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Meylan (38240):Incendie de la gendarmerie de Meylan (suite)

Dauphiné libéré   Publié le 09/11/2017

sans commentaire:

Les huit personnes qui avaient été placées en garde à vue mercredi matin dans l’enquête sur l’incendie de la gendarmerie de Meylan ont été laissées libres. « Les perquisitions ont été négatives et aucun élément n’a été retenu contre quiconque » vient d’indiquer le procureur de la République de Grenoble, Jean-Yves Coquillat au Dauphiné Libéré.

Le procureur a par ailleurs confirmé les informations publiées ce matin par le Dauphiné Libéré , expliquant que cette série d’interpellations avait eu lieu pour explorer « la piste de la vengeance » et « fermer des portes ». « Les gendarmes ont sélectionné un certain nombre d’individus connus pour des incendies volontaires ou pour des menaces sur les gendarmes, ou les deux ». Le procureur a également annoncé au Dauphiné Libéré que désormais, « la piste anarchiste reste la plus vraisemblable ».


lefigaro.fr mis à jour le 09/11/2017 à 10:49

«Nous avons affaire à des gens organisés et intelligents», estime le procureur Jean-Yves Coquillat, qui précise qu’aucune interpellation n’a encore eu lieu dans les milieux anarcho-libertaires. Quant à la possibilité d’identifier les auteurs via la revendication faite sur Internet, là encore, les enquêteurs semblent coincés. «Le site Internet est au Brésil. Nous sommes techniquement impuissants pour remonter cette piste-là», admet encore le magistrat.

Paris:Journée de commémoration critique du 11 novembre 2017 : « Chagrin révolutionnaire »

 

Entretien avec la giménologue Myrtille Gonzalbo : « D’Octobre 17 à Juillet 36, les Bolchos et les Anarchos ont-ils remis le peuple au boulot ? »

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Myrtille Gonzalbo, giménologue qui interviendra lors de notre 4ème journée de commémoration critique du centenaire, a accepté de répondre à quelques questions préalables sur la Révolution russe et ses mythes. Nous l’en remercions.

Au delà de cette interview, nous invitons celles et ceux que le sujet intéresse à se plonger dans son ouvrage de référence :

  • Les chemins du communisme libertaire en Espagne 1868-1937 » (Editions Divergences, 2017)

A travers votre participation aux Giménologues et votre dernière publication vous revendiquez une démarche historique non académique. Pouvez-vous préciser la particularité de cette démarche ?

Les Giménologues sont un petit collectif d’amis devenus historiens amateurs en se dédiant depuis 2004-2005 à la publication des Souvenirs de la guerre d’Espagne d’Antoine Gimenez, alias de Bruno Salvadori, un milicien volontaire du Groupe International de la colonne Durruti, mort à Marseille en 1982.

On ne pensait pas se trouver encore sur le coup douze ans après. Nous avons d’abord réalisé un feuilleton radiophonique de dix heures avec des amis de Radio Zinzine à Forcalquier, et c’est en rédigeant les mises en contexte du récit que nous avons pris la mesure de la richesse historique de ce document. Cela nous a entraînés dans un passionnant cycle de recherches et de trouvailles dont nous ne sommes toujours pas sortis. Au vu de la taille finale de notre appareil critique, nous nous sommes bombardés « spécialistes » des écrits de Gimenez [1].

Depuis 2006, au cours de multiples tournées de présentations, nous avons fait des rencontres inattendues avec des anarchistes espagnols de plus de 85 ans, devenus des amis. La plupart étaient des anciens miliciens du front aragonais, qui avaient lu de près le récit d’Antoine. C’est ainsi qu’est né en 2016 le second ouvrage « A Zaragoza o al charco ! Aragon 1936-1938. Récits de protagonistes libertaires » (paru chez L’Insomniaque, voir en ligne), nourri de leurs histoires directement racontées (ou via leurs enfants).

La « giménologie » renvoie aussi à la méthode adoptée : nous attribuons une grande valeur historique aux écrits et aux témoignages des protagonistes [2] du processus révolutionnaire engagé dans ce pays depuis le milieu du XIXe siècle. Chaque parcours individuel est fort en soi et rappelle que les hommes et les femmes de cette époque étaient chargés d’un intense désir d’émancipation collective. Nous y voyons une illustration de la dynamique individu-collectif où le premier ne se dilue pas dans le second, propre au mouvement libertaire. Ensuite, autant que possible, nous confrontons les témoignages à d’autres sources (archives, presse), sans cesse alimentées par des personnes qui nous écrivent, et par l’amical réseau de mise en commun des données qui traverse, entre autres, le milieu libertaire ; sans oublier les riches centres de documentation de Lausanne et Marseille (CIRA).

Ainsi continuons-nous à puiser dans l’abondant matériau à notre disposition pour comprendre comment le mouvement communiste libertaire espagnol a pu focaliser en lui un tel espoir de révolution sociale dans les années trente.

Les traducteurs anonymes des Motions du congrès de Saragosse, qui contient la motion-programme sur le communisme libertaire adoptée en mai 1936, concluaient ainsi leur préface (rédigée à la fin des années 1970) :
« La CNT a […] rencontré à la mort de Franco une situation historique qui ne se reproduira plus : la possibilité de constituer une des premières organisations quantitatives de la nouvelle époque. Tout ce que la jeunesse comptait de révolte semblait se retrouver en elle, comme chez elle. […] Mais il aurait fallu […] entreprendre la critique de l’histoire de [la] défaite, [et] que [la CNT] s’attaque au centre moderne de l’idéologie : le travail. Il lui aurait fallu associer à toute revendication ayant le travail pour objet l’impérieuse nécessité de sa suppression. Il lui aurait fallu s’ouvrir à la critique du syndicalisme et de la vie quotidienne. »

Décidés à participer à cette « critique de l’histoire de la défaite », il nous a fallu dépoussiérer une partie de l’historiographie anarchiste qui a trop cédé à la mythification, forcément réductionniste, tout en masquant bien des aspects du processus révolutionnaire.

Nous avons beaucoup appris sur le mouvement anarchiste espagnol depuis l’intérieur, sur sa richesse, ses audaces comme sur ses autolimitations. Et nous pensons qu’il y a toujours des enseignements à tirer pour aujourd’hui de la inédite tentative collective de sortie du capitalisme qui fut à l’œuvre en 1936-1937.

Nous sommes plutôt encouragés à continuer du fait que les souvenirs d’Antoine, ceux des autres protagonistes ainsi que le matériel documentaire présenté depuis douze ans reçoivent un très bon accueil lors des débats publics, notamment dans les lieux comme Notre-Dame-des-Landes. Et de manière générale là où des gens s’émancipent de la passivité ambiante, en ville comme en milieu rural, et s’engagent dans une démarche de rupture où mille activités se déploient dans un rapport au temps qui échappe (en partie) à celui du salariat. Ils s’intéressent particulièrement au contenu du projet communisme libertaire, aux pratiques sociales qui se mirent en place en Aragon, à la critique du salariat et du travail. Certains nous ont dit être heureux de pouvoir raccorder leur expérience à ce qui a été tenté par les anars des quartiers de Barcelone et des communes aragonaises.

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Dans votre dernier ouvrage vous dissociez divers courants de l’anarchisme espagnol. Doit-on-y voir la différentiation entre syndicalisme et anarchisme que faisait Malatesta ?

« Qui dépend d’un salaire, quelle que soit sa forme, ne peut se considérer comme un homme libre. […] Ni gouvernement, ni salaire ! […] Il ne s’agit déjà plus de travailler plus ou moins d’heures, et encore moins de recourir à des manifestations pompeuses et rachitiques, mais d’une lutte sans merci où la classe ouvrière a jusqu’à aujourd’hui porté la charge la plus lourde. Maintenant qu’elle est engagée, on ne peut échapper à ce dilemme : ou nous nous résignons, et nous succombons à la servitude volontaire, ou nous nous rebellons un bon coup contre tant d’outrages, d’injustices et d’ignominies, afin de montrer aux exploiteurs et aux gouvernants que nous ne sommes pas un troupeau de moutons prêts à être tondus. »
(Extrait d’un folleto anarcho-communiste diffusé à Barcelone, le premier mai 1892.)

Dans les années 1868-1872, les idées et pratiques anarchistes en cours d’élaboration dans le creuset de l’AIT, puis de l’Internationale anti-autoritaire collectiviste, se combinèrent magistralement avec le fond anti-étatiste, anticlérical et anticapitaliste d’une partie des classes populaires espagnoles. Cette rencontre commença très fort, car dès 1872 l’AIT anti-autoritaire recommanda sa section espagnole, la FRE, « comme la meilleure jusqu’à ce jour » ; c’était aussi celle qui avait le plus grand nombre d’affiliés, et qui allait durer le plus longtemps. À partir de là, notamment en Catalogne, en Andalousie et dans le Levant, se cherchèrent, se trouvèrent et parfois se complétèrent des façons de résister au processus capitaliste de réduction des hommes à leur force de travail. Elles furent à l’œuvre non seulement dans les sociétés ouvrières de résistance des ateliers, usines et communes rurales, mais aussi dans les quartiers populaires, notamment à partir de pratiques associationnistes ancrées dans les principes de respect de l’individu, de liberté, de solidarité, d’auto-éducation, de rapport à la nature et à la culture, dans des espaces – écoles rationalistes, ateneos etc. – qui se tenaient à l’écart des institutions bourgeoises et religieuses.

Mais quand il s’est agi de concevoir la société à venir, les modalités du projet communiste libertaire [3] donnèrent lieu les années suivantes à des polémiques très dures en Espagne entre les collectivistes anarchistes, restés attachés aux Idées sur l’organisation sociale de James Guillaume (1876), et les communistes anarchistes (les premiers communistes libertaires), inspirés par les thèses de Kropotkine rassemblées en 1892 dans « La Conquête du pain ».

Si les uns et les autres s’accordaient sur la socialisation des moyens de production à opérer dès le premier jour de la révolution, ils divergeaient sur les conditions de la redistribution des biens produits. Pour les collectivistes, l’ouvrier devait recevoir le « produit intégral de son travail » et l’échanger contre son équivalent en biens de consommation. Les communistes anarchistes estimaient qu’en deçà de la mise en commun totale et immédiate des produits du travail entre tous les hommes, et de la suppression du salariat et de la propriété privée, sous toutes leurs formes, on prenait le risque de retomber dans les rapports sociaux capitalistes.

En rapport avec ces divergences, toujours au sein de la FRE et de ses organisations de type présyndical – Sections de métiers et Sociétés de résistance – des différences de conceptions apparurent sur la façon de mener le combat. Les ouvriers très qualifiés de l’industrie catalane, qui empoignaient volontiers l’arme de la grève, ne se sentaient pas toujours en phase avec les journaliers sans terre d’Andalousie, qui recouraient le plus souvent au sabotage des biens des propriétaires, et multipliaient les mouvements insurrectionnels. Quant aux petits groupes nés dans la clandestinité, ils ne voulurent pas se dissoudre au moment d’en sortir en 1881, et ils soutinrent particulièrement les activistes andalous sur lesquels la répression s’acharnait, et que la FRE devenue plus « légaliste » abandonnait à leur sort. Ainsi se développèrent les groupes d’affinité anarchistes, très fluctuants et rétifs à tout encadrement, adeptes de la propagande par le fait. Les plus fameux se répandirent en Catalogne, en liaison avec des réseaux internationaux. Ils critiquèrent violemment la FRE et, en dissidence avec elle, ils commencèrent à diffuser les idées communistes anarchistes, axées sur l’abolition du salariat et de la valeur d’échange.

Ces divergences, tant sur le plan des idées que sur celui des pratiques, qui continuèrent à s’exprimer dans des années 1890, s’inscrirent durablement dans le mouvement libertaire espagnol. Mais elles ne sont pas réductibles – comme on l’a souvent avancé – à une confrontation entre l’option légaliste et l’option illégaliste, couplée ou non au recours à la violence. On ne peut pas non plus en faire le tour en opposant les individualistes aux collectivistes, ou les luttes en milieu urbain à celles en milieu rural, ou encore les résistances menées depuis les lieux de travail (usines, ateliers) à celles qui surgissaient depuis les lieux d’existence (rue, quartier, commune). On peut par contre invoquer une polarité qui émergea et s’installa durablement entre le « possibilisme » anarchiste et l’« intransigeance » révolutionnaire.

De fait la différentiation entre syndicalisme et anarchisme que faisait Malatesta (l’un des premiers communistes anarchistes avec Cafiero) s’ancrait pour une part dans les points forts de ces deux tendances. Mais si l’on se réfère à la position de Malatesta exprimée lors du Congrès international anarchiste d’Amsterdam (1907), on constate qu’il encouragea les anarchistes à s’activer dans les syndicats, tout en restant « purs », sans y prendre de responsabilités, sans devenir des permanents, et uniquement pour y radicaliser les actions et recruter. Ce qui impliquait une « gymnastique révolutionnaire » un peu alambiquée.

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Lors de ce Congrès, on croisa essentiellement le fer sur la valeur révolutionnaire du syndicalisme, ses limites, et la meilleure tactique à observer pour les anarchistes. Le représentant de la CGT, Pierre Monatte, se fit le porte-parole de la doctrine syndicaliste révolutionnaire, rappelant qu’elle renouait avec l’aile anti-autoritaire de la première Internationale. Tout en insistant sur ce que le syndicalisme avait de commun avec l’anarchisme – le fédéralisme, l’autonomie, l’action directe, l’antiparlementarisme, le projet révolutionnaire – il concluait que la CGT n’était pas anarchiste et devait rester neutre politiquement : « La classe ouvrière, devenue majeure, entend se suffire à elle-même. » Avec le principe du syndicat unique (un seul syndicat par profession et par ville), la lutte des classes ne serait plus entravée « par les chamailleries des écoles ou des sectes rivales. » Il invitait les anarchistes à abandonner la tour d’ivoire de la spéculation philosophique » pour se fondre dans le mouvement syndical.

Son contradicteur, Errico Malatesta, contesta les vertus révolutionnaires du syndicalisme en ces termes :
« Le mouvement ouvrier n’est pour moi qu’un moyen […]. Ce moyen, je me refuse à le prendre pour un but. […] Les syndicalistes, à rebours, tendent à faire du moyen une fin, à prendre la partie pour le tout. Et c’est ainsi que dans l’esprit de certains de nos camarades, le syndicalisme est en train de devenir une doctrine nouvelle et de menacer l’anarchisme dans son existence même. […] Or, même s’il se corse de l’épithète bien inutile de révolutionnaire, le syndicalisme n’est et ne sera jamais qu’un mouvement légalitaire et conservateur. […] Je n’en chercherai d’autre preuve que celle qui nous est offerte par les grandes unions nord-américaines […]. Après s’être montrées d’un révolutionnarisme radical, aux temps où elles étaient encore faibles, ces unions sont devenues […] beaucoup moins hostiles au capitalisme patronal qu’aux ouvriers non organisés. […] L’erreur fondamentale de Monatte et de tous les syndicalistes révolutionnaires provient, selon moi, d’une conception beaucoup trop simpliste de la lutte de classe. C’est la conception selon laquelle les intérêts économiques de tous les ouvriers – de la classe ouvrière – seraient solidaires […]. [Or] au sein de la « classe » ouvrière elle-même existent, comme chez les bourgeois, la compétition et la lutte. […] Cependant, parmi les prolétaires, la solidarité morale est possible, à défaut de la solidarité économique. […] C’est le rôle des anarchistes d’éveiller les syndicats à l’idéal, en les orientant peu à peu vers la révolution sociale – au risque de nuire à ces « avantages immédiats » dont nous les voyons aujourd’hui si friands. […] La grève générale m’a toujours paru un moyen excellent pour ouvrir la révolution sociale. Toutefois gardons-nous bien de tomber dans l’illusion néfaste qu’avec la grève générale, l’insurrection armée deviendrait une superfétation. […] Préparons-nous donc à cette insurrection inévitable, au lieu de nous borner à préconiser la grève générale, comme une panacée. […] Il faudra s’emparer par la force des moyens d’approvisionnement, et cela tout de suite, sans attendre que la grève se soit développée en insurrection. […] La révolution anarchiste que nous voulons dépasse de beaucoup les intérêts d’une classe : elle se propose la libération complète de l’humanité actuellement asservie, au triple point de vue économique, politique et moral. Gardons-nous donc de tout moyen unilatéral et simpliste. » (Collectif, 1997, pp. 195-199)

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L’exemple de la FORA [Fédération ouvrière de la Région argentine] venait contredire concrètement la théorie de la neutralité syndicale avancée par Monatte, et aussi par Malatesta à sa façon. Elle se définissait comme une organisation de résistance ouvrière plutôt que comme un syndicat. Elle refusait le postulat suivant lequel ce dernier formerait l’embryon de la société future, car l’idée de remplacer le pouvoir de l’État par celui du syndicat allait à l’encontre de ses principes anti-autoritaires. Le syndicalisme étant considéré comme le produit du dispositif capitaliste, il devait disparaître avec lui [4]. Les militants de la FORA étaient partisans de la libre association des producteurs et de la libre fédération des associations de producteurs et de consommateurs, car son action ne se limitait pas au monde du travail – en 1907 elle fut à l’origine d’une importante grève des loyers. Tout ceci contenait en germe les éléments de « l’anarcho-syndicalisme », concept dont l’existence est attestée en Angleterre et en Russie en 1904 et 1905.

Dans tous les cas, il se dégage des successives motions adoptées à Amsterdam que les syndicats furent considérés « à la fois comme des organisations de combat dans la lutte de classe en vue de l’amélioration des conditions de travail, et comme des unions de producteurs pouvant servir à la transformation de la société capitaliste en une société communiste anarchiste » (Ibid., p. 205). Les anarchistes avaient pour tâche de constituer dans ces organisations l’élément révolutionnaire :

« Le congrès Communiste libertaire […] reconnaît dans la grève générale économique révolutionnaire, c’est-à-dire dans le refus de travail de tout le prolétariat comme classe, le moyen apte à désorganiser la structure économique de la société actuelle, et à émanciper le prolétariat de l’oppression du salariat. […] Pour la réalisation de cette grève générale, la pénétration des syndicats par l’idéal anarchique doit être considérée comme indispensable. »
(Motion sur le syndicalisme, Ibid., p. 207).

Si les congressistes ne revinrent pas sur la série d’attentats individuels réalisés par des anarchistes dans les années précédentes, ils ne les condamnèrent pas non plus. Emma Goldman fit même voter une déclaration « en faveur du droit de révolte de la part de l’individu comme de la part de la masse entière  ». Et l’on sent la patte de cette dernière dans ce passage de la motion sur le principe de l’organisation qui fut adoptée par le Congrès :
« Le principe même de l’anarchie réside dans la libre organisation des producteurs. […] L’action individuelle, pour importante qu’elle soit, ne saurait suppléer au défaut d’action collective, de mouvement concerté ; pas plus que l’action collective ne saurait suppléer au défaut d’initiative individuelle. […] La Fédération anarchiste est une association de groupes et d’individus où personne ne peut imposer sa volonté […]. Elle a pour but de changer toutes les conditions morales et économiques, et en ce sens, elle soutient la lutte par tous les moyens adéquats. » (Ibid., pp. 172 et 210)

Mais indéniablement, l’entrée des anarchistes dans les syndicats marqua un tournant décisif vis-à-vis des « En-dehors », les éléments révolutionnaires individualistes, tout particulièrement en France.

C’est dans ce contexte que le syndicalisme révolutionnaire « à la française » arriva en Espagne, « parrainé » en quelque sorte par les votes des congressistes d’Amsterdam. Peu après se créait à Barcelone « Solidarida Obrera », creuset de la future CNT [5].

Dès l’origine du mouvement anarchiste espagnol, vous révélez que les antagonismes se créent autour de la valeur travail. Ces divergences sont-elles pour vous à l’origine de l’échec révolutionnaire de 1936 ?

La polémique des années 1880-1890 entre collectivistes et communistes anarchistes au sein de la FRE portait plus précisément sur le maintien ou non du salariat et de la valeur d’échange dans la société post-capitaliste, et sur le rôle attribué à la commune dans la société post-capitaliste. C’est à ce moment-là qu’émergèrent les différences de conceptions aussi bien sur la façon d’organiser le combat contre le capitalisme et l’État, que sur la construction de la société à venir.

On en retrouve la trame dans les tensions entre les deux courants qui, au sein de la CNT des années trente, vont aborder le projet communiste libertaire de façon différenciée : le courant communaliste et le courant syndicaliste.

  • Le courant communaliste : Le communalisme, système fédéraliste basé sur la commune rurale autonome, s’était parfaitement combiné avec le vieil idéal de la vie au pueblo. La vision du monde des communalistes s’inscrivait à la fois contre les mœurs des vieilles classes possédantes et contre celles des bourgeois. Elle fondait les relations sociales sur une éthique anarchiste personnelle et sur le rétablissement des valeurs morales liées au fait de vivre de la terre. Dans ce cadre le travail en commun pour satisfaire immédiatement les besoins sans passer par le salariat était fondamental. Le syndicat devait avoir une fonction limitée et disparaître avec le capitalisme : « Quand nous aurons gagné, le syndicalisme aura terminé sa mission puisque disparaîtra le régime du salariat qui lui a donné vie. […] Il faut qu’il n’y ait plus de corps de bureaucrates, et le syndicalisme […] avec ses grandes organisations et ses grands centres de production et de consommation rend nécessaire un grand réseau de fonctionnaires [6]. »

Le communaliste Santillán raillait en 1925 les « théoriciens de ce syndicalisme basé sur la conception matérialiste de l’histoire qui court derrière le capitalisme en copiant ses modalités et en intégrant les “moyens” qu’il se crée au fil de son développement industriel ».

En 1931 il fustigeait en ces termes le taylorisme et la domination du procès de production s’exerçant sur le travailleur :
« Le germe du fascisme […] réside dans tout ce qui demande à l’homme de cesser de l’être pour vouer un culte à des réalités ou à des abstractions prétendument supérieures. […] L’industrialisme moderne à la façon de Ford est du pur fascisme, un despotisme légitimé. Dans les grandes usines rationalisées, l’individu n’est rien, la machine est tout. Ceux d’entre nous qui aimons la liberté ne sommes pas seulement ennemis du fascisme étatique, mais également du fascisme économique. »

Les communalistes suivaient Gustav Landauer pour qui le prolétariat ne pouvait venir à bout du capitalisme et de l’État qu’en s’abolissant lui-même comme classe, et « en entrant dans d’autres relations » :
« Le capitalisme n’est pas une période de progrès mais de déclin. Le socialisme ne viendra pas sur la voie d’un développement ultérieur du capitalisme, et il ne viendra pas du fait de la lutte des travailleurs, en tant que producteurs, à l’intérieur du capitalisme.
[Toutes les luttes syndicales] sont nécessaires à l’intérieur du capitalisme, tant que les travailleurs ne savent pas en sortir. Mais cela tourne toujours de manière forcenée dans le circuit fermé du capitalisme ; ce qui se passe au sein de la production capitaliste ne peut mener qu’à une intégration toujours plus marquée en elle.
 » (Landauer 1911-1919, Incitation au socialisme)

Les communalistes espagnols cultivaient un « progressisme » proposant de réconcilier ville et campagne, de décongestionner les cités et les industries en créant des agrociudades. Avec des variantes selon les auteurs le progrès scientifique, technique et industriel devait être contenu et orienté en vue de satisfaire les besoins des hommes ayant aboli le salariat, et ne souhaitant pas passer leur temps au labeur. Presque tous les textes communalistes évoquaient l’idéal de vie qui consiste à travailler moins et de façon plus agréable et surtout pas dans l’industrie :
dans un article de 1929 intitulé « Abajo la racionalizacion ! » il est avancé que « L’homme doit œuvrer librement et placer toute son intelligence dans ce qu’il fait, sans devenir le maillon de la chaîne du travail où l’ouvrier ne peut arrêter son effort un seul instant ».

  • Le courant anarcho-syndicaliste et syndicaliste « pur » : De 1919 à 1931 la CNT se concentra de plus en plus sur les luttes en milieu urbain. « De moyen de lutte et de résistance », le syndicat devint en 1931 une fin en soi, il devait être conservé après la chute du capitalisme pour structurer la nouvelle société (réduction du rôle de la commune). Le concept de communisme libertaire fut très discuté via revues et brochures en 1932-33 et le programme rédigé par d’Isaac Puente recueillit un immense succès auprès de la base (tirage à 100 000 exemplaires). Puente tenta de combiner les deux courants. Sa conception s’articulait sur trois piliers : l’individu, la commune et le syndicat. Le municipio était l’élément fondamental de l’organisation à la campagne, « où la réalisation du Communisme Libertaire est la plus simple à réaliser ». Il le considérait comme une « institution enracinée et très ancienne, qui doit récupérer son ancienne souveraineté ».

Quant aux ouvriers de l’industrie, ils se serviront du syndicat comme structure de base de la production, c’est « l’organisation vers laquelle vont spontanément les producteurs  ». Les coopératives s’occuperont de la distribution par le biais d’un carnet de producteur ou de rationnement selon le principe : « À chacun selon ses besoins.  » Cette formule de la « nouvelle justice distributive » ne se résoudra équitablement que par l’abondance obtenue, notamment, en rationnant ce qui est rare. On abolira l’argent en tant que signe de richesse cumulable, mais l’usage de bons de consommation restera provisoire : il faudra trouver une meilleure solution.

Sept points sont essentiels dans son programme : abolition de la propriété privée, de l’autorité, du salariat ; toute la souveraineté revient à l’assemblée ; le travail est obligatoire pour tous les membres, la distribution est organisée par la collectivité. Et enfin, les échanges de produits nécessaires entre localités se font sans équivalence de valeur, car ils sont tous équivalents en soi, quel que soit le travail qu’ils ont demandé, ou l’utilité qu’ils représentent. La notion de valeur est étrangère à l’économie libertaire, il n’y a donc aucune raison de la mesurer avec la monnaie.

Mais pour Michael Seidman, les idées communalistes étaient en train de devenir minoritaires au sein du mouvement libertaire dans les années trente :
« À l’intérieur du mouvement ouvrier, les anarchistes qui pensaient que le syndicat devait devenir le fondement de la future société communiste libertaire gagnèrent du terrain par rapport à ceux qui tenaient une position plus individualiste, ou ceux qui considéraient que les fondations de la nouvelle société seraient les communes rurales. […] La position des anarcho-syndicalistes reflétait l’acceptation croissante de l’industrialisation parmi les militants libertaires.  »

Et cette « acceptation croissante de l’industrialisation » impliquait de lier les ouvriers au tempo de la machinerie industrielle, comme le faisaient les socialistes et les marxistes, et de proposer comme eux « la construction d’une utopie sur le lieu de travail  » qui passerait inéluctablement par la soumission ouvrière au travail, lequel serait « naturellement  » chargé de sens.

Le passage d’une vision du communisme libertaire à une autre va s’incarner en la personne de Santillan. À partir de 1933-34, il va systématiquement déconstruire le projet communaliste qu’il avait défendu. Il commença par vanter les mérites de la modernisation de l’appareil de production :
« L’industrie moderne est un mécanisme qui a son rythme propre. Le rythme humain ne détermine pas celui de la machine ; c’est celui de la machine qui détermine celui de l’homme. […] Si on part du lieu de travail, les communes autonomes sont superflues […]. Le localisme économique est passé et il doit passer, là où ce n’est pas encore fait, au musée des antiquités. L’organisation de l’usine, et non pas la commune libre […] ni le groupe d’affinité, doit être le noyau de la société anarchiste future.
[…] Si nous combattons la structure économique et sociale capitaliste c’est parce qu’en elle le travail, base de tout ce qui existe pour rendre l’existence de l’homme possible, ne reçoit pas la primauté à laquelle il a droit.
 » (juin 1936)

Le rôle du syndicat devint central dans le cadre de la nouvelle société industrielle qu’il appelait de ses vœux, et il en viendra à parler de « l’évidente nécessité d’une économie planifiée » qui gèrera production et redistribution. Il appela au réalisme les anarchistes « obnubilés par le Communisme Libertaire ». Il dénigra l’agrarisme, les groupes d’affinité, l’attachement à la commune, le fait de vivre de la terre de manière autarcique en pratiquant l’appui mutuel :
« Il nous semble qu’il règne dans nos milieux libertaires un peu de confusion entre ce qui relève de la convivialité sociale, le regroupement par affinité et la fonction économique. Les vieilles visions […] sur les communes libres agissent sur la mentalité de certains camarades. […] L’avenir est complètement autre. À l’usine nous ne recherchons pas l’affinité comme dans le couple ou dans l’amitié […]. À l’usine, ce qui nous intéresse par-dessus tout, c’est notre collègue ouvrier qui connaît son boulot et l’exécute sans créer de difficultés inhérentes à l’inexpérience ou à l’ignorance du fonctionnement de l’ensemble. »

Tout en prétendant ne pas craindre « une résistance massive au travail », il appela les anarchistes à changer leur conception du sens de la vie, à éliminer une fois pour toutes « la tendance à vivre sans travailler présente tout au long de l’histoire espagnole [afin que] les loisirs, paresse et parasitisme dégradants [soient] éliminés. »

Et surtout, à l’instar des marxistes, Santillan dissocia le secteur de la production du système capitaliste :
« La révolution doit mettre un terme à la propriété privée des usines, mais si l’usine doit continuer à exister et, selon moi, se perfectionner, alors il faut accepter les conditions de son fonctionnement. L’essence de la production et la méthode de production ne changent pas en devenant propriété sociale. C’est la distribution des produits qui change et qui devient désormais plus équitable.  » (Extrait de « Sur l’anarchie et les conditions économiques », Tiempos Nuevos 1934).

Seidman pense que cette « volte-face abrupte de Santillan » et de bien d’autres de la CNT-FAI fut induite par la crise qui amena beaucoup de militants à penser que la chute du capitalisme était inéluctable, et qu’ils devaient être capables de gérer la transition économique vers le communisme libertaire. Ajoutons la fascination qu’exerça indéniablement sur eux machinerie industrielle.

Un partisan du « syndicalisme pur », Joan Peiró, déclarait pour sa part en 1931 :
« À la concentration du capitalisme doit correspondre celle de la force du prolétariat ; le syndicalisme est “ industrialiste ” dans la mesure où il se voit obligé d’adapter ses comportements aux coordonnées technologiques et économiques du système auquel il veut succéder. »

Tandis que cet autre, Fornells, annonçait en mai 1933 au mouvement libertaire sa fin prochaine :
« Le syndicalisme a fait une révision des valeurs de l’anarchisme (…) ; ce dernier doit convenir que l’homme de ses réalisations n’existe pas et que l’organisation de la société ne peut être celle qui fut conçue avant la révolution industrielle. »

Ce sont les représentants de cette tendance syndicaliste à outrance qui furent aux manettes après le 19 juillet 1936, et qui repoussèrent l’application du programme communiste libertaire aux calendes grecques. À partir de là, les syndicats CNT et UGT procédèrent ensemble, malgré les difficultés dues à la guerre et au-delà de leurs dissensions, à un début de rationalisation, de standardisation, de concentration et de modernisation de l’archaïque appareil industriel barcelonais. Et ils se battirent pour créer un marché national compétitif.

Doit-on s’étonner qu’un projet d’émancipation libertaire, vidé de son contenu révolutionnaire et désormais associé à la soumission volontaire au temps et à l’espace du travail industriel n’ait pas fait recette ?

Que pensez-vous de l’ouvrage de Michael Seidman : « Ouvriers contre le travail » ?

Nous y avons trouvé plusieurs angles de vue vis-à-vis du travail qui ont coïncidé avec nos propres recherches et analyses :

1) Seidman ne considère pas les ouvriers comme des « producteurs potentiellement parfaits », mais plutôt comme des « résistants qui doivent en permanence être mis au pas ou séduits pour accepter le travail ». Les refus du travail sont restés « une part intrinsèque de la culture ouvrière. » Il prend ses distances avec les historiens marxistes et les théoriciens de la modernisation qui les ignorent ou les sous-estiment. Ils se fondent, selon lui, sur une approche progressiste de l’histoire qui laisse « intouchée la vision productiviste de la classe », et identifie les ouvriers avec leur vocation.

2) Seidman est le seul à avoir mis en évidence le fait que beaucoup d’ouvriers ne se sont pas investis à fond dans la production à Barcelone après le 19 juillet 1936. Il estime que les individus et des groupes résistèrent comme ils purent – le plus souvent « en creux » – aux contraintes énormes et absurdes engendrées par la guerre et par le travail moderne. À partir des sources syndicales et patronales, il a recensé les façons multiples d’échapper au salariat à Barcelone :
« L’absentéisme, les fausses maladies, les retards et les grèves constituaient une résistance directe. […] La résistance indirecte consistait en vol, sabotage, coulages de cadences, indiscipline et indifférence. […] À Barcelone, la désobéissance persistante impliquait un désaveu implicite de la direction économique par les syndicats. […] Tout cela limitait le rendement et provoqua les réactions coercitives des appareils syndicaux.  »

Cette désaffection au travail participait aussi sans nul doute de la démoralisation qui se généralisa au front comme à l’arrière quand il fut évident que le projet révolutionnaire était enterré en Catalogne, notamment après mai 1937.

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3) Seidman conclut que :
« Les théoriciens anarcho-syndicalistes n’ont jamais réfléchi en profondeur à l’éventuel conflit entre la forme démocratique des conseils et le contenu du programme de rationalisation économique et d’industrialisation. […]. Confrontés au choix entre la participation des ouvriers à la production et à son efficacité, certains libertaires en vinrent à justifier de punir celui qui, « en raison de sa mauvaise volonté ou d’un autre motif, ne voudrait pas céder à la discipline consensuelle.
[…]
Les théoriciens de la modernisation supposent des ouvriers qui s’accordent à la cadence, à la structure et aux nécessités du travail et du lieu de travail. Les marxistes, les anarchistes et les anarcho-syndicalistes perçoivent la classe ouvrière comme désireuse d’exproprier un jour les moyens de production. Les principaux courants du marxisme et de l’anarchisme poussent la soumission au travail à une conclusion extrême, même si logique, et proposent la construction d’une utopie sur le lieu de travail. Malgré leurs différences, la théorie de la modernisation et le marxisme (y compris ses variantes anarchistes) ont une vision comparable de la soumission ouvrière au travail. En effet, on peut dire que la théorie de la modernisation a simplement prolongé le consensus sur le travail dont était largement absente toute critique, que les marxistes et les anarchistes ont mis en place au XIXème siècle.
 »

Ce que nous relions à ce propos de M. Postone, in Temps, travail et domination sociale, 2009 [7] :
« La position traditionnelle [des marxistes] donne de la dignité au travail fragmenté et aliéné. Il est fort possible qu’une telle dignité ait été un élément important pour l’estime de soi des travailleurs et qu’elle ait constitué un puissant facteur de démocratisation et d’humanisation des sociétés capitalistes industrialisées. Mais l’ironie de cette position c’est qu’elle pose implicitement la perpétuation d’un tel travail et de la forme de croissance qui lui est liée comme nécessaires à l’existence humaine.  »

Tout cela donne encore à réfléchir aujourd’hui. Comme l’écrit Bruno Astarian, il faudrait qu’une prochaine insurrection « ne se réapproprie jamais les éléments de la propriété capitaliste pour reprendre la production à son propre compte. […] [Ce qui annoncerait] la possibilité d’un rapport des individus entre eux qui n’ait pas le travail pour contenu [8] » (In Activité de crise et communisation, 2010).

Publier aux éditions Divergences a-t-il un sens historique, idéologique, économique ?

Divergences est une jeune maison d’édition indépendante qui publie des ouvrages de critique sociale et politique. Lancée dans la foulée des manifestations de mai 2016, elle oriente ses publications vers une critique radicale du travail et du capitalisme en général, ce qui nous semble essentiel. Elle s’attache à publier des ouvrages exigeants tout en essayant de les rendre assez largement accessibles en les diffusant en librairie ou dans des lieux de lutte, et en essayant de pratiquer des prix bas :

  • Si le « papier » peut paraître être un choix risqué aujourd’hui, nous sommes convaincus de la nécessité de continuer à produire des livres, des livres de papier, d’encre et de colle. Des livres qui s’usent, qui se prêtent, qui se déchirent, qui circulent, des livres qui vivent et qui interpellent.
  • Si le livre est bien une marchandise, il se doit de dépasser cette pauvre condition de base pour « risquer […] le court-circuit d’une rencontre, tenter un contact qui ne soit pas une médiation marchande, une reconnaissance qui soit stratégique et non spectatrice. » (La Cassure, 2017)
  • Chaque livre que l’on publie répond à un désir ou à une nécessité : saisir un peu mieux tel aspect de notre société, intervenir dans une situation politique concrète, éclairer tel aspect de notre histoire.

Divergences conjugue ses efforts avec l’animateur de l’émission « Sortir du capitalisme », diffusée sur Radio Libertaire, pour faire circuler un discours critique sur ce monde et aider à la compréhension de son fonctionnement.

Les Giménologues y sont d’ailleurs intervenus à plusieurs reprises sur le communisme libertaire et la révolution espagnole.

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Chambéry, France : Les voitures des matons en proie aux flammes devant la taule

Ces derniers jours, les geôliers de la prison de Chambéry reçoivent quelques retours de flamme pour  la violence qu’ils exercent au quotidien sur les prisonniers.

A trois reprises, ils ont retrouvé leur véhicule personnel en cendres garé juste devant la taule.

Dans la nuit du mercredi 2 au vendredi 3 novembre, la voiture d’un maton part en fumée. Ce même agent avait déjà vu sa première voiture détruite par les flammes il y a quelques mois. Quelques nuits auparavant, entre mardi 24 et mercredi 25 octobre, c’est la voiture d’un de ses collègues bourreaux qui est incendiée. Les flics affirment que le soir d’une de ces attaques, des caméras de surveillance à proximité de la prison auraient filmé deux personnes à moto portant des masques de « scream ».

Les syndicats de matons pleurnichent auprès de la direction de la taule afin qu’un « parking fermé et sécurisé » soit spécialement construit pour y garer leurs voitures.

Feu à toutes les prisons et aux biens de ceux qui les font marcher !

[Reformulé de la presse locale]

Electro-Domination-Funeste

La société dans laquelle nous sommes produits, élevés, formés, formatés et exploités ressemble toujours plus à une énorme machine, avec des ramifications qui s’étendent un peu partout.

 

Le Pouvoir peut être envisagé comme un énorme ensemble d’hommes, d’organisations, d’infrastructures, de bâtiments, de véhicules, d’armes et de technologies, un ensemble solidement contrôlé de manière pyramidale et interconnecté de l’intérieur par un réseau dense de câbles électriques, téléphoniques, de fibre optique, d’ondes électromagnétiques, de signaux satellites… Les êtres humains – et les rapports qu’ils tissent entre eux – s’insèrent dans cette énorme toile d’araignée artificielle, qui devient chaque jour plus complexe et, dans une certaine mesure, autonome de leur action. Les valeurs qui gouvernent depuis des siècles le système social dans lequel nous vivons – le respect de l’autorité patriarcale, l’éthique capitaliste du travail, et l’idéologie qui légitime l’exploitation par l’homme de toute autre forme vivante (anthropocentrisme) – ne disparaissent pas, au contraire. Elles constituent les fondements du progrès technologique. En ce sens, malgré les conflits, les contradictions et les intérêts divergents qui traversent la société, il n’est pas surprenant de voir la convergence dans l’évolution technologique qui se manifeste dans tous les secteurs stratégiques (publics et privés) où s’exerce le pouvoir (production et distribution alimentaire, médecine, sécurité intérieure, gestion des flux de population, contrôle militaire des ressources et des territoires). Dans tous les aspects de la société, la recherche permanente de l’augmentation des profits (« l’augmentation de la productivité ») et le perfectionnement des mesures de contrôle (« la sécurité ») vont de pair avec les découvertes scientifiques et les avancées technologiques. Un pouvoir qui devient toujours plus incontrôlable et qui semble rencontrer une acceptation quasi totale de la part de la population des consommateurs-travailleurs.

On grandit devant un écran, on devient incapables de se déconnecter du flux de communications et d’informations dans lequel on est pris depuis le plus jeune âge, puis on est formés à assumer des rôles toujours plus techniques et spécialisés, on devient des engrenages de la machine qui produit les marchandises. Mais on devient aussi des consommateurs, fanatiques et dépendants des marchandises industrielles et high-tech, des aliments pleins de substances chimiques produits en laboratoire, des médicaments et radiations qui doivent soigner les cancers provoqués par l’empoisonnement quotidien auquel nous sommes soumis. Interconnectés, intoxiqués d’images, de sons, de radiations et d’agents chimiques, drogués au monde artificiel, nous perdons peu à peu nos capacités intellectuelles, notre capacité à analyser et comprendre le monde dans lequel nous vivons, mais aussi l’usage de nos sens, nos capacités à percevoir et à nous exprimer. Nous perdons ce qu’il y a de plus unique et beau en nous pour devenir des producteurs-consommateurs de marchandises et d’informations, constamment surveillés dans tous nos mouvements, chacun de nos gestes et toutes nos communications.

Un tel système – composé d’une machine surpuissante, de flux d’informations et de mouvements ultra-rapides à l’échelle planétaire – aspire de l’énergie partout où il peut. Un tel système phagocyte les êtres humains, animaux, terres, forêts, fleuves, cascades et mers pour produire de l’énergie. Pas besoin d’expertises techniques par des experts faisant autorité pour se rendre compte de l’étendue du désastre. Il suffit de penser aux terres où il y a des gisements de pétrole, aux massacres sans fin et aux régimes sanguinaires au Moyen Orient, ou à la dévastation environnementale et aux millions d’êtres humains qui souffrent de cancers et de leucémies sur le delta du Niger, pour donner juste deux exemples. Il suffit de penser à l’énergie atomique, créée et utilisée initialement pour produire l’arme de guerre la plus monstrueuse de l’histoire, puis exploitée par les Etats pour un usage civil. Tchernobyl, Three Miles Island, Windscale, Kychtym, Fukushima : les désastres nucléaires se succèdent, les lieux de mort et de douleur se multiplient, les déchets radioactifs s’entassent, mais – comme nous le rappellent les patrons à toutes ces occasions – la production d’énergie nucléaire ne se discute pas, son importance est stratégique, quoi qu’il en coûte. En ce sens, l’Etat français est exemplaire : sous l’égide d’EDF (aujourd’hui Enedis), d’Areva et du CEA, en 50 ans des centrales et sites nucléaires ont été construits aux quatre coins du pays, malgré l’opposition parfois féroce de la population, des zones entières ont été militarisées, les manifestations réprimées dans le sang comme à Malville en 1977, les expérimentations ont été menées sur le dos des gens, comme en Polynésie et en Algérie… Les intérêts de l’Etat et de l’Economie sont imposés à coups de matraque, d’arrestations, de tirs et de bombardements si nécessaire. Et aujourd’hui encore, l’Etat français impose brutalement ses infrastructures et ses projets nucléaires, malgré l’opposition de la population, comme à Bure en Meuse, où l’ANDRA prévoit la construction du plus grand centre d’enfouissement de déchets radioactifs en Europe ; ou dans la région des Hautes-Alpes où la société publique RTE (Réseau Transport Electricité) est en train de rénover son système de lignes Très Haute Tension (THT) dans le but d’augmenter les exportations et de permettre le développement de nouveaux projets touristiques. L’économie ne connaît pas de freins. La machine doit continuer à s’alimenter.

Mais ne vous inquiétez pas irradiés d’ici et d’ailleurs ! Le vingt-et-unième siècle réserve de grandes surprises. Des énergies renouvelables, des villes intelligentes et écologiques. Patrons, politiciens et scientifiques osent parler sans aucune honte d’une nouvelle ère, dans laquelle le capitalisme sera dépassé précisément grâce à l’évolution technologique !

Ces spécialistes de la manipulation – tandis qu’ils imposent leurs projets de mort partout, en laissant la dévastation et la misère derrière eux – nous parlent de nouvelles sources d’énergie « renouvelable » et de nouvelles formes de partage de l’énergie pour « réduire le gaspillage ». Des sociétés comme Enedis (ex EDF puis ERDF) se vantent d’une production industrielle d’énergie toujours plus diversifiée, basée principalement sur l’exploitation des énergies éolienne, solaire et de la biomasse. Les mêmes entreprises et le même Etat qui continuent à étendre et à imposer par la force leur domination nucléaire, se préoccupent en même temps de diversifier leur offre, de manière à s’assurer de nouvelles sources d’énergie et, en même temps, se refaire une belle image en agitant le drapeau de l’écologie avec la collaboration de politiciens et d’associations tendance verte. Ce qu’on ne dit pas par exemple, c’est que pour la fabrication des éoliennes, de grandes quantités de métaux sont nécessaires, comme le néodyme, dont l’extraction et le raffinement sont possibles grâce à l’exploitation et à la dévastation de régions entières du monde, comme à Baotou en Mongolie. Ce qu’on ne dit pas par exemple, c’est que pour faire de la place pour les plantations nécessaires pour produire de la biomasse énergétique, on rase au sol des forêts entières. L’énergie nécessaire pour faire fonctionner la méga-machine du contrôle et de l’économie ne sera jamais verte, mais engendrera toujours les mêmes conséquences néfastes.

L’autre mythe vendu par l’Etat est celui de la « rationalisation des consommations d’énergie » rendue possible par les nouvelles technologies numériques.

A l’époque du « smart », en effet, tout devient mesurable et on nous propose donc de réduire sa consommation grâce à une gestion plus moderne et efficace de l’énergie. Comme par exemple avec le nouveau compteur Linky, qu’Enedis est en train d’imposer à tous les abonnés pour rationaliser la consommation d’énergie. Un moyen d’augmenter son potentiel de contrôle, malgré la nocivité déjà prouvée de l’exposition aux ondes électromagnétiques et le refus que ces technologies rencontrent déjà. En agitant le drapeau de l’écologie et du progrès, les mêmes institutions et hommes qui occupent les postes de commandement sont donc à l’œuvre pour immiscer encore plus partout le contrôle technologique de la vie et notre dépendance à la machine qui nous exploite et nous consume. Science, pouvoir politique et économie sont lancés dans la même course folle, sont animés de la même volonté de puissance et ont accumulé le même pouvoir de destruction avec des conséquences planétaires. Mais peut-être que tout n’est pas encore perdu, des moments et des mouvements épars de résistance et de révolte contre la société-machine explosent un peu partout, ouvrent les hostilités, tracent des chemins de liberté.

C’est de notre vie qu’il s’agit, et c’est maintenant l’heure des choix. Irradiés de tous les pays, pétons des câbles !

[Extrait de Paris sous tension n°11, novembre 2017.]

lu et copié sur Non fides.fr

 

Forêt de Hambach, Allemagne: saison de coupe ’17

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A partir de la mi-Novembre nous avons avons besoin de vous pour empêcher la saison de coupe!

La forêt de Hambach est une forêt ancienne de plus de mille ans. Elle se trouve aux alantours de Cologne. Nous occupons cette forêt depuis cinq ans afin d’empêcher qu’elle soient détruite et transformée en une mine de charbon. Dans trois semaines un procès prend place contre RWE. Il a était initié par BUND pour empêcher la destruction de la Forêt de Hambach durant cette saison de coupe.
Le tribunal a deja publié son verdict, et nous savons donc à quoi nous attendre: un zone de la foret sera protegée, mais en fait, cette zone n’appartient pas à la zone de coupe. Nous partons donc du principe que RWE commence à couper dès que le procès se termine le 21 Novembre. Cette année RWE a prévu de couper les plus anciennes parties de la foret, ainsi que tous les villages ou se trouvent les maisons dans les arbres.

http://en-contrainfo.espivblogs.net/files/2017/11/Luftschloss-17-1.jpg

Nous avons deja construit des maisons dans les arbres à plusieurs points strategiques, et plus encore sont prevues. Maintenant nous avons besoin des voix et des actions d’un maximum de personnes pour pouvoir sauver la forêt!

Nous voulons montrer que l’exploitation d’un habitat dans le seul but de réaliser un profit ne peut pas prendre place sans une résistance massive. A l’instar de l’image que l’Allemagne veut refléter, le recours au combustibles fossiles est toujours d’actualité puisque RWE veut continuer l’expansion de la mine en détruisant une forêt.

Le combat contre RWE concerne tout le monde: un tiers des émissions de CO2 d’Allemagne sont causés par le secteur des mines de lignite, et les dégâts causés sur le climat provoquent des morts, des destructions et forcent des peuples de partir hors de leurs maisons dans le monde entier.

Tout le monde peut offrir son soutient dans la manière qui lui est la plus confortable.
Préparez vous pour venir protéger la foret à partir de la mi-Novembre. Inscrivez vos numéros de telephone sur la liste afin de recevoir des notifications par SMS sur les évictions. Les maisons dans les arbres sont ouvertes à tous et sont bien équipées. Nous partagerons tous ensemble la charge de la répression policière.

Si vous ne pouvez pas vous déplacer a la forêt, il y a beaucoup d’autres manières ou vous pouvez offrir votre soutient. Tout d’abord en informant vos amis ,relayer de notre appel à soutient. Organisez une action de solidarité devant l’ambassade allemande ou dans votre ville.

Nous avons pour objectif de maintenir la foret occupée jusqu’a la fin de la saison de coupe, c’est-a-dire fin Février. Nous allons amener tellement de vies dans la foret que RWE ne pourra pas aboutir ses plans cette année. Nous partagerons ce qu’il se passe pendant cette saison de coupe avec l’aide d’une mobilisation médiatique pour que le monde entier soit au courant des crimes que RWE commet au nom du profit.

En cas d’éviction générale nous voulons occuper de nouveau la foret quatre semaines après le jour X grâce à votre aide. Tenez vous informés et partagez les nouvelles avec votre famille et amis. La solidarité est notre arme la plus forte.

Ensemble nous pouvons arrêter cette saison de coupe si cruciale. Mettez vos idées théoriques en pratique et vivez la résistance, dans la foret de Hambach et partout ailleurs aussi.

Si vous voulez venir pendant la saison de coupe, les choses suivantes pourraient être utiles:

Tout médicament que vous devez prendre
Chaussures étanches, encore mieux si vous avez deux paires, au cas où il faut sécher …
Vêtements de pluie
Sac de couchage
Matelas (Air)
Vêtements de camouflage (pantalon, veste, cagoule)
Couteau
Lampe frontale
Plus léger
Brosse à dents
Si vous en avez  une tente, sinon nous trouverons une place pour dormir
Si vous avez des allergies, de la nourriture qui vous convient
petit livre pour notes personnelles
vêtements robustes et robustes harnais, si vous en avez pas un. Il y a quelque communes  dans la forêt  Gants de travail

Pour trouver plus d’information sur le saison de coupe et comment se préparer: https://hambachforest.org/cutting-season-17/ (en anglais)

et si vous voulez prendre contact avec nous: https://foret.hambachforest.org/contactez-nous/

le monstre

https://xconfrontationx.files.wordpress.com/2015/06/r.jpg

Paris,France: La Solidarité en procès –Rendez-vous au procès contre le texte appelant à un apéro-discussion mercredi 8 novembre

[Paris, 8 novembre] Rendez-vous au procès contre le texte appelant à un apéro-discussion

Mercredi 8 novembre à 13h30 17ème chambre TGI de paris, un compagnon passe en procès accusé d’avoir publié un appel à réunion autour de l’incendie de la voiture de flic quai de valmy. La justice cherche à condamner l’expression de notre solidarité, ne la laissons pas accomplir sa sale besogne dans le calme.

Pour en savoir plus : l’appel incriminé, le texte suite à la perquis’, un texte solidaire.

Pour se mettre en jambe : https://vimeo.com/240809809

[Publié sur indymedia nantes, dimanche 5 novembre 2017]

Val de Susa (Italie): Un Appel à Boycotter le film sur Sole et Baleno « Amour et Anarchie »

Nous relayons cet appel à boycott paru sur face de  bouc et SVP fais le  suivre:

Boycott le film sur Sole et Baleno « Amor y anarquia »
 » ces jours-ci ont commencé à Turin les auditions pour la sélection des figurants du film  » Amor y anarchie  » œuvre  la réalisatrice , fille de l’actuel président néo-libéral argentin. Le film dit raconter l’histoire d’Edo « Baleno » et Sole morts suicidé-e-s alors qu’ils étaient emprisonnés, il est en prison le 28 mars 1998, et Sole est en détention à résidence le 11 juillet de la même année. Pour inspirer la narration cinématographique, c’est le livre homonyme, jamais publié en Italie, du journaliste (chacal) Martin Caparros, qui sournoisement, prétendant être un compagnon argentin, a réussi à se faire donner et journaux privés d’Edo et deSole. C’est ce matériel qui le roman qui est devenu un best-seller en Argentine et qui a maintenant l’ambition de devenir film. Dans le film comme dans le livre, on parle, de façon déformée, de l’histoire de nos camarades et de ceux qui cesjours-ci les ont vécus sur leur propre peau. En plus de les avoir tués, près de vingt ans après le  » système voudrait en faire un produit commercial, en les rendant acteurs d’un film poubelle où les gens sont des stéréotypes tels que les médias main stream nous ont toujours dépeint, fous fous et qui s’expriment Seulement avec des slogans. Ils n’auraient jamais voulu devenir  » marchandise  » et pas toutes les personnes impliquées et représentées par le roman et le film, qui, durant cette saison, se sont retrouvés à combattre le pouvoir judiciaire, la police et les médias qui avaient créé les  » monstres « . Amis et compagnons de l’époque et d’aujourd’hui on se trouve devant le cineporto de Turin dans le lieu où se tiennent les auditions, avec une présence quotidienne on attend l’arrivée de ceux qui voudraient faire l’apparition, à voix et avec des tracts on explique pourquoi ce film est à boycotter – oui. La plupart des gens décident de ne pas être complices de ce pillage, tandis que certains personnes des travaux de la Turin film commission et de la production du film nous disent qu’il est juste de contester, mais il n’est pas démocratique d’empêcher la réalisation de l’œuvre. Si nous voulons parler de respect des idées, vous avez été les premiers à perpétrer un acte de violence et de fascisme en pensant à réaliser ce film : Sole et Baleno n’auraient jamais accepté d’être protagonistes d’un film. , moins leurs compagnons et leurs compagnes. Le mouvement de solidarité à leur égard avait alors déjà identifié dans les médias un ennemi fonctionnel au pouvoir : le policier qui arrête, le juge lui condamne et le journaliste crée l’ennemi de la démocratie, si puis d’une histoire de rébellion et de révolution, on parvient à récupérer. Tout ça et de le transformer en quelque chose de faux, et peut-être que l’argent gagnerait encore mieux. Il est vrai que nous sommes des ennemis de ce système, tout comme Sole et , c’est pour cela qu’il va continuer notre présence camp au cineporto, nous allons essayer d’empêcher la réalisation de ce film qui, malgré notre opposition, nous voit protagonistes, aujourd’hui comme il y a  v1ingt Fais-le. Nous ne voulons pas être représentés par ceux qui ne nous connaissent pas, ceux qui prétendent connaître nos rêves et nos idéaux, mais ils sont de l’autre côté de la barrière et surtout nous ne voulons pas devenir des marchandises, nous ne voulons pas et nous n’accepterons pas que notre colère soit transformée en spectacle , nous ne sommes pas des marchandises à vendre, ne l’étaient pas seules et Edward. Nous ne sommes pas intéressés par le dialogue et la confrontation avec vous, vous êtes nos ennemis, vous l’étiez en 1998 et vous le serez demain, la vôtre, déguisée en démocratie, n’est que de l’arrogance fasciste, vous vous sentez en droit de pouvoir commercialiser tout, au nom de De L’Art, vous prétendez raconter des histoires et des vies qui ne vous appartiennent pas. Agustina avant de demander à parler avec nous pense à la merde que tu as dans la maison, demande à ton père des nouvelles de Santiago Maldonado, disparu lors d’une intervention violente de la gendarmerie Argentine dans la communauté mapuche de cushamen le 1er août dernier, demande des nouvelles des 30000 disparus dont Ils ne veulent plus entendre parler ! Peut-être que la réalisateur n’a pas l’habitude de se dire non, mais parfois il se passe que quelqu’un la pense différemment, dans ce cas, on n’a pas envie d’entendre parler de nos vies et de notre histoire : un non reste un non, pour nous au contraire De qui obstinément a décidé que le film doit être réalisé à tout prix, notre non n’est pas un caprice, ou un grain de beauté d’artiste, pour nous c’est question de sentiments : douleur, colère, respect, mémoire, dignité, amour et anarchie… Les vrais. »

Murcie, Espagne : Révolte et évasions au centre de rétention de Sangonera

Dans la soirée de vendredi 3 novembre, une révolte a éclaté au CIE (Centre d’Internement des Etrangers) de Murcie.

Vers 21h, des dizaines de migrants ont attaqué les policiers du centre à coups de barres de fer et ont défoncé des portes et notamment la grille qui sépare le salon de la cuisine du centre. Des petits feux de détritus et de cartons ont également été allumés avant qu’une trentaine d’entre eux ne parvienne à s’évader. Au moins deux flics ont été blessés, dont un qui a été transporté à l’hosto après s’être fait péter le crâne à coups de bar de fer, ce qui a nécessité une dizaine de points de suture.

Les agents de la Guardia Civil se sont déployés tout autour du centre à la recherche des évadés.

Les conditions de survie dans le centre de rétention de « Sangonera » sont catastrophiques, selon plusieurs organisations non-gouvernementales, qui demandent sa fermeture en raison de ses installations vêtustes. De nombreux migrants y sont enfermés chaque jour et entassés bien au-delà des capacités « d’accueil » du centre.

En 2016, une révolte similaire avait éclaté dans ce même centre, laissant cinq flics blessés et permettant à plus d’une vingtaine d’indésirables de s’extirper de cet enfer carcéral.

[Reformulé de la presse espagnole, 04.11.2017]

Valence : le 15/11 au laboratoire à 19h Apéro-discussion autour du procès

 

cet été, une discussion a été imaginée

Retrouvons-nous mercredi  15 novembre à 19 h, au laboratoire anarchiste, pour discuter de comment continuer à poser des mots solidaires sur les actes de révolte qui nous parlent.

cette affiche circule depuis cet été pour solidarité

-Affiche de solidarité avec les anti-autoritaires accusés de terrorisme

 

C’est bien peu de choses, mais faire du bruit autour de cette affaire, contrer l’isolement, ne pas laisser la peur nous museler, voilà déjà quelques points non négligeables.

Que crève la Justice !


 

au cours de cet apéro discussion

Les causeries ont pour but de s’auto-former sur différents sujets politiques dans un cadre convivial et sans que personne ne détienne une position de pouvoir qui s’apparenterait à celle d’un prof.
A tour de rôle et à haute voix on lit l’un des textes proposé (sans obligations évidemment), on se l’explique et débat dessus avant de prendre une pause pour manger papoter et enchaîner sur un autre texte et ainsi de suite.

L’organisation de la vindicte populaire appelée justice de Pierre Kropotkine, 100 portraits contre l’État policier (extraits) Ouvrage collectif, et Lettre depuis la MAF de Fleury-Mérogis de Marina.

L’ordre de lecture sera tiré au hasard, mais la plupart des textes seront imprimés et vous pourrez repartir avec !

Lyon, France : Revendication d’une série d’attaques contre des locaux fascistes

Face à la multiplication des locaux fascistes, nous revendiquons les actes de vandalismes ou de sabotages comme outils de lutte parmi d’autres. Les lieux fascistes sur Lyon sont de plus en plus nombreux, les agressions par les fascistes sont aussi de plus en plus nombreuses et en complicité avec la police.C’est pourquoi depuis plusieurs mois nous avons ciblé et attaqué plusieurs lieux fascistes sur la ville de Lyon.

Nous revendiquons l’acte de vandalisme du magasin « Made in England » par le bris de sa vitrine situé rue juiverie, Lyon 5 et appartenant à Steven Bissuel et Logan Djian, membres du GUD et leaders du Bastion Social.

Ainsi que l’attaque de la vitrine du salon de tatouage « Le point d’Encrage » appartenant à Logan Djian, pendant la manifestation du 1er Mai.

Nous revendiquons également l’attaque du Local de l’action Française à deux reprises dont une qui s’est suivi par le saccage du local complet situé rue Adélaide Perrin Lyon 2, solidarité avec nos camarades Marseillais-e-s qui luttent contre leur implantation en ce moment même.

Mais aussi l’attaque de l’hôtel « Le Lumière » rue Villon Lyon 8, par un tag et le bris d’une vitre, ce lieu le 16 septembre 2017 à accueillit les membres du Bastion social sans oublier qu’il y a quelques années en arrière le groupe jeunesse nationaliste se retrouvait dans le restaurant savoyard juste à coté de ce même hôtel.

Nos attaques ne sont qu’un début et complètent toutes autres actions menées face aux fascistes, un simple avertissement aux groupes fascistes sur Lyon ainsi qu’a la préfecture et sa police.

Nous comptons bien être un cauchemar pour les fascistes tant qu’il y aura des lieux fascistes ouverts et tant qu’il y aura des agressions de la part de ces même groupes.

Lyon métisse et populaire : fascistes hors de nos vi(ll)es !

Commando Paye ta Vitre

[Repris de Rebellyon.info, 3 novembre 2017]

P.-S.

Photos de l’hotel « Le lumière » et du magasin « Made in England »