Valence, 26000 le 26/12 Procès des quatre inculpé-e-s du 8 décembre

voilà ce qu’annonce le daubé
dauphiné libéré   26/12/2018 à 06:05

Quatre Gilets jaunes seront jugés ce mercredi 26 décembre par le tribunal correctionnel de Valence. Ils sont poursuivis pour violences sur des policiers. Samedi 8 décembre, sur le plateau des Couleures à Valence, lors d’une nouvelle mobilisation des Gilets jaunes, ils auraient agressé et malmené le directeur départemental de la sécurité publique de la Drôme (au moins 8 jours d’ITT) ainsi que son chauffeur brigadier.

Pour les soutenir en marge du procès, un rassemblement est prévu ce mercredi midi sur la place du Champ-de-Mars. C’est même un rassemblement « festif, culinaire, familial, amical, de soutien avec fanfare, chorale, cantine » qui est annoncé.

et aussi: un comité de soutien d’une des inculpés

Cher.e Camarade,,

Je te rappelle que mercredi 26 à 14 h Maria passe en jugement au Tribunal
de Grande Instance de Valence. Un peu avant, un rassemblement est prévu
Champ de Mars vers 13H



Merci à toutes celles et ceux qui le pourront de venir soutenir Maria ce
mercredi, R d V : 13 h, Champs de Mars ou 13 h 45 devant le Palais de
Justice de Valence





 

Ne filmons pas ! (mise à jour le 25/12/18)

 

Voici un court tract qui n’a rien perdu de son actualité, si l’on observe attentivement les manifs de ces derniers temps et la manière dont l’émeute est mise en spectacle et selfisée, et souvent par ces protagonistes eux-mêmes. Il a été trouvé à une manif à Paris le 15 février 2017 et publié sur divers sites anarchistes à l’époque].. Valence( 26000) Le 26 décembre  2018 doit se dérouler en deux temps une mobilisation «  soutenons Maria, Tom, Dylan et Stéphane ce Mercredi 26 décembre à partir de 12H  , ou 13h au Champ de Mars à Valence.

Si l’appel à rassemblement est « décentré », c’est bien pour apporter un soutien dynamique aux 4 inculpé.e.s. Pas pour les desservir ! Si devant le tribunal ce mercredi il y a trop de monde, au regard de la justice, les proches et les prévenu.e.s risquent de se retrouver seul.e.s à l’audience, une fermeture du tribunal ayant déjà été prononcée lors de l’audience du 10 décembre.
Nous ne nous mettrons pas à genoux, malgré tout, il sera important de préserver le calme lors de ce jugement au risque de porter préjudice aux prévenu.e.s.
Venez donc avec votre énergie, vos instruments, vos banderoles, vos infos à partager. Que ce jugement soit vecteur de synergies multiples, de rencontres affolées, de sourires déjantés. »http://www.ricochets.cc

 


Ne filmons pas !

Car même si il se passe rien pour l’instant, on espère bien que ça va péter plus tard !
Car on risquerait de balancer un pote !
Car on ne prend pas part à l’action !
Car on accumule des preuves contre nous !
Car si on se fait soulever, on n’aura pas le temps de les effacer et de toute façon les flics retrouvent les vidéos même effacées !
Car si on veut répondre ou empêcher les violences des flics, allons-y,
Car ce n’est pas une reconnaissance éphémère et médiatique qui changera ce monde de merde, au contraire, elle entérine le spectacle.

Ne laissons pas l’ennemi décider de prendre ou d’utiliser nos images. Le hasard n’est jamais en notre faveur.

Laissons nos caméras à la maison.

à imprimer au format pdf

Berlin, Allemagne : Sabotage incendiaire d’un profiteur des prisons en solidarité avec les inculpé.e.s de la Elbchaussee en procès à Hambourg (anti-G20)

Des colonnes de fumée s’échappant des toits du quartier riche de la Elbchaussee, des hélicoptères tournant dans le ciel. De loin, ça laissait deviner à quelques habitant-e-s matinaux que quelque chose était en train de se passer, peut-être au-delà des déclarations de la police anti-émeute et des services secrets. Une foule de personnes cagoulées poursuivait son objectif de faire connaître sa vision des choses, en détruisant à la fois de manières ciblée et aveugle une infime partie de ce monde de prospérité.

Un signe merveilleux. Une rue de voitures en flammes, des âmes complètement désemparées ne voulant absolument pas comprendre pourquoi elles venaient d’être à l’instant victime de cette violence inutile. Nous avons une grande marque de respect pour le risque que les personnes ont été prêtes à accepter.

Après tout, il semblait, avant le sommet, déjà apparaître sur les radars de tous les services de renseignement qu’on allait enfreindre la limite de la ville. Un moment d’offensive en manif, dont le caractère n’a été que rarement atteint dans ce pays.

Depuis le 18 décembre, cinq compagnon.e.s de Francfort, d’Offenbach et de France passent devant le tribunal régional supérieur de Hambourg. Ils et elles sont accusé.e.s d’avoir fait partie de cette balade. Les éléments à charge sont des films et du matériel vidéo que les flics ont minutieusement analysés.Ils prétendent pouvoir identifier des gens dans une cohorte d’individus cagoulés et tout de noir vêtus.

Par sa propagande depuis l’été 2016, la commission spéciale « Black Bloc » cherche à écrire un scénario, dans lequel il ne sera plus jamais possible, à aucun autonome, de pouvoir courir sans être démasqué en manif sauvage (comme celle de la Elbchaussee).

Cette commission spéciale a affirmé, en collaborant au-delà des frontières avec tous les porcs européens protégeant les États, d’anéantir la coopération des structures criminelles internationalistes.

Même si les procès et perquisitions des dix-huit derniers mois ont laissé des traces dans les structures anti-autoritaires, cette propagande reste inutile vis-à-vis de notre attitude haineuse face à l’État.

Nous avons pu prendre connaissance de l’atmosphère qui règne devant et dans la salle du tribunal et lors de la manif de la veille à Hambourg, et nous nous réjouissons de la solidarité et de l’attention portées aux personnes ciblées. Après tout, il y avait déjà trop d’accusé.e.s dont les procès n’ont quasiment pas retenu l’attention dans le soi-disant milieu et dont les jugements forceront donc certain.e.s d’entre eux/elles à ne pas s’y déplacer.

Nous continuerons à suivre le procès avec l’envie d’attaquer et souhaitons aux personnes accusées beaucoup de force et d’endurance, au tribunal et surtout pour la suite.

Comme acte de solidarité offensive avec les inculpé.e.s, deux véhicules de l’entreprise KONE ont brûlé le 27 novembre et le 20 décembre dans les quartiers de Lichtenberg et de Friedrichshain à Berlin. Les systèmes de verrouillage de portes de KONE dans les prisons berlinoises permettent notamment de priver les prisonnier.e.s de leur liberté.

Ni coupables ni innocents !

Défendons les émeutes de Hambourg !

AG¹ Elbchaussee

[Traduit de l’allemand d’indymedia Deutschland, 23.12.2018]

NdT:

¹Pour Aktiengesellschaft: ça se traduirait en français par « Société Anonnyme (SA) ».

Ussel (Corrèze), France : l’entrepôt de Mecafor, destructeur des forêts, part en fumée [+Revendication]

Il ne reste plus grand chose de l’entrepôt de Mecafor, à Ussel. Implantée dans la zone de l’Empereur, dans la sous-préfecture de Corrèze, l’entreprise spécialisée dans les travaux forestiers a été ravagée par un incendie dans la nuit de dimanche à lundi 24 décembre.

Les 700m² de cet atelier de maintenance sont partis en fumée, tout comme les cinq véhicules (deux camions et trois engins forestiers) qui se trouvaient à l’intérieur. Selon les informations de France Bleu Limousin, plusieurs départs de feu auraient été identifiés par les enquêteurs.

Par ailleurs, des inscriptions ont été découvertes sur les murs d’un bâtiment attenant à celui qui a été incendié, elles n’y étaient pas ce vendredi lors le personnel a quitté le site. Le préjudice financier est très important pour l’entreprise : la somme de quatre millions d’euros est évoquée par Eric Paillot, co gérant.

Après l’incendie qui a détruit, un atelier de l’entreprise Mecafor à Ussel, dans la nuit de ce dimanche à lundi, un mail revendiquant cet acte, notamment contre la future usine à pellets, est arrivé au journal local.

Le mail a été envoyé à 3 h 42 du matin, ce lundi, au Populaire du Centre à Limoges, alors même que les pompiers étaient sur place pour combattre l’incendie.

Le texte est le suivant :

 » Ni usine ni coupe rase / La forêt / L’extase

Coupe rase / La tristesse du paysage s’ouvre comme la gueule d’un mort / Une calme agonie / Sais tu ce que rumine la forêt cet hiver ?

Les arbres / Ils sont arrachés / La terre part / Le sol meurt / Et sur les cendres des machines brûlées cette nuit pousse la forêt / C’est le printemps

Farce doit rester à la justice / Force aux gilets jaunes / Fist à nos culs/ Fustes aux forêts

CFBL dégage / SOMIVAL dégage / CIBV dégage / UNISYLVA dégage / Macron dégage / Fuck Google ».

[Repris de la presse locale, 24.12.2018]

Résistons ensemble N° 178, décembre 2018/ janvier 2019: Gilets jaunes- la rupture du barrage

[reçu par Mail]

Bonjour,
Voici en pdf, le No 178, décembre 2018/janvier 2019, du petit journal 
mobile recto-verso A4"RESISTONS ENSEMBLE" du réseau contre les violences policières et 
sécuritaires.Il est destiné à être photocopié et à être diffusé localement, si le 
journalvous plaît. Vous êtes invitEes à participer à son élaboration, à sa 
rédaction,à se joindre à l'équipe de rédaction. Nous attendons vos contributions,
propositions, critiques ...

à bientôt.
L'équipe de rédaction


' ' ' ' ' ' ' ' ' ' ' ' ' ' '
au sommaire


 > Gilets jaunes – la rupture de barrage

 > Les lycéens, « enfants des gilets jaunes »

 > La violence légale

 > chronique de l'arbitraire
    Blessés : l’État en ligne de mire
    Vérité et justice pour Henri
    Nenad Nikolic, tué lors d’une intervention de la BRI à Villemomble
    Répression des cités : Des volées de P.V. !
    Des expertises médicales pour disculper la police ?
    De l’air ! De l’air ! Ouvrez les frontières !
pour diffuser  ci dessous le NN°178
 Résistons ensemble Gilets jaunes – la rupture de barrage     en PDF

le mercredi 26 décembre aura lieu au TGI de valence, france 

le procés à 14h des 4 camarades gilets jaunes

Soutien et complicité avec Dylan, Tom, Stéphane et Maria

Madrid, Espagne : Transfert de la compagnonne Lisa à la prison « Soto del Real », condamnée à 7 ans 1/2 de prison pour braquage de banque à Aachen – 21 décembre 2018

[Quelques infos sur le récent transfert de la compagnonne Lisa de la prison de Willich (région de Cologne, Allemagne) à celle de Madrid, « Soto del Real ». Le 7 juin 2017, elle a été condamnée à sept ans et demi de prison pour un braquage de banque à Aachen. Pour en savoir plus sur l’affaire, on peut aller consulter le site solidaritatrebel.noblogs.org. Depuis l’arrestation et l’incarcération de la compagnonne Lisa à Barcelone le 13 avril 2016 ont eu lieu diverses expressions de solidarité et de lutte avec la compagnonne et les autres inculpé.e.s dans cette affaire. Dans sa note, Contramadriz rappelle que deux anarchistes ont été arrêtés à Madrid en octobre [ce qui depuis n’a pas pour autant stopper les actions offensives contre ce monde de riches et d’argent, pour la plupart revendiquées en solidarité avec les deux compas: voir ici et ] à qui les autorités attribuent la responsabilité d’une attaque incendiaire contre un DAB qui avait été réalisée en solidarité avec Lisa.]

Hier, vendredi 21 décembre, la compagnonne a été transférée à Madrid, plus précisément à la prison de Soto del Real. On nous a fait savoir qu’il n’y avait à l’heure actuelle aucune restriction quant à l’entrée et à la sortie des lettres, nous encourageons donc les gens à lui écrire. Nous concluons la nouvelle en recopiant sa nouvelle adresse :

Lisa Dorfer,  Módulo 15

Centro Penitenciario Madrid V,

Carretera M609 km.3,5,

28791, Soto del Real,

Madrid, España

[Publié sur Contramadriz, 22.12.2018]

La Haye, Pays-Bas : Acquittement général dans l’affaire de la lutte anti-répression

Le 19 décembre 2016, un groupe de 250 personnes s’est réuni à Kerkplein pour manifester contre la répression croissante visant les anarchistes et les antifascistes à La Haye et au-delà. La répression étant toujours l’interdiction des manifestations et l’identification des anarchistes et antifascistes pour ensuite prendre des mesures coercitives à leur encontre.

Cette manifestation a elle aussi été réprimée par la violence de la police et l’arrestation de 166 personnes.

Près de deux ans après, le procureur a décidé de poursuivre en justice les 166 personnes arrêtées à Kerkplein. Les cinquante premières personnes ont dû comparaître devant le tribunal le mois dernier. Après deux jours complets d’audience, le juge a rendu sa décision le 3 décembre et toutes ont été acquittées. Hier (13 décembre 2018), le procureur a décidé de ne pas faire appel et de classer sans suites les personnes inculpées restantes dans cette même affaire.

Le procès

Au cours du procès qui a duré deux jours, certains points ont été éclaircis. La police a mis fin à la manifestation à Kerkplein en raison du fait que certaines personnes avaient le visage masqué. Comme nos avocats l’avaient déjà souligné, le tribunal a reconnu qu’il n’y avait aucune restriction sur le fait de se dissimuler le visage, décision qui aurait été prise par le maire.

Dans le dossier, la police a affirmé qu’il y avait une restriction imposée au port de la cagoule ou le simple fait de se dissimuler le visage. Elle a également affirmé que la mairie avait donné l’ordre de mettre fin à la manif. Cependant, rien dans le dossier n’indique précisément quelle personne ou instance a donné cet ordre. En gros, la police a décidé elle-même de recourir à la violence pour arrêter, réprimer et nier le droit de manifester car cette manif ne leur a tout simplement pas plu.

Répression

Cet événement correspond à l’image de répression visée par la manifestation. La police de la Haye a pris pour cible les anarchistes et les antifascistes d’une manière écœurante. La manif s’est terminée dans la violence, sans ordre du maire. Les anarchistes sont intimidé.e.s jusqu’en bas de chez elles/eux, par des perquisitions policières et des portes cassées, afin de percevoir des amendes et de photographier des objets personnels. La liste s’allonge avec des interdictions de territoire, des amendes exorbitantes, des tentatives de recrutement de mouchard.e.s et la constitution d’un fichier CTER [1].

Cette affaire montre de manière évidente ce qui se passe si souvent à La Haye. La police décide elle-même, les personnes sont arrêtées et acquittées plus tard voire pas du tout poursuivies. Bien sûr, c’est toujours une bonne nouvelle de ne pas à avoir à payer d’amende, mais concrètement, rien ne change dans la rue. La police peut faire ce qu’elle veut. Elle se fout de nous faire payer une amende ou non. Et si une arrestation s’avère injuste, il n’y a aucune conséquence pour elle. C’est pourquoi il s’agit d’un moyen efficace dont elle dispose pour nous empêcher d’aller dans la rue. Et c’est pour cette raison également que nous ne sommes pas surpris.e.s du fait que ce spectacle de la police et des juges se répète.

Cependant, s’ils pensent que notre lutte pour la solidarité et un monde radicalement différent va s’arrêter, ils se trompent. Soyons clair.e.s : aucune matraque, aucun agent et aucune prison ne nous empêchera de lutter pour la liberté véritable. Réfléchissons sur ces événements et créons des méthodes incontrôlables pour continuer la lutte !

Combattons la répression. Vive l’anarchie !

[Traduit de l’anglais de Fight Repression, 14.12.2018]

Note du texte original :

[1] Fichier visant à répertorier les personnes connues des renseignements en matière « de terrorisme, d’extrémisme et/ou de radicalisation ».

NB:

On pourra relire deux textes qui reviennent sur le contexte de répression visant les anarchistes à La Haye:

[Mexique] Face à face avec l’ennemi

Sans Patrie distro anarchiste & internationaliste – nouvelle brochure

Recueil de textes de compagnons incarcérés au Mexique, (janvier 2012/août 2014), ed. Sans Patrie, août 2014 (64 p., A5)Pour toute demande (en papier et pdf), écrire à : toujourssanspatrie [at] riseup.net

MexFaceAfaceQuelques mots d’introduction

En 1994, l’insurrection au Chiapas a soudain propulsé le Mexique à la Une des milieux militants européens qui, manifestement en mal de libération nationale et de sujets révolutionnaires, se sont empressés d’apporter un soutien inconditionnel à l’EZLN [Armée Zapatiste de Libération Nationale] et à son chef charismatique, le Sous-Commandant Marcos, entérinant son rôle de représentant officiel du soulèvement. Celles et ceux qui tentaient de creuser les questions de l’auto-organisation et des perspectives de lutte contre tout Pouvoir, brûlantes dans tout contexte insurgé,se voyaient en général taxés de colons euro centrés n’entendant rien aux problématiques identitaires, communautaires voire patriotiques des « peuples indigènes  ».

C’est dans cette ambiance de réductionnisme volontairement confusionniste et d’anti-impérialisme à la sauce humanitaro-démocratique que se sont développés les comités de soutien rassemblant radicaux et institutionnels, le spectacle des rencontres intergalactiques, et le commerce du café solidaire.

Progressivement, le mouvement zapatiste est entré dans une démarche de négociation, ses représentants œuvrant de concert avec les organisations gauchistes de la dite « société civile » – trotskistes, léninistes etc, elles abondent au Mexique comme ailleurs– et affirmant de plus en plus ouvertement leur proximité avec la gauche institutionnelle. Ainsi l’Autre Campagne lancée suite à la Sixième déclaration de la forêt de Lacandone en 2005, outre le fait qu’elle réclame une nouvelle Constitution, non seulement n’a pas appelé à l’abstention au cours des derniers cirques électoraux, mais certains de ses leaders se sont en plus prononcés pour le vote utile en faveur du PRD [Parti de la Révolution Démocratique] dans un grand réflexe de front commun contre le PRI [Parti Révolutionnaire Institutionnel]. Ce n’est pas rien, surtout quand on sait que ces deux partis se partagent le bout de gras depuis des décennies.

Heureusement, des luttes ont continué à se développer contre le rouleau compresseur capitaliste et les désastres qu’il engendre à tous les niveaux. En différents endroits on se bat par exemple contre l’implantation des parcs éoliens et nous retiendrons aussi la vigoureuse et victorieuse bataille des paysans d’Atenco contre la construction d’un aéroport en 2001-2002.

Les années 2000 au Mexique ont aussi été marquées par des révoltes aboutissant à de véritables soulèvements dans des villes comme San Salvador de Atenco ou Oaxaca en 2006. Partant de la réaction à un énième abus (contre les vendeurs de rue à Atenco) ou de revendications partielles (comme celles des enseignants à Oaxaca), ces révoltes se sont propagées comme une trainée de poudre touchant des milliers de personnes et se sont dirigées à la fois contre les caciques locaux et les autorités fédérales. A  Oaxaca, les barricades ont recouvert la ville, les forces de l’ordre se sont repris dans la face un peu de leur violence et de nombreux bâtiments publics ont été incendiés, des groupes s’organisant à la fois pour défendre et attaquer. Ce processus n’a certes pas été exempt de mécanismes politiques, surtout lorsqu’il a commencé à durer dans le temps (plusieurs mois) – citons par exemple le rôle joué par l’APPO et ses appels à la désobéissance civile. Mais il a indéniablement marqué celles et ceux qui y ont participé directement ou qui se sont reconnu-es dans les possibles ouverts par l’auto-organisation dans le conflit.

Dans ce contexte sont aussi parvenus des échos de contributions anarchistes sous forme de textes, d’interventions dans des mouvements de rue ou d’attaques ciblées touchant les forces de l’ordre, les banques, les institutions… Ces contributions anarchistes ont ceci de particulier qu’elles critiquent en mots et en actes à la fois l’avant-gardisme des guérillas (relevant souvent du réformisme armé) et la récupération citoyenne et démocratique. Aux organisations de masse (civiles-citoyennes, maoïstes ou plateformistes) elles opposent l’activité autodéterminée des individus ou de groupes basés sur l’affinité ; à toute tentative de représentation et d’orchestration de la contestation, elles répondent par le refus du dialogue démocratique (et de toute revendication adressée au pouvoir) et l’action directe ; face à la prise de contrôle par quelques-uns, elles font le pari l’insurrection généralisée. En se mettant décidément du côté de la révolte et des révolté-es, ces contributions visent ouvertement à étendre la guerre sociale pour déborder le cadre omniprésent et oppressant que posent l’Etat et ses alliés-concurrents, dans un contexte qu’on a du mal à caractériser comme pacifié : la brutalité exacerbée (tortures, viols, assassinats…) est monnaie courante, exercée dans tous les sens par les flics, les militaires, les escadrons de la mort et les narcos mafieux, mais toujours en vue de maintenir un certain ordre, celui de l’exploitation et la domination.

La position courageuse et offensive qui rompt avec l’idée qu’il y aurait quelque chose à défendre ou à améliorer dans ce système –voire même qu’on pourrait en profiter quand clientélisme et corruption règnent à toutes les échelles–, en affirmant qu’il faut au contraire le détruire en entier a donc de quoi attirer bien des ennemis.

En 2009, suite à un grand nombre de sabotages incendiaires ou explosifs contre des banques, des grands magasins, des concessionnaires automobiles, des véhicules de police, dans le District Fédéral, comme dans d’autres régions (Guadalajara, León…) –ce que les flics ont qualifié de Septembre Noir–, plusieurs services de police ont reçu pour mission de surveiller les groupes anarchistes (leurs locaux, leurs publications, leurs activités) sur l’ensemble du territoire. Le 24 septembre 2010, Braulio Duran, qui se définit comme anarchiste végan, est arrêté, accusé d’avoir incendié deux DAB de la banque HSBC. Il sera condamné à 3 ans, 1 mois et 15 jours de prison qu’il a fini de purger.

En 2012, de fortes mobilisations se succèdent : un mouvement étudiant, le rejet de la hausse des prix des transports publics et surtout l’investiture de Peña Nieto [PRI] à la présidence, donnent lieu à des émeutes avec de gros affrontements contre les forces de l’ordre, des pillages et des attaques d’ hôtels de luxe, d’agences bancaires, de grands magasins, d’institutions etc.. Le Pouvoir relance une campagne médiatique contre l’ «anarco-terrorisme» et depuis, l’Etat et ses laquais pointent régulièrement les anarchistes comme fauteurs de troubles, notamment dans les manifestations du 1er Mai ou du 2 Octobre (date anniversaire du massacre étudiant en 1968 sur la place des Trois cultures).

En décembre 2013, une rencontre anarchiste internationale est organisée à Mexico. A son arrivée et après de longues heures d’interrogatoires à l’aéroport, le compagnon Alfredo Bonnano est refoulé et renvoyé au point de départ. Le 29 décembre, dernier jour de la rencontre, c’est Gustavo Rodríguez, résidant au Mexique, qui disparaît. Trois jours plus tard, il informe les compagnons sur place qu’il a été séquestré, interrogé et tabassé par la police fédérale, avant d’être expulsé vers les Etats-Unis.

Ces quelques exemples sont aussi des signes qui ne trompent pas sur le fait que les anarchistes se retrouvent dans la ligne de mire de l’État mexicain, qui travaille bien entendu en étroite collaboration avec ses homologues continentaux et européens (signalons au passage que Bonnano s’est aussi vu refuser l’entrée au Chili).

Le fait que les anarchistes qui affirment des positions absolument irréconciliables avec le Pouvoir aient les États contre eux n’ a en soi rien de bien étonnant ni de bien nouveau d’ailleurs. La question qui se pose plutôt est celle de la solidarité entre celles et ceux qui partagent ces désirs et ces aspirations de liberté. Cette question se pose avec d’autant plus d’acuité qu’en janvier derniers trois compagnon-nes, Carlos,Amélie et Fallon ont été arrêté-es à Mexico, accusé-es de deux attaques incendiaires et que deux autres, Mario et Felicity sont dans la nature pour une affaire antérieure.

Les lettres qui constituent le corps de cette brochure ont été écrites par ces compagnons et compagnonnes en prison ou en cavale. Certains sont mexicains, d’autres pas, ce qui montre une fois de plus que la révolte n’a pas de nationalité et que l’horizon des idées anarchistes se moque des frontières. Au travers de ces lettres, ils et elles dépeignent leur situation, sans jamais cesser de la relier aux idées et perspectives qu’ils défendent et continuent d’approfondir. En cela, ils ouvrent un espace de réflexion et de dialogue sur des questions complexes qui nous concernent toutes et tous : Qu’est-ce que la solidarité ? Comment et sur quelles bases peut-elle s’exprimer ? Quelles peuvent être les perspectives de lutte contre la prison – particulièrement lorsqu’on n’idéalise pas les prisonnier-es comme potentiels sujets révolutionnaires et que l’on refuse le concept de « prisonnier politique » ? Comment lier ce qui se passe à l’intérieur avec le combat à l’extérieur des murs ? Ces questions sont posées dans une perspective révolutionnaire qui vise à détruire les prisons avec la société qui les produit, parce qu’elles ne disparaitront vraiment toutes que dans un monde qui n’en a plus besoin et rejette entièrement l’autorité et le Pouvoir. En ce sens, nous sommes amené-es plus largement à réfléchir en pratique aux angles d’attaque qui nous paraissent pertinents pour œuvrer à détruire ce qui nous détruit. A chacun, chacune de chercher et d’expérimenter les réponses qui peuvent être apportées, toujours dans une continuité offensive insurgée. C’est aussi à cela que nous invitent les compagnon-nes.

22 août 2014

[Reçu par mail]

repris du chat noir émeutier

Les Experts à Ambert : saison 1, épisode 2

indymedia Nantes / samedi 22 décembre 2018

Dans les épisodes précédents, on évoquait le fait que la juge d’instruction avait émis des « ordonnances de commissions expertales » afin de faire analyser les matériels informatiques et biologiques saisis lors des perquisitions (voir À propos de communication publique, de silence obstiné et de tricot policier). Les résultats de l’expertise sont désormais connus et, la nécessité de les rendre publics paraissant évidente, ce texte évoquera les quelques éléments qui nous semblent les plus significatifs.

Déjà il peut être important de donner quelques repères chronologiques. Les éléments analysés ont été saisis le 28 mars 2018 lors de 3 perquisitions simultanées à Ambert. Les analyses n’ont débuté que le 25 mai à la demande de la juge d’instruction en charge de l’affaire. Celle-ci a demandé à ce que les résultats lui soient remis le 30 juin. Elle a reçu le rapport d’expertise génétique le 3 août et le rapport d’expertise informatique le 17 septembre. Le rapport sur les rapprochements de traces biologiques avec d’autres inscrites aux FNAEG lui a été remis le 26 octobre. Les résultats ont été transmis à la défense début novembre.

Pour rappel, le matériel informatique a été analysé par l’IRCGN de Pontoise (Institut de Recherche Criminelle de la Gendarmerie Nationale). En tout, ce sont cinq ordinateurs qui ont été décortiqués. Trois de ces machines étaient cryptées avec LUKS (système de chiffrement de disque dur disponible avec Linux) et n’ont pas pu être exploitées par les méchants. C’est toujours une bonne nouvelle de mettre les flics en échec même s’il faut garder en tête que les disques durs qui n’ont pas pu être décryptés sont quand même copiés et que si un jour les algorythmes de déchiffrement utilisés par les keufs sont plus performants, ils pourront peut-être avoir accès aux informations.

Dans le même temps, le matériel biologique était envoyé au laboratoire Biomnis de Lyon. On compte essentiellement parmi les 14 éléments analysés des brosses à dents, des mégots et des gants. L’expertise a permis de déceler huit profils ADN, six profils dits masculins et deux profils dits féminins. Seuls deux de ces profils correspondent à des identités déjà inscrites au FNAEG. Par contre, les informations génétiques de trois profils non identifiés correspondent avec des traces d’ADN prélevées dans le cadre d’autres procédures, une rattachée à l’INPS de Paris et les deux autres à l’INPS de Toulouse (Institut National de Police Scientifique).

Nul doute que le tandem infernal police/justice cherchera à utiliser ces résultats pour tenter de créer la chimère tant recherchée : un réseau anarchiste articulé entre plusieurs lieux. A la fin de ce texte y a trois liens qui racontent un peu des instructions similaires en cours dans d’autres coins du pays. Qu’ils s’amusent comme ils veulent avec leurs manipulations, en attendant on fait passer ces quelques infos en espérant que ça puisse filer des billes à d’autres qui seraient/pourraient se retrouver dans ce genre de situation. Parce que la machine judiciaire tire aussi sa force du voile opaque qui l’entoure, on continuera de trouver du sens à rendre visibles leurs mouvements autant que possible.

Que crève la justice, ses procédures et ses experts !

Big up aux incendiaires du tribunal de Montreuil et à toutes ceux qui s’en prennent aux rouages de la répression !

———

– Instruction de Limoges

– Instruction de Toulouse

– Instruction de Bure (attention article repris de la presse mainstream mais assez détaillé)

Saint-Gaudens (Haute-Garonne) : Les statues de Maréchaux décapitées

La Dépêche du Midi / samedi 22 décembre 2018

Le «monument des trois maréchaux» de Saint-Gaudens, a été victime d’un acte de vandalisme la nuit dernière : les représentations des maréchaux Foch, Joffre et Galliéni ont été décapitées. Deux têtes ont été retrouvées au pied du monument, la troisième dans la rue qui conduit vers la gare.
«C’est effarant, ils se sont attaqués à un symbole de la République, tout le monde est sous le choc» commente le maire Jean-Yves Duclos.

Le monument, classé aux Monuments Historiques, avait été inauguré en 1951 par Vincent Auriol, alors président de la République (la quatrième), à l’occasion du 100e anniversaire du maréchal Foch.
Le monument avait été commandé par les communes de Valentine et Saint-Gaudens, pour illustrer le 100e anniversaire de la naissance du Maréchal Ferdinand Foch, qui avait grandi à Valentine (sa maison est aujourd’hui devenue la médiathèque). Il partage le monument avec un autre Commingeois, le maréchal Joseph Galliéni, natif de Saint-Béat, et avec le maréchal Joseph Foch, le voisin tarbais. […]