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Italie : Nouvelle opération répressive contre les anarchistes dans le Trentino – 19 février 2019

Le 19 février la DIGOS et le ROS ont arrêté sept compas en Trentino, dans le nord-est de l’Italie, avec les accusations d’association subversive avec finalité de terrorisme (l’éternel article 270 bis du Code pénal) et d’attentat avec finalité de terrorisme (art. 280 C.p.). En plus des arrestations, il y a eu une trentaine de perquisitions de maisons et d’espaces collectifs.

Les personnes arrêtées (six d’entre elles sont désormais en détention préventive, la dernière assignée à résidence) sont des compas engagé.e.s dans la lutte contre la guerre et le militarisme, contre les frontières, contre les rafles de sans-papiers, contre les prisons et la police, contre les projets de dévastation de l’environnement, contre le fascisme et le vent réactionnaire qui souffle sur l’Italie.

Les journaflics disent que les sept compas seraient accusé.e.s d’une attaque contre le laboratoire de mathématique industrielle et de cryptographie de l’Université de Trente, le 8 avril 2017 ; de l’incendie d’une antenne relais, sur le Mont Finonchio le 7 juin 2017 ; de la tentative d‘incendie de neuf voitures de la police municipale de Trente le 3 décembre 2017 ; d’une explosion contre une banque, à Rovereto, le 25 juillet 2018 et contre une agence de travail intérimaire, toujours à Rovereto, le 1er septembre 2018 ; d’un engin explosif devant le siège de la Lega Nord de Ala, le 13 octobre 2018 (la veille d’une conférence de Salvini). Les flics les accusant aussi de fabrication de faux documents et ajoutent que les compas auraient fait de l’agitation publique avec le bulletin « I giorni e le notti » (ce qui, jusqu’à présent, ne peut pas être considéré comme un « délit », même dans l’Italie de Salvini).

Dans l’après-midi de mardi, une manif solidaire d’une cinquantaine de personnes a parcouru les rues de Trente, laissant derrière elle des tags en solidarité et contre l’État.

Liberté pour Agnese, Giulio, Nico, Poza, Rupert, Sasha et Stecco !


Les adresses connues pour l’instant (on ne sait pas encore dans quelle taule a été emmené Stecco, Sasha est placé en assignation à résidence) :

Roberto Bottamedi
Casa Circondariale Brescia Canton Mombello
Via Spalto San Marco, 20
25100 Brescia (BS)

Nicola Briganti
Casa Circondariale Verona Montorio
Via San Michele, 15
37131 Verona (VR)

Agnese Trentin
Casa Di Reclusione Verziano
Via Flero, 157
25125 Brescia (BS)

Andrea Parolari
Via Basilio Dalla Scola, 150
36100 Vicenza (VI)

Giulio Berdusco
Casa circondariale
Via Paluzza, 77
33028 Tolmezzo (UD)

[Résumé de Macerie et Round Robin (20 février 2019) par Attaque]

France : Du désordre ambiant actuel – Du 16 au 19 février 2019

Villars (Loire), 19 février : sabotage de la station-service d’Auchan

Dans la nuit du 18 au 19 février, vers minuit et demi, plusieurs pompes de la station-service de l’enseigne Auchan, dans la commune de Villars, ont été sabotées: les tuyaux situés en dessous du pistolet de 19 pompes sur 24 ont été sectionnés.

« Une plainte a été déposée par la direction de la grande surface. C’est le troisième dépôt en moins de trois mois pour la station-service d’Auchan Villars qui a déjà fait l’objet d’actes de malveillance à deux reprises en décembre. » (Le Progrès, 19.02.2019)


Villeneuve-les-Avignon (Gard), 18 février 2019 : bombe artisanale contre le centre des impôts

Peu après 22 heures lundi, une bombe artisanale, composée d’une pile, de fils électriques et d’un gros pétard, a explosé devant le centre des finances publiques. C’est une voisine qui a alerté les flics. Une paroi de l’édifice a été noircie par l’explosion de la bombe. Aucune revendication n’a été retrouvée sur place et aucune interpellation n’a été effectuée à ce stade. « Une enquête en flagrance pour destruction par moyen dangereux pour les personnes a été ouverte par le parquet de Nîmes et confiée à la sûreté départementale d’Avignon ». (France 3 Occitanie, 19.02.2019)


Montpellier (Hérault), 16 février : Des caméras sabotées, un comico caillassé et une agence AXA en miettes

Samedi 16 février, lors de l’acte XIV, deux caméras avaient été sabotées (leurs mâts abattus, et les appareils entièrement détruits) et un véhicule de la police municipale n’avait pas survécu au passage de la foule en train de se faire disperser à coups de lacrymo.

On apprend par ailleurs que plus d’une centaine de personnes ont attaqué le commissariat de la police nationale de Comédie-Centre. Des vitres ont été brisées, le rideau métallique enfoncé. Huit personnes avaient été interpellées, cinq policiers légèrement blessés, notamment aux chevilles, au visage et au cou.

La CCI Hérault avait déployé 134 agents de sécurité du groupe Nicollin dans l’Écusson pour sécuriser les boutiques et commerçants pour cet acte XIV (une première en France). Et pourtant, l’enseigne du groupe d’assurances AXA sur le boulevard du Jeu de Paume a été saccagée pour la deuxième fois en une semaine.

Le cortège a aussi déambulé pour la première fois dans le quartier des Beaux Arts, où des containers ont été incendiés. (E-Metropolitain, site faf)


Belfort (Territoire-de-Belfort), 16 février 2019: de gros dégâts pour l’APRR

Samedi 16 février, des centaines de Gilets Jaunes ont mené une opération « péage gratuit » à la mi-journée au péage de Fontaine sur l’A36, entre Belfort et Mulhouse. L’action s’est prolongée jusque tard dans la soirée, et certain.e.s comptaient même y rester la nuit. Dès la nuit tombée, l’action de blocage a tourné au saccage des infrastructures du gestionnaire de l’autoroute, l’APRR (filiale Eiffage). Les incendies ont touché plusieurs parties du péage : trois atténuateurs de choc, des coffrets électriques et la façade de deux cabines ont brûlé. Des caméras ont été détériorées et de la colle a été découverte dans plusieurs lecteurs de carte bleue. Les dégâts n’ont pas encore été officiellement chiffrés, mais ils pourraient s’élever à plusieurs dizaines de milliers d’euros selon France Bleu. (18.02.2019)

« C’est la première fois depuis le début du mouvement des gilets jaunes qu’un péage est autant abîmé en Franche-Comté selon la société APRR, qui est en charge de cette zone autoroutière. « D’habitude, on avait plutôt des dégâts sur nos caméras qui étaient tournées, qui étaient occultées, parfois taguées, mais un feu comme on en a eu là, c’est la première fois pour la partie APRR » explique Mélanie Le Devedec, responsable de la sécurité chez la société autoroutière ».

Montpellier, France: le 21 février Discussion autour de l’ouvrage « Le Pari de l’autonomie » et des luttes autonomes dans l’Espagne des années 70

L’image contient peut-être : une personne ou plus et plein air

18:00 à 23:00

18h : Présentation et discussion autour du livre : « Le pari de l’autonomie – récits de lutte dans l’Espagne des années 70 » en présence du traducteur.

Regroupant différents textes et témoignages, ce livre revient sur le contexte de luttes qui a secoué aussi bien l’appareil franquiste vieillissant que la jeune démocratie chargée d’assurer une transition politique sans remous.

Grèves générales, comités d’usines, mutineries dans les prisons, mobilisations massives face à la répression, apparitions de groupes autonomes au sein des conflits et prises en main de la vie de quartiers : de l’exploitation salariée à la vie quotidienne, tout allait être remis en cause.

Dans une large mesure, ce mouvement refusait d’être dirigé. La méfiance envers toute forme de représentativité était la règle plus que l’exception. La solidarité, l’auto-organisation et l’action directe s’opposaient aux tentatives de récupération ou de prises de pouvoir menées par les partis et les syndicats.

A travers les récits et les analyses rétrospectives de plusieurs protagonistes de cette époque, ce livre participe au travail de mémoire et de transmission de l’histoire des luttes autonomes. Loin de toute nostalgie envers une période révolue, il offre des pistes de réflexion pour qui cherche aujourd’hui encore à se confronter au pouvoir sous toutes ses formes.

20h : Repas à prix libre

Un repas sera préparé par nos soins, à prix libre.

21h : Projection du film : COPEL : une histoire de révolte et de dignité durée   1h30

À la mort de Franco, la démocratisation du régime dictatorial n’est pas octroyée gentiment par le pouvoir, mais imposée par la base grâce à une multitude de mouvements revendicatifs, à commencer par des grèves sauvages organisées par des assemblées qui vont imaginer leur propre démocratie.
L’amnistie, par exemple, n’a été obtenue qu’après plusieurs mobilisations dans la rue, avec des affrontements permanents avec les forces de l’ordre ayant provoqué de nombreux morts.

La Coordination des Prisonniers En Lutte (COPEL) est née de la mobilisation spontanée et auto-organisée des prisonniers sociaux qui ont revendiqué l’amnistie pour nous aussi. Cette organisation, horizontale et assembléiste, nous a permis de prendre la parole, nous qui ne l’avions jamais. Nous avons réussi à menotter l’État pendant plus de deux ans en divulguant les injustices et l’inhumanité fondamentale de la machine sociale de punition.

Voilà l’histoire racontée, à plusieurs voix, par quelques personnes qui l’ont vécue. Cette histoire peut inspirer une réflexion sur l’utilité d’une stratégie pour ceux qui luttent au présent contre les prisons.

Ce projet de documentaire a été impulsé par quelques anciens prisonniers sociaux qui étaient de la COPEL, pour mettre au grand jour une vérité et pour donner la parole à tous ceux qui en ont été privés. C’est le récit d’une histoire collective qui regroupe les expériences personnelles de ceux qui ont vécu de l’intérieur ce qui reste encore gardé sous silence à l’extérieur.

Parlez-en autour de vous, à très bientôt.

reçu par mail et  aussi lu recopié sur Nonfides..fr

Cerbère (Pyrénées-Orientales) : Face aux pauvres qui passent la frontière, les bons citoyens demandent plus de flics

L’Indépendant / mercredi 13 février 2019

La population de Cerbère dénonce des incivilités à répétition. « Cerbère est une ville frontalière. On y passe comme dans du gruyère. » Entre ras-le-bol et sentiment d’insécurité, la parole se libère chez les habitants et les commerçants de cette commune de la Côte Vermeille. Dernier acte en date : un bar-restaurant de l’avenue du Général-de-Gaulle saccagé en pleine nuit le week-end dernier. Quatre jeunes ont été interpellés : ils sont mineurs et en provenance d’Espagne par le train.

Dimanche 10 février, 8 heures. Philippe Budet, propriétaire du bar-restaurant de la plage en plein centre-ville, est informé que son établissement a été cambriolé pendant la nuit : « La porte d’entrée est explosée. A l’intérieur, c’est Bagdad. » Les chambres à l’étage, faisant office de domicile pour les saisonniers l’été, sont dégradées, des biens ont été volés et de la nourriture (glaces, paquets de chocolats, boîtes de conserve) a été consommée sur place. Les caméras de surveillance du restaurant ont immortalisé la scène pendant 20 minutes avant que les 4 malfrats ne s’aperçoivent qu’ils sont filmés et n’arrachent tout le matériel. En deux ans, c’est la quatrième fois que le commerce de Philippe Budet est victime de tels agissements.

Retour en arrière. Le mercredi 23 janvier, 3 jeunes gens sont retrouvés sur le quai de la gare en possession de sacs de plongée. Le matériel provient du club Cap Cerbère dont Gilles Lescure est gérant. La porte a été fracturée, et celle du gîte attenant abîmée. Le restaurant limitrophe La Coba a une vitre cassée. Fait cocasse à souligner : outre les vols dans le club de plongée, les suspects ont… grignoté tous les bonbons qu’ils ont trouvés [ouais, ça s’appelle de la misère, les citoyens ! NdAtt.].

Jacques Dalmau, voisin de Philippe Budet et propriétaire du magasin La Gambine, se souvient : « Il y a deux ou trois ans, j’ai été cambriolé. Des cannes à pêche ont été subtilisées. Je retrouve dans la foulée un jeune garçon avec le butin à la gare. Je l’ai surveillé pendant une heure en attendant l’arrivée de la PAF. »   

Sans compter la multiplication de cambriolages et d’intrusions chez l’habitant, « chez des personnes âgées, et jours de grand vent », supputent les administrés. Les anecdotes pleuvent à Cerbère. Autant que les solutions proposées par les premiers concernés : « De la vidéo surveillance en front de mer », « des renforts de la PAF après 19 heures », « une présence accrue des gendarmes et des policiers municipaux », « plus de voisins vigilants. » Mais surtout : « Mettre le préfet devant le fait accompli, lui qui a les chiffres de la délinquance dans les P.-O. »

Posted on by Attaque

La Spezia (Italie) – Mises à jour sur les poursuites du 6 janvier 2019

Le 5 janvier 2019 à La Spezia* 14 personnes sont arrêtées et emmenées au commissariat pour être identifiées à travers la prise d’empreintes et de photos. Les infractions reprochées sont dégradations, peinture et détérioration d’œuvres architecturales publiques et privées en réunion. Selon le dossier « En plein centre de La Spezia [ils] ont enduit de peinture rouge l’une des rues historiques de la ville, endommageant la fontaine artistique adjacente de la Piazza Garibaldi et apposant des dépliants contenant un écrit en solidarité avec Paska, Ghespe et Giova et tous les inculpés de l’opération  Panico ». Pour 10 d’entre eux, la police a émis un avis d’expulsion [foglio di via] de 3 ans de la municipalité de La Spezia. Moins d’un mois plus tard, le Parquet de La Spezia a émis, pour 14 personnes une demande d’interdiction de séjour et de surveillance spéciale. Le 29 Janvier, le tribunal de Gênes (section des mesures préventives) a rejeté la demande d’interdiction de résidence, mais a fixé l’audience pour décider de la surveillance spéciale au 27 mars 2019.

Les mises à jours suivront

*Voir ici : https://cracherdanslasoupe.noblogs.org/?p=3593

repris de roundrobin.info


Quelques notes à propos de la Surveillance Spéciale :

La Surveillance Spéciale correspond ici à l’application de mesures de prévention appliqués à une personne soupçonnée et jugée “socialement dangereuse”, ayant fait l’objet ou non d’une condamnation (elle peut par exemple être appliqué à une personne sortant de prison).

Régie par le décret législatif du 6 septembre 2011 du code pénal Italien, le fameux code Rocco, resté casi inchangé depuis l’Italie fasciste, elle a la particularité de pouvoir être appliquée sur la base de simples “présomptions”. Elle n’est pas considérée comme une peine (mais comme une “mesure de restriction de liberté”) et est ordonnée par le procureur de la république ou le préfet de région (questore), l’audience ayant lieu à huit clos.

Originellement destinée aux « activités criminelles » (mise en place principalement dans le champ de l’antimafia), elle est destinée à un public “produisant des d’activités criminelles … ;  et à tous ceux qui de part leur comportement offensent ou mettent en danger l’intégrité physique ou morale du mineurs, la santé, la sécurité ou la paix publique” et à l’égard des personnes “opérant seules ou en groupe” qui “participent à des activités préparatoires, objectivement liées, visant à renverser l’ordre juridique de l’Etat (…) en commettant des crimes dans un but de terrorisme, y compris le terrorisme international”…

Selon les circonstances, peuvent être ajoutées à la mesure de surveillance spéciale, différentes mesures restrictives (interdictions et obligations diverses) : comme ne pas séjourner ou visiter une ou plusieurs municipalités ou provinces, ou à contrario l’obligation de séjourner dans une commune de résidence ou de résidence habituelle, ne pas fréquenter certaines personnes/lieux… Le passeport et permis de conduire sont aussi à priori régulièrement retirés. En relation à cela, peuvent déterminées différentes dispositions que la personne surveillée doit observer : comme trouver un emploi, avoir un logement fixe et le communiquer aux autorités, et ne pas partir sans en aviser les autorités locales.

Dans tous les cas cas, il est « prescrit» de vivre honnêtement, respecter les lois, ne pas donner de motif de suspicion et ne pas s’éloigner de la résidence sans notification préalable; il est également prescrit de ne pas fréquenter habituellement les personnes qui ont été condamnés et soumis à des mesures préventives ou de sécurité, ne pas rentrer à la chez soi tard le soir et ne pas partir le matin avant une certaine heure sans en avoir averti les autorités locales, de ne pas détenir ni porter d’armes, de ne participer pas aux réunions publiques ou manifestations (selon la norme, il s’agirait de rencontrer plus de 3 personnes à la fois…). Elle contraint donc à la personne « surveillée » à devenir son propre geôlier. Cette mesure peut durée jusqu’à deux ans et pour une durée de deux mois minimum…

Il n’existe pas actuellement de recensement des différentes mesures de surveillance spéciale en Italie mais la tendance va en s’accélérant au moins depuis ces deux dernières années.

repris dans cracherdanslasoupe

Turin : l’opération « Scintilla » élargie à une quarantaine de personnes

On apprend des merdias italiens que l’enquête ne concerne pas seulement les six personnes arrêtés ces derniers jours par la Digos mais une quarantaine de personnes. Cette enquête concernerait l’envoi de paquets explosifs, également « des documents et sites Web incitant à commettre des actes de violence contre les prestataires des centres d’expatriation », ainsi que le soutien des révoltes à l’intérieur du CPR [centre de rapatriement] de corso Brunelleschi à Turin, frappé par de fréquents incendies et saccages.

Les investigations de l’opération « Scintilla » regarderaient l’ensemble du réseau anarchiste turinois mais également de nombreux « activistes » d’autres régions et de l’étranger.

reformulé depuis la presse

cracher dans la soupe

Turin, Italie:Expulsion de l’Asilo, Opération scintilla, la répression n’arrêtera pas les luttes

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Si ce n’est pas la première fois, celle-ci est différente des précédentes puisqu’il s’agit cette fois d’expulser le bâtiment occupé depuis 24 ans. Décidé-e-s à résister, les habitant-e-s présent-e-s à l’intérieur réussissent à monter sur le toit de l’ancienne école et à y rester 30 heures, soutenu-e-s par des rassemblements et manifestations de solidarité s’approchant du bâtiment aussi près que le permet l’impressionnant dispositif policier. Une semaine après, le quartier reste lourdement militarisé.

Les flics ne se sont par ailleurs pas présentés les mains vides, mais avec des mandats d’arrêts à l’encontre de sept personnes, six d’entre elles se trouvent actuellement en détention provisoire à la prison de Turin. Elles sont accusées d’« association de malfaiteurs à visée subversive », joker de l’arsenal répressif italien, fréquemment utilisé dans les dernières décennies contre des compagnon-ne-s. D’après les médias, il s’agirait de 21 attaques dans toute l’Italie entre 2015 et 2018 contre des entreprises qui collaborent à la machine à expulser, de la construction à la gestion des CIE/CPR (centres de rétention). Des informations plus précises de la part des compagnon-ne-s de Turin arriveront bientôt. Dès le début de matinée, Chiara Appendino, maire de Turin, s’est félicitée de l’expulsion sur les réseaux sociaux. Son parti, le Mouvement 5 Étoiles, fondé en 2009 a dès ses débuts surfé sur la vague du populisme, se déclarant NoTav, prônant un revenu universel et la participation citoyenne, tout en proposant la fermeture des centres de rétention et l’expulsion immédiate des personnes sans papiers. Aujourd’hui au gouvernement en coalition avec la Ligue du Nord depuis mai dernier, il montre une nouvelle fois son vrai visage : celui des expulsions de sans-papiers, celui du décret Salvini, ramassis de mesures contre l’immigration et sur la sécurité, et enfin celui des expulsions des maisons occupées.

Occupé depuis 1995, l’Asilo est un lieu d’habitation mais surtout un lieu d’organisation pour les luttes qui agitent le quartier et même un peu plus loin : contre les expulsions de logement, contre les centres de rétention et les rafles, contre la taule, la construction du TAV, nombreuses ont été les occasions de s’y rencontrer, de discuter et d’y trouver des complices. Son expulsion, bien loin de mettre fin à ces luttes, a donné lieu à de belles démonstrations de solidarité : derrière la banderole « Ils font la guerre aux pauvres et l’appellent rénovation urbaine », samedi 9 février, une manifestation de plus d’un millier de personnes part du centre de Turin et se dirige vers le quartier de l’Asilo. La manifestation est offensive et déterminée, mais les anti-émeutes bloquent tous les ponts qui séparent le quartier du centre et en interdisent ainsi l’accès. La manif se replie vers un autre quartier et continue son chemin derrière des barricades enflammées. Dans différentes villes d’Italie, en Grèce ou encore au Mexique, des manifestations, rassemblements, banderoles et actions de solidarité se multiplient. En solidarité avec les personnes incarcérées, des rassemblements contre les centres de rétention et des actions contre les collabos de la machine à expulser ont lieu.
« Mais ça ne s’arrête pas là, la manif du 10 février est seulement un début, maintenant c’est le moment de commencer une lutte acharnée, qui, des cendres de cette opération répressive, fera naître une nouvelle fleur »  

Que l’opération l’opération étincelle allume les feux de la solidarité

Solidarité avec les compagnon-ne-s expulsé-e-s

Solidarité avec les compagnon-ne-s incarcérées

Contre toutes les expulsions

À bas les  CRA, à bas la taule

[indymedia nantes]

hors.norme] Les normes-problème!, dans « les paysan·nes dans la lutte des classes »

[reçu par mail]

Bonjour,

En juillet 2017, Jérôme Laronze, paysan en Saône-et-Loire, était abattu
par des gendarmes pendant sa cavale suite à un contrôle sur sa ferme. Ce
drame a mis en lumière les difficultés rencontrées par beaucoup face à
la gestion administrative actuelle de l’agriculture et sa normalisation.
Nous diffusons cette semaine un montage sonore qui rassemble des
témoignages, reportages et lectures, enregistrés de 2011 à 2018, qui
racontent cette réalité et les luttes mises en place pour y faire face.
Merci aux camarades réalisatrices.

Les paysan·nes dans la lutte des classes, c’est sur Radio Canut, Radio
Dragon, et rediffusé sur Radio Bartas.
Retrouvez toutes les émissions sur le blog:
http://blogs.radiocanut.org/luttespaysannes

Acte XIV des « Gilets jaunes » : Sauvages et imprévisibles !

Lors de ce nouveau samedi de manif, le quatorzième depuis le 17 novembre, ce sont dans les villes de province que les désordres se sont exprimées de manière impromptue, allant bien au-delà des affrontements rituels avec les forces de l’ordre, comme à Paris, Toulouse, Bordeaux, Montpellier, où les batailles de rues étaient régulièrement ponctuées d’attaques de vitrines de ce monde d’argent et d’exploitation.

Au Mans (Sarthe), la manif (d’un peu plus de 300 personnes selon Ouest-France) s’est élancée en allant faire un tour par le commissariat de police de la rue Paixhans, où une quinzaine de flics était massée derrière les grilles. Quelques pierres et de pétards sont jetés en leur direction. Une vitre du pôle administratif est brisée. En prenant ensuite la direction des Jacobins, la permanence du député LREM Damien Pichereau se trouvant sur le trajet est littéralement saccagée. Ce n’est pas juste une ou plusieurs vitres qui tombent (comme ce fut déjà le cas lors des manifs précédentes du samedi et même parfois en semaine, hors de tout regroupement massif), mais tout le mobilier qui est retourné à l’intérieur. Un tag inscrit sur la façade est on-ne-peut-plus-clair: « pas de député, pas de président ».

Ensuite, le cortège continue sa route en direction du tribunal, où il s’arrête quelques minutes. En tout cas assez de temps pour que des enragés (en jaune ou non) saisissent l’occasion pour exprimer leur rage: si certains allument des feux de poubelles devant et autour du Palais de Justice, d’autres décident de l’attaquer à coups de pierre, détruisant ainsi plusieurs vitres du bâtiment institutionnel.

Vers 16 h, les vitrines de l’agence Ouest-France sont explosées à coups de marteau. Un individu aurait tenté de s’introduire dans la rédaction, selon les journaflics directement visés.

Mais les dégâts ne s’arrêtent pas là, d’après le journal local Les Nouvelles de Sable: rue du vert galant, une voiture décapotable est incendiée. Une barricade a été formée avec du matériel du chantier de la visitation. Au cours de l’après-midi, d’autres vitrines ont été fracassées, comme celles de l’agence immobilière Citya, l’agence Groupama ou encore la boucherie dans le secteur Gambetta Eperon.

Groupama

A Nantes (Loire-Atlantique), plus de 1300 personnes s’élancent vers 14h de la Place du Commerce en direction de la préfecture. Une heure plus tard, les premiers gazages ont lieu alors que le cortège tente de se frayer un chemin vers la gare SNCF. Vers 16h, le Mac Do de Feydeau est visé par une tentative d’incendie. Des panneaux publicitaires JC-Decaux se font exploser les uns après les autres. Les jets de projectiles répondent aux salves permanentes de lacrymos des flics sur la Cours des 50 Otages, puis à proximité du château des ducs de Bretagne. Trois quart d’heure après la première attaque, le Mac Do de Feydeau est de nouveau la cible des émeutiers. A 19h30, 14 personnes ont été interpellées.

Trois vont être déférées devant un magistrat du parquet, ce lundi 18 février, pour des violences sur les forces de l’ordre. Deux hommes, 18 et 34 ans, vont être jugés en comparution immédiate. Un adolescent de 16 ans va être présenté devant une juridiction pour mineurs. On lui reproche des violences, mais aussi des dégradations de biens publics. Les douze autres ont été libérés avec des convocations devant le tribunal correctionnel dans les prochains mois. Ils sont poursuivis pour différents faits : outrage, rébellion, port d’arme, participation à un attroupement armé… Parmi eux, se trouvent sept mineurs, qui devront répondre de leurs actes devant un juge des enfants ou recevront une composition pénale (peine alternative aux poursuites).

A Montpellier (Hérault), deux caméras de vidéosurveillance de la Ville ont été volontairement saccagées, après que des individus cagoulés ont grimpé aux mâts où elles étaient fixées, dans le quartier des Beaux Arts et près du musée Fabre, sur l’Esplanade Charles de Gaulle. Une voiture de la police municipale, sans flic à l’intérieur et en stationnement devant une annexe du centre-ville, a eu ses vitres brisées par des jets de pierres, alors que les gendarmes mobiles étaient en train de charger les saboteurs inspirés.

Parmi les huit personnes interpellés et placés en garde à vue, figure l’auteur présumé de l’attaque de la caméra de vidéosurveillance aux Beaux Arts. Il a été interpellé en flagrant délit par la police.

Le samedi précédent pour l’acte 13, la Ville de Montpellier avait déjà déposé une plainte contre X, après que des pierres ont été lancées sur un véhicule de la police municipale, avec cette fois des agents à l’intérieur, lors du passage du cortège des Gilets Jaunes dans la rue de la Saunerie. Cet équipage se trouvait derrière les halles Laissac en vue d’assurer une protection des commerces. (Le Métropolitain, 17.02.2019)


A Besançon (Doubs), comme chaque samedi, rendez-vous était donné à 14h. Plusieurs centaines de personnes décident de s’éloigner du centre-ville et d’aller bloquer les gros axes de la ville, avec deux grandes banderoles: « Ni capitalisme ni fascisme » et « la solidarité est notre arme ». Le cortège s’élance en direction de la rue de Dole, où un détour est fait par la prison de la Butte, où deux personnes sont désormais incarcérées dans le cadre des manifs « Gilets Jaunes »: descris du type « Libérez nos camarades » ou « Libérez Jordan » fusent, et le cortège repart en direction de Micropolis, en bloquant la circulation. C’est à ce moment précis, au niveau du rond-point, qu’une voiture force le barrage et fonce dans la foule, manquant de peu d’écraser des manifestant.e.s. Mais la réponse est immédiate et le chauffard se fait calmer ses ardeurs: des vitres sont brisées, la carrosserie enfoncée.

Le cortège repart en direction du centre commercial de Chateaufarine (celui qui brasse le plus de thunes dans Besançon et son agglo), en empruntant l’axe principal, c’est-à-dire la rue de Dole. Alors que les gendarmes mobiles se sont positionnés et attendent de pied ferme les manifestants au premier rond-point d’entrée dans la zone, ces derniers déjouent le dispositif des bleus et optent plutôt pour déambuler à travers le quartier de Planoise. L’ambiance se réchauffe immédiatement et, face à l’afflux des jeunes du quartier (parfois des minots de 12 ans!), la patrouille de flics qui suivait la manif quitte le secteur à toute allure. Des abribus sont défoncés à coups de caillasses. Après plusieurs kilomètres de marche, le cortège se retrouve devant les portes closes du centre commercial de Chateaufarine, gardées par les vigiles. N’ayant pas marché tous ces kilomètres pour rester sages aux portes du temple de la consommation, certains enragés s’équipent de pierres, d’autres de caddies… et ça passe en force, faisant sauter les portes en verre de l’entrée principale. Des coups de pétards retentissent dans la galerie, les DABs aux écrans tactiles du Crédit Agricole sont fracassés, tandis que les plus déterminés partent à l’assaut de la marchandise: quelque-uns réussiront à ressortir avec des fringues expropriés en quelques minutes, juste avant l’arrivée des gendarmes. Une vendeuse dira: « On ne s’y attendait pas. Il y a eu un mouvement de panique, j’ai vu au moins vingt clients sortir en courant par la sortie de secours. On a dû baisser les grilles, sans trop savoir ce qu’il se passait au départ ». Lors de la dispersion sur le parking, deux personnes sont interpellées, l’une pour « jets de projectiles »et l’autre pour « outrages ». La première ressortira de GAV le lendemain après-midi sans suites.

Plus loin, le cortège se reforme et retourne en direction de la prison en prenant la rue de Dole. Mais un gros cordon de GM bloque la route d’accès vers la Maison d’Arrêt. La manif se retrouve coincée dans cette grande allée cloisonnée par les murs de la caserne militaire, avec des bagnoles qui continuent de circuler. Après quelques minutes, les gendarmes bombardent la foule de grenades lacrymos, dont certaines rebondissant directement sur les voitures. Des projectiles sont lancés en retour, des barricades de poubelles sont incendiées au milieu de la chaussée. Et le cortège repart en esquivant une fois de plus le dispositif des forces de l’ordre et en contournant la méga-caserne pour se rediiger vers le centre-ville. Après un défilé au pas de course tout l’après-midi, toute le monde se disperse au niveau du lycée Jules Haag, en se promettant de se retrouver samedi prochain.

A Belfort (Territoire-de-Belfort), près de 400 « Gilets jaunes » ont investi à la mi-journée le péage Belfort-Fontaine sur l’A36 pour la rendre gratuite, prévoyant de rester tout le week-end. Mais plus tard, l’opération qui consistait à lever les barrières a tourné au sabotage destructeur: « Sur les coups de 19 h 15, une cabine a été incendiée par des manifestants et des atténuateurs de choc, les blocs verts qui délimitent les pistes, ont été démontés. Un coffret d’îlot qui permet d’éclairer les cabines a aussi été vandalisé et les caméras de vidéosurveillance arrachées. Dans le sens Belfort-Mulhouse, la circulation se fait désormais sur deux voies, contre six normalement et sous la surveillance des forces de l’ordre » (Est Républicain). Selon France Bleu, « plusieurs départs de feu ont été observés dans la soirée sur le péage. L’un sur un tampon amortisseur, devant une cabine. L’autre dans un espace vert, à côté du péage. Le troisième sur un boîtier électrique ».

Toulouse (Haute-Garonne): Plus de 5000 personnes ont défilé à travers le centre-ville. C’est vers 16h15 que des affrontements ont éclaté au niveau du théâtre de la Cité (ex-TNT), sur les boulevards. Les forces de l’ordre ont essuyé divers projectiles et répliqué en faisant usage de grenades lacrymogènes. Des incidents qui se sont poursuivis au niveau du Monument aux Morts, puis vers la Côté Pavée et au centre-ville.  « Quelques incidents ont eu lieu à différents endroits à Toulouse avec des tags et appositions d’affiches, des feux de poubelles et des jets de projectiles en direction des forces de l’ordre », a précisé la préfecture. À 19h30, une source policière indiquait à Actu Toulouse que 17 personnes avaient été interpellées suite aux débordements.

Brétigny-sur-Orge (Essonne), aube du 16 février : Tags sur la permanence de la députée LREM de la 3e circonscription de l’Essonne

repris  le  sur  Sans_Attendre