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Greenpeace, ou la dépossession des luttes écologistes

lL’annonce du procés contre les militants de greenpeace  a été publié sur le blog du laboratoirea suscité des réactions ,un texte en lien .Mais la justification des actions entreprises à l’automne 2017 de la direction de cette ONG  de quoi à  surprendre « démontrer l’extrême vulnérabilité des piscines d’entreposage de combustible usagé, hautement radioactif, face aux risques d’attaques extérieures ».En réponse à celà la réaction de la députée macroniste de la Nièvre, Perrine Goulet la députée avait alors conclut : « Pourquoi nous ne ferions pas un peu comme aux Etats-Unis ? Avec une sécurisation par miradors et possibilité, effectivement, de ne pas se poser de questions, et quand il y a une intrusion, de tirer ? »

ce Texte paru en version courte dans Pas de Sushi l’Etat Geiger n°3, juin 2012

on le  publie le texte reçu en PDF

et un autre texte déjà publié

Grenoble [France]: Charmant et misérable

le 16/04/:2018

Dans la nuit du lundi 16 avril, 3 agences immobilières, un magasin Apple et les bureaux d’une entreprise de construction et de travaux publics ont été vandalisés dans le centre-ville de Grenoble.

La destruction et la dévastation ont toujours représenté à la fois le but et les moyens, pour les individus rebelles, de vivre leur négation du monde. De petits actes à de grandes attaques, des gestes dispersés, fascinants et misérables, ils provoquent un réel conflit contre tous les pouvoirs.

Récemment, dans cette ville, plusieurs bureaux d’organisations populaires de logement ont été ruinés. Inévitablement, les dirigeants de ces institutions et de la ville prêchaient, se plaignant, de leur fonction sociale en faveur des pauvres. Les pennivendoli du lieu, virtuel et papier, ont manifestement transmis cette hypocrisie éhontée. Irrités par leur impudence, nous tenons nos marteaux ce soir, pour faire des ravages dans les bureaux, en écho à ces attaques contre les institutions du logement populaire.

Nous commençons par rappeler que la distinction public / privé est un artifice de domination sociale. Ceux de gauche sont tombés dans  ça, pas les anarchistes. Tout est privé! Le public n’est rien d’autre que le privé qui appartient à l’État. Un propriétaire, élu ou non, sera toujours notre ennemi. La personne privée implique la privation, dans ce cas d’un toit. Il ne reste plus que la route, les champs, les places occupées ou l’acceptation forcée du racket établi par l’ordre des propriétaires.

La dépossession généralisée de la possibilité de construire et d’habiter chacun selon son gré confère pouvoir et profit à une clique de parasites extrêmement organisés: propriétaires d’entreprises de construction, ingénieurs, huissiers, notaires, banquiers, assureurs, agents immobiliers, fonctionnaires, propriétaires. sans oublier leurs mercenaires, vigilants, flics, gardes et, si nécessaire, militaires.

Considérant que les classes bourgeoises sont à l’origine d’une cause commune dans le vol permanent du logement, cette loi et cet argent nous privent de la possibilité de vivre librement

Pourquoi devrions-nous protester contre l’incompétence de ces institutions, contre la cupidité de ce propriétaire, contre le montant des honoraires du notaire? Pourquoi s’embêter avec les détails quand nous rejetons totalement l’organisation sociale répressive de nos subjectivités? Selon la bonne expression d’un voleur fantastique [Marius Jacob; NdT] « Je ne demande rien de ceux que je déteste et le mépris ». Alors pourquoi réclamer, négocier, dialoguer avec une bureaucratie fondamentalement autoritaire alors que nous ne rêvons de rien sinon de sa ruine?

Assidûment réfractaires à ce monde qui n’est pas le nôtre, nous avons cru qu’il était possible de l’abandonner pour en créer d’autres. Dans les vides, les interstices, les espaces abandonnés, les bois, sur le bord, nous plongions profondément dans l’espoir de sortir. Hélas, toute tentative d’échapper à ce qui s’est immédiatement terminé avec une autre incarcération dans le sprisons du vieux monde. Ne pouvant plus et ne voulant plus nous échapper, nous avons cessé de tourner le dos à l’ennemi pour y faire face, forts de notre audace. Comme il est un ailleurs, un contrôle extérieur exorbitant de notre vie, nous avons pas d’autre choix que de bras notre colère et nos joies, et abandonner nos êtres à la révolte, la résistance.

Nous profitons de ce texte pour aider à faire sortir une mauvaise page de la répression de l’ombre. Plusieurs personnes étiquetées «association de malfaiteurs» ont été fouillées /, presque simultanément avec Limoges, Toulouse, Ambert et Amiens. Accusé d’avoir mis le feu aux véhicules de la gendarmerie (Limoges) ou ayant commis en  groupe des dévastation (Clermont), trois personnes sont en préventive pour une période de 4 mois à 4 ans [1], tandis que les autres sont en fuite. Les médias ont certainement reçu l’ordre de fermer la bouche, alors nous avons l’intention de l’ouvrir.

Au / la recherché / /, le / arrêté / et / le recherché / et nous envoyons notre entière solidarité.

Post-scriptum Pourquoi Apple Store? Aucun lien avec les maisons, mais si nous devions trouver des raisons de détruire les fenêtres de cette entreprise, l’encre coulerait longtemps. Au-delà des raisons stratégiques pour en faire une cible, nous vivons d’abord des expériences sensibles.

Muscles et nerfs
ils subliment notre colère
Frappons le verre
la destruction nous libère


1) les deux d’Ambert sont sortis
(traduit de anarhija.info & guerresociale)

Syndicalisme et écologie Réponse à la revue « Silence »

http://www.cnt-f.org

Le SIPMCS a souhaité réagir au numéro de mai 2018 de la revue « Silence » intitulé « Le syndicalisme peut-il être écolo ? ».

Salut Silence,

Modeste réaction quant à ton dossier du numéro 467 de mai 2018 : plutôt que de le nommer « Le syndicalisme peut-il être écolo ? », il aurait mieux valu le nommer « Comment le syndicalisme peut-il ne pas être écolo ? ».

En effet, le syndicalisme n’est pas que la défense des conditions de travail, contrairement à ce que laisserait penser le déprimant paysage syndical que nous avons sous les yeux ; le syndicalisme est aussi et surtout une volonté de transformation radicale de l’ordre établi par la construction autonome d’un projet de société qui s’inscrit dans une démarche d’émancipation individuelle et collective, donc écologiste. Parce que poser la question de l’écologie, c’est poser celle de la révolution sociale, anticapitaliste, autogestionnaire, libertaire, etc. Le syndicalisme, ne l’oublions pas, est la meilleure expression qui soit du mouvement ouvrier révolutionnaire, délibérément anticapitaliste, et ne devrait rien avoir à faire avec la hausse du pouvoir d’achat ou la défense bornée du salariat.

Si l’on se réfère à ce dont le syndicalisme est intrinsèquement porteur, il faut non pas en parler comme étant seulement un instrument de résistance face aux conditions de travail du productivisme capitaliste, non pas le considérer comme subordonné à l’idéologie marxiste, mais revenir au syndicalisme révolutionnaire et à l’anarcho-syndicalisme de la fin du XIXe et du début du XXe siècle… Et rappelons à ce titre que la charte d’Amiens (seule allusion de ton dossier à l’histoire du syndicalisme révolutionnaire) n’était en fait pas une charte mais une motion votée en 1906 au congrès de la Confédération générale du travail (CGT) à Amiens.

Depuis, bien de l’eau a coulé sous les ponts : les deux guerres mondiales ou encore l’aliénation générée par le mode de vie industriel ont fini par faire du syndicalisme un simple outil de lutte, sans aucune ambition révolutionnaire. À l’instar de la CGT d’aujourd’hui, qui n’est plus porteuse des objectifs de transformation sociale de ses origines, les organisations syndicales actuellement majoritaires se contentent d’accompagner voire de cogérer la marchandisation totale, et au mieux d’améliorer les conditions de travail ou bien trop souvent de freiner leur durcissement : c’est bien ce syndicalisme-là qui se trouve en porte-à-faux avec l’écologie, et pas le syndicalisme tout court.
Ce dernier est révolutionnaire par essence, et c’est le syndicalisme ayant abandonné cette visée-là, devenant ainsi une aberration totale, qui devrait être mis en question. Il n’y a quasiment rien dans les pages de ton dossier, cher Silence, sur les valeurs originelles du syndicalisme, révolutionnaires, et c’est bien dommage : invisibilisées, ignorées, elles en deviennent plus dures à remettre au goût du jour, alors qu’en elles réside une énorme puissance émancipatrice.

La Confédération nationale du travail (CNT) est aujourd’hui l’héritière de ce syndicalisme. Ainsi, exemples parmi d’autres, dans ses orientations confédérales adoptées en congrès, elle se revendique pour la décroissance ou contre le nucléaire ; le siège de la confédération et de l’union régionale parisienne, rue des Vignoles à Paris, héberge une Amap, et est régulièrement utilisé par le comité de soutien à Notre-Dame-des-Landes ; nous, syndicat interprofessionnel de la presse, des médias, de la culture et du spectacle (SIPMCS), organisons dans ces mêmes locaux le samedi 2 juin 2018 un concert de soutien à la lutte de Bure ; la Fédération des travailleurs de la terre et de l’environnement (FTTE) s’inscrit dans une démarche résolument antiproductiviste ; etc.

Bref. Le syndicalisme est écolo par sa nature même.

Salutations révolutionnaires,

Le SIPMCS

Procès des militants de Greenpeace à Privas le 17 mai

infos pour rire un peu:

 

Le collectif  »Stop Tricastin » donne rendez-vous le 17 mai, à Privas,  »pour dénoncer le risque nucléaire en apportant son soutien aux militants de Greenpeace jugés ce jour-là pour leur intrusion dans la centrale de Cruas ».

 

Le 28 novembre 2017, une vingtaine d’activistes de Greenpeace se sont introduits dans la centrale nucléaire de Cruas-Meysse, pour alerter sur l’extrême vulnérabilité des piscines d’entreposage de combustible usé. Certains ont escaladé un de ces bâtiments, accolé au réacteur 4, d’autres ont laissé des empreintes de mains sur le bâtiment lui-même pour démontrer son accessibilité. Voir : Des militants font de l’alpinisme sur les piscines d’entreposage de combustible usé
Ils seront 22 sur les bancs du tribunal de Privas le 17 mai, ainsi que Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire pour Greenpeace. Bien sûr, l’association est poursuivie également en tant que personne morale.
Pour le collectif « Stop Tricastin », « C’est en lanceurs d’alerte (que les militants de Greenpeace) ont agi, pour dénoncer un danger qui nous concerne toutes et tous ». Mais « plutôt que de réagir en renforçant la sécurité de ses installations, EDF a décidé de poursuivre les activistes ».
C’est pourquoi le collectif compte « sur la présence de toutes celles et ceux qui souhaitent exprimer leur solidarité envers ces lanceuses et lanceurs d’alerte ».

Départ organisé de Montélimar

Rendez-vous est donné à Privas, square Vincent d’Indy, en face du tribunal de grande instance, à partir de 8h pour rejoindre la mobilisation de soutien. Le rassemblement débutera tôt car l’audience commence à 9h. Il durera tout le temps du procès, soit une bonne partie de la journée.
Un co-voiturage sera organisé au départ de Montélimar: départ à 7h15 depuis le parking du Palais des Congrés, retour dans l’après midi.

Image : le TGi de Privas, image tirée de « Street view »


 

France : Une députée propose de tirer contre les intrus dans les centrales nucléaires

Membre de la commission d’enquête parlementaire sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires, la députée macroniste de la Nièvre, Perrine Goulet avait souligné à la séance du 22 mars que les ONG, et en particulier Greenpeace, en prenant la précaution d’afficher leur nom de loin sur les banderoles, ne suscitent par le même type de réaction que si quelqu’un d’inconnu pénétrait dans un site sensible. Comme la rapporteure de la commission ayant objecté qu’il suffisait à un terroriste de prendre la banderole Greenpeace, la députée avait alors conclut : « Pourquoi nous ne ferions pas un peu comme aux Etats-Unis ? Avec une sécurisation par miradors et possibilité, effectivement, de ne pas se poser de questions, et quand il y a une intrusion, de tirer ? »

Alors que plusieurs de ses activistes se sont introduits, à l’automne 2017, dans l’enceinte deux centrales nucléaires afin, explique Greenpeace, de « démontrer l’extrême vulnérabilité des piscines d’entreposage de combustible usagé, hautement radioactif, face aux risques d’attaques extérieures », l’organisation écologiste a déposé, le 25 avril, une plainte avec constitution de parties civiles contre la députée pour « provocations à un crime et à un délit non suivis d’effet » au tribunal de grande instance de Paris.

Paris(75019) Programme de la bibliothèque anarchiste Libertad pour mai 2018

MARDI 8 mai 2018, 19h
L’humain ou la machine ?

Pour affûter nos armes pour aujourd’hui, retour historique sur la technologie et les résistances à son encontre. Première discussion d’un cycle sur la thématique
(celle du 12 mars ayant été annulée).

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MARDI 15 mai 2018, 19h
La machine à enfermer
actualité & développements

A l’heure où la construction de nouvelles prisons va recommencer à travers tout le pays et où l’Etat entend en même temps multiplier incarcérations à l’extérieur des murs (bracelets électroniques, assignations à résidence, obligations diverses) tout en augmentant les possibilités de peines autonomes de travaux forcés (TIG), il est temps de faire un bref tour d’horizon sur le Projet de loi Justice 2018-2022 et sur le programme immobilier pénitentiaire.

Dans cette société qui est elle-même une immense prison à ciel ouvert, se préparer à ce que l’Etat mijote contre tous les insoumis de la paix sociale, tout en analysant la machine à enfermer sous différents aspects au-delà des quatre murs est certainement un bon début afin d’explorer quelques pistes pour l’enrayer…

Télécharger le fly et faire tourner

Berlin, Allemagne : Perquisitions quelques heures avant le début des Journées de Chaos et de discussions

[Au sujet des perquisitions dans le local de la bibliothèque anarchiste et quatre apparts, quelques heures avant le début des Journées de discussions et de Chaos]

Peu avant le début des journées de discussions et de chaos  qui se tiendront à partir de demain à Berlin, les fics se sont déjà présentés ce matin, comme s’il n’y avait déjà pas assez de raisons d’avoir la rage contre la domination.

Ce matin vers 5h15, les flics se sont présentés dans la Reichenbergerstrasse du quartier berlinois de Kreuzberg et ont forcé l’accès de la bibliothèque anarchiste «  Kalabal!k » à la meuleuse, un autre logement du même immeuble ainsi que trois autres apparts situés à Neukölnn et Tempelhof ont été forcés. A cette occasion, deux personnes ont été arrêtées et placées en GAV à Tempelhof. Là-bas, elles ont toutes deux été soumises à un relevé d’empreintes et l’une des deux contrainte à donner son ADN.

D’après l’arrêté juridique, le prétexte officielle pour ces perquisitions concernant les appartements privés était l’affichage d’un avis de recherche intitulé « Terroristes recherchés ». Cette affiche montrait les gueules de Scholz, Dudde et Grote, les responsables du sommet du G20 de l’été dernier à Hambourg, ainsi que les troupes de cogneurs de CRS. En ce qui concerne la bibliothèque Kalabal!k, il s’agissait en premier lieu de la pose d’une affiche sur la porte d’entrée, sur laquelle sont représentés quelques agents de la « Protection d’Etat ».

Dans la bibliothèque, des ordinateurs fixes et portables, des disques durs ainsi que les deux affiches mentionnées ci-dessus et une affiche pointant la gueule d’un nazi ont été chopés, mais à part ça le désordre est en quelque sorte resté limité. Aux domiciles des deux personnes, les flics ont agi de manière bien plus brutale. Ça les a visiblement amusés de repartir en laissant le plus de chaos possible.

Eu égard aux prochains jours, nous voyons cela comme une invitation à retourner ce chaos à l’expéditeur et à perturber leur paix. La manif pour les prisonniers anarchistes de ce samedi à 18h à Herrfurtplatz à Neukölln offre cette possibilité.

De l’appel à la manif : « Nous ne négocierons pas avec l’État que nous cherchons à rejeter et à détruire. Surtout pas si nous voulons montrer notre solidarité avec celles et ceux que l’État a justement isolé derrière des barreaux et de gigantesques murs. »

Votre Kalabal!k.

 sans attendredemain à traduit de l’allemand du site de la bibliothèque Kalabal!k, 9. Mai 2018]

Florence meeting sous les murs de la prison pour Ghespe, Giova et tous les autres détenusSollicciano

vendredi 11 mai meeting ANTICARCERARIO

La nécessité de la prison moderne surgit avec l’État capitaliste, pour protéger la richesse et la propriété de quelques-uns.
Le pouvoir a besoin de construire des lieux pour isoler ceux qui agissent en ne respectant pas ses lois.
Il y a des individus conscients que ces structures servent exclusivement à l’imposition d’une société divisée en classes de riches et pauvres, exploiteurs et exploités. Des structures de torture fonctionnelles pour maintenir la paix sociale. Tant que les classes, l’argent, la propriété, les frontières, l’État et ses règles imposées existent, il y aura des hors-la-loi.
Solidarité pour Ghespe, Giova et Paska, séquestrés par l’Etat pour avoir toujours fait de la lutte contre l’autorité une pratique de la vie, ne laissant aucune place à la démission.

Dés  18 heures sous la tristement célèbre prison de Sollicciano ( Florence), pour saluer Ghespe et Giova, enfermés là, et tous les autres otages de l’état.

https://roundrobin.info/wp-content/uploads/2018/05/Firenze-Presidio-sotto-Sollicciano-per-Ghespe-Giova-e-tutti-gli-altri-detenuti.jpg

https://roundrobin.info/

«CAPITAL TOTAL» ~ par Négatif

Dans le monde qui se profile, l’espoir de mener une vie simplement humaine s’effondre. Qui peut encore s’illusionner sur ce qui nous attend ? Qui peut encore imaginer que la simple défense du service public, issu du compromis social né dans le contexte bien particulier de la fin de la Seconde Guerre mondiale, soit une revendication à la hauteur des enjeux ? Le Capital s’est débarrassé de sa muselière. Il montre les crocs. Cela se traduit dans les faits par un accroissement de la violence de la répression mise en œuvre par ses représentants à la tête de l’État (expulsion des étudiants des facultés qu’ils occupent, opération militaire à Notre-Dame des Landes, sans parler des attaques menées par des fascistes confortés par la violence étatique).

Face à l’ampleur des attaques, les directions syndicales restent figées dans une position défensive non dénuée d’arrière-pensée. Le simple fait de mettre dans la même casserole des revendications diverses et appeler cette mixture « convergence des luttes » ne suffira pas. S’agirait-il donc de donner plus de force à chacune d’entre elles, et penser ainsi qu’elles pourront toutes trouver preneur au sein du patronat et de l’État ? Pour revenir à quelle situation ? À la dernière étape d’une régression sociale entamée voici déjà presque quatre décennies ? Cette régression, il est vrai, entre aujourd’hui dans une phase décisive. Il ne s’agit plus de courir après toutes les attaques (c’est la stratégie du gouvernement actuel que de nous faire courir en espérant nous asphyxier), mais de nous demander à quelle vie, radicalement autre, nous pouvons aspirer. Derrière la revendication du maintien du service public, ne se cache-t-il pas l’attente profonde d’une vie débarrassée des exigences du profit qui mettent à mal l’existence de chacun, au travail ou dans l’exclusion sociale ?

Nous n’avons besoin ni de l’État ni du Capital pour imaginer et mettre en œuvre une société nouvelle, en rejetant loin de nous tout ce qui nous sépare, notamment les revendications identitaires diverses qui fleurissent de toutes parts, et paraissent difficilement compatibles avec une remise en cause globale de la société de classe et de la réification toujours plus prégnante des rapports humains.

Capture d’écran 2015-01-15 à 14.38.41 Négatif

lignes de force

Bellecombe-en-Bauges (Savoie) : Lueurs d’incendies

 Attaque.noblogs.org

Attaque incendiaire d’une carrière Vicat

La ville progresse, la forêt s’amenuise. Et nous au millieu on s’y sent
souvent bien vulnérables, incapables d’enrayer quoi que ce soit. Le
béton qui suinte par tous les pores de cette société nous prive de vie,
de ressentis, de substances. Les forêts gérées éco-durablement
ressemblent à des charniers. La boule au ventre, les poings qui se
serrent, un voile de dureté qui recouvre les yeux. Et la difficulté d’en
parler car les mots ne peuvent qu’effleurer la profondeur de la
tristesse et de la colère qu’on ressent.

Lorsqu’on s’en est pris à la carrière Vicat (multinationale du béton)
implantée à l’orée d’une forêt dans le massif des Bauges, en brûlant un
poste de transformation électrique, un bâtiment, les postes de commandes
et ordinateurs d’une araignée extractrice ainsi que divers engins de
chantier ; on a ressenti un certain soulagement. Et puis des doutes en
sachant ce que certain choix impliquent, en sachant que ce ne serait
jamais assez, ce n’est que tentatives, tenter de perturber un court
instant la méga-machine, de ne pas en être complices par notre passivité.

Nous parlons ici d’attaques incendiaires mais nous devons préciser que
ce n’est pas pour nous la seule façon d’attaquer l’autorité. Ainsi nous
exprimons nos pensées aux combatantes et combatants qui s’activent à la
Zad de Notre Dame des Landes, dans la forêt de Hambach ou à Bure, sans
se laisser aveugler ni par des stratégies politiciennes de massification
et de dialogue avec les pouvoirs, ni par la recherche d’une efficacité
écrasante niant ressentis, prise de pouvoir au sein des groupes,
rapports de dominations interpersonnels… Force et courage à celleux
qui mènent la guerre sur tous les fronts. La répression est bien
présente essayons de ne pas nous laisser paralyser mais de poursuivre
notre vol.

Ce n’est qu’une lueur d’incendie au fond des bois, ce n’est qu’une lueur
mais elle nous aide à nous mouvoir dans l’obscurité, quitte à se bruler
les ailes parfois.

Des humaines comme des papillons de nuit

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NdAtt. : ici un aperçu de ce qu’ils en disent les journaleaux.