Archives de l’auteur : anarchiste

Non aux attaques turcs sur le canton d’Afrîn !

note:Afrin: pourquoi cela nous concerne?

– la tentative du peuple Kurdistan syrien pour se donner leur propre forme d’auto-organisation, basée sur le respect des groupes ethniques, sur la participation populaire, sur la légitime défense et la croissance des valeurs d’égalité est, même avec les contradictions naturelles aussi imposées par le contexte de la guerre dans laquelle il a été réalisé, un exemple important. Chaque peuple qui décide de résister aux oppressions et aux génocides perpétrés par les États et cherche à vivre selon une existence pacifique et solidaire est un peuple à soutenir et à soutenir. Dans un contexte dominé par des actions impérialistes des États qui utilisent les différents acteurs sur place pour maintenir leurs propres intérêts économiques, dans un contexte dominé par des forces radicales islamistes (toujours financé et utilisé par les mêmes Etats impérialistes) qui imposent des régimes terroristes et l’exploitation sur populations, dans un contexte dominé par l’imposition de règles qui, plus ou moins dénominations démocratiques, sont basés sur une descendante et la gestion autoritaire du pouvoir, la tentative par les Kurdes à résister et à créer un modèle social de la coexistence et l’autonomie gouvernementale est une expérience avec lequel nous voulons être solidaires.
– les guerres des dernières années dans le contexte du Moyen-Orient représentent un autre exemple de la politique impérialiste des États occidentaux; de la politique de la cupidité et de l’exploitation, qui vise à redessiner les équilibres territoriaux pour les serviteurs de puissance de plus en plus condescendant, les portes de plus en plus ouvert sur l’exploitation des ressources, des sacs de plus en plus débordantes d’argent multinationale de la guerre et des entreprises de ce qu’on appelle la « reconstruction d’après-guerre » . La résistance des Kurdes représentait une tentative dans la direction opposée de ce processus. Ce processus n’a pas été et n’est pas sans contradictions, comme tous les processus que le réel veut changer, mais il reste le sacrifice de toute une population à se battre pour son existence et sa liberté.
– Les milliers de migrants arrivés sur nos côtes ces dernières années (et placés dans la chaîne d’exploitation) sont le résultat de ces guerres lointaines, mais peut-être pas autant. L’expérience kurde représente une tentative de s’opposer à ces conflits et surtout de créer un modèle social basé sur la solidarité et la coexistence pacifique, contre la logique de la domination et de la conquête. Soutenir cette expérience signifie donc opposé aux guerres d’aujourd’hui et de demain, cela signifie opposer la logique impérialiste qui condamnent des milliers de personnes à mourir dans la frontière avec la Libye, dans les mers, dans les centres d’immigration, des camps de travail.
– notre terre a toujours été une terre d’expérimentation et d’exercice des chefs de guerre: ceux en costume et cravate des multinationales et ceux en uniforme des armées. Les armes utilisées dans les conflits au Moyen-Orient sont produites et testées par des entreprises italiennes (en premier lieu Leonardo / Finmeccanica) sur nos territoires, puis vendues aux États et aux bouchers de diverses espèces. S’opposer à ce énième génocide, c’est s’opposer à la politique de militarisation et à la logique du profit sur la peau des gens.
notre histoire est faite de domination coloniale et d’anéantissement de notre identité. L’histoire des Kurdes est tout aussi féroce histoire du colonialisme par l’Etat turc qui pendant des années après les massacres sur les populations, porte une politique de déculturation forcée, niant l’identité kurde et le nettoyage ethnique. Soutenir le peuple kurde, c’est soutenir la même lutte pour l’autodétermination que nous voulons pour notre terre.
Plus que jamais, il est nécessaire de montrer notre solidarité révolutionnaire à nos camarades qui se battent sur le front et au peuple kurde qui lutte pour son autodétermination. Nous estimons nécessaire d’utiliser tous les moyens pour attaquer l’Etat impérialiste turc, ses structures et ses hommes présents dans les territoires où nous vivons.

Quelques anarchistes sardes

traduction de CNA ici

https://fa73.lautre.net

Après avoir vaillamment combattu DAESH, la coalition Kurdo-arabe des FDS est abandonné à son sort par l’impérialisme américain, russe et européen ! Que vive Afrîn, vive le Rojava !

Depuis plus d’une semaine, l’armée turque ainsi que son aviation pilonnent le canton d’Afrîn, géré par les Kurdes, de la Fédération démocratique de Syrie du Nord faisant partie du Rojava.

Après avoir promis de raser cette région, Erdogan n’hésite pas à employer des mercenaires et s’appuyer sur des groupes considérés comme terroristes par la coalition internationale tel que « Hayat Ahrar al-Sham » (lié à Al-Qaïda) pour arriver à ses fins alors qu’Afrîn est une zone de refuge qui a accueilli près de 400 000 personnes fuyant la guerre civile en Syrie.

Nous dénonçons et condamnons ces attaques turques contre les peuples d’Afrîn, nous condamnons aussi le silence assourdissant des « grandes puissances » ainsi que la collaboration de l’Etat allemand fournisseur d’armes de la Turquie. [NDLR : et de l’état français que prend position en faveur d’Erdogan]

La Fédération Anarchiste apporte tout son soutien aux peuples d’Afrîn et à toutes celles et ceux qui résistent à l’oppression étatique en Turquie, au Kurdistan et ailleurs.

Que vive Afrîn, vive le Rojava !

ROJAVA : UN PROCESSUS DEMOCRATIQUE EN COURS

Courte vidéo que présente différent point de vue sur la révolution du Kurdistan en cours

Réalisé par System D et traduite par Kedistan, Durée : 17min

Reproduction de l’article de La Horde

Ci-dessous, 2 témoignages nous parvenant du Rojava (Kurdistan syrien), où après avoir chassé les intégristes de l’État islamique les camarades doivent désormais faire face à l’armée du despote Erdoğan et ses alliés ultra-nationalistes et djihadistes qui mènent l’offensive contre le canton d’Afrîn. Le premier témoignage provient de la page facebook de Nantes Révoltée, le second du blog Kurdistan Autogestion Révolution qui porte la voix de militant.e.s communistes libertaires engagées dans cette lutte, ici membres d’Alternative Libertaire. La lutte antifasciste est internationale ! 

” […] il faut ici y voir une possibilité. Celle d’arrêter l’ennemi fasciste d’abord, de l’affronter ensuite, et de le repousser après; d’écarter la confusion pour pousser les gens à prendre parti.

Depuis plusieurs jours, la puissante armée Turque attaque le canton d’Efrin, à l’ouest du Rojava. Alors que les Kurdes ont courageusement repoussé et vaincu Daesh, ils sont aujourd’hui agressés par les troupes d’Erdogan. Les kurdes risquent d’être massacrés dans l’indifférence de l’Occident. Des camarades partis sur le font Syrien nous faisaient parvenir cette photo en forme de clin d’œil ironique il y a quelques semaines. Ils sont aujourd’hui à Efrin, dans des combats extrêmement périlleux. C’est en leur direction que vont nos pensées.


Voici le témoignage publié tout récemment d’un de ces militants, parti combattre le fascisme :

Rojava, canton de Kobane, le 27 Janvier 2018.

Après 13 mois au Rojava, alors que je pensais rentrer en Mars ou Avril et ne plus retourner au front d’ici là, la situation me conduit de fait à changer de décision.

Demain je pars pour Efrin, qui comme vous le savez est attaquée par l’État turc. L’invasion du canton d’Efrin par la Turquie et la résistance kurde qui s’y déploie symbolisent une nouvelle bataille contre le fascisme.
Tous nos camarades des YPG/YPJ, du PKK et des partis révolutionnaires turcs s’accordent à dire que ce sera le front le plus difficile qu’on ait jamais vu au Rojava, mais qu’il s’agira également du plus politique. Une guerre de haute intensité militaire et politique, voilà ce qu’est Efrin.
Combattre la deuxième plus grande armée de l’OTAN implique également une nouvelle forme de guerre, une forme de guérilla semi-rurale et semi-urbaine, bien différente du conflit contre DAESH.
Mais il va nous falloir aussi affronter les groupes islamistes du Nord syrien type Al-Nosra/Al-Sham, et la fraction pro-turque de la FSA qui n’est rien d’autre qu’un gang armé réactionnaire.
Nous sommes plusieurs dizaines d’internationaux (comprendre occidentaux, les kurdes ne considérant pas leurs camardes turcs comme internationaux) à partir là bas, et c’est sans surprise que nous ne soyons presque que des “politiques” (révolutionnaires).
Cette fois nous partirons en tant que membres des partis turcs, principalement DKP/BÖG et TKPML/TIKKO, et viennent également avec nous le MLSPB, le MKP, le TKPL. Le MLKP ne se joindra pas à nous, pas dans l’immédiat en tous cas (comprendre que leurs volontaires internationaux ne nous suivent pas encore).
L’International Freedom Battalion demeure pour l’instant à Rakka, ou l’État Islamique continue de mener quelques attaques éclairs, se cachant parmi les civils qui tentent de reconstruire leur ville. Au Sud, vers Deir-Ez-Zor, les YPG/YPJ/SDF continuent de prendre des villages à l’EI.

Le Rojava, et surtout les rojavi, sont sous le coup d’une attaque massive, et doivent se battre sur plusieurs front. L’extrême gauche européenne, dans sa couardise habituelle, apporte un soutien de forme plus que de fond.
Notre départ est donc aussi un appel à la solidarité.
Nous attendons de nos camarades à travers le monde qu’ils et qu’elles partagent des nouvelles sur la situation au Kurdistan. Qu’ils et qu’elles trouvent des fonds pour les organisations investies au Rojava.
Sans argent nous ne pourrons pas nous battre efficacement.

La guerre nous épuise tous, nous vide d’une certaine substance vitale qui pourrait bien être l’innocence, mais la guerre est aussi l’affirmation d’une irrémédiable confrontation politique, elle est l’irréversibilité d’une situation qui fût et qui ne sera plus.
C’est pourquoi il faut ici y voir une possibilité. Celle d’arrêter l’ennemi fasciste d’abord, de l’affronter ensuite, et de le repousser après; d’écarter la confusion pour pousser les gens à prendre parti.
Parce qu’il faut à présent prendre parti, faire un choix simple entre liberté et barbarie, fascisme ou révolution.
La neutralité n’est pas permise, et l’indifférence est un crime.

Dans les collines et les oliveraies d’Efrin, des gens se battent. Ils sont apoistes, communistes, anarchistes, démocrates radicaux ou simplement antifascistes. Ils sont des nôtres. Ne les oubliez pas.”

 

Bataillon international de libération,
canton de Cizîrê, le 27 janvier 2018

Chères et chers camarades,

La distance et le manque de moyens de communication efficients ne m’ont pas empêché de savoir que vous êtes réuni.es pour ce week-end pour une coordination fédérale.

J’espère qu’elle réunira un grand nombre de délégué.es de notre organisation, que les débats seront productifs et les textes constructifs.

La révolution au Rojava m’a confirmé une chose à notre propos : sans une organisation anarchiste, il est impossible d’espérer un seul instant d’intervenir efficacement au sein d’un processus révolutionnaire, que cela soit pour l’intervention politique au sein de la société ou dans l’autodéfense. Nos ennemis sont organisés, nombreux, la situation actuelle ne peut que me confirmer la nécessité de construire notre organisation.

Cette révolution est pleine d’espoir, même si les désillusions sont nombreuses, je reviendrai dessus durant plusieurs billet sur mon blog.

Comme vous le savez sans doute, la situation est aujourd’hui critique : l’enclave d’Afrîn est prise en tenaille par l’armée turque et ses alliés islamistes se revendiquant de l’Armée syrienne libre. Cette armée est supérieure à nous sur le plan matériel, mais nos défenses sont préparées depuis longtemps.

Quand vous lirez ces lignes, je serai en route pour le front, nous sommes plusieurs dizaines volontaires internationaux à rejoindre nos camarades des YPG-YPJ qui freinent fortement, jusqu’ici, la 8e armée du monde.

La bataille pour la sauvegarde du canton d’Afrîn au sein de la Fédération démocratique de la Syrie du Nord est aussi importante que la bataille de Kobanê. Nous sommes à un moment clef de l’avenir de la région.

Si le canton d’Afrîn tombe, cela encouragera la Turquie à attaquer le reste du Rojava.

https://insurrectionnewsworldwide.com/2018/02/07/minsk-belarus-stop-the-war-erdogan/

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Received on 07.02.18:

Près de l’ambassade turque dans le centre de Minsk, des anarchistes biélorusses ont organisé une manifestation contre l’ordre du jour d’Erdogan.
Ainsi, les activistes locaux montrent une solidarité avec les camarades du Kurdistan, qui se battent courageusement pour la liberté et pour la construction d’une meilleure société maintenant.

De la ZAD aux prétoires : les frappes ciblées de l’État

https://lamouetteenragee.noblogs.org

Après avoir laminé les droite et gauche « de gouvernement » – ce qui ne saurait nous émouvoir – les obligés de Macron, ministres et autres sous-fifres, ont en charge la résorption de toute opposition pour le coup réellement politique.

Dans un premier temps et dans la tradition, on range toutes les « extrêmes » dans le même sac. Côté droit, l’extrême centriste*, élu par défaut et avec un taux d’abstention de 26 %, estime avoir réglé son compte au FN. Par contre l’extrême gauche, qui commencerait sur l’échiquier politique officiel de la bourgeoisie là… Mélenchon (!), poserait souci.
Parallèlement, il s’agit sur le plan social de limiter les ardeurs des fainéants qui en viennent à foutre le bordel.

Aussi est-il d’usage de déconsidérer les positions politiques radicales et de criminaliser ceux et celles qui les portent. Car pour les gens de pouvoir, la fidélité à ses principes, l’incorruptibilité, l’absence de duplicité qu’entretiennent les militant-e-s est un signe de résistance qu’il faut… éradiquer, en en soulignant, par dérive sémantique et amalgame scandaleux, la dangerosité.

C’est ainsi que l’on ne peut que constater par exemple récent que, concernant l’« évacua-tion » de la ZAD de Notre Dame Des Landes**, ce sont les « éléments les plus radicaux » qui seront touchés. Aucune dé finition n’étant donnée ; c’est quoi, ici, « radical ? Le paysan qui se bat depuis cinquante ans pour garder sa ferme ? Les militants qui contribuent à faire vivre la Zone à défendre depuis 2009 ?
Ce serait nier le fond politique que démontrent les débats permanents qu’entretiennent les diverses composantes du mouvement de la ZAD, en tentant de les trier voire de les opposer en terme de « droit à rester ». L’amplitude du soutien dont les « Zadistes » bénéficient bien loin du site, tempéreront sans doute les menaces délirantes de « nettoy-age » proférées par des ministres inquiets.
Et pour cause, la réalité d’une lutte de paysans et de militants hétéroclites, mais conscients de leurs intérêts communs, pourrait bien confirmer le précédent du Larzac.
Qu’en sera-t-il des opposants au projet de liaison Lyon Turin ? Du canal Seine-Nord ? des opposants au centerparcs de Roybon?? Une première réponse est peut-être à Bure, où des « nouveaux Zadistes » construisent une cabane à l’emplacement prévu pour l’entrée du site d’enfouissement de déchets nucléaires.***
On sait désormais qu’il est possible de faire échouer les montages politico-financiers du capital.

Dans le contexte législatif cette fois, celui des actions contre la loi anti-travailleurs, le criblage opéré par l’État et les patrons a pour objet les « éléments » les plus politisés. Les inculpés de Poitiers sont en effet exclusivement des militants libertaires ou des travailleurs syndiqués à Solidaires. Procès catégoriquement politique, donc, qui a débouché sur des condamnations. Sanctions qui s’ajoutent à bien d’autres prononcées par la justice.

Cette même justice qui ordonne un non-lieu pour le tueur de Rémi Fraisse.

 

 

 

 

 

 

 

* Article intéressant à lire sur l’analogie avec les positions du Directoire de 1795 et le pouvoir actuel sur : https://blogs.mediapart.fr/pizzicalaluna/blog/031017/l-extreme-centre-de-la-revolution-francaise-macron

** À écouter : 
http://sons-audioblogs.arte.tv/audioblogs/sons/3047541/3085363_20180122_NDDL_Une_victoire_et_apra_s.mp3

*** Voir info locale :
https://www.francebleu.fr/infos/climat-environnement/des-militants-ecologistes-dijonnais-construisent-une-cabane-pour-la-zad-de-bure-1517761788

BURE/BAR-LE-DUC – LE 13 FÉVRIER – 9h SOYONS Tous-tes au carnaval des procés absurdes,pour le Carnaval des Hiboux !

[reçu par mail ]
Le 13 février, à 9h, à Bar-le-Duc, nous appelons à être massivement
présent-e-s pour faire face au « procès de la chute du mur ». Nous
étions plus de 500 le 14 août 2016 pour abattre l’immense mur de béton
« anti-occupation » que l’Andra avait installé, pour tenter de contenir
la contestation et empêcher de lui reprendre le bois Lejuc. Pour
beaucoup de personnes, cette journée a été transformatrice et
aujourd’hui encore les mots manquent pour décrire ce qui s’est passé en
chacun-e des participant-e-s. Ce n’est pas tout les jours qu’on abat un
mur gigantesque pour empêcher l’installation d’un désert nucléaire, pas
si souvent qu’on ressent la beauté de faire partie d’une force
collective. Surtout, ce mur à terre a fait fleurir nos rêves dans ce
bout de Meuse où, chaque mois, de nouvelles personnes s’installent et où
les arbres du bois Lejuc sont toujours bien vivants – et habités.

Un an et demi plus tard, en guise de vœux de bonne année, le procureur
cite à comparaître 2 personnes pour leur faire payer toute l’amende de
ce geste collectif de sabotage assumé et joyeux. C’est une manœuvre de
plus dans sa stratégie systématique (et de plus en plus rapide)
d’asphyxie de la lutte par le bruit de bottes et les robes noires des
prétoires. Le même jour, un autre camarade devra répondre d’avoir «
atteint à l’honneur » du commandant Bruno Dubois, en déclarant s’être
fait étranglé par lui lors de son arrestation le 18 février 2017, lors
d’une autre grande manifestation devant les grilles de l’Andra.

Si chaque moment de la répression policière ou judiciaire que nous
vivons depuis des mois est l’occasion d’affirmer une solidarité sans
faille, ce procès du 13 février est hautement symbolique : en essayant
de faire payer la « chute du mur » à 2 retraités, c’est le procès de
tout « l’été d’urgence 2016 » que l’Andra veut faire, celui de tout le
mouvement multiforme de résistance à la poubelle nucléaire qui s’y est
ré-affirmé depuis, et la possibilité de sa contagion large en Meuse
envers des gens très différents. Ils veulent comme d’habitude nous faire
peur, nous isoler, nous diviser. Mais ils ne nous atomiseront jamais.

Nous étions là (physiquement, ou en soutien) lors de la chute du mur le
14 août 2016 : nous serons là le 13 février !
Nous sommes toutes des tombeurs de murs !

L’appel plus complet est ici :
https://vmc.camp/2018/01/27/1302-a-9h-face-au-festival-des-proces-absurdes-tou-te-s-a-bar-le-duc-pour-le-carnaval-des-hiboux/

Appel à contribution pour un livre d’or de la chute du mur :
https://vmc.camp/2018/01/24/appel-a-contribution-pour-un-livre-dor-de-la-chute-du-mur/

Transférez et faites tourner ce message, parlez en à vos ami-e-s, vos
frères et sœurs, vos parents, à tous-tes celles et ceux qui veulent
lutter contre l’atomisation sous toutes ses formes, et inventer des vies
plus belles sur les pans de murs à terre des ruines du vieux monde !

Infos : vmc.camp  / Contact : sauvonslaforet@riseup.net

Algérie: Une colonie anarchiste : Tarzout ( région de Khenchela). Ramsont et Vernet au bloc pour une affiche du Père Peinard(8)

Supplément du Père Peinard 14 mars 1897, collé sur un arbre à Ténès.

En Algérie, pays de l’arbitraire par excellence, l’affiche du 18 mars n’a pas passé sans que les marchands d’injustice cherchent pouille.

A Ténès, deux bons fieus en avaient collé une, – rien qu’une ! Ils ont été fichus au bloc et gardés douze jours au secret. Ramsont qui tient tient un débit à Ténès a eu son café fermé ; quant à l’autre victime, Vernet, du coup il a perdu sa place d’employé des pont-et-chaussées.

En outre, le copain Reclus, qui avait remis l’affiche aux deux gas va être poursuivi comme complice, sous prétexte d’excitation au pillage et d’apologie de faits qualifiés crimes.

Ils ont du culot, les jugeurs algériens !

Ils sont les dignes copains de la gradaille qui torture les pauvres troubades dans les régiments africains et assassine les Chédel, les Cheymol et tant d’autres.

Le Père Peinard 18 avril 1897

*************

Ainsi, il faut aller au fin fond de l’Algérie pour trouver un enjuponné du calibre de celui qui traque actuellement André Reclus.

J’en ai déjà causé : sur un arbre, à Ténès, deux bons fieus, Ramsont et Vernet collèrent en son temps une unique affiche du Père Peinard au Populo, à propos du 18 mars 1871.

Le jugeur en question y vit une trifouillée de délits et ficha tout en branle : en vertu des lois scélérates, – qu’on applique jamais, ainsi qu’ont le culot de l’affirmer ces jean-foutre d’opportunards et de radigaleux, – il colla au bloc Ramsont et Vernet, les garda une dizaine de jours et ne les mit en liberté qu’après avoir perquisitionné partout et leur avoir fait perdre leur travail.

Mais ils n’étaient pas quittes !

Ramsont et Vernet furent poursuivis en correctionnelle, en vertu des lois scélérates – ainsi qu’André Reclus, englobé dans le procès comme les ayant provoqués à afficher le placard du Père Peinard.

Ainsi, cette affiche, qui n’a pas offusqué les jugeurs de Paris, – et pour cause ! – parce qu’elle n’était pas délictueuse, – et qui a été placardée aux quatre coins de la France, n’a pas trouvé grâce devant un chat-fourré algérien.

La loi scélérate en mains, cet enjuponné a découvert dans la pauvre affiche une kyrielle de délits, d’apologie et de provocation …

Ces trois victimes passèrent donc en correctionnelle. Les jugeurs prirent huit jours de réflexion – et ils acquittèrent les trois prévenus.

Alors, on vit un phénomène gondolant : l’avocat bêcheur n’accepta pas ce verdict, fit de la rousptance et exigea un nouveau tour de jugerie. En argot de chats-fourrés « il en appela à minima.

Conséquemment, le premier juillet, – devant la cour d’appel d’Alger cette fois, – ce procès, aussi loufoque que dégueulasse, va se dévider à nouveau.

Il est probable que les jugeurs d’Alger ne seront pas plus bêtes que leurs copains d’Orléansville : ils acquitteront purement et simplement !

Quoi qu’il en résulte, cette aventure aura servi à prouver l’infection du régime républicain : qu’il plaise à un chat-fourré de faire des mistoufles à un bon bougre qu’il ne gobe pas et – grâce aux lois scélérates… ou d’autres – rien ne lui est plus commode.

Elle est propre la liberté !

Et maintenant où est le salaud – opportunard ou radigaleux – qui osera prétendre que les lois scélérates sont un attirail inappliqué et inapplicable ?

Le Père Peinard 27 juin 1897

**********

Toujours les chats-fourrés !

Alger. – Les chats-fourrés algériens ne sont décidément pas ordinaires : ils viennent de coller une variante à la scie connue :

Si cette histoire vous emmielle

Nous allons la recommencer !

Et ils recommencent !

Non pour amuser, mais mais bien pour embrenner leur monde jusqu’à la gauche.

C’est pas de la blague ; André Reclus, Ramsont et Vernet n’ont pas fini d’être canulés pour l’affichage du placard du Père Peinard.

Après huit jours de ruminade, les jugeurs ont déclaré que l’apologie de la Commune n’est pas un acte de propagande anarchiste, car la Commune ft une insurrection collective et non pas individuelle.

« Donc allez-vous dire, les trois bons bougres sont acquittés ! … ».

Vous n’y êtes pas, les camaros.

Ces sacrés marchands d’injustice ont bien déclaré que, dans le cas, la loi scélérate n’est pas applicable, mais, au lieu d’acquitter, purement et simplement, ils ont renvoyé l’affaire devant la cour d’assises.

Il est à espérer que les jurés seront moins bêtes et moins charognards que les jugeurs.

Le Père Peinard 17 juillet 1897

**********

Maboulisme de chats-fourrés

Les bons bougres se souviennent des fantastiques aventures arrivées à trois algériens, André Reclus, Ramsont et Vernet qui, au mois de mars dernier, commirent un délit épouvantable : au fin fond de la brousse algérienne à Ténès, sur un arbre, ils collèrent une affiche du Père Peinard au Populo, pondue à l’occase de l’anniversaire du 18 mars 1871.

Les bons fieus ne se doutaient pas qu’ils commettaient un acte tout plein répréhensible : ils pensaient avoir d’autant plus la liberté de coller le placard en question que, depuis huit jours, il s’en étalait des masses, tant à Paris qu’aux trente-six coins de la France.

Ils n’avaient oublié qu’une chose, les trois bons fieus : c’est que l’Algérie est un pays conquis et que – même des français de France – ne peuvent faire là-bas ce qui se fait sur le continent.

Là-bas, c’est le règne du bon plaisir !

Le birbe qui a un brin d’autorité peut se payer toutes les fantaisies qui lui passent par la boule, vis à vis des arbis : on les assomme, on leur fait la chasse, on les déquille, … et faut pas qu’ils aient l’air de renauder, sinon, gare ! Ils sont cuits pour de bon.

A agir ainsi contre les bicos, les charognards prennent goût à l’arbitraire et en viennent vite à agir kif-kif contre les français.

Donc l’affiche du Père Peinard au Populo que nul, en France, n’avait trouvé répréhensible, fit loucher un hargneux jugeur algérien : pour se faire mousser, et aussi pour vider sa poche à fiel sur quelqu’un, il se mit en devoir de poursuivre les afficheurs.

C ‘était de la loufoquerie toute pure : l’affiche était signée selon la loi, le premier à poursuivre était l’imprimeur.

En Algérie, on n’y regarde pas de si près !

L’enjuponné en question fit fiche les afficheurs au bloc, en garda deux au secret le plus absolu pendant une huitaine, puis les poursuivit en leur opposant la loi scélérate.

Les jugeurs d’Oran trouvèrent loufoques les prétentions de l’avocat bêcheur qui réclamait cinq ans de prison.

Oui, foutre, rien que cinq ans ! Pour chacun des trois accusés.

C’était tellement loufoque que les jugeurs d’Oran* se lavèrent les mains de pareille malpropreté et acquittèrent les accusés.

L’avocat bêcheur, furieux du camouflet que lui administraient ses copains du comptoir, alla en appel, – ce qu’en argot justiciard on a baptisé : en appel à minima.

Le procès se rejugera à Alger.

A cette resucée, les jugeurs ne furent encore pas trop gourdes : ils refusèrent de condamner, disant que, si l’affiche était critiquable, comme, comme il s’agissait d’une appréciation des actes de la Commune, ça regardait le cour d’assises.

Ce coup-ci on pouvait supposer que les enragés marchands d’injustice qui avaient emmanché ce procès baroque se tiendraient pour battus.

Ah ouat, c’était mal connaître les chat-fourrés ! Cette engeance ne pardonne jamais et désarme encore moins.

Sur ce, l’avocat bêcheur de la cour d’Alger fit signe à une collection d’enjuponnés tout ce qu’il y a de plus racorni : la cour de Cassation.

Cette collection est l’assemblage de tout ce qu’il y a de jugeurs antédiluviens et y a foutre pas à mettre en doute leur réactionnarisme.

Aussi, ils n’ont fait ni une, ni deux : ils ont cassé le jugement d’Alger et ont renvoyé André Reclus, Ramsont et Vernet devant le comptoir correctionnel** d’Aix.

C’est y au moins la dernière station ?

Le Père Peinard 12 septembre 1897

*Il s’agit du près qui eut lieu à Orléansville et non Oran

**En fait la cour de cassation dans son arrêt du 26 août 1897, renvoie l’affaire devant la cour d’appel d’Aix.

(Bulletin des arrêts de la Cour de cassation rendus en matière criminelle. Date d’édition : 1897)

********

Toujours les « lois scélérates »

Les bons bougres n’ont pas oublié l’idiot procès intenté par un chat-fourré algérien, aussi hargneux que désoeuvré, à André Reclus, Ramsont et Vernet, coupables d’avoir placardé sur un arbre de Ténèz, une affiche du Père Peinard sur le 18 mars 1871.

Les trois bons bougres furent poursuivis malgré qu’à Paris, ni aux quatre coins de la France, nul n’ai été inquiété pour cette même affiche.

Mais, en Algérie, pays où fleurit mirifiquement l’arbitraire et les chardons dont se gavent les jugeurs, rien ne se passe comme en France.

On se souvient du mic-mac : les prévenus furent acquittés à Orléansville ; l’avocat-bêcheur en appela à minima et les acquittés repassèrent en jugerie à Alger, où le tribunal se déclara incompétent. Cet arrêt fut cassé et les vieux détritus purulents qui meublent la Cour de Cassation furent chargés de prononcer : ces gâteux expédièrent les trois accusés devant le tribunal d’Aix.

Et les jugeurs de l’endroit n’ont pas refoulé !

La sale besogne qui avait écœuré les enjuponnés algériens, n’a pas donné de nausées à ceux d’Aix : ils ont eu le culot de condamner !

Certes, ils ont été indulgents… Mais là n’est pas la question : toute la vacherie est dans le procédé !

André Reclus a ramassé 50 balles d’amende et Vernet et Ramsont chacun 16 francs.

Et voilà encore un dégueulasse échantillon de l’application des LOIS SCÉLÉRATES !

Le Père Peinard 2 janvier 1898

repris de http://endehors.net

Dijon, France : « Pas de compassion avec les matons – Solidarité avec les prisonniers »

Dans la soirée de dimanche 4 février, un peu plus de 30 personnes se sont retrouvées devant la prison de Dijon avec une banderole disant « Pas de compassion avec les matons – Solidarité avec les prisonniers« . Cette action visait donc à se solidariser avec les prisonniers qui ont subi le mouvement d’humeur de leurs bourreaux: pendant plus d’une dizaine de jours en janvier, les matons ont bloqué parloirs, permissions et pour résumé, ont rendu encore plus insupportable les conditions de survie en taule. Quelques insultes ont fusé en direction des matons qui finissaient leur service, histoire de leur rappeler qu’à l’extérieur aussi, on les déteste !

Rappelons qu’une action de blocage, avec banderole et diffusion de tract, avait eu lieu à Toulouse pour marquer un refus clair de leur monde de barreaux et de gardiens.

[Reformulé de la presse]

À Notre-Dame-des-Landes comme ailleurs, seul un territoire en lutte peut s’opposer à la normalisation industrielle agricole

Note du laboratoire ce texte »Des agriculteurs et agricultrices du collectif contre les normes ». est téléchargeable en PDF  à la fin du tract

Agriculteurs et agricultrices, membres de comités de soutien à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes
contre l’aéroport, depuis 2012, nous nous apprêtons à venir le 10 février au rassemblement à Notre-Dame-des-Landes pour fêter l’abandon du projet d’aéroport et pour continuer à maintenir ensemble le rapport de force nécessaire à la vie de la ZAD face à l’État et son administration.

Deux questions qu’on se pose dans nos fermes

Ces dernières semaines, depuis l’abandon du projet, collectivement nous lisons, regardons, écoutons des informations qui nous arrivent de la ZAD. Un aspect nous a marqué : on lit et entend, venant de différentes composantes du mouvement, que la ZAD va pouvoir devenir une zone de vie et agricole expérimentale selon les uns ou une zone agricole enfin normale selon les autres. Dans les deux cas,nous qui nous battons dans nos fermes pour nous opposer aux réglementations et normes créés par la cogestion agricole – administration/industrie/syndicats visant délibérément à l’élimination de l’activité agricole autonome et donc à notre élimination puisque nos vies y sont profondément liées – nous sommes choqués et nous nous interrogeons.

Pourquoi, dans le premier cas, ceux et celles qui portent les activités agricoles de la ZAD, quelles
qu’elles soient (historiques ou plus récentes) et ceux et celles qui vivent à la ZAD ne poursuivent-ils pas, avec le mouvement d’opposition entre autre à l’aéroport, la lutte contre la normalisation
industrielle agricole ? Cette lutte s’étend actuellement dans les campagnes. Pourquoi devraient-ils s’en extraire en s’intégrant à une bulle expérimentale, environnementale et sociale prochainement cogérée avec l’administration ? La cogestion que nous connaissons depuis longtemps dans le milieu agricole conduit, et c’est son but, à discréditer et à faire apparaître comme inutile ou dangereux ceux qui luttent. Elle cherche à étouffer les conflits et à affaiblir, entre autre à NDDL, le mouvement social existant qui maintient jusque-là avec succès un rapport de force avec l’État.

Pourquoi dans la deuxième hypothèse retrouver la normalité agricole, que nous connaissons bien pour la subir au quotidien ? Alors même que nous constatons que nos activités sont en train de perdre tout  leur sens, tous leurs bras et toutes leurs capacités à nous permettre de vivre quelque part en s’éloignant de l’industrie. Et cela sous l’accélération depuis 20 ans de l’emprise du contrôle normatif et réglementaire agricole. D’autant que nous constatons dans les discussions que nous organisons qu’elle se généralise et a le même effet dans toutes les activités primaires.
Qui peut penser que l’activité agricole de nos jours – habillée des fameux slogans et clichés sur « les terres nourricières », « la beauté du métier », « la qualité des terroirs français », « les petites fermes plutôt que les grosses », « la vente directe règle tous les problèmes », « l’agriculture française bien plus sûre », « les cultures ou élevages vivriers, chacun pour soi, c’est la joie » ou « l’agriculture qui innove et s’adapte aux changements du monde et en sera l’avenir »– serait en soi, un projet politique émancipateur ?
Puisque la réalité du rapport réglementaire et industriel imposée à toutes les fermes, des plus grosses  aux plus petites, mêmes vivrières, avec ou sans subventions, nous fait ressentir dans nos chairs que ce n’est que de la propagande commerciale ou militante pour rassurer les bénévoles, les consommateurs urbains ignorants ou les ruraux au mode de vie hors sol et améliorer la balance commerciale des États et d’une partie des producteurs, gros ou petits, qui acceptent de laisser leurs voisins disparaître.

Ce que nous refusons de donner aux capitalistes et à l’État

Vous avez, avec l’aide de nos comités de soutien régulièrement présents à la ZAD, réussi à créer un rapport de force qui a permis de maintenir, de créer ou de recréer l’envie de la vie agricole hors des réglementations, des normes, des contrôles pour pouvoir commencer à en vivre en commun quelque part en comprenant cet endroit. Cela a été possible parce que vous n’étiez pas seuls et surtout en lutte.

La vie agricole commune, pour exister tout au long de l’histoire, n’a été possible que par une lutte
perpétuelle, c’est une de ses conditions.

Nous vivons actuellement dans les campagnes, dans les fermes, des situations catastrophiques.
Harcèlement réglementaire, normatif et judiciaire, contrôles administratifs avec des gendarmes à
répétition, saisies de troupeaux, interdictions de vente sur les marchés pour non-respect des normes administratives, sanctions pour refus de contrôle, internements forcés dans le cadre des « protocoles suicide »… Du coup plus de 10 000 fermes disparaissent chaque année laissant derrière elles des ruines,des vies de salariés ou des morts et bien sur des sociétés agricoles qui s’agrandissent en employant des opérateurs. Les suicides se multiplient ces deux dernières années, étouffés par les médias et l’administration. Plus de 1 000 par an (3 fois plus que dans toutes les autres catégories professionnelles). Parce qu’on ne se détache pas, on ne se reconvertit pas, d’une vie agricole. Ce n’est pas un emploi. C’est une vie. Et c’est celle-là que nous refusons de donner aux capitalistes et à l’État.

Les États alliés de l’industrie achèvent d’éliminer les dernières résistances, parcelles de vies
paysannes, pour achever leur travail de concentration productive capitaliste. Ils s’y prennent, depuis 20 ans grâce aux conseils de l’OMC, de manière habile et efficace. Et cela sous couvert de normes sanitaires et environnementales trompeuses, de réglementations soit disant protectrices des populations et de la planète qui sont le miroir aux alouettes d’une prétendu qualité des aliments. Ce qui permet de passer sous silence l’industrialisation forcée à laquelle elles participent activement. Allez voir le merveilleux modèle allemand d’agriculture écologique où plus un animal ne vit dehors, où s’alignent des kilomètres de bâtiments agricoles gérés par des technologies écolo et où travaillent quelques opérateurs. En France, depuis 60 ans, dans les campagnes, l’élimination de 90 % des agriculteurs a été planifiée et cogérée par l’État/l’industrie/les syndicats.

Ne croyez pas que cette pression administrative et industrielle n’atteint que les systèmes agricoles
enchaînés aux banques et aux coopératives. Toutes les fermes la subissent et en meurent ou s’y plient, subvention à la clef ou pas. Des secteurs commerciaux pour petites fermes avec un rapport industriel au vivant se multiplient.

Jérôme Laronze, éleveur en Saône-et-Loire, qui s’opposait à ces réglementations les dénonçait
ainsi : « l’hyper-administration n’apporte rien aux agriculteurs sinon de l’humiliation et des brimades.
Cela ne rapporte qu’aux marchands et aux intermédiaires. Mon cas est anecdotique, mais il illustre
l’ultra réglementation qui conduit à une destruction des paysans. » ; « Les syndicats soutiennent la
paysannerie comme la corde soutient le pendu. » Il est mort le 20 mai 2017 sous les balles des
gendarmes.

C’est le même combat, la suite indissociable de la lutte contre l’aéroport

L’isolement des fermes et la cogestion syndicats/État du monde agricole ont, depuis 50 ans, étouffé les luttes agricoles opposées à cette élimination des vies qui étaient auparavant hors des filières économiques dans la plupart des campagnes.
À Notre-Dame-des-Landes, vous n’étiez pas isolés jusque-là parce que vous étiez en lutte. Ce qui est la seule possibilité de faire exister des communautés dans notre époque. Vous avez jusque-là refusé la cogestion avec l’État, malgré vos divergences, face à la nécessité d’enrayer leur démocratie industrielle. Vous avez engagé le conflit. Ne le lâchons pas. La nécessité reste la même pour enrayer la normalisation agricole. C’est le même combat, la suite indissociable de la lutte contre l’aéroport.

Ne nous laissez pas, nous, agriculteurs et agricultrices d’autres campagnes, seul-es à continuer cette lutte. Nous avons besoin de vous comme vous de nous pour amplifier le rapport de force. Ce pour quoi on se bat dans nos fermes, vous avez commencé à le gagner à la ZAD. Ne l’abandonnons pas. Ne prenons pas le risque de le perdre, de perdre la vigueur, l’expérience, les pratiques du mouvement existant. Ce serait aussi nous appuyer sur la tête dans nos luttes agricoles plus isolées.existant. Ce serait aussi nous appuyer sur la tête dans nos luttes agricoles plus isolées.Primes agricoles ou pas, vous serez soumis aux contrôles administratifs qui tentent d’entraîner nos activités vers un rapport industriel ou vers l’interdiction. Dans quelques temps, si ils sentent que la négociation est possible, ils vous demanderont que vos activités soient déclarées ; les animaux enregistrés et munis de leurs papiers d’identité, bouclés et vaccinés et pas mélangés avec d’autres troupeaux ; leurs naissances, déplacements ou mort devront être déclarés dans les 7 jours ; vos cultures seront répertoriées ; vos revenus ou déficits contrôlés ; les semences certifiées ; les haies, arbres isolés ou ruisseaux photographiés et mesurés ; vos étables, fromageries, tueries, conserveries, cuisines,véhicules devront être agréés ; vos fromages, légumes ou viandes analysés, tracés, étiquetés ; vos énervements verbaux, révoltes, signalés, évalués puis internés.

Petit à petit le temps, le regard, les liens aux animaux, aux plantes, aux proches, aux voisins avec
lesquels vous vivez tous les jours deviendront, sous la constante pression, doucement et
nécessairement comptables, gérés, frustrants et salissant, culpabilisant comme dans beaucoup d’autres aspects de la vie industrielle. Vous découvrirez, ou vous le savez déjà, que vous vouliez ou pas vous plier à toutes ces normes, que la vie agricole est depuis 60 ans parmi les plus administrées, orientées, contrôlées et réprimées qu’il soit. Une vie tout autant contrainte, harcelée et dirigée qu’elle l’est dans les banlieues des grandes villes. Au fond des pâtures et de la forêt, l’État a pris place.

La loi voudra toujours s’imposer, vie expérimentale ou pas

Ne laissons pas l’État et leurs représentants détruire, contrôler ou agréer vos cabanes, maisons,
granges, étables, cuisines… les évaluer, les trier entre celles qui sont intégrables ou pas, bénéficiant d’une dérogation, expérimentale ou inacceptable, leur donner des statuts entre propriétés, locations, squats ou permettant une installation agricole, outils pédagogiques pour les stagiaires, touristes, utiles pour les chercheurs mais aussi tenter de définir les zones possibles ou non de leurs implantations (dans une démarche de concertation et de partenariat avec les représentants de la zone afin d’établir un schéma environnementale de protection et de développement durable du territoire évidemment), tenter de normaliser ou de folkloriser leurs architectures, dessiner des micro-frontières, micro statuts entre les habitant-es. L’État n’est pas légitime pour s’imposer comme intermédiaire dans les choix et relations de vie commune, voisinage, habitats ou activités, il en est le plus grand destructeur. Nous vivons trop souvent ces tensions où les conflits sont réglés par les lois et l’argent plutôt qu’entre les personnes concernées pour savoir que ces règlements, normes exacerbent les conflits le plus souvent en créant
des morales, rôles, médiations et représentations qui nous empêchent de nous comprendre et de créer société.

Nous sommes la société, l’État en est le parasite. En tant qu’agriculteurs et agricultrices nous savons cela qui est marqué dans nos chairs et dans l’histoire de nos familles et de nos proches.

Ce n’est pas le danger d’expulsion mené par les gardes mobiles venus de l’extérieur, face auquel on peut tenter de résister collectivement, qui vous menacera. Mais la pression des voisins qui s’inquiètent pour leur tranquillité, leurs affaires ou leur légitimité vis-à-vis de l’administration. Ce seront eux, parfois anciens compagnons ou compagnes de lutte qui vous menaceront à cause de votre proximité ou de vos choix illégaux. Ce sera moins spectaculaire qu’une tentative d’expulsion. Le petit courrier arrivera poliment à votre nom avec les injonctions de mise aux normes, puis les sanctions tomberont individuellement dans la discrétion administrative. Les possibilités de réactions collectives seront limitées par la peur des autres, désormais pris et dépendant-es des mêmes mailles réglementaires que vous. Ils vous conseilleront d’abord avec attention. Vous proposeront de vous aider à vous mettre aux normes. Puis ils vous isoleront ou vous dénonceront pour ne pas créer de soucis à toute la zone et à la structure juridique qui la gère. Zone expérimentale ou pas, la loi veut s’imposer en force ou  insidieusement. Toujours…
Ces situations dont nous recevons les récits ou face auxquelles nous tentons de nous opposer, arrivent tous les jours à des dizaines de fermes qui se croyaient hors d’atteinte ou bien cachées.

Il n’y a que des territoires qui se maintiennent en lutte ou des réseaux qui se soutiennent qui peuvent créer le courage, les moyens matériels et le rapport de force pour s’opposer massivement et durablement à cette élimination de la vie agricole autonome.

Nous nous battons individuellement par endroits, collectivement ailleurs, en réseau partout, en tous les cas là où nous habitons, là où nous avons construit des attachements nécessaires à la vie agricole qui tente de s’écarter du rapport industriel. Nous vous appelons à continuer ou à nous rejoindre dans cette lutte, dans ce rapport de force que nous construisons pour vous commencer à sortir de la normalisation, individuellement ou collectivement ou avant qu’elle vous convainque, vous attire, vous rassure ou vous contraigne… puis vous écrase. Il n’y a rien à gagner dans nos vies, activités et luttes, surtout à court terme à la ZAD, à répondre à leur chantage, qui n’est qu’un leurre. Il n’y a pas de place au bout pour des activités libres. Individuellement nous sommes souvent contraints à ce chantage et aux contorsions, collectivement il y a beaucoup plus à tenter, affirmer et à défendre.

C’est maintenant que le mouvement qui s’est opposé à l’aéroport peut affirmer qu’il portait aussi cette lutte pour des vies agricoles non administrées, non contrôlées, s’éloignant de l’industrie. Si ce mouvement est cohérent et s’il ne se berce pas d’illusions du type agriculture « alternative », « 4.0 », « innovante », « responsable », « raisonnée », « durable », « bio » source de vie… pour le renouvellement industriel (50 % du marché bio appartient déjà aux groupes industriels depuis quelques mois), alors il doit s’emparer de la nécessité de faire vivre des vies et des activités primaires autonomes hors des normes en les revendiquant et en nous organisant pour les rendre inarrachables de la ZAD. Des activités qui nous permettent de vivre en commun et de combattre le capitalisme. Ou bien alors ce mouvement fracturé va-t-il préférer par facilité ou naïveté, se contenter, se plier doucement face à la pacification étatique ou céder aux calculs de ceux et celles qui voudraient s’approprier l’avenir de la zone ou s’attrister de ceux et celles qui se comportent en victimes sans s’être préparés à la confrontation suivante, conduisant cette lutte à avoir engendré une zone expérimentale pour le capitalisme agricole de demain ? S’il faut négocier à un moment cela ne peut être sans un rapport de force préalablement préparé, partagé avec le mouvement large qui a permis de gagner les premières batailles.

Ne pas lâcher ce qui est gagné, accentuer le rapport de force

Nous appelons les comités de soutien à ne pas se laisser endormir par cette victoire, réelle et dont il nous faut nous nourrir, mais qu’on nous brandit sous condition de normalisation expérimentale afin d’étouffer notre lutte en chemin. Celle-ci doit continuer à s’ancrer en accentuant, avec le plus grand nombre, la lutte là où elle a gagné une belle bataille et ne pas immédiatement chercher à négocier la place de certain-es ou à rechercher une autre zone de lutte, au risque majeur de devenir perpétuellement soit administré soit hors-sol.

Nous faisons la proposition aux comités de soutien et à tous et toutes les habitant-es de la ZAD de maintenir le rapport de force avec l’État et les organismes qui préparent l’avenir de la ZAD contre le mouvement en lutte, en manifestant leur colère :
- devant, dans, autour des Directions départementales de la cohésion sociale et de la protection des populations (sic) (« DDCSPP ») représentant du ministère de l’Agriculture qui tentent de nous broyer et de normaliser à la ZAD comme dans nos fermes;
      –  devant, dans, autour des Mutualités sociale agricole (« MSA ») qui organisent le
traitement social de cette normalisation/élimination agricole ;
       – devant, dans, autour des chambres d’agriculture qui sont les courroies de         transmission dans les fermes de ces politiques et qui veulent dépecer et se nourrir de la ZAD, cracher sur notre mouvement.

Ils ont tué Jérome Laronze, le 20 mai 2017.
Des agriculteurs et agricultrices du collectif contre les normes.

le texte complet en PDF prêt à circuler

 

Genève, Suisse : Du purin contre les architectes de l’enfermement

 Sans AttendreDemain

Ce lundi 29 janvier 2018, se tenait le vernissage de l’exposition des projets du concours d’architecture pour les bâtiments de la Police internationale et du centre fédéral. Deux projets qui devraient voir le jour dès 2022 au Grand Saconnex. A cette occasion avait lieu une conférence de presse où Pierre Maudet, Serge DalBusco et d’autres immondices devaient prendre la parole. Le vernissage a eu lieu dans l’espace dit « 3DD » au 3 rue David-Dufour, un « espace de concertation dédié à la ville de demain et aux démarches participatives ». Nous étions vite détrompé quant à l’aspect participatif de cette soirée : l’entrée se faisait sur invitation uniquement, avec contrôle à l’entrée. C’est donc une belle brochette de politiciens, d’urbanistes, de flics et d’architectes qui sont venus y boire du champagne en observant les plans de leurs futurs poste de keufs et prison pour migrantEs.

Nous y avons déversé du purin.

Les centres fédéraux sont un nouvel organe de la politique d’asile suisse. Ce sont des lieux d’enfermements où les nouvellEs arrivantEs sont retenuEs durant toute la procédure de traitement de leur demande d’asile. Il s’agit donc d’emprisonner des personnes n’ayant commis aucun délit, dans le but de pouvoir les bouter hors du pays au plus vite.

Aucune raison donc de se réjouir de la construction de ce centre. Pourtant, ceux qui participent à son élaboration trouvent ça normal d’exposer leurs travaux comme des œuvres d’arts. De même que les invités de cette petite sauterie entre bien nourris trouvent normal de se gaver de petits fours alors qu’à l’autre bout du processus des bateaux remplis de gens qui ne cherche qu’à fuir la misère ou la guerre coulent, des personnes en exil n’ayant commis aucun délit [1] sont enferméEs, des migrantEs sont logé sous terre dans des bunkers et renvoyéE de force dans des pays qu’illes ne connaissent pas.

Quant aux politiciens, ils nous concoctent de beaux discours pour nous faire avaler la pilule d’une politique d’ »accueil » de plus en plus violente et raciste.

Mais nous ne somme pas dupes. Et nous ne sommes pas les seulEs. Cette histoire empeste l’hypocrisie.

Impossible donc de laisser un évènement aussi nauséabond avoir lieu sans remous. Ces gens puent, leur manière de voir le monde schlingue, et maintenant leur moquette aussi.

Bien fait.

[Repris de Renverse – Voir plus d’infos sur les centres fermés en Suisse]

NdSAD:
[1] On s’en fout royal qu’ils aient commis d’autres « délits » que celui de ne pas posséder le bon bout de papier. On laisse volontiers au pouvoir et à ses officines humanitaires les catégories de « bons » ou « mauvais » sans-papiers.

Fontaine (38600)infos du squat Fontaine suite de l’expulsion

https://fr.squat.net

Fontaine (38) : Infos du squat du 32 rue maréchal Joffre à la suite suite de l’expulsion

Bonjour,

Nous vous écrivons aujourd’hui pour vous informer de la situation alarmante du squat du 32 rue Maréchal Joffre à Fontaine ouvert fin novembre et expulsé le 25 janvier, où des personnes sans logement, notamment demandeuses d’asiles habitaient.

Une procédure d’expulsion avait été engagée par la SDH (bailleur social, principal propriétaire du bâtiment) et la mairie de Fontaine. Ce procès devait se tenir le 22 janvier, mais l’avocate a obtenu un report pour le 26 février. En parallèle, la SDH a lancé deux autres procédures dont une très particulière, appelée ordonnance sur requête, qui est une procédure non contradictoire (c’est à dire qu’on ne connaît pas la date du procès et où on ne peut pas se défendre ; on est uniquement averti·e·s du rendu). C’est une utilisation largement abusive de ce genre de procédure, dont un des motifs était la non-identification des habitants (les occupants avaient leur nom sur leur boîte aux lettres et le rendu de cette ordonnance sur requête était nominatif !). De plus, le juge a accordé l’expulsion de ce squat sans aucun délai, y compris la trève d’hiver, car il n’y a pas eu de défense au procès.

L’expulsion a eu lieu avec recours aux forces de l’ordre le 25 janvier, les occupants n’étaient pas au courant. Des personnes présentes au moment de l’expulsion ont été contrôlées et ont pu récupérer une partie de leurs affaires, mais d’autres qui vivaient là-bas et qui n’étaient pas présentes au moment de l’expulsion n’ont pas pu récupérer leurs affaires personnelles, y compris des documents administratifs très important !

Suite à cette expulsion et la fermeture du bâtiment, des personnes ont rencontré des membres de la SDH pour réclamer la récupération des effets personnels des habitants, comme l’exige la loi après toute expulsion. La SDH ne veut rien entendre et s’en réfère à l’huissier qui assure qu’aucune de ces affaires ne se trouve dans le bâtiment à l’heure actuelle.

On vous sollicite donc maintenant pour contacter l’huissier et le propriétaire afin de pouvoir récupérer les affaires des habitants le plus rapidement possible. N’hésitez pas à renouveler vos appels ou e-mails jusqu’à la récupération de toutes les affaires !

SDH : Société dauphinoise pour l’habitat, 34 avenue de Grugliasco Échirolles,
Tel : 04 76 68 39 39 Fax : 04 76 68 39 32

Cabinet d’huissier : SCP de Belleval et A. Klein, Huissiers de justice associés, 13 rue Thiers, Pont de Claix
Tel : 0476980036 Fax : 0476989732 Mail : contact@huissier-38.com

La situation est urgente et particulièrement odieuse !!

Les anciens occupant·e·s et leurs soutiens.

Saillans (26340) le 4 février soirée sur Notre-Dame-des-Landes.au bar : »l’oignon »

Dimanche 4 février prochain, le bar associatif l’Oignon vous propose une soirée sur Notre-Dame-des-Landes.

Au programme :

- à 18h, projection/discussion autour de petits films sur la situation sur place, l’annulation du projet d’aéroport, les enjeux pour les habitants.
- 19h30, repas partagé
- à 20H30, « Le dehors de toute chose » monologue mis en scène et joué par Benjamin Mayet à partir de « La zone du dehors » écrit par Alain Damasio. voici le teaser :
https://www.theatre-video.net/video…

 

 

Fini l’aéroport à Notre Dame des Landes ! Mais pas d’expulsion de la Zad

[reçu par mail]]

La bataille qui vient d’être remportée après 50 ans de luttes et non des moindres, c’est l’abandon du projet d’aéroport à Notre Dame des Landes. Notre opposition légitime a rendu service à un état et à des décideurs qui finalement se sont rendus compte qu’ils n’y retrouvent pas les profits attendus financiers ou politiques.Cela ne fait que valider l’inutilité de ce projet tant économique qu’environnemental.
Il y avait déjà eu une première victoire quand, le nouveau président en demandant une médiation a reconnu de fait la mascarade du référendum organisé par le gouvernement précédent de Hollande et.qui n’était qu’une consultation.

Cela n’est qu’une victoire partielle ! Il ne s’agit pas de cogérer avec l’Etat leur projet nuisible en les éclairant du bien fondé de nos arguments.

N’oublions pas que cet abandon coûtera aux contribuables car le principal instigateur et bénéficiaire du projet d’aéroport de Notre Dame des landes, Vinci, sera lourdement indemnisé! C’est aussi ce qui s’est passé à Sivens où il y a eu reconnaissance d’un projet nuisible et où l’Etat et les collectivités territoriales doivent remettre en état le lieu après sa destruction .Projet inutile et ruineux !
Mais l’abandon du barrage a eu aussi pour corollaire l’assassinat de Rémi Fraisse. Assassinat impuni dans le dernier procès qui ordonne un non lieu pour le gendarme qui a tiré la grenade mortelle. Nous n’oublierons jamais que ces victoires sont parfois payées au prix fort, celui d’une vie ôtée.
. Nous ne pouvons pas pour autant, parler de victoire si nous nous limitons qu’à l’abandon de cet aéroport.

De la Lutte à la Zad
L’opposition à cet aéroport porte en elle dès le début , la question de l’utilisation des terres , et pour nous c’est avant tout ce qu’on en fait. Ce sont des terres nourricières, des zones humides riches du point de vue environnemental, certes , mais pour les préserver, des paysans ont refusé de partir, et d’autres personnes de toutes origines et de tous âges, sont venues vivre sur place.
Contrairement à ce qui est dit dans les médias, il y a dans le bocage nantais, quelque chose de rare en France. Ses occupants sortant des logiques de gaspillage et du « productivisme » ont réinventé en lien avec les populations locales une nouvelle façon de vivre de travailler, plus juste, plus écologique, en dehors de la frénésie du monde marchand. Production agricole de qualité, échange sans argent de ce qui se produit, construction de maisons collectives , distribution gratuite de pain ….Cette occupation a un nom : la Zad et ses habitants celui de zadistes. En ce lieu, on ne veut ni de l’aéroport, ni de son monde, avec l’installation de la Zad , la terre a retrouvé son usage primordial, Ils nous montrent une autre voie possible aux antipodes de cette société indécente de la consommation.

Discours de façades et mascarades !
Il est facile pour le président Macron d’afficher un profil écologique et de sauver sa caution verte qu’est Nicolas Hulot qui n’a cessé d’avaler des couleuvres sur des sujets comme le nucléaire ou les glyphosates. Mais il n’est pas écologiste, car lui et son gouvernement ne cessent de donner des autorisations pour permettre de construire des dizaines d’aménagements à coup de béton,saccageant encore un peu plus les espaces vivants et humain :.Jo de 2024 projet du grand Paris, extraction minière, L’enfouissement des déchets à Bure……c’est la croissance du PNB si vital à ce monde marchand. Macron est un roi du béton !

Ils osent parler de démocratie !
Parallèlement, on voit dans le discours des acharnés pro -aéroport une dénonciation du déni de démocratie qu’aurait produit Macron en ne tenant pas compte du pseudo référendum de NDDL. On, sourit car ce discours, Macron le tenait lui aussi avant son élection et s’il a renoncé c’est que les intérêts de son monde sont préservés. Quel crédit accorderà cet argument de la démocratie bafouée d’un Valls (ex ps), d’un Retailleau (LR) ou d’un Ayrault (ps) alors qu’ils ont commis ou soutenu le plus grand déni de démocratie en bafouant le résultat du référendum de tout un peuple en 2005 au sujet du traité constitutionnel !
Argument repris par Gilles Debernardi dans son billet du DL du 18 janvier……
Mais on assiste aussi à une déferlante médiatique sur le respect de l’état de droit qui doit être désormais appliqué. C’est un véritable appel à la haine contre la Zad avec sondage bidonné à l’appui.
De la presse fascisante (avec Valeurs Actuelle , qui réclame des moyens comme pendant la guerre d’Algérie…) à celle plus « convenable » comme le Figaro, c’est un matraquage pour installer durablement dans l’imaginaire de la société, une représentation de la zad comme un lieu dangereux dont les occupants seraient des extrémistes prêts à tout. Vision qui est à mille lieues de la réalité pour qui connaît cet endroit et ses habitants. Cette propagande vise à justifier la mise en œuvre de l’arsenal répressif afin de chasser «la chienlit et ces terroristes ». Au nom de l’état de droit ! Déjà 500 gendarmes en armes sur pied de guerre comme pour la loi « Travail »
Mais cette offensive idéologique du gouvernement et d’une presse aux ordres ne défend pas l’état de droit (état de droit signifiant un pays dans lequel il y a des droits légitimement reconnus à ceux qui y vivent) , ils défendent le droit d’un état au service de puissances financières comme Vinci ou Eiffage……Celles que reçoit un Macron le lundi 22janvier à Versailles !
Depuis son installation sur le bocage, la Zad est donc une véritable épine pour les gouvernements successifs. Il faut maintenant expulser ces hors- la- loi qui entendent construire un autre monde que celui de Vinci et des rapaces de la finance.
Oui ils ont peur d’une fronde à « la française » d’une jacquerie porteuse d’espoir et de valeurs qui germe dans ce mouvement des zad. Mouvement en lutte partout où il y a des projets nuisibles et imposés avec la complicité d’élus locaux et nationaux.
Pour toutes celles et ceux qui se sont opposés à ce projet, qui en connaissent chaque étape , les mensonges de l’état , la répression omniprésente et violente, cette propagande est nauséabonde et inacceptable !
La légitimité ne sera jamais du coté de ces oligarchies prédatrices et destructrices qui s’accaparent le monde pour leurs profits.

La Zad doit vivre et ne peut être expulsée, elle est légitime !
Comme au Larzac, les  zadistes/résistants à un projet inutile ont transformé ce lieu, tissant de nouveaux rapports sociaux, expérimentant des pratiques respectueuses de la vie dans toutes ses formes. Leur présence ne s’arrête pas avec l’arrêt d’un projet climaticide et débile.
Bien souvent il est reproché aux opposants de ne pas avoir un projet alternatif, en un mot de ne pas être positif ! Ce qui s’est mis en place sur la Zad est une réponse concrète à cette critique si facile et si souvent entendue. Mais c’est aussi une réponse pour le devenir de ces terres. La Zad doit vivre et ne peut être expulsée.

On ne s’est pas battus pour seulement laisser un friche à la place d’une structure mortifère mais bien pour indiquer une voie autre que celle qui nous imposée par le système capitaliste ou l’ordre marchand. Ces terres sauvées par la lutte ne doivent pas être menacées de nouveau par des projets tout autant funestes que l’aéroport : zone agricole intensive polluée, zone commerciale ou parc d’attractions…Ce qui se crée et se vit sur la Zad de Notre Dame des Landes est légitime et doit exister car cela s’inscrit dans ce qui doit être fait pour sauver notre planète.
C’est à ceux qui vivent sur la Zad de définir ce qu’ils feront, mais il nous appartient à nous, tous les opposants au projet de Notre Dame des Landes, de montrer au gouvernement, à ses sbires que nous combattrons toute tentative d’expulsion. Si nous sommes solidaires de la zad, nous sommes aussi partie prenante d’une lutte dont l’arrêt de l’aéroport n’est qu’un épisode car il s’agit de construire un autre monde qu’aurait symbolisé cet aéroport en ce lieu. Partout en France le soutien à la Zad sera omniprésent.
Pour manifester votre soutien, La Zad nous invite le 10 février à converger massivement vers Notre Dame des Landes. Nous enterrerons la déclaration d’utilité publique de l’aéroport qui deviendra caduque à cette date. Pour aller à NDDL s’inscrire sur le site: https://rhonenddl.wordpress.com . Réunion les mercredis à 19h à Antigone 22 rue des Violettes.
Collectif grenoblois de soutien à la Zad de Notre-Dame-des Landes.

https://zad.nadir.org