Archives de catégorie : General

Sur l’attaque sauvage et la moralisation de la violence

Les anarchistes ont toujours été parmi les ennemies les plus radicaux et les plus intransigeantes du système. Nous avons, de ce fait, toujours été parmi les plus disposés à user de tactiques offensives telles que le recours à la violence. Cependant, le débat concernant la violence dans les milieux anarchistes est un débat complexe et clivant, et est souvent enlisé dans la morale civilisée (et particulièrement à gauche).

Dès le début du mouvement au 19ème siècle, la grande majorité des anarchistes se sont accordés sur la nécessité de la violence en tant qu’outil de lutte contre le système. En pratique, toutefois, le réel recours à la violence des anarchistes a suscité de profonds désaccords entre les anarchistes.

De tels désaccords sont manifestes dans les débats autour de l’idée de « propagande par le fait » qui généra tant de controverses à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème siècle. Alors que les révoltes inspirantes d’anarchistes comme Ravachol, la bande à Bonnot et Severino Di Giovanni étaient reconnues et saluées par de nombreux anarchistes, la majorité des anarchistes de l’époque cherchait à se dissocier de tels actes. Beaucoup sont allés jusqu’à prétendre que les auteurs n’étaient rien de plus que des terroristes antisociaux qui n’avaient rien à voir avec le « Mouvement ».

En 1901, Leon Czolgosz, un immigré anarchiste, tira au niveau de l’abdomen sur Henry McKinley, le président états-unien de l’époque. McKinley mourra quelques jours plus tard. Malgré le fait que la seule personne à avoir été visée par cette action était un tyran qui présidait un empire, l’assassinat de McKinley suscita une grande indignation parmi les anarchistes de l’époque, qui condamnèrent l’action non seulement pour des raisons tactiques mais également pour des raisons morales. Sauf rares exceptions, les seules anarchistes qui ont, à l’époque, soutenu Czolgosz et ses actes, furent Emma Goldman (qui fut emprisonnée par l’état en représailles à la fusillade) et quelques anarchistes italiens.

Pour être honnête, cela a du sens de critiquer la fusillade pour les conséquences qu’elle a entraînées. L’état l’utilisa comme prétexte pour alimenter un sentiment anti-anarchiste et anti-immigré, menant à une vague de répression. Ceci dit, les critiques allaient bien au-delà, beaucoup d’anarchistes tentèrent de nier complètement tout lien entre l’acte d’un « fou isolé » et l’anarchisme. De tels anarchistes semblent croire que tout anarchiste qui est prêt à agir pour lui-même sans tenir compte de ce que les curés du « Mouvement » ou les masses pensent, n’est pas un vrai anarchiste et devrait être écarté du « Mouvement ». Pourtant, comment peut-on prétendre défendre l’anarchie tout en essayant de contrôler les actions de celles et eux qui choisissent d’agir sans demander la permission? La contradiction est affligeante.

Un autre débat qui souligne la moralité civilisée prédominante au sein du mouvement est le débat actuel sur le recours à la tactique offensive et à la violence.

L’anarchisme est souvent associé à la violence, ce qui n’est pas surprenant lorsque l’on regarde son histoire (et le fait que la plupart des anarchistes préconisent une révolution violente). La plupart de celles et ceux qui se considèrent anarchistes (même celles et ceux qui prennent part aux actions offensives) se donneront pourtant beaucoup de peine à nier que le « Mouvement » est violent. Ils diront que la destruction de propriété n’est pas violente, que toute violence commise par les « vrais anarchistes » est une violence défensive ou que l’état est le seul à être véritablement violent.

Il y a aussi celles et ceux qui affirment que l’accueil positif des tactiques ofensives chez les anarchistes n’est que le reflet d’une dynamique « machiste ». Si de telles dynamiques existent et influencent des projets anarchistes, devrions-nous accepter une telle perception genrée et essentialiste de la violence et reléguer la violence au domaine de la « masculinité » ? Qu’en est-il de la violence des « femmes » et des personnes queer radicales qui ont choisi de contre-attaquer ? Sont-iels « machistes » aussi ?

A l’exception près de l’association de la violence à des comportements machistes, tous ces arguments participent à la moralisation de la violence, considérée comme un « mal inutile ». J’ai même vu des anarchistes dire que l’on ne devrait jamais s’amuser (!!!) en prenant part à des actions offensives. Celles et ceux qui choisissent de se battre doivent-iels renier leurs sentiments et devenir de simples machines de combat?

Bien que la fétichisation de la violence puisse être problématique (surtout lorsqu’elle provient de celles et ceux qui ne l’ont jamais vécue personnellement), il en va de même pour sa diabolisation. Dans une société fondée sur la monopolisation de la violence par l’État et sur la pacification et le désarmement de ses subordonnés, nous ne devrions pas hésiter à admettre d’être violentes et à acclamer les actes violents perpétrés contre celles et ceux qui rendent nos vies misérables et font la guerre à tout ce qui est sauvage.

Alors, je ne dis pas que nous devrions soutenir de manière acritique tous les actes de violence commis par des anarchistes (rien ne devrait être soutenu sans discernement). Mais nous ne devrions pas non plus interpréter ces actions à travers un prisme moraliste qui tente de tenir à l’écart les anarchistes « moraux » des « criminelles antisociaux », qui n’accepte la violence que lorsqu’elle sert les objectifs du « Mouvement » (quel mouvement ?). Au lieu de cela, nous devrions comprendre que la violence est inhérente à la lutte anarchiste, tout comme elle l’est à la vie elle-même. Il y a aura toujours des éléments indisciplinés qui sentiront le besoin de contre-attaquer la société qu’iels soient ou non soutenues par « les masses », ou que les conditions soient ou non favorables à de telles actions. Ce n’est qu’en acceptant ces éléments et en rejetant la moralisation de la violence que nous pourrons devenir une force qui sèmera la peur dans le cœur de celles et ceux qui maintiennent l’ordre civilisé.

Guará

[Traduit de l’anglais de fanzine « INSURGENCY: An Anarchist Journal of Total Destruction » par Ad Nihilo]

Munich, Allemagne : Incendie d’une voiture SODEXO, célèbre collaborateur de la machine à enfermer – 23 avril 2019

Dans la nuit du lundi 22 au mardi 23 avril 2019 à Munich, une voiture de marque Volkswagen a été entièrement détruite par les flammes. C’est la presse bavaroise qui nous informe de cet incendie, sans en dire davantage. Par contre, un post sur Indy Deutschland précise qu’il s’agissait en réalité d’un véhicule appartenant à l’entreprise Sodexo, connue pour sa collaboration de longue date avec le système carcéral.

En France, elle s’engraisse en partie en fournissant les « repas » aux prisonniers.

C’est un témoin qui a donné l’alerte en voyant le véhicule en feu dans la Klenzestraße aux alentours de 3h du matin. Mais malgré l’intervention rapide des pompiers, c’était trop tard: les flammes ont même eu le temps d’embraser deux vélos garés à côté ainsi qu’une autre voiture de la marque BMW.

Madrid (Espagne) : Troisième rencontre anarchiste contre le système technologique et son monde

Pour la troisième année consécutive aura lieu dans le CSOA La Gatonera
(C / Valentín Llaguno, 32) la Rencontre anarchiste contre le système techno-industriel. Cette réunion part de la nécessité de générer un
discours contre le système de domination dans lequel nous sommes. Ce système imprègne le monde qui nous entoure dans une logiquetechno-scientifique où tout est mesurable, quantifiable et donc soumis à un contrôle. Ce développement repose sur la substitution des processus
naturels aux processus techniques soumettant les individus, les animaux et l’écosystème à la méga machine.Comme anarchistes nous considérons que la lutte doit intégrer la nécessité de protéger notre environnement et de restaurer l’autonomie que ce système nous a arraché.
La réunion aura lieu les 24, 25 et 26 mai. Tout au long du week-end il y aura des discussions et débats, itinéraires, expositions sur différents sujets et kiosques avec divers matériaux. Après chaque entretien, il y aura repas et dîner végétariens. Pour toutes questions, écrivez à

Programme:

-VENDREDI 24 À 19H00 Discours: «Technologie, technique, transhumanisme:
les aventures du pouvoir». À la charge de PMO, Pièces et main d’œuvre

– SAMEDI 25 A 12H00 Discours: «Une critique de l’intelligence
artificielle d’un point de vue anarchiste». À la charge de MOAI.

SAMEDI 25 à 17H00 Talk-walk: «La nocivité et la Smart City à
Carabanchel» à la charge de Negre i Verd.

SAMEDI 25 À 19 H 00 Conférence: « L’influence des technosciences dans
la vie quotidienne » À la charge du Collettivo Resistenze al Nanomondo.

-DIMANCHE 26 À 17 H 30 Entretien: «La technologie a-t-elle une
politique?», à la charge de Cul de Sac

DIMEANCHE 26 À 19 H 30 Conférence: «Le New Deal vert et
l’environnementalisme de l’État: soumission durable» à la charge du
Collettivo Resistenze al Nanomondo.

VENEZ ET PARTAGEZ
POUR LA LIBÉRATION TOTALE!

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La Vieille Valette (30): larmes et paillettes

Note: deux lieu à valence affichent ce festival,   et le laboratoire  est parmi eux , c’est pour cela on publie ce texte. Des féministes ont profité  cette  affichage pour nous pourrir.


Toi qui t’apprêtes à aller, peut être, au Festivalette.

Dans ce lieu mythique, magique, si beau au printemps! Son valat, sa piscine, ses chemins champêtres où des mains agiles, ou pas, ont, dans tous les états et au son de la conque, créé, construit, façonné ce paysage onirique.

Sache que c’est aussi comme tant d’autres lieux un espace:

– où être contre la loi laisse la place à la loi du plus fort
– où les rapports de domination ne sont pas remis en question
– où «féministe» y est une insulte
– où, au milieu de plein de «potes» tu peux être seul-e
– où face aux violences récurrentes il n’y a toujours pas de réponses
collectives
– où c’est: «marche, ou crève!»
– où la peur (d’être isolé-es, rejeté-es, harcelé-es) empêche d’agir et
cautionne ce système.

Ceci est un appel à réfléchir à nos pratiques intimes et collectives pour ne pas détourner le regard même sous une pluie de paillettes.

—–

Suite à des demandes de précisions on a écrit ceci :

Si ce texte a été écrit collectivement, les commentaires qui s’en suivront sous notre identifiant sont faits de façon individuelle et pourront donc être multiples même si nous assumons tout ce qui pourra être dit par tou(te)s.

La liste des viols et violences, présumées et avérées, subies par des personnes en ces lieux sur toute son occupation est très longue, et n’a toujours été que cris, mais surtout chuchotements, dans l’intime.

La difficulté de communiquer que génère ces situations (peur de se faire démolir verbalement voire physiquement, stigmatisation, certain(e)s n’étaient que de passage et disparaissent rapidement avec leur trauma, envie d’oublier…) n’est plus à démontrer et j’espère qu’il n’est jamais trop tard pour réagir.

Pour citer la dernière en date et, en rapport avec ce festival: une personne, habitante à l’époque (appelons-la X), s’est fait agresser par deux fois par deux habitants différents (appelons-les Y et Z) il y a plus d’un an.
Si cela m’attriste de le préciser, on parle d’une violence telle que la réparation nécessite prothèse et chirurgie et est loin d’être terminée.

X n’a reçu non seulement aucun soutien (ce qui pourrait quasiment être reconnu comme un protocole inscrit en ce lieu), mais s’est vu demandé de partir puis, récemment, jeté ou «réquisitionné» toutes ses affaires…

Y, le responsable de la première agression est connu pour ce genre de faits depuis toujours et puisque, « Ni dieu Ni Maître MAIS qu’est-ce qu’on aime les IDOLES », il n’est que rarement inquiété. Ayant fait partie de ce collectif par le passé, j’accepte pleinement ma part de responsabilité dans cette situation.

Z, deuxième agresseur, moins en position de force, a été prié mollement de partir depuis un an mais, alors qu’on peut se faire éjecter très violemment de cet endroit en 2 secondes si l’on est inconnu du cercle et/ou que «l’on ressemble à un keuf», était toujours présent jusqu’à peu. Il semblerait qu’il ait été enfin sorti du paysage. Pour ma part cela a clairement été fait dans le cadre du grand ménage de printemps précédant la préparation du festival.
D’où les notions de vernis et de paillettes.

Nous ne nous sommes pas tombé d’accord sur un appel à boycott, même si cela était un souhait de certain(e)s (sans illusion toutefois), mais nous souhaitions que chacun(e) se questionne.

Jusqu’où fait-on la fête ? Considère-t-on que, quand on se déplace et s’amuse dans un endroit qui a des prétentions libertaires et détruit autant de personnes, on le soutient ? Pour ma part je le pense.

Peut-être qu’avec le temps, je ne suis plus si «Show must go on» et que:

«Je ne crois pas en la fête car c’est une fausse intensité, je ne crois pas en la fête car c’est un espace de rapport biaisé» (Passion Armée).

—–

Les précisions apportées ne sont qu’un début. Nous avons voulu répondre rapidement car le festival se déroule en ce moment, j’espère qu’il y aura une suite, je souhaite qu’il y ait une suite ; pour libérer la parole, lâcher les rancœurs et le poids de nos colères frustrées, pour acter ce qui s’est passé pour de nombreuses personnes dont la réalité a été niée, mise sous silence, … Pourquoi pas aussi y amener un changement dans les relations et la vie dans ce(s) lieu(x), renseigner les nouveaux arrivants…

Des ajouts seront faits sur l’explication du fonctionnement de ce(s) lieu(x).

On pourrait sans doute apporter des éléments d’analyse sur son (leur) fonctionnement(s), des témoignages de vécus.

Et heureusement, on y a aussi, j’imagine pour la plupart, tiré des forces, des amitiés, des idées. Encore que pour certain(e)s, à quel prix!?

 

Contact: larmesetpaillettes@@@laposte.n

squat .net

Publication : Kalinov Most n°4 – Avril 2019

Sortie d’un nouveau numéro de Kalinov Most (avril 2019)

  • Sur la nécessité de poursuivre la lutte à l’intérieur de la prison: prisons, options et trajectoires subversives dan sla région chilienne.
  • Stratégies et particularités du contrôle dans les prisons de l’Etat espagnol
  • Auto-attaques, montages et suspicions: quand la théorie de l’Etat entre dans nos têtes

et bien d’autres choses ….

Pour se le procurer ou toute autre question : kalinovmost(a)riseup.net

 

Valence, Drôme: le centre pénitentiaire une journée mouvementée pour les bourreaux

note du Laboratoire Des syndicalistes de la  pénitentiaire ont quitté la manifestation  syndicale du 9 mai  ( fonction publique ) rapidement sous la pression de certain-e – s manifestant-es


En effet, une première agression par un détenu mécontent que le personnel récupère des objets prohibés qu’il avait récupéré lors de projections s’en est pris à des surveillants en les menaçants et en les insultants copieusement puis s’est mis à les bousculer et à leurs asséner des coups de poing. Deux d’entre eux vont être blessés, l’un au visage et l’autre au bras. Les fonctionnaires ont été transportés à l’hôpital pour y subir des soins. Ils se verront prescrire 11 jours d’ITT. À l’aide de renforts le détenu sera maîtrisé et placé au quartier disciplinaire de l’établissement. Une deuxième agression est survenue  dans le même  le même bâtiment, un détenu en surveillance car il est en grève de la faim est retrouvé inanimé dans sa cellule. Les surveillants effectuent les premiers secours et positionnent la « victime » en position latérale de sécurité et commencent à lui prendre ses constantes. Seulement le détenu va doucement retrouvé ses esprits et frapper deux surveillants. Des coups de pied au visage pour l’un et un coup de pied à la tempe pour l’autre. Le détenu  sera maîtrisé avant sa prise en charge par les pompiers.

Pour finir cet après-midi mouvementé, le personnel devra faire face au refus de réintégrer d’un détenu qui sera également placé au quartier disciplinaire

( source syndicale)

« Certaines violences pourraient être évitées avec une réelle lutte [pour la destruction de toutes les prison, et quant aux matons… NdAtt.] ».

Réservistes de la Gendarmerie : connards de toute la France, votre patrie a besoin de vous!

Le Parisien / dimanche 21 avril 2019

Vous les verrez prochainement en uniforme au bord des routes de l’Oise procéder à des contrôles routiers. Ou en ville, lors de patrouilles de contact. Eux, ce sont les 24 nouveaux réservistes qui vont intégrer les brigades de gendarmerie du département. Leur stage de préparation militaire gendarmerie (PMG) s’est achevé vendredi dernier, à Beynes (Yvelines).

Une formation intense de quinze jours continus où 21 instructeurs leur ont enseigné en version accélérée les fondamentaux indispensables pour leur permettre de renforcer les « unités d’active ». « On leur a appris les bases du milieu militaire, à se déplacer au pas et à défiler, à manipuler et utiliser une arme, détaille le chef d’escadron de réserve Desquiret, directeur du stage. Ils ont également été formés au secourisme. »

Et comme la rigueur est de mise dans la gendarmerie, les élèves ont dû se plier aux coutumes militaires : lit au carré, nettoyage quotidien des parties communes, etc. « En peu de temps, nous avons dû assimiler beaucoup de choses, note Béatrice, l’une des élèves de la session réservée à l’ex-Picardie. Le mental était là, alors on s’est accroché et on a tenu le coup. »
Comme cette Beauvaisienne de 35 ans, technicienne contrôle qualité chimie dans la vie de tous les jours, 58 autres candidats se sont portés volontaires pour défendre les valeurs de la gendarmerie, en fonction de leurs disponibilités. Seuls 52 ont terminé leur stage. « Il y a toujours un taux d’attrition, souligne le capitaine Buin, cheffe du bureau des compétences. Certains se blessent, d’autres se rendent compte qu’ils ne sont pas à leur place. »

Pas de quoi inquiéter les militaires. Les dossiers d’inscription ont augmenté ces dernières années. « Avant les attentats qui ont touché la France, nous recevions 200 dossiers de candidature par an au niveau régional. C’est désormais 400 », apprécie l’aspirante Tournay, chargée du recrutement. […]
« Ils sont une force indispensable pour le bon fonctionnement de nos compagnies, reconnaît le colonel Brémand, patron des gendarmes du département. En cas de crise, ils permettent de monter en puissance. Et la collaboration avec les gendarmes d’active est intéressante pour le partage des réseaux et leurs connaissances professionnelles. »
D’ici à quelques jours, ils seront donc sur le terrain aux côtés des 450 réservistes déjà sous contrat et des gendarmes d’active, pour les soutenir dans leurs missions. « Ils n’ont pas le même degré de responsabilité mais le but est le même », insiste le capitaine Buin.

Devenir réserviste est à la portée de tous. Pour être admissible, il faut être de nationalité française, avoir entre 17 et 40 ans, avoir satisfait aux obligations du service national et ne pas avoir de mention à son casier judiciaire. Il est conseillé d’avoir une bonne condition physique [et pas de scrupules; NdAtt.]. « Il y a de l’attente », prévient l’aspirante Tournay. La deuxième et dernière session de l’année, prévue fin juillet, est déjà complète.
Les réservistes sont affectés en fonction de leur lieu d’habitation et sont rémunérés 50 € net d’impôt par jour travaillé.

1er Mai à Paris : Pour que le ciel ne nous manque plus jamais

Pour que le ciel ne nous manque plus jamais – Défense au procès de 4 compagnons

Le 1er mai 2019 à Paris, quatre compagnons (deux de nationalité italienne et deux de nationalité française) sont arrêtés rue Bichat par des bacqueux un peu avant 12h tout comme nombre d’autres personnes ce jour-là.
Sont retrouvés en leur possession des “armes” (3 marteaux et un bâton) ainsi que du “matériel de protection”.
Leur est reprochée la participation à un groupement en vue de la préparation de violences, le refus de se soumettre aux opérations de relevés signalétiques (ADN) ainsi que pour trois d’entre eux le refus de se soumettre aux opérations de prélèvement externe (photos et empreintes).

L’avocate, qui défend les 4 compagnons d’une seule voix, plaide la nullité de l’intégralité du dossier en mettant en avant le non-respect de la procédure par les keufs en réalisant une fouille hors du périmètre de la manifestation sans la présence d’un Officier de Police Judiciaire (OPJ) et/ou sans flagrance (être en flagrant délit). Pour justifier cette dernière, le procureur, citant un PV d’interpellation (le seul sur lequel c’est indiqué), mentionne que l’une des personnes aurait accéléré le pas à la vue de la BAC. L’avocate le coupe, la cour de cassation à déjà statué sur ce point, accélérer le pas ne constitue en aucun cas une flagrance. A cela, le proc répond par un savant bégaiement.

Pour se tirer de ce mauvais pas (pas de raisons valable d’avoir fouillé les compagnons, donc fouille illégitime, donc nullités de toutes les charges) le juge, tenace, suspend l’audience, se retire en concertation une bonne heure et demi avant de revenir avec une formidable trouvaille: la mention “marteau dans la ceinture” sur le PV de fouille d’un des compagnons est maintenant devenue une “arme apparente” et donc un flagrant délit. Nullités complètes rejetées.

Ce que ce passage montre, c’est que le juge a totalement la possibilité d’interpréter les pièces du dossier à sa guise afin de coincer ceux qui ne lui reviennent pas. Le tribunal ne juge pas des faits, il juge des gens, des profils, des idées, des intentions, des rôles sociaux. Et comme la fin justifie les moyens, le mensonge peut s’avérer très utile. Côté proc, ça pue le seum quand il accuse presque les inculpés d’avoir gardé le silence.

Par contre, le refus de se soumettre aux opérations de relevés signalétiques ainsi que pour l’un d’entre eux le refus de se soumettre aux opérations de prélèvement externe tombent pour les deux compagnons italiens du fait de la non remise de leur notification de garde à vue en italien dans le délai imparti par leur loi.

L’avocate fait à ce moment appel de la décision du juge de poursuivre les charges. Le procès est reporté au 23 mai 2019. Alors qu’ils ne peuvent plus statuer sur l’affaire, ces maniaques de l’ordre tirent leur dernière cartouche, par dépit, et surement aussi par amertume, et décident de statuer sur les mesures de sécurité en attendant le procès. Tout le monde comprend: comme avec d’autres ce jour là, ils ont faim de contrôle, de tôle, d’enfermement, de privations, bref d’incarcération.

Dans cette opération, et dans le cadre de la coopération des polices de l’espace Schengen, la police italienne fut très rapide à fournir toutes les informations possibles sur les “ressortissants Italiens” sous forme de notes de renseignements. Les notes, n’ayant aucun statut légal comme pourrait l’avoir un casier judiciaire, pèsent néanmoins énormément dans la décision du juge.

Après que le juge et le proc’, qui partagent la même robe, aient usé de tous leurs artifices pour empêcher leur remise en liberté, les deux compas italiens sont désormais en détention provisoire (DP) à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis en attente de procès le 23 mai, au tribunal de grande instance de Paris. Les deux autres compagnons sortent sous contrôle judiciaire (ayant pu présenter des garanties de représentation valides au yeux des magistrats).

Une demande de mise en liberté (DML) a été immédiatement déposée. En outre, ils sont également sous le coup d’une obligation de quitter le territoire pendant deux ans ce qui peut impliquer un placement en CRA après une éventuelle sortie de prison. Cette OQTF, ainsi que la décision de ne pas reconnaître la nullité de toutes les charges est contestée en appel pendant le procès par l’avocate (en déposant la demande au greffier du TGI durant la concertation des magistrats).

La demande de mise en liberté est cruciale pour toutes les personnes qui auraient voulu produire des garanties de représentation afin d’éviter la détention préventive mais qui n’ont pu le faire par manque de connaissance ou de préparation. Elle permet entre autre de présenter de nouvelles garanties de représentation. Présenter des garanties est un choix, certes criticable en tant qu’il contribue à diviser les prévenus selon des critères d’intégration à cette société qui nous crie “marche ou crève”, mais il est important d’avoir l’option de le faire. La DML acceptée permet d’arriver à son procès en tant que personne libre, ce qui a beaucoup d’influence sur la décision des juges. (Si vous connaissez des gens dans cette situation, faites leur savoir qu’ils peuvent en parler à leur avocat, même s’ils sortent de DP le jour de leur procès, c’est un avantage énorme).

Dans la salle, alors que le juge annonce la décision d’incarcérer les compagnons, une compa crache en direction du procureur, une partie du public crie sa rage et sort en solidarité.
Une procédure d’outrage à magistrat est relevée.

Si nous partageons ici certains détails précis du procès c’est parce que nous estimons qu’ils ont de l’importance pour toutes les futures procédures et pourront permettre à d’autres de se défendre (si possible collectivement), de requérir les nullités de charges ou de faire valoir des vices de procédures. Cette affaire n’est qu’une parmi tant d’autres, mais c’est en mettant en commun nos expériences et nos outils de défense que nous pourrons tenir tête à la justice et leur dire, droit dans les yeux, qu’ils ne sont que les bouffons d’un système qui maintient vivant le cadavre de cette société pourrissante.

Pour envoyer des lettres, textes ou dessins aux deux compagnons en détention, M. et S. envoyez un mail à souslescrachatsleproc[at]riseup.net.

Contre tous les Etats, par-delà leurs frontières, solidarité !

Aucune cage ne pourra jamais enfermer nos rêves de liberté.

[Repris de Sous les crachats le proc’!, 07.05.2019]

repris à sans attendredemain

Vie quotidienne à valence,La rue dernier refuge pour les déshérités ?

U‌n milliard pour Notre Dame quand les déshérités de la terre échouent et meurent là où ils ont « vocation » à terminer leur parcours d’être humain … la rue bien sûr !
Peut-on encore  changer le monde …  avec nos tout petis moyens … ?
Solidarité !
un milliard pour Notre Dame
Vie quotidienne à Valence:
– 1er mai … mort dans la rue … même plus de place à l’hôpital de Valence ! le transport demandé par la famille dans un autre hôpital est décrété « impossible »
– 8 mai: refus d’opérer une femme menacée de mort: pas de chirurgien disponible au bloc opératoire, pas les moyens de la transporter ailleurs …
– plusieurs familles avec enfants handicapés attendent dans une angoisse indicible la décision d’expulsion de leur logement … comme si on ne mourait pas aussi au printemps ou en été …

odile

[reçu par mail]

Loriol, Drome: Prise de parole et apéro en ‘hommage aux indésirables du camp d’internement de Loriol. »

le 8 mai 2019(des libertaire avec  des militants de la CNTSTP26) nous étions  mercredi à la stèle  de Loriol

Nous avons lu  un texte court rappelant ce lieu d’internement  pour les « indésirables ». et écouté un morceau de musique irlandaise

Les « indésirables »

A partir de mai 1940, le régime de Vichy fait interner au camp de Loriol des réfugiés apatrides arrêtés dans les agglomérations Romanaise et valentinoise et des politiques français(communistes, syndicalistes et pacifistes) et des espagnols qui ont réussi à fuir la dictature franquiste , Certains de ces internés, après une évasion, entreront dans la Résistance et y joueront souvent un rôle considérable par leur expérience du combat et la force de leurs convictions. Ils se sont mobilisés parfois dans les maquis d’antifascistes allemands dans les Cévennes ou vers les maquis des baronnies Le statut des Juifs promulgué le 3 octobre 1940 aboutit à leur internement massif dès l’automne 1940. Originaires de France, du pays de Bade allemand ou d’Europe centrale, loriol est pour beaucoup d’entre eux la dernière étape avant les camps d’extermination nazis .. ET aussi après la grève organisée le 20 septembre 1943 pour protester contre l’insuffisance du ravitaillement et l’obligation de travailler pour l’occupant, 26 Romanais-Péageois sont arrêtés . Ils étaient ouvriers de la chaussure ou ouvriers chapeliers ; 16 d’entre eux sont déportés vers les camps et ils ne ne sont pas rentrés

.Après la Libération, le camp sert de lieu de détention pour des collaborateurs et des prisonniers allemands.

Ce 8 mai nous anarchiste,  militants de la CNT tenons à rappeler l’existence de ce camp d’internement mis en évidence par cette stélé. Mais le combat continue contre le fascisme , pour la reconquête des acquis du CNR En cette journée de convergence nous voulons rappeler la nécessité d’être solidaires, et de combattre toute exploitation,et toute autorité.

le texte de l’intervention prêt à circuler en pièce jointe

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