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Bâle, Suisse : Banderoles contre ce monde de prisons et de frontières [et la nouvelle prison de Bässlergut sera bien plus chère que prévu…]

sans attendredemain

Le 16 février, des petits signes de résistance étaient visibles à divers endroits à Bâle.

Les messages étaient dirigés contre les prisons et le régime migratoire. Plusieurs banderoles ont été suspendues tout près de la prison pour étrangers de Bässlergut, où se trouve également le chantier d’une deuxième prison. Depuis le début de ce chantier, une forte opposition se forme contre cet agrandissement. Evidemment, il existe des gens qui ne veulent simplement pas voir comment on créé un lieu à Bâle à l’intérieur duquel des personnes sont enfermées, des personnes déterminées en tant qu’indésirables au sein de cette société, ne voulant ou ne pouvant pas se déplacer dans le cadre de la loi ou des frontières des Etats.

Voici les photos de quelques banderoles:

[Traduit de l’allemand de Barrikade]


Au début du mois de mars, on apprend à travers un article de 20Minuten, que l’agrandissement de la prison pour étrangers de Bässlergut, pièce maîtresse au bon fonctionnement de la machine à expulser, coûtent de plus en plus cher aux entreprises et à tous ceux qui collaborent au projet, estimé au départ à 41 millions de francs suisses. Les autorités bâloises en charge de la construction et des transports ont donc décidé d’allonger l’enveloppe de 2,45 millions de francs suisses.

L’augmentation des coûts du chantier est, d’après les flics et la presse, en lien avec les multiples appels à saboter les entreprises qui participent au chantier publiés sur internet. Le ministère public de la ville de Bâle a engagé jusqu’à aujourd’hui 65 procédures pour dégradations et destructions (par la casse ou l’incendie).

Sur les 2,45 millions de francs suisses, 670.000 francs suisses sont consacrés aux infrastructures de sécurisation du chantier: on apprend plus précisément qu’un mur de trois mètres de haut a été érigé autour du chantier, renforcé par des fils barbelés. Par ailleurs, les autorités ont opté pour davantage d’éclairage public sur l’ensemble de la zone, avec l’installation de nombreux spots lumineux. Ces dispositifs de sécurisation ont été complétés par l’installation de caméras de vidéo-surveillance tout autour du chantier. Toutes ces nouvelles mesures viennent s’ajouter au gardiennage des boîtes de sécurité privée.

Le coût total du projet s’élève désormais à 43,9 millions de francs suisses. 78 places de rétention administrative vont ainsi être créées par la construction de cette nouvelle taule, avec des cellules réparties sur cinq étages, afin d’huiler davantage la machine à expulser, en accélérant les procédures d’éloignement et d’expulsion des sans-papiers.

[Via Aus dem Herzen der Festung]

Contre la prison : rencontrons-nous les 15 16 mars à Bure, le 17 à Nancy!

https://vmc.camp

Parce que le système repose sur le système de dominations en place, et permet de le conserver : racisme, agisme, sexisme, classisme…

Parce que ce système est riche en institutions judiciaires et punitives : tribunaux, commissariats, prisons, établissements pour mineurs, structures psychiatriques, armée…. Et parce qu’en parallèle les rôles de contrôle social et de punition sont donnés et de plus en plus aux structures dites « sociales » : pôles emplois, écoles, maisons de retraites…

Parce que ce système est chargé en histoire pour le développement de nos sociétés impérialistes et capitalistes. Parce que le nucléaire n’a pu se développer que grâce aux institutions de répression.

Parce que ces structures servent à réprimer nos luttes et nos vies. Mais surtout qu’elles sont le quotidien de celleux qui n’ont pas la bonne gueule, le bon accent, le bon âge ou le bon quartier de naissance.

Parce que la justice n’est pas qu’institutions, mais qu’elle se manifeste aussi dans nos façons d’être et de s’organiser (par le système punitif par exemple).

Parce que toute forme d’enfermements est intolérable (pour les humain.es ou les non-humain.es – à bas toutes les cages, laisses et autres zoos).

Parce que la répression ne doit pas être un quotidien (en prison, dans les quartiers, ou autres endroits qui recherchent une indépendance de l’Etat).

A l’heure ou de plus en plus de gravitant.es de la lutte antinucléaire (et pas que) burienne se retrouve incarcéré.es, mutilé.es, privé.es de leurs déplacement. Mais parce que nous voulons élargir l’analyse sur ce système de contrôle, nous invitons à 3 jours de discussions sur ces questions.

 

AU PROGRAMME

*Jeudi 15 et vendredi 16, à la maison de résistance, Bure : arpentage (forme de lecture collective d’un texte) de Milot l’incorrigible avec des membres du collectif qui l’a écrit, ateliers d’écriture de lettres à des prisonniers, cartographie, projections, infokiosque..

Si tu veux proposer un atelier, une discussion etc, n’hésites pas ! Envoie un mail à aburecross(at)riseup.net

*Samedi 17, au CCAN, Nancy : Convoi depuis Bure, cantine, Projection de La mort se mérite, en présence du réalisateur Nicolas Drolc

*et pour prolonger, le 28 mars à Nancy à la librairie Quartier Libre, projection du film les 317 (documentaire d’un collectif qui recueille les témoignages de la repression et des 317 gardés à vue en novembre 2015 lors de la Cop 21), en présence d’une personne du collectif

Lettre de Laura depuis le centre pénitentiaire de Nancy (01/03/2018)

Lettre de Laura depuis le centre pénitentiaire de Nancy  en PDFprête à diffuser

(01/03/2018)

nonfides

NdNF : Laura a été enfermée le 23 février, ainsi qu’un autre, dans la foulée des évènements qui ont suivi l’expulsion du Bois Lejuc, forêt occupée à Bure (Meuse) depuis un an et demi contre un projet de centre d’enfouissement de déchets nucléaires. Le jour de l’expulsion, la presse faisait état de « sept gardes à vue en cours, une à la suite de l’évacuation du bois Lejuc et six pour outrages et/ou violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique dans le cadre d’une perquisition menée à la Maison de résistance à Bure dans l’après-midi ». Pour le moment nous n’en savons pas beaucoup plus, mais nous saluons Laura, chaleureusement et solidairement.

J’esquive un peu l’hypnose télévisuelle pour vous écrire depuis la MAF de Nancy. Comme disait Hafed démystifier la prison c’est déjouer la « meilleure des polices », la peur de la répression. Je sais que le compagnon est là aussi, côté « hommes », dans le bâtiment arrivants. Après le repas je guette parfois, fenêtre entr’ouverte, histoire de déceler sa voix au milieu des cris du soir.

Ici, vue imprenable sur les HLM, le mirador, les murs, les grilles, le terrain de basket, ses grilles surmontées de barbelés à rasoirs, la grille fixée à la fenêtre, les cinq barreaux, la vitre. J’oublie sûrement une grille ou deux. Ici tout est ordre, calme et dureté. Une balle en mousse fluo casse un peu la grisaille des lignes droites.

Lino, bitume. Mes semelles n’ont pas touché la moindre terre depuis ma capture. La terre, un carré d’herbe, c’est le terrain de jeu privé des corbeaux à côté de la cour de « promenade ». Le vent sibérien ne nous fait pas toutes renoncer à ces tours en rond, parfois quelques passes de ballon.

Ambiance collège samedi après-midi. On discute, on rigole au soleil, le cul par terre. L’ennui nous incite à nous surveiller entre nous. Qui a de belles baskets. Qui a des poux. Qui a buté ses gosses. Qui se cachetonne à mort.

Les grilles fixées aux fenêtres sont là pour empêcher les yoyos et parachutes. On s’en fout des réprimandes matonnes, on y coince des morceaux de pain, solidaires des oiseaux au milieu de ce désert en béton glacé. Deux d’entre eux nichent dans les spirales de barbelés, pour se protéger des corbeaux me dit une détenue. À trente et quelques, c’est tendu de faire tomber ces grilles (facturées 250 ou 400 euros pièce) et d’arracher un rapport de force en notre faveur. Côté « hommes », ils sont 800, elles sont tombées. Comme dit une compagne de promenade : « tu peux même pas essorer ta serpillière. Tu restes avec ta merde à l’intérieur. »

***

À mon arrivée, une nuée de corbeaux me fait un dernier clin d’œil, puis les gendarmes me lâchent en cage. En donnant mes empreintes je pleure de rage, la mise à nu me gèle même si la matonne ne me touche pas et ne me regarde pas par le trou du cul. On m’amène au bureau des matons de veille qui s’assurent qu’une suicidée ne viendra pas troubler leur ronde de nuit pénarde. En mal de connivence face à mon air renfrogné, l’un d’eux me demande de « quelle origine » je suis, et m’annonce qu’il est algérien. À quoi je réponds, je m’en fous.

Comme dit Bonnano « ils nous répriment avec tellement de bienveillance » ; les matonnes ne comprennent pas pourquoi leur « ça va ? », « ça va ? », « ça va aller ? » se heurtent à un « non, je suis en prison. C’est une question stupide ». Ou encore : « Vous m’avez l’air chafouine ». Je devrais avoir le sourire, apparemment « ici, c’est pas le pire ! », et même que d’après l’aumônière catho « chez les hommes, c’est pire »… Les Sœurs nous bénissent de leur visite une semaine sur deux, j’ai hâte. Les cathos, toujours là où il faut. Elles occupaient ma daronne dans la toute nouvelle nation algérienne, elles lâchent pas l’affaire avec nous. Le temps disjoncte ici.

***

L’espace parle de lui-même. Le chtar est au bout du bout de la chaîne de l’usine sociale sur les hauteurs de Maxéville, le Haut-du-Lièvre. Quand je découvre ce quartier où une partie de ma famille a vécu un temps, les gendarmes me font serrer les dents. « On est loin de la Place Stanislas ici ! Je comprends pourquoi je suis jamais venue ici ». « Y a le camp des manouches là-bas, regardez, et avant y avait un camp de Romanos ». « On est quand même mieux dans une cabane du bois Lejuc ! ». Et je vous passe les détails du show.

***

La grève des matons en janvier a laissé des traces de rage bien vives chez mes compagnes de promenade. Seul signe avant-coureur : des portions de petit-dèj en plus. Le lundi, premier jour, l’unique repas de la journée leur parvient à 16h30. Les mardi et mercredi elles ne sont nourries qu’à 17h et 17h30. Le début de semaine est crucial pour commander et recevoir les cantines, celles-ci n’arrivent que le mercredi. Pas de promenade, d’activité ni de cours. Les gentes sous méta ne reçoivent leur traitement qu’en fin de journée, au lieu du matin. La tension est implosive, les CRS débarquent et asphyxient les couloirs le mercredi (ou le jeudi). Les « hommes » saccagent leur cage, les meubles volent, les portes tremblent. Le jeudi, côté « femmes », une promenade d’1h30 est accordée, le repas de midi, toujours pas. Vendredi, « retour à l’anormal » en raison du recours d’un.e détenu.e, plus tôt que prévu. Une détenue fait grève dans la grève, elle refuse de bosser dès le lundi.

***

En 2016, une matonne fait la maline au moment de la distribution du repas et se prend un coup de fourchette dans le cou. Elle ne taffe plus ici. Côté « hommes », une matonne dite « la Camionneuse » est cernée sur le parking et se fait casser les poignets à coups de lattes. Elle est toujours là.

La rébellion côté « meufs » est moins spectaculaire ; elle pousse dans les interstices qui échappent à la surveillance permanente, à la loi du néon. Je passe le relais à vos imaginations.

La normalité de genre, la guedro, les gosses font une grande part du taf de pacification avant l’incarcération. Les matonnes n’ont pas grand-chose à mater et trouvent le moyen d’économiser le moindre geste. Juste avant le sondage des barreaux l’une d’elles me crie « Fenêtre ! ». « Ben oui, je vais pas ouvrir la fenêtre en plus » elle me précise, à quoi je lui réponds : « ah ben non, sinon vous risquez un TMS ».

Des années à mordre la colère, avec quelques-unes on se deale notre rage. Finalement je retourne en adolescence, même journées à regarder des clips à la télé, à lire, avec des bâtiments HLM à l’horizon.

Près des boîtes aux lettres, une affiche me fait marrer à chaque fois que je passe devant. Quelque chose comme « la violence en détention n’est pas acceptable. Ne restez pas seul ». Vos gueules les miséricordieux.

Je ne crois en rien, ni au hasard. La rage de penser que les deux personnes aux noms pas très dans la norme ont été les seules à refuser de les donner aux keufs, jusqu’au déferrement. « Camarade », viens me dire que je vois des rapports de domination partout, tu embrasseras mes phalanges.

Compagnes, compagnons, on s’écharpe, on s’écharpe (racialistes VS anti-racialistes), la réalité s’en fout elle et trace plus vite que nos idées. Entre détenues, si nos rapports sont surtout utilitaires, le racisme amplifie des détails infimes mais déterminants. Une détenue bulgare sur le point d’accoucher me raconte, en anglais, qu’une de mes compagnes de promenade lui a servi de bonnes portions de bouffe. Mais depuis, la personne de service a changé et elle n’est pas assez nourrie. Toutes nos demandes ou presque passent par l’écrit en interne, elle n’a pas d’interprète et une seule matonne parle anglais.

***

J’ai trouvé les articles de l’est républicain à la bibli. Celui de F-X Grimaud : un hélico, un drone, 500 gendarmes, le général d’armée Richard Lizurey en personne contre 15 « zadistes » ; j’en rigole depuis ma cage. « Aucun blessé », j’en ris noir ; le compagnon bouclé dans la cellule de GAV voisine de la mienne a demandé à être soigné, que ses pansements soient changés.

L’ANDRA est pressée de « rétablir les chemins de circulation » dans la forêt. Circulez, ya rien à voir. Pas de souche, pas de flammes, ni de rouge-gorge. Pas de ver, de renard ni de lichen. Circulez, y a rien à voir, mange-toi tes contrôles d’identité, fais-toi capturer, finis à Fleury (je pense à toi), finis à Nancy.

Pour le moment.

Pour le moment j’observe les corbeaux perchés sur les câbles qui se croisent au-dessus de nos têtes, entre des murs qui finalement ne font pas une grande différence.

En attendant, que nos « camarades » si avisé.es se pavanent dans les médias.

« On en était venu à admettre que les cochons, étant manifestement les plus intelligents des animaux, décideraient à l’avenir de toutes questions touchant la politique de la ferme, sous réserve de ratification à la majorité des voix » – La Ferme des Animaux

Collaborez avec la société spectaculaire-marchande, nourrissez les keufs tout en vous croyant critiques voire subversifs. Vous restez des bouffon.nes à mes yeux, prêts à toutes les acrobaties sémantiques et bricolages idéologiques, du moment que vous tirez profit des luttes. Mon « moment historique » comme tu dis « camarade » se conclut dans une cage verrouillée à multiple tour. Niquez vos maires, donc.

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Un merci tendre aux compagni. Le lendemain de la destruction de vos maisons à coups de bulldozer, vous avez eu la force de vous taper la force répressive. Je me suis sentie moins seul. Prenez soin de nos compagnons non humains, des autres copaines et de vous, prisonniers, mutines et déserteuses de la guerre sociale. J’ai hâte de vous revoir mais plutôt hors des murs ; je refuse l’idée que vous vous retrouviez enfermé.es ici, même une heure.

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De l’école à la prison il n’y a qu’un pas et certains s’étonnent encore que des lycées du 93 crâment. Les matonnes nous appellent « les filles ». Elles me grondent quand je porte mon bonnet à l’intérieur et les mains dans les poches. Elles nous font « chut ! » dans les couloirs, nous crient « Restez à votre place ! » en agitant l’index losqu’on tape à la porte parce que notre linge n’a pas été ramassé à 7h. Une matonne pro-active surnommée Adolf m’embrouille parce que je garde un briquet dans ma veste et que je ne fume pas ; « vous voulez mettre le feu ? ».

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La rage n’a pas de plan, elle n’a pas de montre. Elle n’attend pas la « temporalité » dictée par les gestionnaires stratèges. En 2005 elle n’a pas attendu. En 2007 non plus ; ni 2008, ni 2011… Ni tous les jours, tout le temps.

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Clins d’œil aux Milots : « Enfermez-les / Affamez-les / Enragez-les tous… ».

Aux Sauvages ni martyrs ni victimes, « Hommage à la marge… Ici il pleut en cage »

Pour la fin du bruit des clés

Pour le chaos,

La beauté de la forêt et des émeutes dans un ciel vide,

Rage et tendresse !

Toulous: Évasion du Centre de rétention de Cornebarrieu (Haute-Garonne)

attaque.noblogs.org

[… Un prisonnier] s’est fait la belle dimanche 4 février du centre de rétention administrative de Cornebarrieu près de Toulouse. Il s’agirait d’un ressortissant algérien. Selon plusieurs sources, l’homme se serait fait aidé par deux « complices » à l’intérieur du Centre de rétention, plus exactement dans la cour de promenade arrière : là, deux personnes lui ont fait la courte-échelle pour qu’il franchisse le grillage. Il aurait ensuite disposé des vêtements ou des serviettes de toilettes sur les barbelés pour ne pas se blesser et franchir cette barrière avant de se laisser glisser de l’autre côté. Il a ensuite pris la fuite et n’a depuis pas été retrouvé par les autorités.

[…] Les évasions du CRA de Cornebarrieu sont rares. En 2016, un ressortissant tchéchène s’était évadé dans des circonstances particulièrement étranges : il avait profité du remplacement par un prestataire d’une grille défectueuse et avait bénéficié, à l’extérieur, de l’aide d’un véritable « commando » armé.
Selon un témoignage d’un bon connaisseur du CRA de Cornebarrieu, ce centre de rétention n’est que très rarement le cadre de tentatives réussies ou pas d’évasion. Ce qui n’est pas le cas dans d’autres CRA de France : à Vincennes par exemple, il y a eu plus d’une vingtaine d’évasions depuis le début décembre 2017 et l’ouverture d’une nouvelle unité.

Paris:Marche des solidarités – 17 mars 2018

http://www.oclibertaire.lautre.net

Une nouvelle marche le 17 mars 2018 contre le racisme d’état comme chaque année à la même date. Mais cette année, c’est une marche des solidarités à l’initiative de collectifs de familles de victimes, mais aussi d’associations de sans-papiers et de migrant-e-s, et d’associations qui luttent sur le terrain des conditions de vie des immigré-e-s. La campagne pour cette marche vise à construire non pas un antiracisme moral, mais un antiracisme inscrit sur le terrain à travers des collectifs de lutte des victimes de violences policières et d’immigré-e-s. Une affiche est également disponible.

 


Pour imprimer l’appel :

PDF - 697.4 ko

Saillans le 9 mars projection du film l’Amour et la Révolution c’est à la salle polyvalente

[reçu par mail]

Salut

Sinon, je voulais t’informer de la future projection de  « L’amour et la révolution », tout récent film documentaire de Yannis Youlountas, en sa présence, vendredi 9 mars prochain, à 20h30 (repas partagé, info-kiosque dès 19h).
« Dix ans après les premières émeutes, les médias ne parlent plus de la crise grecque. Tout laisse croire que la cure d’austérité a réussi et que le calme est revenu. Ce film prouve le contraire. A Thessalonique, des jeunes empêchent les ventes aux enchères de maisons saisies. En Crète, des paysans s’opposent à la construction d’un nouvel aéroport. À Athènes, un groupe mystérieux inquiète le pouvoir en multipliant les sabotages. Dans le quartier d’Exarcheia, menacé d’évacuation, le cœur de la résistance accueille les réfugiés dans l’autogestion. Un voyage en musique parmi celles et ceux qui rêvent d’amour et de révolution. »
teaser sur https://www.youtube.com/watch?v=7wdRCUW_PtY

N’hésites pas à diffuser l’info, l’affiche en pièce jointe

 

 

Toulouse et ailleurs : Actions de solidarité avec la lutte contre la poubelle nucléaire à Bure

sans attendre       avec une mise à jour le 2/03

action de solidarité avec Bure depuis Toulouse, Besançon

jeudi premier Mars

Nuit du 28 février au 1er mars. Besançon.

siège enedis, à l’angle de l’avenue gaulard et rue Bersot: nombreuses vitres cassées, murs et façade souillés à la peinture. message laissé à la bombe aérosol: « ENTERRONS LES NUCLEOCRATES ».

solidarité signifie ne pas se limiter aux fêtes et à quelques discours enflammés. Renouons avec l’attaque et le sabotage, comme en automne 2012 dans le bocage nantais avec l’opération Cesar.

contre la militarisation de Bure et de ses environs. contre destruction de forêt pour y enfouir poubelle nucléaire.

solidarité avec les Hiboux. contre le nucléaire et toute la merde que ça produit.

 

Jeudi 22 février, à l’aube, l’état décide de montrer les muscles et de déloger les dizaines de hiboux qui ont investit la forêt du bois Lejuc à Bure (Meuse). Après une « sortie de crise » pacifié sur la zad de Notre-Dame-Des-Landes pour le moins efficace ou les échos des chants de victoire résonnent encore, on envoie 500 gendarmes armées jusqu’au dents pour virer une poignée de personnes à l’autre bout de la France.

Afin de ne pas se laisser envahir par le sentiment d’impuissance que de tels matins apportent, nous nous voulions apporter un soutient concret aux compagnon.ne.s là-haut.

Ainsi durant la nuit quelques vitres d’Enedis (qui distribue l’énergie nucléaire dans toute la France et au-delà) sont parties en éclat, a Toulouse. Nous avons laissé notre rage exploser et une dizaine de cailloux a volé à travers leur vitres. Un peu de peinture est aussi venu égayer leur mornes façades.

Pour un monde sans radiations

Dans le bois ou ailleurs on se tcheck le 3 et 4 mars.

[Publié sur indymedia nantes, samedi 24 février 2018]

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Le soir même de la tentative d’expulsion au Bois Lejuc à l’aube du jeudi 22 février, des dizaines de rassemblement se sont tenus partout en France et même au-delà pour se solidariser avec les Hiboux de Bure et faire écho à la lutte contre la poubelle nucléaire et son monde.

Avignon – A la suite du rassemblement devant la préf, une trentaine d’oppsant.e.s au monde du nucléaire font irruption dans la permanence d’un député « En Marche », Jean-François Cesarini, absent au moment de la visite. L’occupation, qui durera près de trois quarts d’heure, se soldera par quelques dossiers jetés à terre et un bureau retourné.

Rennes – Le rassemblement de soutien aux opposant-e-s du projet CIGEO et occupant-e-s du bois Lejuc a réuni 150 à 200 personnes, une banderole recyclée (merci à elle) et pas d’uniforme place Sainte Anne. La police était quasiment absente du centre ville avec seulement 4 fourgons place de la mairie, (on nous avait habitué à mieux…). Livré-e-s à nous même, nous sentions comme des picotements dans les cordes vocales, des fourmilles dans les jambes. Il ne nous en fallu pas plus pour nous lancer ! C’est dans une ambiance plutôt bon enfant que le cortège s’est déplacé, scandant des « L’ANDRA, dégage ! Résistance et sabotage ! », ou « Le nucléaire crée des emplois, dans les cimetières, et les commissariats ». De quoi ravir le cœur des passant-e-s en égaillant tout un-e chacun-e !

Saint-Brieuc – Une quarantaine de personnes se sont retrouvées puis sont parties en manif sauvage à travers la ville, derrière une banderole sur laquelle était écrit: « Bure – Pas d’expulsion ! pas de poubelle nucléaire ».

Nantes – 200 à 300 personnes se sont réunies à Nantes, sont parties en manif sauvage et ont tenté à plusieurs reprises de déborder le dispositif policier…

Poitiers – 50 personnes, prise de parole sur France 3 local en solidarité avec les expulsé-e-s, manif sauvage, bac à l’arrivée, préfecture et mairie dignement redécorées !

Dijon – Des pneux cramés au petit matin devant une permanence d’EDF, des banderoles suspendues à des ponts sur le périph, une centaine de personnes en manif zbeulifiante ! La réaction dijonnaise ne s’est pas fait attendre. Il faut dire que c’est précisément la maisonette en dur du comité Dijon-Bure pour renforcer l’occupation de la forêt qui a servi d’argument aux autorités pour justifier l’expulsion avant que « les occupants s’installent durablement »…

Bordeaux – Une trentaine de copain-e-s se sont rassemblé-e-s à Bordeaux dans un rassemblement qui a fini par se faire matraquer par les flics après qu’iels aient tenter de piquer une des caméras…

Strasbourg – Manif sauvage en solidarité avec les expulsé-e-s du bois Lejuc ! Nuke la police. Après le rassemblement organisé hier en soutien à Bure quelques personnes sont parties en manif sauvage bloquant trams et routes pendant une vingtaine de minutes. Comme quoi même à une quinzaine c’est possible ! On a pu y entendre quelques doux slogans : « De Notre-Dame-des-Landes à Bure, ZAD partout !; Blocage contre le nucléaire, solidarité avec les expulsés !; Nucléocrate sers toi de ta cravate !; Si t’es fier d’être CRS tape ton collègue ! »

A Coutances, dans la Manche

Nancy – Une centaine de personne s’est regroupée à 18h place Stanislas [cf photo en-tête].

Besançon – « Ce jeudi 22 février à Besançon, une vingtaine de personnes s’est rassemblée devant la préfecture en solidarité avec les Hiboux du Bois Lejuc, qui ont dû faire face à une invasion de gendarmes mobiles le matin-même. Une banderole [disant « Pour un monde sans nucléaire – Solidarité face à la terreur d’Etat », NdSAD] a été suspendue en face du bâtiment et quelques affiches collées un peu partout en ville. Des pancartes ont aussi été réalisées, afin de rappeler les conséquences mortelles du nucléaire et d’exprimer notre soutien aux ZAD qui fleurissent un peu partout. Solidarité indéfectible avec la lutte contre la poubelle nucléaire, mais aussi avec les occupant.e.s de la forêt de Hambach en Rhénanie, qui luttent contre un énième projet d’empoisonnement de la terre, en l’occurrence contre une mine à charbon à ciel ouvert exploitée par RWE. Force et solidarité avec les 4 personnes encore en prison!«

A Gorleben, en Allemagne :

De Vienne, en Autriche :

Ivrea[ Italie] Greg de retour en prison

Greg a de nouveau été arrêté le 19/02. Il est entré dans la caserne des carabiniers où il doit pointer tous les jours depuis plusieurs mois, il est ressorti dans la voiture de la Digos qui l’a emmené à la prison d’Ivrea. L’arrestation a été ordonnée par le juge qui l’avait condamné au contrôle judiciaire, car à certaines occasions, Greg aurait signé en retard par rapport à l’heure prévue. Ce pourquoi il a pris un durcissement de peine. Dès le premier soir, des compagnons sont allés le saluer devant les murs de la prison.

 

Pour lui écrire :
Gregoire Yves Robert Poupin
Casa Circondariale Corso Vercelli, 165, 10015 Ivrea TO

Les coordonnées bancaires pour qui souhaite lui apporter un soutien :

IBAN     IT58A0347501605CC0011061808

BIC        INGBITD1

A l’intention de Giulia Merlini                                              Source roundrobin.info

Author: Article 13

Combattre la répression quotidienne dans les prisons!!

 

Dans les prisons, le quotidien n’est que répression. A travers l’enfermement ou l’arbitraire de ses décisions, l’administration pénitentiaire harcèle et violente les prisonnier-e-s et leurs proches. Il est temps de combattre cette sordide banalité.

Il y a encore quelques jours était publié un texte des proches d’Antonin Bernanos dans lequel elles/ils expliquaient les conditions intolérables d’enfermement qu’il subit. Samedi dernier, lors d’un événement organisé par le collectif libérons-les, Geneviève Bernanos, la mère d’Antonin, expliquait qu’Antonin vivait une situation similaire à l’ensemble des prisonnier-e-s de France. C’est ce que nous souhaitons rappeler à travers ce texte : ce sont soixante-dix mille prisonnier-e-s en plus de leurs proches qui souffrent aujourd’hui de ces mêmes conditions inhumaines. Pour faire en sorte que les mécanismes répressifs dans les prisons françaises ne soient pas passés sous silence et encourager à lutter contre la prison dans son ensemble.

Soyons clair, ce que subit Antonin est intolérable : que ce soit l’enfermement, l’interdiction de communiquer avec l’extérieur, les transferts, les changements de cellule ou encore leur fouille punitive. Ce qui gêne dans ces textes, ce ne sont pas ce qu’ils combattent – nous aussi souhaitons voir les prisons en feu ainsi que le système de contrôle social qu’elles portent – mais la manière dont est présenté l’intolérable quotidien des prisons françaises qui semble devenir une mesure d’exception réservé à un militant qui a été médiatisé. Mais ce n’est pas le cas, ce qui est raconté est bien l’atroce banalité des prisons.

Les mesures subies ne sont pas exceptionnelles et ne sont pas réservées à un prisonnier qui tient un discours politique depuis l’intérieur des murs. Présenter ces mesures de la sorte revient à nier la répression quotidienne des matons et cette répression n’est pas plus tolérable lorsqu’elle touche d’autres formes d’insoumission à l’arbitraire carcérale.

Il semble donc nécessaire de rappeler les banalités intolérables des prisons françaises ; avec l’espoir que ce rappel mobilisera pour la lutte anti-carcérale et étendra les solidarités envers tou-te-s les prisonnier-e-s et leurs proches.

Non, en France, un-e prisonnier-e n’a pas le droit de parler. Sa parole est contrôlée par l’administration pénitentiaire : les matons lisent l’ensemble de sa correspondance et ne se prive pas de la censurer ou d’arrêter un coup de fils lorsqu’ils considèrent que cela est dangereux (par exemple : hier, mon codétenu s’est fait défoncé par les matons, j’ai peur pour ma gueu.Biiiippp… Biiiippp… Biiiippp…). Savez-vous que l’administration pénitentiaire a le droit de refuser qu’un détenu s’exprime à visage découvert dans un documentaire ? Comme cela a été le cas pour le documentaire Le déménagement interdit de diffusion à la télévision durant deux ans car sa réalisatrice a refusé de flouter des personnes qui souhaitaient s’exprimer face caméra.

Oui, les fouilles de cellule sont utilisées comme punition. Tous les matons de France savent qu’il y a des téléphones et du shit dans la grande majorité des cellules (surtout que bien souvent ça leur permet d’arrondir leur fin de mois). Surtout, c’est une épée de Damoclès suspendue au-dessus de tou-te-s les détenu-e-s. Il suffit qu’un maton se dise “aujourd’hui, c’est lui que je veux faire chier”, il fait une fouille de cellule et peut envoyer n’importe qui au mitard (le mitard, c’est la prison dans la prison – tu es seul.e en cellule tous les meubles sont soudés au sol, le matelas est parfois enlevé la journée, tu n’as le droit qu’à une radio, tabac, bouquin, stylo et papier).
Lorsque un.e prisonnier.e montre publiquement qu’il.elle a accès à des choses illégales en prison, l’Administration Pénitentiare ne laisse pas passer. Ce n’est pas une question de discours politique… Bibi-craveur qui a filmé un clip de rap en détention, les boys de Villepinte qui font un mannequin challenge… BigUp à tous de forcer ces espaces de liberté que ce soit pour une prise de parole politique pour Antonin, artistique pour Bibi-craveur, ou juste un délire pour les gars de Villepinte. Surtout qu’on sait que vous avez mangé derrière.

Oui, les « décisions de gestion des établissements » sont des attaques supplémentaires. Une fois qu’un-e prisonnier-e a passé les murs de la prison, l’Administration Pénitentiaire a les pleins pouvoirs sur son devenir. Arbitrairement, elle peut décider des changements de cellule, de régime de détention, et même de prison. Par ces mesures, elle tente de briser les liens qui existent entre les prisonnier-e-s et avec l’extérieur, et les solidarités qui pourraient se construire. C’est aussi utilisé comme un moyen de pression afin de calmer les révoltes, avec par exemple des retours en régime fermé (22h/24 enfermé en cellule) alors qu’on bénéficiait de portes ouvertes à l’étage. Enfin, les transferts de prison éreintent les proches qui doivent toujours s’adapter aux bornes en plus et subir les retards des nouveaux permis de visite.

Non, il n’y a pas de courrier complétement secret en détention. Normalement, les correspondances avec les avocats, les juges, les autorités administratives indépendantes (contrôleur général des lieux de privation de liberté et défenseur des droits) ne peuvent être ouvertes. Mais souvent, des “erreurs” sont commises… Chacun sait que ce ne sont pas des erreurs mais bien des ouvertures illégales de courrier. Aucun maton ne sera réprimandé ou rendu responsable de ces formalités illégales, comme pour les faux en écriture des policiers.

Oui, les familles et proches de détenu-e-s subissent aussi l’incarcération. En effet, pour faire des demandes de parloir c’est la croix et la bannière. Les dossiers incomplets sont refusés. Le juge d’instruction ou la direction de la prison peuvent décider comme bon leur semble de refuser à une personne un parloir. Ils n’ont même pas besoin de justifier leur refus. Des recours administratifs peuvent être réalisés, mais ces derniers sont long et aboutissent assez rarement. Il arrive d’obtenir la décision d’un appel de refus de parloir, plusieurs mois après. Parfois même, la personne est sortie. Alors imaginez le processus d’une demande de parloir lorsque les proches n’ont pas de papiers, lorsqu’ils ne parlent pas français, …

Tout ce que nous venons de décrire est intolérable et est subi par l’ensemble des soixante-dix mille prisonnier-e-s de France. Nous n’avons décrit ici qu’une petite partie des attaques de l’administration pénitentiaire contre les enfermé-e-s. Nous n’avons pas, non plus, développé le rôle social de la prison qui est de dompter les pauvres.

Les réactions, à l’extérieur, existent (rassemblement devant Fleury pendant la grève des matons à la suite de l’appel de l’intérieur, manif à Montreuil Occupons les maisons, détruisons les prisons et autres…) mais restent peu nombreuses. Surtout, il semble que le quotidien carcéral ou le rôle social de la taule dans le monde capitaliste intéressent peu les militants, ou seulement lorsqu’un camarade est touché. L’objectif n’est pas ici d’en faire le procès, mais bien le constat, pour qu’enfin nous réagissions !

Ne laissons pas les soixante-dix mille prisonniers et prisonnières de France seuls.
Feu à la taule. Liberté pour toutes et tous.

Des proches de prisonniers et prisonnières.

Pour s’informer sur les prisons :
Des émissions de radio : L’envolée et Ras les murs
Des brochures
Des films : Sur les toits/Faites sortir l’accusé/A l’ombre de la République
Portails internet : Carcéropolis/prison insider
Guide à l’usage des proches des personnes incarcérées