valait rien. De ce point de vue, la découverte d’Adn sur la scène d’un crime, même si il coïncidait avec celui du suspect, serait encore moins fiable. La balance dit qui elle pense être (selon son avis, intérêt, mémoire et connaissance) responsable d’un crime. L’Adn nous dit qui a (peut-être, probablement et dans certains cas sûrement) transité par l’endroit ou un crime s’est passé, ou est entré en contact avec la victime.

Mais puisque la justice est aveugle, pour voir elle a tendance à faire confiance à d’autres. Aux êtres humains, par exemple, même quand ils sont aussi dégueulasses que les balances. De fait, aujourd’hui, la parole de deux « collaborateurs de justice » suffit pour faire condamner quelqu’un. Il n’est donc pas étonnant que la justice se fie de plus en plus volontiers aux microscopes de la science, qui a depuis toujours la mauvaise habitude de présenter ses hypothèses comme des vérités inattaquables. « C’est vrai, c’est prouvé scientifiquement, c’est la science qui le dit ». A l’inverse, l’histoire nous répète qu’une hypothèse scientifique, présentée comme vérité absolue à une époque donnée, peut être considérée comme fausse peu de temps après. Les découvertes scientifiques sont présentées comme des certitudes, mais le sont rarement. En fait chaque théorie scientifique repose sur une représentation qui est déterminée par une idéologie. Les sciences biologiques interprètent les organismes vivants comme une machine répondant aux commandes d’un programme composé par les gènes. Cette approche, qui réduit et compare l’être humain à un ordinateur, n’est pas du tout le résultat d’observations. À l’inverse, elle les détermine. Ce n’est pas l’observation du vivant qui suggère l’existence d’un programme, c’est la vision mécaniste qui fait que le vivant est observé de cette façon particulière. Les scientifiques partent d’un a priori et cherchent ensuite la confirmation de leur thèse (« l’homme est une machine, trouvons ses engrenages ! »).

Dans le monde actuel, la science est considérée comme synonyme de vérité. Ce qui amène presque tout le monde à utiliser des arguments apparemment scientifiques pour se donner de la légitimité. La vérité est ce que disent les personnes compétentes, les experts. Tout le monde suit cette logique, du flic au magistrat, du militant à l’activiste, sans parler des gens normaux. L’expert est quelqu’un qui s’y connait. Son avis est « objectif », il dissipe tous les doutes. Un expert est un dealeur de vérités.

L’État, qui aime se faire passer pour le garant du bien commun quand il ne sert en fait que l’intérêt de quelques-uns, administre une justice qu’il prétend être égale pour ledit tout le monde, mais qui est faite selon des lois écrites et appliquées par lesdits quelques-uns. L’État, comme sa justice, sont évidemment partiaux, mais ils ont désespérément besoin d’apparaitre neutres, objectifs, au-dessus de tous partis. C’est pour cette raison qu’ils se servent de la science. Quand Lombroso mesurait le crâne pour identifier les voleurs et les assassins, quand Hitler mesurait le nez pour dénicher les juifs, en quoi se différenciaient-ils de ceux qui aujourd’hui consultent la biologie pour faire triompher la justice ? Aujourd’hui la preuve Adn représente la réponse magique à l’angoisse de l’erreur judiciaire, le seul cauchemar qui puisse de temps à autre déranger le sommeil des bourreaux en toge noire. Et une fois plongée dans les tubes à essai du laboratoire, la justice peut enfin apparaître parfaite, aussi précise qu’un ordinateur.

Sauf qu’il y a beaucoup d’experts et que la plupart du temps ils ont des opinions contradictoires. Ceci tient au fait que la science ne peut affirmer aucune vérité absolue, seulement avancer des hypothèses. On se trouve donc devant le paradoxe suivant : aucune « vérité » scientifique ne peut être considérée comme une certitude, mais néanmoins tout ce que la société veut faire passer pour une certitude est aujourd’hui enrobé d’arguments scientifiques. Ce qui par contre est certain, indiscutable, terrifiant, c’est malheureusement autre chose. Les gouvernements de nombreux pays sont en train de ficher des millions de personnes, avec des arguments qui annoncent un fichage et un profilage total. Ceux qui détiennent le pouvoir, qu’il soit politique ou même économique, auront accès aux données les plus intimes de chacun d’entre nous et pourront en faire tout ce qu’ils voudront. Inutile de se projeter dans la science-fiction, il suffit de s’en tenir à ce qui s’est déjà passé pas plus tard qu’hier pour deviner ce qui nous attend demain. Quelqu’un se souvient des cocktails molotov « retrouvés » dans la cour de l’école Diaz à Gênes en juillet 2001, juste après le massacre perpétré par la police ? Voilà, pour éliminer les indésirables, les autorités n’auront dorénavant même plus besoin de mener des enquêtes spéciales, de faire plaider de faux repentis, de fabriquer de fausses preuves. Non, il suffira de faire glisser quelque chose d’aussi imperceptible qu’une goutte de salive, un cheveu, un mégot de cigarette – appartenant à ceux qu’il faut éliminer – sur la prochaine scène du crime.

Dans ce monde, dans cet ordre social, les êtres humains traînent une triste existence, sans beauté ni passion, immergés dans l’angoisse et le désespoir, dans la quête quotidienne de miettes pour survivre. Le mal de vivre provoque partout des conflits, des actes de violence. L’État intervient pour limiter les effets dont il est la cause principale. Il prétend imposer des punitions décrétées par des lois faites pour le protéger. Et pour identifier les auteurs de ces actes de violence, il s’appuie sur les hypothèses de la science, qui sont avancées comme des vérités. Le cercle se referme dans la cohérence de l’abjection. Un État infâme applique une justice aveugle à travers une science manipulable et manipulatrice ; le tout présenté comme un exemple de vertu. Le monde dans un crachat.

Taduit de Finimondo par la caisse de solidarité La Lime sous forme de 4 pages à l’occasion d’une « Discussion sur l’ADN » proposée le 5 décembre 2016 à Bruxelles.]

 repris de cracherdanslasoupe.noblogs.org

Valence, France: tabassage d’un militant anticapitaliste

 

Manifestation des gilets jaunes à Valence. Photo Le DL/Fabrice HEBRARD

[message transmis par un antifa]

« Un militant agressé en fin de manif du samedi 26 janvier.. Mais pour lui c’était une première ,depuis deux ans , il était sous des soins intensifs.. Avec leur courage habituel les deux militants d’extrême droite radicale avec leurs  slogans lorsqu’ils s’éclatent  sur un militant.! »

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Italie : Sur la révolte dans la prison de Spini di Gardolo

Round Robin / mardi 22 janvier 2019

Voici deux textes à propos de la révolte dans la prison de Spini di Gardolo (prés de Trente, dans le nord-est d’Italie), distribués en ville et devant la prison lors des visites.

Que vive la révolte des détenus de Spini

Dans la nuit de vendredi 21 à samedi 22 décembre, un détenu, Sabri El Abidi, se suicide dans la prison de Spini di Gardolo. C’est le neuvième suicide depuis l’ouverture de la “prison modèle” (2011), le troisième en 2018. Fin novembre, un autre détenu s’était déjà suicidé. La semaine précédente, une tentative de suicide avait été évitée : une détenue avait été hospitalisée après avoir bu, comme forme de protestation, de l’eau de javel. La cause de cet énième suicide est toujours la même, bien connue : le manque de réponse à la demande de libération anticipée, de la part des Juges de l’application des peines (Rosa Liistro, Antonino Mazzi, Arnaldo Rubichi).

Trente, fin décembre « Solidarité avec les détenus en révolte ans la prison de Spini. Que vive la lutte pour la liberté »

Les journaux nous disent que le détenu avait promis à sa fille qu’ils auraient pu passer Noël ensemble. Les réponses négatives des JAP avaient déjà provoqué deux morts : en 2014, deux prisonniers s’étaient suicidés après l’énième refus face à leurs demandes de détention domiciliaire ou de mesures alternatives à l’emprisonnement. La dernière protestation contre le comportement des JAP remonte à la mi-septembre.
Samedi 23 au matin, après que la nouvelle de cette énième mort et de ce qui l’a provoqué ont circulé, 300 détenus (sur 350: pratiquent tout le monde, si on enlève la section féminine et les détenus “sous protection” [violeurs et balances sont normalement enfermés dans des sections séparées pour les protéger des représailles des autres prisonniers; NdAtt.]) se sont barricadés dans les sections, ont démoli du meublier, du matériel, des installations, des caméras. La cantine, la blanchisserie, les ateliers ont été endommagés, pendant que, devant les portails des sections, se déploient CRS et Carabinieri, présents aussi à l’extérieur de la prison pour empêcher l’accès à la taule aux parents des détenus, qui auraient du avoir des parloirs ce matin-là. Depuis l’intérieur on entend les cris “Assassins!”. Un maton est blessé et six autres sont amenés à l’hôpital pour intoxication. La révolte dure jusqu’à l’après-midi et gagne tous les trois étages de la prison, qui sera lourdement endommagée, avec une cinquantaine de cellules (cinq sections sur huit) qui sont désormais inutilisables. Un groupe de détenus a réussi à défoncer une porte et à sortir dans la cour : l’intervention des flics bloque celle qui aurait pu être une tentative d’évasion. Le commissaire en chef et le représentant du gouvernement arrivent à Spini, et le défilé des politiciens commence (depuis les représentants de la Lega Nord Fugatti et Bisesti, à Ghezzi, qui a encore l’indécence de de parler, dans son interview, de “prison modèle”, dommage juste pour les suicides, qui “commencent à être trop nombreux”, avec une “fréquence bien plus importante que la moyenne nationale”). Les revendications des détenus sont celles habituelles, que connaît par cœur n’importe qui a déjà eu affaire à la taule de Spini, et elles sont directement lies au dernier suicide: des délais plus courts pour effectuer les demandes aux JAP et pour ses réponses, la possibilité d’accès à des mesures alternatives à la prison pour ceux qui ont des condamnation qui ne dépassent pas les trois ans (la prétendue “loi vide-prison”) et les jours de libération anticipée pour bonne conduite, l’ouverture d’une permanence médicale en prison même la nuit et le week-end. Parce que dans ce cas, il n’y avait pas de médecin à la prison au moment du suicide, on a du attendre l’arrivée du Samu. S’il y avait eu un médecin sur place, peut-être que Sabri El Abidi aurait survécu.
Maintenant arrivent les déclarations des politicards, les communiqué des partis, les visites du Défenseur des droits des détenus, les commentaires de l’évêque (chrétiennement solidaire avec les détenus, mais aussi avec les matons, pourquoi pas?), les Unes des journaux. Les commissaire en chef Garramone, le représentant du gouvernement Lombardi et la directrice de la prison Gioieni ont du se plier et négocier avec les prisonniers; ils se sont “engagés”, face à ceux qu’ils enferment jour après jours, à convoquer un Comité pour la sécurité, afin de discuter des revendications de détenus. Une centaine de prisonniers a déjà été transféré ailleurs (et quatre-vingt autres transfert ont d’ores et déjà été annoncés), une trentaine sont accusés de lésions corporelles, saccage, même d’enlèvement (l’employée d’une coopérative était restée bloquée dans un des locaux barricadés). Après la révolte, les matons ont tabassé et placé à l’isolement plusieurs prisonniers. Habitués à toujours tenir le couteau par le manche, les valeureux hommes de l’Administration Pénitentiaire ont eu un petite retour de la violence et de la peur qu’ils dispensent chaque jour.

Le jour après le suicide et la révolte, le secrétaire régional du Syndicat National Autonome de Police Pénitentiaire (SINAPPE) a eu le culot de de déclarer que “les détenus ne sont pas sanctionnées de façon adéquate pour leurs comportements incorrects”. Une belle leçon pour ceux qui auraient quelques doutes sur l’humanité des matons. Les mêmes qui ont enlevé l’horloge de la salle des parloirs de Spini, il y a quelques semaines, pour pouvoir faire sortir les familles avant l’heure de fin du parloir. Plus tard, le SINAPPE demandera le retour aux cellules fermées 24 heures sur 24 (une demande permanente des syndicats des matons, ressortie à toute occasion). Pour sa part, le syndicat UILPA – Police pénitentiaire, dans une lettre touchante adressée au ministre de la Justice, après la révolte, dis des conneries à propos de “restituer de la dignité aux conditions de travail de la police pénitentiaire”. Quelle dignité peut-il avoir “le métier le plus infâme du monde”, il y a qu’eux pour le savoir. La dignité est quelque chose que quelqu’un qui enferme, tabasse, torture chaque jour ne peut pas connaitre. Mais à ce qu’il parait les bourreaux aiment donner des leçons de dignité et même la directrice de Spini, Francesca Gioieni, a le culot de fanfaronner devant les journalistes, quelques jours à peine après la mort de Sabri El Abidi et la révolte, à propos de son “engagement pour une digne décente et acceptable”. Comment cela puisse être acceptable de vivre enfermés, et même d’y trouver une quelconque dignité, elle est la seule à le savoir. La dignité des opprimés, comme il nous le montrent les détenus de Spini, se trouve seulement dans la révolte, dans la lutte pour la liberté.

Solidarité avec tous les prisonniers en lutte!
Feu à toutes les taules!

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Solidarité avec les détenus de Spini

Après presque un mois de la révolte qui a enflammé la prison de Spini suite à l’énième mort provoquée par les agissement des Juges de l’application des peines, il n’y a pas encore d’informations claires sur la situation à l’intérieur: la valse des nombres des transferts continue (100, 180, 50…), on parle de vrais transferts punitifs visant à envoyer à des centaines de kilomètres (en Emilia, mais aussi, il paraît, à Rome et à Reggio Calabria) les détenus considérés comme particulièrement actifs pendant la révolte; la poste en sortie continue à être bloquée; les syndicats de police pénitentiaire se plaignent (les pauvres!) du “manque de sections disciplinaires”, tandis que dedans on raconte que des nombreux détenus ont été tabassés et placés à l’isolement. On a pu savoir de la part de sa famille que Sabri El Abidi avait déjà protesté et accompli des acte d’automutilation, à cause du manque de réponse à sa demande de libération anticipée et que lors de sa mort il a fallu des heures avant l’intervention des secours.
Ces derniers jours, on a pu assister à l’usuelle défilée institutionnelle, avec la direction de la prison, des politicards, des administrateurs, des magistrats et des flics tous réunis dans un risible “comité pour l’ordre et la sécurité” destiné aux photographes, où jacasser des promesses vagues sur l’assistance médicale, l’éducation, le travail, une “task force”, des “bonnes pratiques” (des “bonnes pratiques”? Ils parlent peut-être des 9 morts depuis l’ouverture de la prison, des tabassages, de l’isolement, du courrier qui est jeté à la poubelle, des appels téléphoniques refusés…), de “qualité de la vie” (en prison?!).
A vrai dire, quelque chose d’intéressant en est sorti: le représentant du gouvernement Lombardi a du admettre que la révolte “a eu des échos en dehors de la prison” et a été “considérable pour l’ordre et la sécurité publiques”. Et, par conséquent, le Ministère de l’Intérieur s’en occupera aussi. A ce comité ont participé aussi les Juges de l’application des peines Arnaldo Rubichi et Antonio Mazzi. Ceux qui sont responsables de la mort de Sabri El Abidi, comme de celle de deux autres détenus, il y a deux ans (Giacino Verra et Riccardo Scalet). A propos de la santé en prison, il y aurait eu un contrôle de l’APSS, qui a inventé l’eau chaude : il n’y a pas de médecins la nuit, il en faudrait un. Celui qui n’était pas là la nuit du 21 décembre, celui qui est réclame par les détenus depuis des années, mais il a fallu brûler une prison pour que quelqu’un les écoute. Que s’en souviennent ceux qui soutiennent les “protestations civiles et pacifiques”. On parle aussi de “situation de très grave souffrance psychique” et la solution est de renforcer le rôle normalisateur de la psychiatrie, avec un psy disponible tous les jours, tandis que les psychotropes sont déjà distribués comme des bonbons, afin de de garder les détenus dûment “calmes”. Personne imagine que la souffrance peut être causé par le fait d’être privés de la liberté et soumis à la violence quotidienne de la prison et aux traitements inhumains des matons. Les dirigeants sanitaires locaux auraient rencontré, entre autres, Claudio Ramponi, responsable de la santé de la prison. Oui, précisément ce Claudio Ramponi qui, en tant que directeur sanitaire, avait refusé l’autopsie de Vargas Zsolt, mort à Spini en 2013, essayant de qualifier sa mort d’”arrêt cardiaque” (en réalité elle avait été provoquée par un mélange de gaz et de psychotropes délivrés par la prison), dans la tentative évidente de se dédouaner de toute responsabilité. A cette époque là non plus, il n’y avait pas de médecin la nuit et le week-end, à cette époque là aussi les secours arrivaient tard. On peut lui faire confiance.

La révolte des détenus de Spini a déchiré le mur du silence e de l’isolement sur lequel comptent matons et direction pour assurer la gestion de la prison. On a essayé de différents manières de renforcer la voix des prisonniers: rassemblements, diffusions de tracts, des tags qui ont scandalisé les journalistes (du type “que vive la lutte pour la liberté”… le mot interdit!), une petite manif qui a bloqué pendant un petit peu la routine consumériste du centre-ville, un samedi des fêtes. Une revendication anonyme publiée sur internet parle aussi de tags (“juges assassins, que vivent les révoltés de Spini”) et de vitres cassés à coups de caillasses, aux bureaux des JAP.
La révolte de Trente n’a pas été la seule: dans la prison d’Aoste, une quinzaine de détenus s’est barricadé dans une sections pour toute une journée, empêchant aux gardes d’intervenir. Dimanche 20 janvier il y [a eu] un rassemblement devant la prison de Turin, en solidarité avec les détenus de cette prison et avec les révoltés de Trente et d’Aoste.
On verra ce qui va se passer. Ce qui est sûr c’est que les détenus peuvent se faire entendre seulement avec des luttes dures, avec des révoltes ouvertes, faute de quoi leurs voix ne sortent pas des murs et leurs vies son condamnées à être broyées par la prison. C’est à nous tous, qui sommes libres, pour l’instant, de renforcer depuis l’extérieur leur protestations et faire le lien entre les différentes révoltes.

Anarchistes

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Trente : Que vivent les révoltés

Round Robin / vendredi 18 janvier 2019

La nuit du Nouvel An, profitant des bruits de fête, caillassage collectif des bureaux des Juges de l’application des peines de Trente, plusieurs vitres brisées. Posé le tag “Juges assassins, que vivent les révoltés de Spini”.

attaque.noblogs.org

Valence , Drome: l’État choisit l’affrontement judiciaire

,Afin que le sens des mobilisations en cours ne passe pas au second plan en nous faisant entrer dans un cycle permanent de violence-répression où notre énergie s’usera au nom de la solidarité  Autrement, les sempiternelles obligations anti-répressives risquent de devenir pour nous le pendant des journées d’action rituelles de la CGT.

procés à Privas  le 4/12 2 personnes condamnées suite à une action au Pouzin

un procès au TGI  le premier février d’une personne arrêtée suite à l’action du blocage du 8 décembre  du plateau des couleurs, l’action qui a été l’occasion de procès le 26 décembre pour4(+1 condamnés le 10 décembre) soit  5 personnes

le 23 janvier opération des militaires contre des camarades du rond point montélimar nord 11 interpellés;10 personne en garde à vue. Une personne au centre pénitentiaire et 3 sous contrôle judiciaire

L’état  choisit l’affrontement judiciaire.. Ce n’est pas notre terrain de lutte mais nous ne pouvons pas laisser  aux mains de l’ennemie des camarades .
Force et courage à tous nos ami-es derrière les barreaux.