Archives de catégorie : General

Tâtonner dans le noir

Selva / lundi 25 juin 2018 [extrait de Stramonio, n. 2 – novembre 2015]

« Je pense que si on ne peut pas avoir confiance en l’amitié d’un être, le moins qu’on puisse faire est de se considérer comme son ennemi ».

Renzo Novatore

 

Habituellement, quand un corps est en putréfaction, il est complètement inutile de s’affairer à le guérir coûte que coûte. Il est foutu, il vaut mieux s’en faire une raison ; qu’il repose en paix. Il n’y a pas besoin de diplômes de médecine pour savoir que garder en vie un organisme déjà mort signifie, tôt ou tard, finir par s’en nourrir. Se corrompant dans l’âme, ou dans l’esprit si on préfère. Si c’est vrai qu’à coucher avec des chiens on attrape des puces, cela est également indubitable que celui qui ne débranche pas le cadavre risque de le suivre assez rapidement dans l’au-delà.

Mais apparemment il n’y a pas que les blouses blanches qui subissent le charme de la pratique connue sous le nom d’ « acharnement thérapeutique ». En effet, c’est ce qui arrive depuis un moment à ceux qui s’entêtent encore à garder en vie un sujet paradoxal nommé Mouvement, de la survie duquel paraît dépendre leur salut. Faute de celui-ci, ils sombreraient dans le plus gris des désarrois, tel celui ressenti par quelqu’un qui, après une rafale de vent qui lui emporte les habits, se retrouve tout à coup nu. De toute évidence, ce corps ne doit pas trop lui appartenir.

L’Italie est probablement le pays d’Europe où l’État à pondu dans les dernières années, le plus grand nombre d’affaires judiciaires visant ceux qui désirent en finir avec l’autorité et ses lois. Du coup – et c’est de même en Espagne, Grèce, Chili, Mexique – la répression tombe ponctuellement sur ceux qui n’acceptent pas de vivre en esclaves et poussent les autres à cultiver ce rêve fou. Mais qu’est ce qu’il en est de la réaction des ennemis de cet ordre ? Sans crainte de se tromper, on peut dire qu’elle laisse assez à désirer, notamment du fait que le vent de la solidarité révolutionnaire, de plus en plus semblable à une arme sans tranchant, ne fait pas peur au pouvoir. La façon dont nous répondons à la répression est trop peu incisive, la survie à ce qui nous domine éternellement, et que nous ne faisons rien pour renverser, est misérable.

La solidarité est l’un de ces nombreux moments qui risquent de devenir un défilé creux fait de tapes dans le dos et regards attristés. Les autoritaires aux côtés des anarchistes, les amis de la politique avec ses ennemis – ennemis, d’accord, mais tout de même pas trop, après tout on ne sait jamais, et si un jour on devait avoir besoin même de la solidarité des premiers ?

Quelle confusion, n’est ce pas ? Et pourtant …

À bien y regarder, la meilleure façon d’éviter de se trouver dans l’embarras c’est de faire semblant que tout va bien, laissant tout problème derrière soi, ou bien en renvoyant sa solution à une date ultérieure. En déplaise à ceux qui ne veulent pas attendre pour vivre aujourd’hui ce qu’ils souhaitent pour le futur.

Face aux exigences dictées par les contingences, toutes les différences, même les plus profondes, sont au final recomposées et récupérées, comme cela arrive parfois pour une couple d’époux qui se détestent, quand leur fils se marie.

Par une série triste et infinie d’occasions, au lieu d’oser on préfère avaler tranquillement une soupe fade, produit d’une idée exhibée d’unité, prétendue solution à la lâcheté à laquelle nous semblons condamnés. Et voilà donc que le Mouvement est exhumé, pour l’intérêt de ceux qui ne voient dans la lutte contre le pouvoir rien d’autre qu’une bataille politique, dont il est nécessaire de bien garder en tête les ficelles dirigeantes, et de renvoyer à leur place d’éventuels provocateurs. Tout rentre ainsi dans l’ordre, cette réalité totale à laquelle nous sommes enchaînés jubile, tandis que notre soif de liberté se meurt à petit feu.

C’est chose bien connue, la création de mélanges de saveurs très différents entre elles, parfois même trop différentes, nous donne des mosaïques complexes mais fades. Plus la soupe sera hétéroclite, plus sa consistance sera édulcorée.

La peur de rester seuls nous pousse souvent à renvoyer le moment d’en finir pour toujours avec certaines fréquentations. C’est pourtant le cas pour tous les groupes d’amis, pour autant qu’on entende par amitié un lien bien plus profond que l’appartenance commune à un milieu. L’isolement, qui est une des conséquences possible du fait de savoir bien choisir ses amis, évoque pour certains une idée terrible : que cela soit, au fond, comme tâtonner dans le noir, une fois perdus ses repères. Il serait donc bien de faire attention, de brider sa fierté, car tout seul on ne va nulle part, tandis que si on est nombreux… Du coup ce n’est pas rare de voir ces inlassables médiateurs se jeter à corps perdu dans la vase de la politique dans le but de se maintenir ensemble, coûte que coûte, au delà de toute possibilité et évidence. Gare à leur faire remarquer leur ressemblance avec les vauriens qui siègent dans les palais du gouvernement !

« Mais enfin, nous sommes des anarchistes, sacrebleu!  »

Rester seuls, c’est ça la crainte qui vous enlève le sommeil ? Même si la tentation de voir dans l’individu et le groupe deux pôles opposés ne nous touche pas, nous demandons : celui qui vit dans la préoccupation constante de se référer aux autres plutôt qu’à soi-même, d’autant plus si avec ces autres il ne partage rien du tout, ne devient-il pas le premier maton de son individualité ?

N’est-il pas exact que là où l’individu a la pleine possession de ses facultés, là est l’anarchie ? De quelle manière la peur de voir se réduire le groupe de ses compagnons pourrait influencer celui qui a compris que la conscience est affaire d’existence individuelle et pas de classe ? Et si, comme le dit Galleani, ceux qui parlent d’organisation n’ont d’autre fixation que les masses qu’ils aspirent à gouverner, quoi dire de ceux qui ne veulent vraiment rien savoir des sinistres [« sinistri » – aussi « de gauche » ; NdAtt.] prosélytismes, mais qui pourtant veulent que l’incendie éclate ?

Qu’ils se calment, les divers politiciens de la « rinsurrection ». Pour certains, penser et agir sans prêter le flanc à l’opportunisme et au calcul de la politique ne signifie pas du tout tâtonner dans le noir. Au contraire, cela signifie voir plus clairement, respirer à pleins poumons. Et où est-ce que l’air est plus pur ? Ce n’est pas une réponse facile, tellement il est rare de tomber sur de tels lieux. Cependant, il y a une chose qui est certaine : pour les trouver, on ne peut pas se contenter de ce qu’il reste. D’ailleurs, même si nous ne sommes pas du tout réfractaires à la pratique dionysiaque de l’orgie, il y a partouze et partouze. L’orgasme est quelque chose de sérieux, puisque il a à voir avec le plaisir et c’est justement pour cela qu’on ne peut pas partager son lit avec des balances, des délateurs, des autoritaires et leurs amis.

Il y a quelques temps, parlant de nucléaire et de sabotage, il a été dit qu’on voit plus clair dans le noir. Nous sommes d’accord. Le problème est que l’obscurité fait peur à de nombreuses personnes, puisqu’elle entraîne avec soi incertitude, risque, dans certains cas solitude. Trop souvent nous sommes prêts à nous en remettre plus au caractère concret du réel plutôt qu’au désir de vivre, au pragmatisme plutôt qu’aux rêves. Le premier craint les ténèbres : il porte avec soi l’intention de réduire tout sous sa lumière. La lumière oppressante du ciel. Mais les rêves, non : ils privilégient la nuit.

Loin de la conviction qu’un modèle donne forme à la réalité, nous refusons l’intention d’en élaborer un : que s’occupent de cela les amants de l’objectivité, bons seulement à changer de patron. Que nos potentialités croisent plus les possibilités du désordre que les formules de l’intellect. Et si notre intention, comme le disait E. Armand, est celle de vivre pour vivre – puisque la vie, celle qui est vécue pleinement, suffit à elle-même et nie radicalement la misère quotidienne – nous devons développer notre capacité de nourrir notre esprit à la source de la destruction, en imaginant et en créant des espaces avec ceux qui continuent d’être intimement secoués par cette perspective.

C’est sur le chemin de la vie, qui n’est rien d’autre qu’une longue lutte, que nous pouvons rencontrer des compagnons de jeu. Sur la route de la subversion de cette réalité il y a d’autres rebelles avec lesquels nous pourrons nous engager sur des modalités les plus fantaisistes et jouissives. Et rire, avec d’autres ou seul, à l’ombre des ruines de ce qui existe.

attaque.noblogs.org

[Oaxaca] Miguel Peralta : Déclaration solidaire avec les prisonnie·eres anarchistes de longue peine.

11 juin 2018 : Journée internationale de solidarité avec tout·es les prisonnie·eres anarchistes de longue peine.

Déclaration solidaire de Miguel Peralta Betanzos (Prisonnier de l’Assemblée Communautaire d’Eloxochitlán de Flores Magón, Oaxaca, Mexique)

Traduction de l’Audio de Miguel en espagnol

Salutations à tous les compas qui permettent de transmettre ces paroles sincères.

Il n’est en rien facile de faire mention de ces deux grands mots, LONGUE PEINE, quand d’avance nous savons que leurs systèmes de justice et pénitentiaire ne servent à rien ; le système judiciaire et les personnes néfastes qui dissimulent leur visage derrière la balance, avides de chair à enfermer, tergiversent et fabriquent des expédients poussiéreux pour la justice en se basant à chaque fois sur des critères personnels, moraux et sur commande, pour condamner les compas qui sont en lutte contre l’ordre établi.

De la même manière, il est très compliqué d’assimiler le temps quand on se trouve à l’isolement, et nous ne pouvons pas seulement nous arrêter de vivre en regardant comment passent les jours, les mois, les années du calendrier, et supporter l’humiliation, combattre les peurs générées par la prison, les maladies que nous contractons au fil des jours, et rechercher des alternatives, improviser la résistance pour ne pas se retrouver « la botte sur le cou » tous les jours, tout ceci est, pareillement, une tâche difficile.

La réponse à ce qui nous est imposé pourrait être une résistance accrue, une longue lutte, bien que parfois nous n’ayons plus de forces. Je crois que notre esprit résistera et se maintiendra battant, comme battent nos cœurs enragés, désireux de marcher, libres ! Un jour nous réussirons à leur arracher les nuits et les jours qu’ils nous ont  volés, compañer@s.

Les prisonniers dans la rue !
À bas les murs de toutes les prisons !

San Juan Bautista Cuicatlan, Oaxaca

 

Traduit par Ju

Miguel Ángel Peralta Betanzos est un jeune indigène mazatèque, anarchiste et membre de l’Assemblée Communautaire d’Eloxochitlán de Flores Magón, Oaxaca. Le jeudi 30 avril 2015, vers 5 heures et demi de l’après-midi, Miguel Ángel Peralta Betanzos, a été arrêté au centre-ville de Mexico. Plus d’infos

 

Dernière lettre (texte)

[Oaxaca] Miguel Betanzos : Quelques reflexions sur les changements physiques et émotionnels en prison

Une Réponse to “[Oaxaca] Miguel Peralta : Déclaration solidaire avec les prisonnie·eres anarchistes de longue peine.”

 repris du site libérons les

 

 

 

Hautes Alpes (05)Désormais les sept de Briançon( 3+4)

f

Quatre personnes ont été mises en garde à vue mardi 17 juillet à Briançon. Quatre militant.e.s supplémentaires accusé.e.s « d’aide à l’entrée d’étrangers en situation irrégulière sur le territoire français en bande organisée » suite à la marche du 22 avril dernier !

Désormais les 7 de Briançon..

Hier en fin d’après-midi, ils ont été libérés de  la garde à vue à laquelle ils étaient soumis, les 4 compagnons * Qui avaient été appelés à se présenter dans la matinée à la gendarmerie de Briançon. Ils sortent avec une convocation au procés du  8  novembre ensemble avec Elenora, thèo et Bastien, pour avoir participé à la marche du 22 avril parti de  Claviere et accusés d’aide à l’émigration clandestine en bande organisée. L’un des 4 est également accusé de résistance pour avoir échapper au contrôle et  à un tabassage   à froid de la part de la police alors que le cortège était déjà terminé.

Pendant les convocations s’est déroulé un rassemblement sous la gendarmerie de la part des solidaires et des solidaires en attendant la libération des 4. En fin de matinée le rassemblement  s’est transformé en un cortège spontané, riche en interventions et flyers, qui a bloqué pendant une heure Les rues de Briancon pour répéter que la solidarité ne s’arrête pas et que ce jour-là.. Sur ces sentiers, nous y étions tous *.

France : Parution d’hérésie N°2

Hérésie continue de présenter les idées individualistes anarchistes, avec des textes issus d’horizons et d’époques différentes, dans le but de montrer que ces idées dépassent les frontières géographiques et temporelles.

Sommaire :

– Introduction
– Les Loups, F. Neirol
– Fleurs de solitude, E. Armand
– Une interprétation de l’individualisme anarchiste, Costa Iscar
– Individualisme et collectivisme, Laurance Labadie
– En cours de route, chronique de toujours, A. Bailly
– Liberté et solitude, Marilise Fiorina
– Je n’ai pas de classe, Apio Ludd
– Pourquoi je ne suis pas communiste, Apio Ludd
– Mon anarchisme, Rosa Blat

À une époque où les textes nihilistes ou trop individualistes sont bannis de certains étals anarchistes, où aux quatre coins du monde les rejetons de Marx essaient de se faire passer pour des anarchistes pour recruter des disciples ou de la chaire à canon, où des autoritaires crient à l’autoritarisme pour se débarrasser de leurs concurrents, où on nous enjoint continuellement de choisir un camp dans des débats biaisés qui n’ont que pour but d’édifier de nouvelles normes, Hérésie est une bouteille à la mer qui s’adresse à celles/ceux qui refusent les petites boîtes, les identités, la pensée binaire, et les réflexions pré-machées.

Cela s’adresse à ceux/celles qui sentent ne faire partie d’aucun milieu, d’aucun mouvement, aucun groupe, qui ne représentent aucun courant et se positionnent volontairement dans la marge, hors de l’échiquier de la Politique, qui annihile la sincérité dans les idées et actions, nourrit les guerres de pouvoir, et nous détruit parfois bien plus que ne le ferait le pouvoir des États. Le but est de susciter des réflexions, des débats, des échanges, hors de tout cadre idéologique, sectaire, boutiquier, Politique ; mais aussi d’assumer les désaccords, les contradictions dans lesquelles nous baignons toutes et tous, et pourquoi pas de réapprendre à lire avec un papier dans les mains, sans la lumière bleue de ces écrans qui rendent incapable de se concentrer sérieusement
sur plus de 300 caractères.

Comme pour le numéro précédent, Hérésie n’est pas disponible sur la toile virtuelle, il suffit donc d’envoyer un mail (diomedea chez riseup) pour la recevoir sur papier dans sa boîte aux lettres.

diomedea.noblogs.org

 

déclaration du compagnon Vittorio Pini né le 20 août 1859 – mort au bagne le 8 juin 1903 –

extrait de note biographique

En 1886 il émigra d’abord en Suisse puis en France où il allait travailler tour à tour comme garçon de café, vendeur ambulant et cordonnier. Selon le journal La Révolte (3 août 1889), il avait quitté l’Italie après avoir été condamné à 2 ans de prison pour avoir rossé le baron Franchetti, richissime propriétaire qui voulait forcer les fermiers à voter pour lui.

Se réclamant alors de l’anarchisme individualiste, il avait fondé à Paris le groupe Gli Intransigenti di Londra e Parigi (appelé aussi I ribelli di Saint Denis, il grupo degli introvabili, Gli straccioni di Parigi – avec notamment Luigi Parmeggiani, Caio Zavoli et Alessandro Marroco. Partisan de la reprise individuelle, Pini allait alors théoriser l’expropriation comme un moyen révolutionnaire d’abolir la propriété individuelle , passage nécessaire à l’avènement du communisme anarchiste. Il allait dès lors être l’auteur d’un très grand nombre de vols et cambriolages permettant de financer diverses activités : il monta notamment une imprimerie rue de Bellefond et finança les journaux Il Ciclone (Paris, 1 numéro, 4 septembre 1887) – qui aurait été composé selon Jean Grave à l’imprimerie de La Révolte et lui aurait valu un convocation à la police – puis Il Pugnale  le poignard(Paris, 2 numéros avril et 14 août 1889) dont il fut le directeur avec Parmeggiani.

Le 18 juin 1889, sans soute à la suite d’une dénonciation, , lors d’une perquisition, la police trouvait à son domicile un matériel de cambrioleur et le produit de nombreux vols. Pini était alors arrêté avec Placide Schouppe et Maria Soenen. Traduit les 4 et 5 novembre 1889 devant la Cour d’Assises avec ses compagnons, il fut condamné le 4 novembre à 20 ans de travaux forcés, sentence accueillie aux cris de «  Vive l’anarchie, A bas les voleurs ». P. Schouppe avait été condamné à 10 ans de travaux forcés, et Maria Soenen à 5 ans. Sa défense intitulée Mort aux voleurs fut éditée sous forme d’affiche, accompagnée d’un Manifeste du groupe parisien de propagande anarchiste ce qui ranima au sein du mouvement un intense débat sur la légitimité du vol. .

JPEG - 28.3 ko

Pini aurait été à l’origine de la création de « La Cloche de bois » groupe d’activistes qui se chargeait de déménager discrètement les compagnons en difficulté qui ne peuvent plus payer leurs termes aux propriétaires

extrait  de l’autobiographie  de l’anarchiste italien  Pini dont on a dit  qu’il était   » le type achevé du voleur théorique »

« voici pourquoi, aujourd’hui , vous me trouvez ennemi déclaré de tout système qui garde  pour base la valeur conventionnelle, de cette valeur qui forme la propriété individuelle, seul agent  qui pousse l’homme à accomplir les plus monstrueuses infamies, les plus sanglants délits. Voici pourquoi, enfin nous anarchistes, voulons en premier lieu la destruction  de la valeur monétaire. Par elle seule, l’égoïsme humain  règne  et avec lui tous les grands maux qui affligent l’humanité.; Le pivot de votre système est l’or:l’or annihilé votre système social inique est détruit(…)

 Beaucoup  l’ont compris, mais les moyens pour plus ample propagande manquaient  impossible  de nous les procurer autrement  que par ce que vous appelez  effrontément  le vol, et  c’est pourquoi je me suis résolu à attaquer  directement  la propriété  conventionnelle du gros richard.

Nous anarchistes, c’est avec l’entière conscience d’accomplir un devoir que nous attaquons la propriété, à un double point de vue: l’un pour affirmer  à nous même  le droit naturel à l’existence que vous bourgeois, concédez aux bêtes et niez à l’homme; le second  pour nous  fournir le matériel propre  à détruire votre baraque et le cas échéant , vous avec elle.

cette manière de raisonner  vous fait dressez les cheveux, mais que voulez vous? c’est ainsi , et les temps nouveaux  sont venus »

ce texte est réalisé à partir de diverses sources qui ont  été possible par la lecture de « Ravachol et ses compagnons »de  Flavio  Ccostantini et jacques Baynac

 

Saint-Jean-du-Gard (Gard) : Incendie d’une antenne relais… juste avant la finale !

Des câbles entièrement brûlés au relais de la Sueille, sur les hauteurs de Saint-Jean.

Les habitants de la commune de Saint-Jean-du-Gard pourront-ils regarder la finale de la coupe du monde de football dimanche ? Pas certain… Un relais, qui sert à la fois pour le téléphone et la télévision, a été incendié. Les dégâts ont été constatés samedi. L’origine criminelle est incontestable, car le grillage menant au relais installé sur la commune a été découpé et des accélérateurs pour faciliter l’incendie ont été retrouvés au pied de l’appareil. Un acte de vandalisme qui n’est pas revendiqué pour l’instant. De nombreux habitants du village Cévenol et du secteur seraient sans téléphone et sans télévision, ce samedi soir. Une enquête de gendarmerie est en cours….

Plus de France Bleu…

France Bleu / lundi 16 juillet 2018

L’émetteur de France Bleu Gard Lozère desservant le secteur de Saint-Jean-du-Gard est hors service depuis ce lundi matin. Il a été endommagé après un incendie apparemment volontaire. Les services de TDF prévoient un retour à la normale pas avant la fin de la semaine. […]
Les services de TDF mettent tout en œuvre pour un retour à la normale dans le secteur de Saint-Jean-du-Gard d’ici la fin de la semaine.

attaque..noblogs.org

Ssolidarité et affection révolutionnaire au compagnon Claudio lavazza

une présentation  et un passage audio de Pestifera la mia vita, autobiographie de Claudio Lavazza

dans la revue nunatak N°0 une lecture le chemin de la frontière un chapitre inédit  de la brigade de l’impossible

déjà en octobre  2016

Salut à tous/tes, juste deux mots concernant la situation du compagnon anarchiste Claudio Lavazza (incarcéré depuis 1996 dans les prisons de l’Etat espagnol). Claudio a été momentanément transféré de la taule de Teixeiro à celle de Valdemoro (Madrid), d’où, à sa demande, il sera envoyé en France pour le procès du tribunal de Paris concernant les accusations qu’on lui reproche (principalement le braquage de la Banque de France*). A l’époque, Claudio a été condamné au maximum de la peine prévue (selon la loi de la contumace, afin d’empêcher la prescription), et ces prochains mois se déroulera donc le procès véritable à son encontre. Claudio sera ensuite renvoyé en Espagne pour continuer à y purger les condamnations accumulées.

En attendant de pouvoir fournir son adresse pour lui écrire une fois en France, Claudio remercie encore une fois tous/toutes les compas et les situations qui n’ont jamais oublié au cours de ces années de lui faire sentir solidarité et affection révolutionnaire !

Biblioteca Popolare Rebeldies

* NdT : l’énorme braquage de l’agence de la Banque de France de Saint-Nazaire du 3 juillet 1986. Selon un site sans importance :  » Le 9 juillet 1986, le journal Libération reçoit un tract de revendication ironique du casse signé « Des braqueurs funambules », ainsi que 20 000 francs en coupures usagées de 200 francs, « Pour soutenir la politique sécuritaire de Pandore et Passequoi [Pandraud et Pasqua, respectivement ministre délégué à la Sécurité et ministre de l’Intérieur de l’époque], faire parvenir ces billets troués pour les aider à construire leurs commissariats, leurs prisons et payer leurs indics avec 4 trous », dit le texte. Les voleurs anarchistes jurent « ne pas être membres d’Action directe » et disent que « l’insécurité, ce n’est pas le grand banditisme ou ceux qui luttent contre un ordre établi » mais « c’est le chômage, le désespoir, la misère organisée et ses conséquences, drogue, Ricard et ses trafics ». Le 15 juillet, le caissier hospitalisé reçoit un colis contenant deux films (Les Ripoux et Les Aventuriers de l’arche perdue, des cigares et du parfum No 5 de Chanel pour Madame ainsi qu’un mot : « Encore toutes nos excuses pour cette nuit éprouvante. » »

[Traduit de l’italien de informa-azione, Mar, 18/10/2016 – 11:01]

Parution: avis de tempête N°7 bulletin pour la guerre sociale

 

 

Cliquez sur l’image pour télécharger le PDF

Pour lire, imprimer et diffuser ce petit bulletin autour de soi (il est en format A5, et celui-ci fait 16 pages), on pourra retrouver chaque nouveau numéro tous les 15 du mois, ainsi que les précédents, sur le blog :

https://avisdetempetes.noblogs.org

“La passion de vivre peut se heurter, y compris trop rapidement, aux forces qui veulent l’annihiler ; la haine pour l’oppresseur peut nous amener à voisiner dangereusement avec la mort qui rode, ce sont les conséquences qui découlent du choix de mettre sa vie en jeu, de vivre plutôt que de survivre. Rebelles par excellence, les anarchistes ne devraient pour autant pas développer le culte des yeux bandés. Nous avons un cerveau pour réfléchir, un cœur pour sentir, des bras pour agir. Pourquoi se priver de l’une de ces  facultés ? Entre vivre l’instant et attendre les lendemains qui chantent, il y a tout un océan de possibilités. Lorsqu’on se jette dans la bataille, férocement s’il le faut, ce n’est pas avec les yeux bandés, mais avec le monde que nous voulons détruire en ligne de mire. La férocité ne se mesure pas à l’aveuglement, mais aux perspectives que nous impulsons à nos vies, que nous donnons à nos efforts. Si nous devons être des comètes, soit, mais ne précipitons pas leur fin. Notre passage sur cette terre est court, assouvissons-le en en épuisant toutes les possibilités, tous les potentiels. Ce qui est fatal, ce n’est pas de se heurter aux rochers, mais de se rendre compte n’avoir pas de boussole en poche quand se déclenche la tempête. Contre la logique de victoires et de défaites, contre le fatalisme d’une prétendue efficacité qui annule toute tension anarchiste, il reste possible de penser nos pas, d’orienter nos explorations, de projeter nos efforts. L’amour de l’idée et la haine de l’autorité se conjuguent parfaitement avec une projectualité, une réflexion à moyen et long terme pour donner une respiration plus ample, plus vaste, plus audacieuse à notre passage sur la surface de cette planète. ”

L’anarchiste Claudio Lavazza transféré en France

Round Robin / mardi 17 juillet 2018L’anarchiste prisonnier Claudio Lavazza (en prison en Espagne depuis 1996*) a été transféré depuis une dizaine de jours dans une prison de haute sécurité en région parisienne. Le transfert, souhaité par Caudio, est dû au nouveau procès pour les faits dont Claudio est accusé en France, depuis les années 80. Une fois ce procès terminé, il sera transféré à nouveau en Espagne pour finir la peine qui lui reste à purger dans ce pays.

D’autres nouvelles suivront
Contre toutes les prisons !

*****

*NdAtt. : Claudio a pris part au combat révolutionnaire armé à la fin des annés 70 en Italie. Il est accusé de l’homicide d’un flic, revendiqué par les « Proletari Armati per il Comunismo », en 1979 (condamné à perpétuité par contumace). En cavale depuis le début des années 80, il se rapproche des idées anarchistes. Il sera arrêté seulement en 1996, en Espagne, à la suite d’un braquage qui finit par un échange de tirs avec la police (deux flics trouveront la mort). Claudio a été condamné à 49 ans de prison, Giorgio, hors-la-loi italien, à 48 ans, pour le braquage et la mort des deux flics. Avec eux ont été arretés deux compagnon italiens, Giovanni Barcia et Michele Pontolillo, en cavale car sous le coup de l’opération Marini. Claudio, Giovanni et Michele sont également condamnés à 11 ans de prison par la justice espagnole pour l’assaut du consulat italien de Malaga, en décembre 1996, lorsque le consul a été retenu durant quelques heures, pendant que des fax de solidarité avec les anarchistes sous le coup de l’opération Marini étaient envoyés à des institutions italiennes.

En ce qui concerne la France, Claudio est accusé d’avoir participé au « casse du siècle » du 4 juillet 1986 à Saint-Nazaire, lorsque des personnes se revendiquant par la suite comme « Des braqueurs funambules » emportent 88 milions de francs de la Banque de France. Alors que des articles de journaux attribueront ce braquage à AD, un communiqué parviendra à Libération, disant entre autre « ne pas être membres d’Action directe » et que « l’insécurité, ce n’est pas le grand banditisme ou ceux qui luttent contre un ordre établi  » mais « c’est le chômage, le désespoir, la misère organisée et ses conséquences, drogue, Ricard et ses trafics ».

Pour plus d’infos, se reporter à la brochure publiée à l’occasion de la discussion du 5 avril 2012 à la Bibliothèque anarchiste Libertad, pour la présentation de la version italienne de l’autobiographie de Claudio, «Pestifera la mia vita».

attque.noblogs.org

S. laurent sous Coiron (07170)Soirée de soutien au projet à La Fontaine Encyclopédique du Maquis au café la commune

[reçu par mail]

Étais d’ Émancipation
présente  à S. Laurent sous Coiron

 

Soirée cinéma, information et soutien.
Dimanche 22 juillet 2018 à partir de 18 h 30 .
Café La Commune
07170 S. Laurent sous Coiron

affiche en PDF

la projection en 16 mm argentique d’un documentaire de J. Chapot sur une famille de paysans du Haut-Doubs, qui en 1968 se trouve confrontée au démantèlement agro-industriel du monde.

« Ignorance programmée et culture du secret sont des éléments capitaux de toutes les stratégies de conquête et conservation du pouvoir. Interdiction était faite aux esclaves d’apprendre à lire mais ils savaient chanter. Le cante hondo du flamenco, le blues et d’autres formes ailleurs et à différentes époques, avaient pu émerger et se répandre pour exprimer la culture vivante du peuple, avec ses joies, ses peines, ses douleurs et ses révoltes. Per­sonne ne chante plus aujourd’hui sur les chantiers, usines, champs et ateliers. La marchandisation du monde est parvenue à liquider la culture autonome du peuple, subversive par nature, pour lui substi­tuer une «culture» de masse, prétendument popu­laire et «démocratisée». Propagande masquée et publicité mercantile organisent avec une terrible efficacité le brouillage des lectures du monde et de son histoire.

Assis en bonne part sur l’organisation d’une amné­sie collective, le monopole culturel exercé par la domination est une arme d’asservissement massif. Langage et mémoire sont au centre de la lutte pour ou contre le contrôle de la pensée publique, pour ou contre le contrôle des populations. Négliger l’action sur ce terrain n’est pas de nature à embellir la perspective d’un renversement de l’ordre oppressif et répressif du vieux monde.

Il ne manque pourtant pas de voix qui encore s’élèvent, mais en maints endroits sont dressés des murs dont le plus répandu, et non le moins redou­table, est celui du silence. Ou presque. Il est aussi d’autres voix plus anciennes, braises toujours in­candescentes de la mémoire qui demeurent conservées sous des formes diverses : livres, brochures, documents d’archives, tracts, films etc. qui ne sont pas non plus d’accès très fa­cile. Et quand bien même le serait­-il, ce ne sera ja­mais trop. De tels trésors existent. S’ils demeuraient en usage restreint, confidentiel et ré­servé aux intellectuels de profession, il y a fort à parier qu’ils perdraient de leur potentiel subversif et émancipateur. »

Vive La Commune!! Tu le sais bien Nicolas, elle n’est pas morte!