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Réservistes de la Gendarmerie : connards de toute la France, votre patrie a besoin de vous!

Le Parisien / dimanche 21 avril 2019

Vous les verrez prochainement en uniforme au bord des routes de l’Oise procéder à des contrôles routiers. Ou en ville, lors de patrouilles de contact. Eux, ce sont les 24 nouveaux réservistes qui vont intégrer les brigades de gendarmerie du département. Leur stage de préparation militaire gendarmerie (PMG) s’est achevé vendredi dernier, à Beynes (Yvelines).

Une formation intense de quinze jours continus où 21 instructeurs leur ont enseigné en version accélérée les fondamentaux indispensables pour leur permettre de renforcer les « unités d’active ». « On leur a appris les bases du milieu militaire, à se déplacer au pas et à défiler, à manipuler et utiliser une arme, détaille le chef d’escadron de réserve Desquiret, directeur du stage. Ils ont également été formés au secourisme. »

Et comme la rigueur est de mise dans la gendarmerie, les élèves ont dû se plier aux coutumes militaires : lit au carré, nettoyage quotidien des parties communes, etc. « En peu de temps, nous avons dû assimiler beaucoup de choses, note Béatrice, l’une des élèves de la session réservée à l’ex-Picardie. Le mental était là, alors on s’est accroché et on a tenu le coup. »
Comme cette Beauvaisienne de 35 ans, technicienne contrôle qualité chimie dans la vie de tous les jours, 58 autres candidats se sont portés volontaires pour défendre les valeurs de la gendarmerie, en fonction de leurs disponibilités. Seuls 52 ont terminé leur stage. « Il y a toujours un taux d’attrition, souligne le capitaine Buin, cheffe du bureau des compétences. Certains se blessent, d’autres se rendent compte qu’ils ne sont pas à leur place. »

Pas de quoi inquiéter les militaires. Les dossiers d’inscription ont augmenté ces dernières années. « Avant les attentats qui ont touché la France, nous recevions 200 dossiers de candidature par an au niveau régional. C’est désormais 400 », apprécie l’aspirante Tournay, chargée du recrutement. […]
« Ils sont une force indispensable pour le bon fonctionnement de nos compagnies, reconnaît le colonel Brémand, patron des gendarmes du département. En cas de crise, ils permettent de monter en puissance. Et la collaboration avec les gendarmes d’active est intéressante pour le partage des réseaux et leurs connaissances professionnelles. »
D’ici à quelques jours, ils seront donc sur le terrain aux côtés des 450 réservistes déjà sous contrat et des gendarmes d’active, pour les soutenir dans leurs missions. « Ils n’ont pas le même degré de responsabilité mais le but est le même », insiste le capitaine Buin.

Devenir réserviste est à la portée de tous. Pour être admissible, il faut être de nationalité française, avoir entre 17 et 40 ans, avoir satisfait aux obligations du service national et ne pas avoir de mention à son casier judiciaire. Il est conseillé d’avoir une bonne condition physique [et pas de scrupules; NdAtt.]. « Il y a de l’attente », prévient l’aspirante Tournay. La deuxième et dernière session de l’année, prévue fin juillet, est déjà complète.
Les réservistes sont affectés en fonction de leur lieu d’habitation et sont rémunérés 50 € net d’impôt par jour travaillé.

1er Mai à Paris : Pour que le ciel ne nous manque plus jamais

Pour que le ciel ne nous manque plus jamais – Défense au procès de 4 compagnons

Le 1er mai 2019 à Paris, quatre compagnons (deux de nationalité italienne et deux de nationalité française) sont arrêtés rue Bichat par des bacqueux un peu avant 12h tout comme nombre d’autres personnes ce jour-là.
Sont retrouvés en leur possession des “armes” (3 marteaux et un bâton) ainsi que du “matériel de protection”.
Leur est reprochée la participation à un groupement en vue de la préparation de violences, le refus de se soumettre aux opérations de relevés signalétiques (ADN) ainsi que pour trois d’entre eux le refus de se soumettre aux opérations de prélèvement externe (photos et empreintes).

L’avocate, qui défend les 4 compagnons d’une seule voix, plaide la nullité de l’intégralité du dossier en mettant en avant le non-respect de la procédure par les keufs en réalisant une fouille hors du périmètre de la manifestation sans la présence d’un Officier de Police Judiciaire (OPJ) et/ou sans flagrance (être en flagrant délit). Pour justifier cette dernière, le procureur, citant un PV d’interpellation (le seul sur lequel c’est indiqué), mentionne que l’une des personnes aurait accéléré le pas à la vue de la BAC. L’avocate le coupe, la cour de cassation à déjà statué sur ce point, accélérer le pas ne constitue en aucun cas une flagrance. A cela, le proc répond par un savant bégaiement.

Pour se tirer de ce mauvais pas (pas de raisons valable d’avoir fouillé les compagnons, donc fouille illégitime, donc nullités de toutes les charges) le juge, tenace, suspend l’audience, se retire en concertation une bonne heure et demi avant de revenir avec une formidable trouvaille: la mention “marteau dans la ceinture” sur le PV de fouille d’un des compagnons est maintenant devenue une “arme apparente” et donc un flagrant délit. Nullités complètes rejetées.

Ce que ce passage montre, c’est que le juge a totalement la possibilité d’interpréter les pièces du dossier à sa guise afin de coincer ceux qui ne lui reviennent pas. Le tribunal ne juge pas des faits, il juge des gens, des profils, des idées, des intentions, des rôles sociaux. Et comme la fin justifie les moyens, le mensonge peut s’avérer très utile. Côté proc, ça pue le seum quand il accuse presque les inculpés d’avoir gardé le silence.

Par contre, le refus de se soumettre aux opérations de relevés signalétiques ainsi que pour l’un d’entre eux le refus de se soumettre aux opérations de prélèvement externe tombent pour les deux compagnons italiens du fait de la non remise de leur notification de garde à vue en italien dans le délai imparti par leur loi.

L’avocate fait à ce moment appel de la décision du juge de poursuivre les charges. Le procès est reporté au 23 mai 2019. Alors qu’ils ne peuvent plus statuer sur l’affaire, ces maniaques de l’ordre tirent leur dernière cartouche, par dépit, et surement aussi par amertume, et décident de statuer sur les mesures de sécurité en attendant le procès. Tout le monde comprend: comme avec d’autres ce jour là, ils ont faim de contrôle, de tôle, d’enfermement, de privations, bref d’incarcération.

Dans cette opération, et dans le cadre de la coopération des polices de l’espace Schengen, la police italienne fut très rapide à fournir toutes les informations possibles sur les “ressortissants Italiens” sous forme de notes de renseignements. Les notes, n’ayant aucun statut légal comme pourrait l’avoir un casier judiciaire, pèsent néanmoins énormément dans la décision du juge.

Après que le juge et le proc’, qui partagent la même robe, aient usé de tous leurs artifices pour empêcher leur remise en liberté, les deux compas italiens sont désormais en détention provisoire (DP) à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis en attente de procès le 23 mai, au tribunal de grande instance de Paris. Les deux autres compagnons sortent sous contrôle judiciaire (ayant pu présenter des garanties de représentation valides au yeux des magistrats).

Une demande de mise en liberté (DML) a été immédiatement déposée. En outre, ils sont également sous le coup d’une obligation de quitter le territoire pendant deux ans ce qui peut impliquer un placement en CRA après une éventuelle sortie de prison. Cette OQTF, ainsi que la décision de ne pas reconnaître la nullité de toutes les charges est contestée en appel pendant le procès par l’avocate (en déposant la demande au greffier du TGI durant la concertation des magistrats).

La demande de mise en liberté est cruciale pour toutes les personnes qui auraient voulu produire des garanties de représentation afin d’éviter la détention préventive mais qui n’ont pu le faire par manque de connaissance ou de préparation. Elle permet entre autre de présenter de nouvelles garanties de représentation. Présenter des garanties est un choix, certes criticable en tant qu’il contribue à diviser les prévenus selon des critères d’intégration à cette société qui nous crie “marche ou crève”, mais il est important d’avoir l’option de le faire. La DML acceptée permet d’arriver à son procès en tant que personne libre, ce qui a beaucoup d’influence sur la décision des juges. (Si vous connaissez des gens dans cette situation, faites leur savoir qu’ils peuvent en parler à leur avocat, même s’ils sortent de DP le jour de leur procès, c’est un avantage énorme).

Dans la salle, alors que le juge annonce la décision d’incarcérer les compagnons, une compa crache en direction du procureur, une partie du public crie sa rage et sort en solidarité.
Une procédure d’outrage à magistrat est relevée.

Si nous partageons ici certains détails précis du procès c’est parce que nous estimons qu’ils ont de l’importance pour toutes les futures procédures et pourront permettre à d’autres de se défendre (si possible collectivement), de requérir les nullités de charges ou de faire valoir des vices de procédures. Cette affaire n’est qu’une parmi tant d’autres, mais c’est en mettant en commun nos expériences et nos outils de défense que nous pourrons tenir tête à la justice et leur dire, droit dans les yeux, qu’ils ne sont que les bouffons d’un système qui maintient vivant le cadavre de cette société pourrissante.

Pour envoyer des lettres, textes ou dessins aux deux compagnons en détention, M. et S. envoyez un mail à souslescrachatsleproc[at]riseup.net.

Contre tous les Etats, par-delà leurs frontières, solidarité !

Aucune cage ne pourra jamais enfermer nos rêves de liberté.

[Repris de Sous les crachats le proc’!, 07.05.2019]

repris à sans attendredemain

Vie quotidienne à valence,La rue dernier refuge pour les déshérités ?

U‌n milliard pour Notre Dame quand les déshérités de la terre échouent et meurent là où ils ont « vocation » à terminer leur parcours d’être humain … la rue bien sûr !
Peut-on encore  changer le monde …  avec nos tout petis moyens … ?
Solidarité !
un milliard pour Notre Dame
Vie quotidienne à Valence:
– 1er mai … mort dans la rue … même plus de place à l’hôpital de Valence ! le transport demandé par la famille dans un autre hôpital est décrété « impossible »
– 8 mai: refus d’opérer une femme menacée de mort: pas de chirurgien disponible au bloc opératoire, pas les moyens de la transporter ailleurs …
– plusieurs familles avec enfants handicapés attendent dans une angoisse indicible la décision d’expulsion de leur logement … comme si on ne mourait pas aussi au printemps ou en été …

odile

[reçu par mail]

Loriol, Drome: Prise de parole et apéro en ‘hommage aux indésirables du camp d’internement de Loriol. »

le 8 mai 2019(des libertaire avec  des militants de la CNTSTP26) nous étions  mercredi à la stèle  de Loriol

Nous avons lu  un texte court rappelant ce lieu d’internement  pour les « indésirables ». et écouté un morceau de musique irlandaise

Les « indésirables »

A partir de mai 1940, le régime de Vichy fait interner au camp de Loriol des réfugiés apatrides arrêtés dans les agglomérations Romanaise et valentinoise et des politiques français(communistes, syndicalistes et pacifistes) et des espagnols qui ont réussi à fuir la dictature franquiste , Certains de ces internés, après une évasion, entreront dans la Résistance et y joueront souvent un rôle considérable par leur expérience du combat et la force de leurs convictions. Ils se sont mobilisés parfois dans les maquis d’antifascistes allemands dans les Cévennes ou vers les maquis des baronnies Le statut des Juifs promulgué le 3 octobre 1940 aboutit à leur internement massif dès l’automne 1940. Originaires de France, du pays de Bade allemand ou d’Europe centrale, loriol est pour beaucoup d’entre eux la dernière étape avant les camps d’extermination nazis .. ET aussi après la grève organisée le 20 septembre 1943 pour protester contre l’insuffisance du ravitaillement et l’obligation de travailler pour l’occupant, 26 Romanais-Péageois sont arrêtés . Ils étaient ouvriers de la chaussure ou ouvriers chapeliers ; 16 d’entre eux sont déportés vers les camps et ils ne ne sont pas rentrés

.Après la Libération, le camp sert de lieu de détention pour des collaborateurs et des prisonniers allemands.

Ce 8 mai nous anarchiste,  militants de la CNT tenons à rappeler l’existence de ce camp d’internement mis en évidence par cette stélé. Mais le combat continue contre le fascisme , pour la reconquête des acquis du CNR En cette journée de convergence nous voulons rappeler la nécessité d’être solidaires, et de combattre toute exploitation,et toute autorité.

le texte de l’intervention prêt à circuler en pièce jointe

L’image contient peut-être : 2 personnes, personnes debout, ciel et plein airi v

Grèce : Attaque incendiaire contre le magasin d’un membre d’Aube Doré

post imageLe magasin de Tryfon Bougas, à Kallithéa, dans la banlieue d’Athène s’est embrasé début mai, suite à une attaque au molotov.

Tryfon Bougas, qui se présente comme un « collectionneur d’œuvres d’art » est en fait un fasciste bien connu. Ancien homme d’affaires du monde de la nuit, il fut aussi propriétaire d’une société de sécurité, et propose des services de « protection » aux « retraités sans défense » qui craignent d’aller retirer leur retraite.

Son magasin à Kallithea déclaré en tant que plateforme d’achat de voitures d’occasion et de pièces détachées reprend aussi aussi montres, bijoux, livres, or et Rolex.

Résultat de recherche d'images pour "Τρύφων Μπουγάς"Membre actif d’Aube Dorée (à droite sur la photo, avec Michaloliakos, le leader du groupe). Il a été élu conseiller municipal à Palaio Faliro (près d’Athènes) pour la première fois en 1994 et a également exercé les fonctions d’adjoint au maire. En 2015, il est élu conseiller municipal.

En 2019, il se présente comme candidat à la mairie de Kallithea, avec le soutien d’Aube Dorée.

résumé depuis athens.indymedia.org/post/1597572/

La Haye, Pays-Bas : Action de solidarité avec les anarchistes poursuivis par l’Etat belge – 18 avril 2019

Le jeudi 18 avril 2019 à La Haye (Pays-Bas), des anarchistes ont tenu à montrer leur solidarité dans les rues avec les compagnon.ne.s poursuivi.e.s par l’Etat belge, qui passaient en procès fin avril. Tou.te.s étaient accusé.e.s d’avoir pris part à des luttes directes contre les frontières et leurs prisons, et plus largement contre ce monde d’autorité et d’exploitation.

Lors de cette action, quatre banderoles ont été suspendues à divers endroits de la ville et des tracts ont été jetés dans les airs, dont voici un aperçu:

[Publié sur Act for Freedom Now, 04.05.2019]

Re-ven-di-ca-ti-ons

Garcia Calvo

« Que voulez-vous, mes enfants ? Des emplois ? L’autonomie régionale ? Une augmentation de salaire ? Le vote à quinze ans ? La retraite à quarante-cinq ? L’égalité des sexes ? Continuez à demander dans l’ordre et toutes vos réclamations seront bien traitées en bonne et due forme ».
.
Toute faveur que le Seigneur accorde le consolide, puisqu’il est le Seigneur. Mais le fait est que les sujets obtiennent également ce qu’ils veulent. Ce qu’ils veulent? Oui, et chemin faisant, ils apprennent à vouloir ce qui leur est demandé.
Est-ce que je demande la permission au Seigneur de tomber amoureux de ma tante?
Mon vieux, quelles idées tu as! Cela ne se demande pas au Seigneur.
Pouquoi? C’est un peu tôt : le ministère des relations érotiques n’a pas encore été créé. Mais est-ce qu’on va le créer? Sans aucun doute, et tu pourras alors revendiquer le droit de tomber amoureux de qui tu voudras. Pour le moment, sois patient; et dis-moi, entre temps, pourquoi ne revendiques-tu pas le droit d’importer librement des automobiles australiennes? Ce n’est pas une honte de vouloir une voiture australienne (puisque c’est ton droit d’en avoir envie. N’est-on pas maître de sa propre volonté? Pourquoi alors veut-on gagner de l’argent, si on ne peux pas le dépenser pour ce que l’on veux?). N’est-il pas insupportable que le ministère des Finances et le ministère des Affaires étrangères te mettent tellement de bâtons dans roues [de façon à ce] que tu ne puisse pas en faire qu’à ta tête? Allons! Unissons-nous – Tous les partisans de la libre importation de voitures – et revendiquons. Pétition! Grèves! Manifestations sur la voie publique! Présentation d’amendements de la part de nos représentants Parlementaires! Revendiquons!
Bien, mais il faut reconnaître que le cas des emplois, des autonomies, des votes, des salaires et des retraites, ou de l’égalité des droits entre les sexes* est plus important et sérieux que les voitures australiennes.
Tu veux dire que ces revendications sont plus proches des désirs des gens que le sont les voitures australiennes ou bien la relation amoureuse avec ma tante? Il faudra y réfléchir.
Quelle est le rapport entre la création d’emplois et le désir de ne pas travailler? Quelle est le rapport entre l’avancement de [l’âge de] la retraite, la semaine de quatre jours, les trente-trois jours de vacances par an et le désir de ne pas avoir d’horaires ni le samedi ni le lundi et de pouvoir passer une nuit blanche quand la lune nous chante ou d’aller cueillir des mûres quand tes amis et les mûres te le demandent? Quelle rapport y a-t-il entre les autonomies régionales (ou, pardon, nationales ou de quelque manière que l’on veut appeler) et le désir des personnes de ne pas devoir obéir aux décisions qui viennent d’en haut ou de ne pas tolérer des taxes dont ils ne connaissent pas la destination? et les organisations dont ils ne comprennent pas l’utilité? En quoi les autonomies, accordées ou à accorder, s’approchent-elles du désir des individus de parvenir à se mettre d’accord entre ceux du village et ceux de la ville et de ses environs dans toutes les circonstances courantes? Quelle est le rapport entre le vote d’un adolescent et le désir de ne jamais devenir adulte? Entre le droit des femmes d’occuper des postes d’hommes et le désir que cesse la domination des hommes? Entre le droit d’une femme d’avoir les enfants qu’elle veut, avec qui et quand elle le veut, et le désir urgent que ne naissent pas d’autres futurs acheteurs de voiture chaque année?
Enfin, il se peut que ceci n’ait rien à voir avec cela; mais il faut être réaliste, mon ami, et il est certain que ces revendications sont un pas en avant, vers des objectifs plus avancés à savoir que ces derniers désirs dont tu parles si naïvement : les autonomies, ainsi que le nationalisme des entreprises, vont vers l’aboutissement d’une véritable libération du Capital et de l’Etat. Le vote des adolescents est un moyen d’imposer des lois de moins en moins dictées par les critères des adultes, des lois plus jeunes; l’augmentation des salaires sert les ouvriers et les employés, au moins jusqu’à ce que les prix augmentent et jusqu’à ce qu’une nouvelle revendication soit formulée, pour que ceux-ci se sentent plus maîtres d’eux-mêmes et se trouvent dans de meilleures conditions pour imposer leurs propres intérêts de classe aux instances qui les exploitent; la semaine de quatre jours ou la journée de six heures représentent un pas en avant vers la libération progressive du travail forcé et pour profiter de son temps libre; l’égalité des femmes dans la société et au travail est un pas … bah, pour ce qu’elles voudront.
Oui … Si, aujourd’hui encore, nous continuons à croire que les choses fonctionnent de cette manière, si l’on ne perçoit pas la qualité du résultat positif des revendications, si nous ne comprenons pas un peu comment fonctionne de la machine, et que les revendications qui triomphent se révèlent toujours une supercherie, ainsi qu’un renouvellement et un renforcement des pouvoirs, alors cela signifie que l’on a étudié le réalisme à l’École polytechnique du Rêve-en-couleurs.
Oh, revendications! Les mots ont leur destin. Ce vocabulaire juridique bien connu est déjà de mauvaise augure, du mauvais latin d’avvocatucolo [avocat de seconde zone, dnt] : rei vindicatio : réclamation de quelque chose que l’on considère comme sa propriété; c’est la dessus, je suppose, que l’arnaque a été fondée. Il semble qu’initialement, l’opération consistait en ceci : celui qui réclamait le droit à une chose en même temps que l’autre qui le contreréclamait – un bout de terrain, par exemple – se présentaient devant le magistrat ou le juge et mettaient la main sur la chose en question – une parcelle de terre [qu’ils se] disputaient, par exemple – de telle sorte que, sachant ainsi que les deux prétendaient avoir le droit sur la chose, le magistrat décidait et accordait à l’un ou à l’autre la chose revendiquée. On voit que, avec le temps, dans ce triangle formé par les deux rivaux et le représentant de la loi, avec la pauvre chose au milieu, les relations entre les termes ont changé de manière significative. En effet, si, dans ce schéma initial, les mains de qui revendiquait se dirigaient toujours d’une partie et d’une autre vers la chose, et si l’autorité semblait rester en dehors et au-dessus du conflit – en tant que témoin impartial et surtout entre les mains du juge pour disposer la chose au bon endroit (à côté de l’un ou bien à côté de l’autre ou enfin, comme Salomon au milieu de la chose), aujourd’hui, à force de revendications entre autre le scénario a progressé à tel point que les mains, toutes les deux, se dirigent vers le haut, vers le sommet sur lequel se tient le magistrat, tandis que d’en bas on lui demande la concession ou la distribution gratuite de la chose revendiquée; qui, par conséquent – et cela est évident – est devenue principalement la propriété du magistrat, qui peut ainsi, en cédant aux demandes et aux pressions, le restituer à ceux dont il retient les prétentions justes.
Que ce processus ait constitué et constitue toujours un moyen de conserver et de renforcer le Pouvoir, il n’est pas nécessaire d’insister là-dessus. Mais en même temps, ce processus ne peut être achevé sans une transformation concomitante de ce dernier. Dans le schéma initial, cela pouvait aussi être un peu de terre, voir même une esclave, une chose, en bref, dont l’utilité et la valeur d’usage étaient évidentes pour ceux qui le réclamaient. Mais quand les choses sont devenues des concessions du Seigneur, elles sont devenues quelque chose d’autre, des droits dans l’abstrait, des chiffres en temps et en argent, des dispositions pour l’amélioration future des conditions de travail ou de la situation juridique du plaignant et, à la limite du progrès bureaucratique de l’État et de l’entreprise, un changement dans la rédaction d’un article d’un réglement, la création d’un nouveau bureau pour l’administration des revendications [qui ont été] satisfaites, l’apparition de certains sigles du type « Smug 3-m-25 », dont même les demandeurs ne comprennent pas la portée, et leurs représentants officiels ou techniques en la matière sont là pour faire croire que eux, oui, ils peuvent comprendre.
Et une autre transformation accompagne celle de qui revendique. Dans la mesure où ceux-ci s’habituent à moduler leurs cris en fonction des sigles et des chiffres que l’ordre leur impose, ils réclament dans le langage de l’ordre, afin que l’ordre puisse comprendre leurs demandes et agir en conséquence; en même temps, ils ne peuvent s’empêcher de peu à peu se convaincre seuls que ce qu’ils désiraient, c’était exactement cela – des voitures à la portée de tous, trente-trois jours de vacances par an, la retraite à quarante-cinq ans, la télévision couleur, l’approvation d’un salaire minimum, une niche propre dans un bloc d’appartements protégés, l’égalité des droits, une Constitution démocratique, des syndicats horizontaux et deux cents kilomètres d’autoroutes -; de sorte que, finalement, leurs volontés coïncident avec les projets de développement de l’État et de l’entreprise. Et ces braves personnes, dont on suppose que provient ce désir pour ces choses et celui de pouvoir en jouir, constituent seulement un petit moteur domestique qui, tout en continuant à produire du travail, produit les pétitions dont le pouvoir et l’argent ont besoin pour changer et continuer de se perpétuer.
Mais, oh! mon cœur, arrête de raisonner et limite-toi à proposer à tes compagnons d’infortune le cri suivant: « Citoyens, ne revendiquez pas! » Ne revendiquons plus. Laissons-les se débrouiller seuls pour s’organiser et nous organiser (dans la mesure où nous les laissons faire) et progresser vers la fin qui remplit toutes leurs fonctions, vers la mort. Sans doute qu’ils continueront à faire beaucoup de mal aux gens, mais toujours moins que nous ferions nous, ceux d’en bas, si nous collaborions davantage avec eux dans le cadre de nos revendications.
Bien sûr! et, en attendant, chacun tient compte des droits qui lui semblent bons et, pour ne pas revendiquer et réclamer au Seigneur ce qu’est la justice, que chacun mette directement  la main à la pâte. Mais, mon vieux, où veux-tu aller? Vers l’anarchie? Le chaos?
Ne t’étouffe pas,compagnon. Un autre jour, je te parlerais du chaos.
.
[Il diavolo in corpo , n. 1 décembre 1999]
Traduit de l’Italien depuis : https://finimondo.org/node/730
* genres

Vienne, Autriche : Deux DAB incendiés en solidarité avec Lisa– 28 et 29 avril 2019

Lors du week end des 28 et 29 avril, deux distributeurs de billets de banque ont été incendiés en signe de solidarité avec la compagnonne Lisa qui est actuellement incarcérée à Barcelone.

Elle est accusée d’avoir dévalisé une banque en Allemagne. Nous n’avons aucune envie de vivre dans un monde capitaliste où la consommation et la propriété sont au centre de l’existence. Une action pour nous inciter à ne jamais arrêter d’attaquer ces relations sociales , partout.

Contre la domination du capitalisme et de l’Etat, contre la taule et toute forme d’enfermement et d’oppression. Pour l’affinité et la liberté !

 

[Traduit d’Indymedia Deutschland, 04.05.2019]

 

Russie: compte rendu du procès contre les anarchistes (19/04/2019)

Le 19 avril, l’anarchiste Evgueni Karakašev d’Eupatoria a été condamné par le tribunal militaire de première instance de Ciscaucasia à Rostov-sur-le-Don pour avoir incité au terrorisme par le biais du réseau social russe « Vkontakte ».

Le tribunal l’a condamné à 6 ans de prison. Il est également interdit d’exploiter des sites Web depuis 2 ans. Yevgeny Karakasev a réagi calmement au verdict. Le procureur russe a demandé à Karakašev neuf ans de prison. Son avocat interjettera appel de la décision du tribunal militaire.

Il s’agit du seul épisode d’une série d’épisodes au cours desquels le FSB [Service de sécurité fédéral, ntd] a systématiquement recours à la torture pour obliger les personnes arrêtées à signer de faux aveux afin de fabriquer des « complots terroristes » impliquant des militants.

Le 1er février 2019, des agents du FSB, l’appareil de sécurité de l’État russe, issu du KGB, ont arrêté une douzaine de personnes à travers le pays lors de la dernière campagne de répression contre les anarchistes accusés. Après les avoir brutalement torturés au cours des prochaines 24 heures, pour les forcer à accepter les déclarations incriminantes, ils en ont libéré 11. Le 12e arrêté, Azat Miftakhov, avait temporairement disparu au sein du système judiciaire, tandis que le FSB continuait de le torturer et d’empêcher accès à son avocat.

[NdT: pour plus d’informations et / ou pour toute assistance, écrivez à Croce Nera Anarchica Mosca abc-msk@riseup.net]

avtonom.org

https://anarhija