Valence ( 26000)Au laboratoire anarchiste : Le10 /11 à 19 heure; Étais d’émancipation présente: La Fontaine Encyclopédique du Maquis.

Étais d’émancipation présente :

La Fontaine Encyclopédique du Maquis, Muse d’Émancipation, un centre
documentaire anti-autoritaire en milieu paysan.

-Présentation du projet, discussion et la  projection en 16 mm argentique
d’un documentaire sur une famille de paysans du Haut-Doubs, qui en 1968
se trouve confrontée au démantèlement agro-industriel du monde.

La librairie nomade, qui accompagne le projet proposera quelques ouvrages
sur la table de presse.

Dés 19h ( bar auberge): Ostatu où nous partagerons ce que les unes et les autres auront bien voulu apporter pour bouches et gosiers.

l’affiche de la soirée en pièce jointe

 

Valence (Drome) nuit torride pour Halloween

France bleu Drôme Ardèche   mercredi 1 novembre 2017 à 10:11

La nuit d’Halloween a été très contrôlée dans l’agglomération de Valence, dans la Drôme. Une vingtaine de voitures ont été incendiées à Valence-le-Haut. Les pompiers ont dû intervenir à seize reprises.

Est-ce l’atmosphère d’Halloween qui a tourné la tête de certains Valentinois ? En tout cas, la nuit a été compliquée dans l’agglomération valentinoise dans la nuit de mardi à mercredi.

Vingt-quatre voitures brûlées

Vingt-quatre voitures ont été incendiées, à Valence-le-Haut, dans les quartiers le Plan et Fontbarlettes. Ces incendies ont commencé à la tombée de la nuit. Certains policiers ont été accueillis par des jets de pierres dans le quartier Fontbarlettes. Des voitures ont donc brûlé, ainsi que des poubelles et des haies. Sept poubelles ont été incendiées, dont trois à Portes-lès-Valence et deux à Bourg-lès-Valence.

 

Meylan, France : Communiqué de revendication de l’attaque incendiaire contre la caserne de gendarmerie

L’envie de se défaire de la logique de victimisation en créant des amitiés fortes et en attaquant : un empowerment de praxis.

Parce que nous ne voulons pas rester dans la position de victimes dans laquelle la société voudrait nous placer en nous reconnaissant comme meufs. Victimes, parce que nous ne serions pas capable d’être autonomes, de nous défendre, de mener nos vies comme nous l’entendons. Nous serions des individues faibles, trop sensibles, soumises aux humeurs hormonales, dépendantes et fragiles. Nous aurions besoin de figures fortes pour nous en sortir, de médecins pour nous soigner, d’hommes pour nous épauler, d’enfants pour nous épanouir, de flics pour nous protéger.
Notre éducation ancre ces foutaises dans nos têtes et nous finissons par les intégrer. Lutter contre le sexisme, pour nous, c’est lutter contre le genre. Et lutter contre le genre, c’est refuser la logique qu’engendre les assignations, sans nier qu’elles nous conditionnent aussi.

Nous ne voulons pas être définies par les particularités de nos corps mais bien par ce qui résulte de nos choix, nos éthiques et nos actes. Même si on aimerait détruire le genre, ça nous fait du bien de se retrouver aussi entre personnes qui partagent les même ressentis, qui vivent dans leur chair ce que signifie d’être assignées meufs, et qui ont la même envie de s’en défaire. Ensemble, on se prouve qu’on est capable de poser des actes sur nos idées, et qu’on a besoin de personne d’autre que nous même pour le faire. On prépare nos revanches pour toutes les fois ou l’on s’est découragées en se persuadant que l’on était pas capables, qu’on avait pas les compétences, pas la force, pas les moyens, pour désamorcer cette logique qui nous fait repousser à toujours plus tard le moment d’exprimer nos colères et nos désirs.

Nous avons concrétisé cette envie de revanche en nous organisant pour attaquer la gendarmerie de Meylan.

Pour assurer notre sécurité pendant l’attaque (et pour faire une blague aux pompiers) nous avons cadenassé l’accès voiture de la gendarmerie.
On a ensuite passé dix minutes accroupies dans les bois longeant le grillage, mais on s’est rendues compte qu’on ne pourrait pas passer la nuit là, et qu’à un moment, il fallait s’y mettre. Il fallait affronter nos stress et les dépasser.
Alors après un dernier sourire et un câlin, on a coupé le grillage.
Avec dix litres d’essence, on s’est – discrètement – lancées à l’assaut du parking.

Nous avons ciblé les voitures privées des flics, au détriment des quelques sérigraphiées, parce qu’on avait envie de s’attaquer plutôt aux individus qui portent les uniformes qu’à leur fonction, plutôt à leurs biens personnels qu’à leurs outils de travail. Nous pensons que les rôles existent parce qu’il y a des personnes pour les remplir. Si derrière l’uniforme il y a un humain, c’est à lui que nous avons cherché à nuire.

Enfin, on a disparues dans un éclat de rire, en se dépêchant quand même…

Sur le chemin du retour, on était euphoriques. On se sentait légères, fortes, soudées, avec le sentiment que rien ne pourrait plus nous arrêter.
Ce sentiment de puissance, on n’a pas l’intention de laisser qui que ce soit nous l’ôter, mais bien de le faire grandir.

Ce texte est aussi un message adressé à toutes les personnes qui se retrouvent enfermées dans des rôles de supposées victimes, et qui conflictualisent leur rapport au monde pour en sortir, qui s’envisagent comme des individues, sans nier qu’elles sont marquées par les catégories sociales dont elles viennent.
Nous sommes persuadées que nos limites sont à la fois mentales et sociales, qu’en endossant ces rôles, nous sommes nos propres flics.
Par l’organisation affinitaire, et par l’attaque, nous repoussons ces limites.

A toutes les personnes dont les actes et positions nous donnent aussi de la force, aux deux personnes incarcérées de l’affaire de la voiture de flics brûlée, aux inculpé.es de Scripta Manent.

Pour qui donne du combustible aux flammes du fond de ses yeux.

Caen (calvados)Soirée Concerts Samedi 04 nov et Rassemblement 13 nov

Salut,

Samedi 4 novembre on vous attend nombreux/ses à la Pétroleuse (163 cours
Caffarelli) pour une soirée de solidarité antirépression dès 19h entrée
prix libre (on donne ce qu’on veut, ce qu’on peut) !

Concerts avec :
La Dernière Mesure (Rap, Rouen) ;
Yo (CROC’mot, Caen) ;
Stika (Rap, ZAD de Notre Dame des Landes, avec certains membres
de ZSR).

Cantine vegane prix libre
Brochures et guides antirépression
Zone de gratuité vêtements « utiles » de manif et autres surprises !

______________________

 

Cette soirée est organisée en soutien à des personnes inculpées pour
raisons politiques, notamment après le mouvement contre la loi Travail
de l’année dernière. Voici le contexte :

Dans ce climat de frénésie sécuritaire qui semble sans fin, tandis que
l’état d’urgence passe dans le droit commun et alors que l’Etat français
xénophobe continue d’expulser les migrant-e-s des squats et du
territoire, et établit une mise en concurrence des précarité, leur
justice s’attaque encore une fois aux personnes solidaires des luttes
sociales. Petit rappel des événements.

Jeudi 19 mai 2016, lors du mouvement contre la « loi travail » et son
monde, la manifestation arrivant à l’université se poursuit et le
cortège remonte le campus, en direction du boulevard périphérique que
200 personnes parviennent à occuper temporairement jusqu’aux charges et
gazages en règle de la Brigade d’Intervention de la police nationale et
de la Brigade Anti-Criminalité. Voilà pour le contexte… En parallèle de
cette manifestation, un membre de l’Assemblée Générale de Lutte Contre
Toutes les Expulsions, qui n’était même pas présent sur les lieux, s’est
fait interpeller en marge de l’Assemblée Générale Interluttes qui s’en
est suivie. Après plus de 24h de garde-à-vue, cette personne a été
convoquée en audience correctionnelle le jeudi 7 juillet 2016 et
condamnée à une peine de trois mois de prison ferme pour organisation
d’une « manifestation non autorisée » sur le seul témoignage d’un agent
des Renseignements Territoriaux (ex-RG)…

Acharnement judiciaire et policier ? Bien sur que non… A tel point que
cette même personne se fait interpeller le jeudi 9 février 2017 suite à
l’expulsion du squat Drouet sur la Presqu’île et placée en garde-à-vue.
Il est par la suite convoqué en procès pour « violences et outrages sur
une personne chargée de mission du service public » sur la directrice du
Centre d’Accueil et d’Orientation (C.A.O.). Il est alors condamné à une
nouvelle peine de trois mois de prison ferme et une amende de 3 000€…
alors même que leur vidéo-surveillance et des témoignages démontrent le
contraire…

Cette personne passe en procès en appel pour ces deux affaires le lundi
13 novembre prochain. En soutien, le CROC (collectif antirépression
caennais) organise un rassemblement de soutien dès 13H30, devant la Cour
d’appel de Caen (place Gambetta), et appelle le maximum de personnes à
venir en solidarité et pour montrer à leur police et leur justice que
nous ne lâcherons rien, ni personne. De même, un concert de soutien aux
inculpé-e-s est organisé le samedi 4 novembre, dès 19h, à la Pétroleuse
(163, cours Caffarelli).

En PJ l’affiche du concert
N’hésitez pas à relayer un maximum cette invitation !

A bientôt,
Le CROC (Contre la Répression – Organisation Collective)

[reçu par mail]

Porto Alegre, Brésil : Opération policière contre les anarchistes

 

Dans la matinée du mercredi 25 octobre à Porto Alegre, quelques heures avant le début du salon du livre anarchiste, la police a perquisitionné plusieurs appartements et centres sociaux.

L’Etat a appelé ce coup répressif “OPERATION ÉREBO”. Les flics recherchaient des preuves dans le cadre d’une enquête en cours visant les activités anarchistes. La police déclare que ces adresses sont liées à un soi-disant groupe soupçonné d’avoir réalisé des attaques incendiaires contre des voitures de police, des sièges de partis politiques, des commissariats, des banques et des concessionnaires automobiles. Quelques personnes ont été arrêtées puis relâchées peu après et les flics ont agi de manière impitoyable avec les personnes vivant dans ces espaces.

Dans l’ensemble, dix mandats de perquisition ont été délivrés et du matériel anarchiste (tel que des livres, des revues, des affiches et des banderoles), des masques, des ordis, des bombes de peinture et d’autres objets comme des bouteilles en plastique ont été saisis. Les flics ont affirmé que les bouteilles en plastique étaient vouées à la confection de cocktails molotov.

Comme souvent par le passé, ils montent des preuves à charge et déforment les faits à travers la presse afin que l’opinion publique se charge de juger et de condamner sans aucune preuve. Ils essaient de porter de lourdes accusations avec des preuves circonstancielles comme le fait de posséder des livres ou d’autres matériaux anarchistes.

Cette opération policière intervient deux jours avant le 8ème salon du livre anarchiste de Porto Alegre, dans le but d’intimider et de démobiliser les anarchistes.

Un appel à la solidarité est lancé avec les personnes ciblées par cette opération policière. La répression n’est ni locale, ni limitée aux frontières nationales. Que ce soit en Europe, avec la récente répression contre les personnes impliquées dans des manifestations contre le G20, ou dans l’enlèvement et le meurtre de notre compagnon Santiago Maldonado en Argentine, il est plus qu’urgent de lutter ensemble contre ces avancées de l’État.

Ni « coupables » ni « innocents » !

Solidarité avec les compagnon-nes de Porto Alegre !

[Reformulé de contrainfo et 325 et par Sans Attendre Demain]

et reçu par mail ce texte de l‘IFA

Grenoble, France : Incendies solidaires

Sans Attendre Demain / lundi  30 octobre 2017

Dans la nuit du 26 au 27 octobre, nous avons incendié trois véhicules sur la rue jean perrot, à Grenoble, à savoir un utilitaire SPIE (entreprise qui s’engraisse en construisant des taules), une voiture d’une boîte de sécurité privée ainsi qu’un utilitaire de Schindler.
Nous avons également tenté d’incendier une Jaguar, mais pour d’obscures raisons, elle semble ne s’en être sortie qu’avec quelques traces sur la carrosserie et des pneus fondus.

Par ces gestes, nous souhaitons adresser notre solidarité à Ghespe et Paska, toujours enfermés en Italie après la vague d’arrestations d’août dernier, ainsi qu’aux deux incarceré-e-s de l’histoire de la keufmobile en feu. Nous nous réjouissons également des récentes attaques contre des keufs, à Limoges, à Clermont et en Isère, et exprimons notre soutien aux incendiaires toujours anonymes.

Italie : Attaques solidaires avec les anarchistes incarcéré.e.s

Voici deux communiqués d’attaque contre un rouage de la machine à expulser les migrants, « la poste italienne », en solidarité avec les anarchistes Salvatore Vespertino (« Ghespe ») et Pierloreto (« Paska »). Tous deux font partie des compagnons arrêtés au petit matin du jeudi 3 août lors de l’opération policière de grande ampleur qui s’est déroulée à Florence, Rome et Lecce pour, d’une part, l’attaque explosive contre une librairie fasciste ainsi que l’accident de travail qui s’en est suivi pour un flic et, d’autre part pour le jet d’un cocktail Molotov contre une caserne des carabinieri (gendarmes) à Rovezzano (Florence) le 21 avril dernier. Les deux compagnons sont toujours incarcérés. Voici l’adresse pour leur écrire :

  • Salvatore Vespertino / C.C. Sollicciano / via Minervini 2r / 50142 Firenze
  • Pierloreto Fallanca / Borgo San Nicola, 4 / 73100 Lecce

Concernant l’opération Scripta Manent, les compagnon.nes inculpé.e.s passeront en procès le 16 novembre prochain. Un appel à la solidarité active circule.

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repris d’e sans attendre demain

Bourg-en-Bresse (Ain) : La mutinerie se termine dans une aile de la taule entièrement saccagée

Actupolitique.info / Vendredi 27 octobre 2017

Une brève mutinerie a éclaté vendredi après-midi au centre pénitentiaire de Bourg-en-Bresse où une vingtaine de détenus ont allumé des feux au deuxième étage de l’établissement, a-t-on appris auprès de la préfecture de l’Ain.

Aucun blessé à déplorer. Vers 16h15, « 24 détenus ont allumé des petits incendies avec des détritus, des poubelles dans un quartier du centre de détention et ont obstrué les caméras vidéo », a expliqué à l’AFP Julien Kerdoncuf, directeur de cabinet du préfet de l’Ain qui s’était rendu sur place. Aucun blessé n’est à déplorer. Une trentaine de pompiers sont intervenus pour circonscrire les incendies et les feux étaient éteints vers 18 heures.

En signe de protestation. Selon une source syndicale, plusieurs incidents se sont produits ces dernières semaines dans l’établissement. Les détenus se plaindraient notamment de décisions du juge d’application des peines qu’ils jugent trop sévères et de l’absence de machines à laver à leur étage.

***

France 3 Auvergne-Rhône-Alpes / Samedi 28 octobre 2017

Dans une vidéo de Fr3 publiée sur youtube : la direction de la taule est en train d’évaluer les dégâts mais pour l’heure la coursive est inutilisable. La révolte est montée d’un cran au moment où les ERIS ont débarqué. Un maton syndiqué explique que toute une aile de la taule (au niveau de la coursive) a été détruite : caméras, peinture, réseau électrique, serrures et sols en raison de la chaleur des feux.

Selon nos informations, la tension montait depuis le début de la semaine au sein de l’établissement et l’explication serait à chercher du côté de la buanderie, une pièce commune dégradée, les machines à laver sont en panne….

c’est dans le quartier du centre de détention, où les détenus effectuent les plus longues peines, que le soulèvement s’est produit. Des détenus ,au nombre d’une trentaine, bloquent le deuxième étage d’une des ailes du bâtiment. Ils ont mis le feu à leurs matelas.

A l’origine de la mutinerie, notamment  les décisions des juges d’application des peines. Les prisonniers protestent contre le trop petit nombre de permissions accordées, ainsi que de l’absence de machines à laver, enlevées après des dégradations.
Ce matin du samedi 28 octobre, la directrice du Centre de détention est en train d’évaluer les dégats: la coursive est inutilisable. Les ERIS (Equipes régionales d’intervention et de sécurité) étaient encore sur place durant cette matinée.

légèrement modifié et repris d’attaque

État des lieux d’un cri de détresse

Claire du groupe anarchiste Salvador-Segui nous livre un texte qui ne peut que nous faire réfléchir. Merci à elle.

État des lieux d’un cri de détresse

Il y a des textes plus difficiles que d’autres à écrire parce qu’ils touchent au vécu et à la sensibilité et parce que tout semble déjà avoir été écrit sur le sujet. Le sexisme est vieux comme ce monde, tellement intégré qu’il est oublié et accepté comme une composante naturelle de notre quotidien. L’écrasante majorité des hommes et des femmes n’a pas conscience aujourd’hui que notre société est fondée sur la domination masculine, et il faut être féministe pour le dénoncer. Pourtant, les exemples publics de « rebellions » se multiplient ces derniers temps, provoquant quelques vagues.

L’année dernière, en octobre, dans une émission, un chroniqueur embrasse une femme sur la poitrine, ce qui jette un premier pavé dans la mare. L’agresseur est crucifié sur la place médiatique. Ce scandale, même s’il ne délit pas tant que ça les langues, a le mérite de rappeler la définition d’une agression sexuelle et l’importance de cette limite que la loi appelle « le consentement ». À l’heure des pétitions sur Internet, certaines causes font également parler d’elles, comme celle « Je suis Anna » lancée en avril 2017 qui comptabilise plus de 164 000 signatures et qui alerte sur la lenteur et l’incompétence de la justice.

Mais il y a eu peu de résultats concrets face à ces sursauts de lucidité. La limite du consentement a été déclarée par l’opinion publique très simple à comprendre et, pourtant, cette limite importante n’a pas tardé à montrer des signes de faiblesse au niveau des institutions quand Sarah, 11 ans, a été déclarée par le parquet consentante à un acte sexuel avec un homme de 28 ans. Rageant. À la RATP, le service de communication affiche en grand format des statistiques affligeantes, mais, dans le fond, rien ne change vraiment, car l’imaginaire collectif reste dans les limites et les clichés du harcèlement de rue : « Quand la victime est malchanceuse et l’agresseur un jeune des banlieues. » Frustrant.

Aujourd’hui, en France, c’est une femme sur dix qui a été violée ou qui le sera au cours de sa vie et 57 % des viols ont lieu lorsque la victime est mineure. En France, une femme sur cinq, un homme sur quatorze est victime de violences sexuelles et 94 % des agresseurs sont des proches. Oui, mais la loi du silence règne toujours et peu de victimes portent plainte. Il est primordial de se demander pourquoi.

La première raison semble psychologique. La majorité des agressions sexuelles sont sournoises et l’agresseur bénéfice d’un climat de sexisme ordinaire. La victime finit par douter du bien fondé de son malaise, se replie sur soi et relativise elle même les faits alors que les conséquences psychologiques restent. Pour les viols, la médecine parle de déni post-traumatique, un mécanisme de défense de l’esprit face à la violence et à ses conséquences. Dans le cas des viols sur mineurs, les pédophiles manipulent les enfants, empêchant la dénonciation immédiate. De plus, de nombreuses personnes n’arrivent pas à assumer le statut de victime, préférant psychologiquement porter une part de responsabilité. La responsabilité limite le sentiment de honte et donne l’impression de maitriser la situation.

Au-delà des difficultés psychologiques pour une personne d’accepter de raconter ce qu’elle a vécu et de faire face à tous les sentiments en découlant, il y a aussi un manque de formation des personnes chargées de recueillir la parole des victimes pour lui donner une valeur juridique. C’est toute la chaîne de l’administration qui est concernée.

Au tout début de la chaine, il y a les policiers mais ils sont peu formés sur l’aspect émotionnel du sujet et se font bien souvent les défenseurs du système patriarcal et machiste alors qu’ils sont les premiers interlocuteurs. Beaucoup d’entre eux, à défaut de vouloir réagir ou de savoir comment réagir, se retranchent derrière le masque du fonctionnaire de police, ne demandant que des faits pour ne pas se laisser déstabiliser, voire dénigrent ou disqualifient les expériences traumatiques vécues. Le dépôt de plainte devient doublement douloureux pour la victime, qui ne se sent ni entendue ni comprise. Une personne formée à écouter la victime au sein du commissariat devrait être systématiquement proposée au préalable du dépôt de plainte. Cet épisode passé, la justice est ensuite trop lente à réagir, le fardeau devenant bien lourd à porter pour les victimes obligées de « relancer l’administration pour faire avancer leur dossier ». Le cas d’Anna, loin d’être unique, en est une parfaite illustration.

Et voilà que la semaine dernière un raz de marée secoue le cercle très fermé des stars, entraînant dans son sillage le monde de M. et Mme Tout-le-Monde. Il aura fallu que le scandale éclate dans la sphère très paillettes d’Hollywood pour que des milliers de victimes osent dire « moi aussi », mais sur Twitter. La puissance des réseaux sociaux faisant le reste, des milliers de personnes dénoncent le harcèlement et les agressions sexuelles dont elles ont été victimes via l’hashtag #MoiAussi, tandis que le #BalanceTonPorc, plus axé sur le harcèlement au travail, rassemble en moins de quarante-huit heures plus de 160 000 témoignages. La prise de conscience est violente.

D’un côté, la diversité des victimes est tellement importante qu’elle ne permet plus de cantonner les violences à une « typologie » de personne qui l’aurait bien cherché. De l’autre côté, la diversité des témoignages montre également que les agresseurs appartiennent à toutes les classes sociales (empêchant ainsi toutes récupérations politiques nauséabondes), l’harceleur étant le plus souvent dans une position hiérarchique supérieure. Le phénomène va au-delà des origines sociales ou culturelles et il touche toutes les catégories socio-professionnelles…

La vérité crue apparaît : le harcèlement sexuel existe encore, car il est non seulement rarement condamné par les tribunaux, mais aussi et surtout parce qu’il est socialement accepté dans tous les milieux (donc peu dénoncé), ce qui ne l’empêche pas de créer souffrance, humiliation et perte de confiance en soi chez les victimes, dans l’indifférence générale.

Le malaise créé par cette vérité entraîne invariablement les mêmes mécanismes de défense : il y a des mecs bien, il faut arrêter les généralisations. Mais pourquoi les victimes ne portent-elles pas plainte ? On ne va pas crier au harcèlement dès qu’un mec fait un clin d’œil à une femme dans un bureau. Dans notre métier, ça a toujours été comme ça, ça ne veut pas dire qu’on ne vous respecte pas. Etc.

Qui reporte encore et toujours la faute sur les victimes ? Celles et ceux qui refusent de faire porter à la société et aux classes sociales plus aisées le fardeau de la culpabilité. Ceux qui ne veulent pas perdre leurs privilèges et qui tentent d’endiguer le flot avant qu’on doive collectivement remettre en question ce vieux patriarcat.

C’est pourquoi il est effectivement primordial que ce cri de détresse dépasse la sphère médiatique, qu’il sorte des réseaux sociaux pour s’ancrer dans notre quotidien afin de ne pas se diluer comme tous les effets de mode.

Alors, que devons-nous faire effectivement dans le réel ?

Face à ce cri de colère exprimé par tant de voix différentes, le gouvernement a décidé d’ouvrir une consultation en vue de présenter au Parlement un projet de loi contre les violences sexistes et sexuelles en 2018. Bel effort qui devrait contenter l’opinion générale, mais largement insuffisant pour avoir un véritable effet. Au-delà des problèmes de prise en charge des plaintes, car il est primordial de recréer un climat de confiance et d’écoute pour que les victimes puissent dénoncer les violences subies si ils ou elles le souhaitent, les lois encadrant les violences sexuelles existent déjà, elles ne sont pas appliquées. On estime que seulement 17 % des viols sont déclarés et sur l’ensemble des viols déclarés seulement 18 % des agresseurs sont condamnés aux assises. Peu efficace… En effet, on ne s’attaque pas à un problème de société en faisant des lois.

C’est à la racine qu’il faut agir, c’est la culture sexiste qu’il faut combattre collectivement à tous les niveaux, dans l’éducation de nos enfants, dans les médias, au travail, entre amis ou dans son couple.

Des campagnes de sensibilisation sur le sexisme aussi importantes que celles contre le tabac, l’alcool ou la sécurité routière doivent être financées et mise en place.

À l’école, des temps spécifiques doivent être réservés pour faire de l’éducation sexuelle. Pas seulement pour dire à nos enfants qu’il faut se protéger des maladies sexuellement transmissibles, mais aussi pour expliquer ce que sont le consentement, le harcèlement, une agression sexuelle, un viol et, pour parler plus largement des inégalités, de l’industrie pornographique ou de la prostitution.

Cette éducation doit être également répétée une fois adulte au travail avec des formations spécifiques sur le sujet pour les hommes comme pour les femmes afin que chacun prenne conscience des problèmes afin de les résoudre collectivement. En la matière, les confédérations syndicales ont un immense travail à réaliser même si la nouvelle loi Travail ne va pas les y aider. Certaines ont déjà engagé un travail significatif et les efforts sont à poursuivre et à multiplier, tant à l’intérieur des structures pour combattre les comportements sexistes qu’à l’extérieur pour qu’elles puissent se saisir sérieusement de la question du harcèlement sexuel dans les entreprises.

Enfin, en premier lieu, ce sont dans les milieux militants et entre amis ou en famille qu’il est particulièrement important de condamner fermement et systématiquement les comportements sexistes. Il faut que ce soient concrètement des espaces privilégiés où les femmes peuvent se sentir en confiance et s’affirmer véritablement. Les hommes ne le feront pas à leur place, mais en cela ils peuvent les aider. Ainsi, en dehors de ces espaces, elles seront plus à même de se sortir du schéma actuel de la société.

Claire
Groupe anarchiste Salvador-Seguí

repris du blog aubanard

Meylan, France : Feu à la caserne des gendarmes

  lu et copié sansattendre

La série d’attaques incendiaires contre la gendarmerie se poursuit. Cette fois, c’est la caserne de Meylan, à côté de Grenoble qui a été visée. Dans la nuit de mercredi à jeudi 26 octobre, quatre véhicules personnels de gendarmes ont été incendiés, ce qui a noirci la façade de l’immeuble où logent les gendarmes et leurs familles. Ces derniers ont rapidement été évacués au beau milieu de la nuit.

Pour parvenir à pénétrer à l’intérieur de la caserne, le(s) incendiaire(s) a/ont fait un trou dans le grillage aux alentours de 3h30 et déclenché deux départs de feu.

Lors d’une conférence de presse, le procureur de Grenoble, Jean-Yves Coquillat, exprime son inquiétude sur le fait que les bleus ne soient plus en sécurité, même chez eux.

« Au-delà de la gendarmerie, ce sont les familles qui ont été attaquées dans leur domicile au creux de la nuit. La gendarmerie et les gendarmes habitent en caserne, légitimement les familles des gendarmes peuvent s’y croire en sécurité ».

Il ajoute par ailleurs qu’un cadenas a été « posé sur le portail d’entrée de la brigade, probablement destiné à gêner l’intervention des secours ».