Lecce( italie): Solidaritéavec Vince

Affilare le armi della conocenza / mardi 13 août 2019

Le 8 août dernier, après une cavale durée plus de sept ans, le compagnon anarchiste Vincenzo Vecchi a été arrêté en France. En effet, suite à la condamnation à 11 ans et demi pour “dévastation et saccage” pour les émeutes du G8 de Gênes, Vince s’était mis au vert.

Un choix difficile et courageux, en cohérence avec ce que lui-même a déclaré dans la salle du tribunal avant la sentence : “…en tant qu’anarchiste, je pense que les concepts bourgeois de culpabilité et d’innocence sont complètement dépourvus de sens”. Du coup, après sa condamnation définitive, il a décidé de partir, de ne pas se laisser attraper par les nombreux apparat policier que l’État a lâché à sa poursuite.

Des années de clandestinité, ça n’a pas dû être facile, mais la manière dont Vincenzo a fait face à la peine que l’État lui a infligé, nous a fait sentir réellement complices avec lui, pour son choix.

Malheureusement, le travail de DIGOS, UCIGOS [la direction centrale d’où dépendent les différents bureaux locaux de la DIGOS, la police politique italienne ; NdAtt.] et de nombreuses autres merdes a mené à sa capture et il est maintenant prisonnier dans la prison de Rennes, dans l’attente de la demande d’extradition en Italie, où il devrait purger la condamnation pour la révolte de Gênes.

Lors des manifestations, on entend souvent le slogan « Notre amour pour la liberté est plus fort que toute autorité » et ça doit être justement cet amour qui l’a poussé au choix de la cavale. Savoir que notre compagnon est maintenant enfermé derrière les murs d’une taule nous touche au cœur, mais ne nous terrasse pas ; au contraire, cela met de l’essence sur le feu de la lutte contre ce système.

Pendant ces sept ans, la force que le choix radical entrepris par Vince a donné aux luttes a été fondamentale pour certaines personnes et le fait que l’État a dû peiner si longtemps pour arriver à l’attraper renforce l’image d’un pouvoir qui n’est pas toujours invincible. Beaucoup de rage parcourt nos veines et elle ne pourra que se déchaîner contre le pouvoir et ses apparats, avec toujours plus de vigueur.

Celles de Gênes ont été des journées de lutte, de guerre contre le capitalisme, de révolte contre l’existant. On ne peut donc que répéter les mots prononcés par Vince dans la salle du tribunal : « J’ai toujours assumé la pleine responsabilité et les éventuelles conséquences de mes actions, y compris ma présence aux journées de mobilisation contre le G8 de juillet 2001 ; ce qui est plus, je me sens honoré d’avoir participé, homme libre, à une action radicale collective, sans aucune structure hégémonique au dessus de moi”.

Nous voulons exprimer toute notre solidarité avec Vince, avec l’envie de le voir à nouveau à nos côtés dans la lutte pour la destruction de ce système.

Liberté pour Vince ! Liberté pour Juan !
Mort à l’Etat ! Pour l’anarchie !

Centre de documentation anarchiste “L’arrotino”, Lecco

Valence( Drôme): Ravalement de façade pour la députée LERM

Valence (Drôme), 14 août 2019. Dans la nuit de mardi à mercredi, le local qui sert de permanence à la députée LREM Mireille Clapot, au 52 avenue Sadi-Carnot, a été recouvert de tags de différentes couleurs.

[Repris du Daubé, 14.08.2019]

« Ma permanence parlementaire à Valence a été taguée durant la nuit.
Une plainte va être déposée.' »

Présentation de la Foire du livre Anarchiste de Marseille

Samedi 31 août, 17h, à l’imprimerie L’impatience, présentation de la foire anarchiste de Marseille.

La foire du livre anarchiste qui se tiendra à Marseille les prochains 21 et 22 septembre se rapproche.

C’est pour cela que nous vous invitons à se retrouver pour vous présenter la foire et pour voir si il’y en a d’entre vous qui souhaitent nous filer un coup de main en ce qui est de l’organisation de ces deux journées.

Ça se passera le samedi 31 août dans l’imprimerie « L’Impatience » (au 45 du Boulevard Pardigon), à partir de 17 heures. Il y aura ensuite de quoi manger et boire.

affiche

P.-S.

foireanarchistemarseille.noblogs.org

foireanarchiste2019@riseup.net

Rovereto Italie: Attaque d’une agence Randstad, collabo du TAP

Nous apprenons des médias locaux que dans la nuit du 30 au 31 juillet 2019, l’agence interim Randstad a été attaquée à la bombe artisanale, détruisant une vitre.
Un tract de revendication a été retrouvé sur place, exprimant solidarité avec les anarchistes incarcérés et les anarchistes condamnés à Florence.
La même agence avait déjà été ciblée en septembre dernier. Randstad est connue depuis de longues années pour sa collaboration au chantier du TAP (Trans-Adriatic Pipeline).

[Tiré de roundrobin, 09/08/2019]

Hambourg, Allemagne:Actualisation sur l’affaire »des trois du banc public » 11 août 2019

Quelques éléments de mise à jour à propos des “Trois du banc du parc” à Hambourg

Contexte

Salutations de Hannovre aux trois du banc public

Il y a environ un mois, trois compagnon-ne-s ont été arrêté-e-s dans l’arrondissement de Eimsbüttel à Hambourg. Depuis, deux d’entre elles/eux sont en détention préventive. Ce texte a pour but de donner des infos, même s’il n’y en pas beaucoup pour le moment, sur les derniers développements liés à ce coup répressif.

Ce qui s’est passé

Dans la nuit du 7 au 8 juillet, les trois compagnon-ne-s se sont fait contrôler sur le banc d’un parc, puis ont été arrêté-e-s. Juste après, plusieurs domiciles ont été perquisitionnés à Hambourg, les portes et des meubles ont été détruits et plein de choses saisies sans qu’une liste de ces affaires ne soit présentée aux personnes présentes. Le lendemain, les flics publient un communiqué, dans lequel ils motivent le fait d’avoir embarqué les trois par le soupçon de préparation d’une infraction grave („présomption d’incendie volontaire“). Un jour après l’arrestation, les trois personnes concernées ont été présentées au JLD. Deux d’entre elles ont été envoyées en détention préventive. Le mandat de dépôt pour la troisième a été suspendu et elle est sortie sous contrôle judiciaire, avec interdiction de quitter la RFA. Le mandat d’arrêt n’a été que suspendu et pas levé. Pour des raisons stratégiques, la défense a annulé une demande d’appel de la détention qu’elle avait déposée. L’appel de la détention statue sur le maintien en prison préventive jusqu’au procès. Les audiences ne sont pas publiques.

Ce qui est connu sur l’enquête

Les investigations sont menées par le parquet général. Cela signifie que :

Le parquet général se saisit en général des grosses procédures, comme par exemple contre le PKK ou des membres de l’Etat islamique. Il ne se charge pas des grosses procédures telles que celle contre la Breite-Straße à Hambourg [1], de l’Elbchaussee [2] ou Rondenbarg dans le cadre du sommet du G20 en 2017. C’est aussi à cette mise en scène menaçante qu’il importe de s’opposer collectivement !

Comment vont les deux personnes en prison ?

Les conditions de détention en préventive à Holstenglacis sont dures. Les deux sont enfermés seuls en cellule 23 heures par jour. Ils ont juste une heure de promenade et ont des contacts avec d’autres prisonniers durant les quelques heures de sociabilité du week-end (en cellule avec une autre personne ; la durée dépend grandement de l’appréciation et de l’humeur des matons).

Les deux viennent d’avoir les premiers parloirs, qui ont toujours lieu en présence d’un flic. Mais les temps de parloir sont très limités (1 heure 2 fois par mois pour 3 personnes maximum). Ils ont fait savoir qu’ils ont la tête haute et qu’ils ont entendu les manifestations de solidarité (manifs, rassemblements, cris et feux d’artifice devant la taule) qui leur donnent de la force et du courage. Pour l’instant, aucun des deux n’a pu téléphoner, vu que l’entreprise responsable était en congés (what the fuck?). Les deux viennent de recevoir des livres. Ceux-ci ne peuvent pas être envoyés, mais doivent être autorisés et commandés en original directement de la taule.

Les deux peuvent enfin recevoir des lettres, mais celles-ci sont lues par trois instances (la prison, la police, le parquet général) et mettent donc un certain temps à arriver à leurs destinataires. N’hésitez pas à continuer à leur écrire pour qu’ils aient toujours de la lecture ! Pour les infos à ce sujet, rendez-vous sur le blog de solidarité : parkbanksolidarity.blackblogs.org

Nous sommes en colère !
Liberté pour les « trois du banc public » !
Liberté pour tous les prisonniers !

[Tiré et traduit de l’allemand de indymedia, 11.08.2019]

NdSAD:
[1] Le 27 août 2014, cinq personnes ont été arrêtées, accusées d’avoir participé à un squat de la Breite Strasse à Hambourg – et d’avoir jeté des objets sur ​​les flics qui intervenaient. Un des cinq, Jakob, a passé de longues semaines en prison. Voir une affiche de solidarité publiée en octobre 2014, intitulée « Contre la ville d’autorité, contre la domestication de nos vies ». Consulter une série d’articles sur cette affaire, les autres coups répressifs qui y sont liés et les attaques en solidarité avec les inculpés qui ont eu lieu.
[2] « les émeutes de la Elbchaussee », une des grosses affaires liée au G20 de Hambourg (2017) pour laquelle est incarcéré Loïc Citation.

Salutations de Hannovre aux trois du banc public

Parlons de signal

lu sur Montréal contre- information

Signal c’est l’application de messagerie chiffrée du moment. Son usage se répand, sans réflexions collectives sur ses conséquences. Signal modifie nos pratiques d’organisations, nos relations sociales et notre rapport à la sécurité. Voici une brochure proposant des pistes de discussions.

La brochure qui suit a été initialement publiée en anglais sur le site North Shore Counter Info Je suis tombé dessus par hasard en me promenant sur les internets. Assez vite j’ai été frappé de voir à quel point l’auteur·e pointait du doigt les mêmes problèmes auxquels j’ai pu être confronté avec Signal – pour celleux qui l’ignorent encore Signal est une messagerie chiffrée utilisable depuis un smartphone ou un ordinateur, la première partie de la brochure revient plus longuement sur son origine et son usage. Ces derniers mois, la majorité de mon entourage s’est mis à utiliser Signal. L’existence de cette application m’a pas mal convaincu de posséder un smartphone, et je ne crois pas être le seul.

Visiblement en Amérique du Nord le phénomène s’est déjà produit il y a quelques années, entraînant un certain bouleversement des pratiques et des relations sociales dans les milieux autonomes. La même chose commence à arriver ici, en France, et comme l’explique l’auteur·e, il n’y a pas que du bon là-dedans. Si j’évoque l’injonction à être joignable en permanence, la surévaluation de la protection amenée par Signal, l’exclusion sociale des personnes non pourvu·e·s de Signal, les groupes où se répandent des vents de panique, etc, je suis sûr que ça parlera à beaucoup de monde. Tout ceci, et beaucoup d’autres choses sont discutées dans cette brochure, plus quelques conseils pour éviter les erreurs les plus grossières, et à minima inciter chacun·e à questionner et discuter son usage de Signal.

N’étant pas vraiment bilingue, quelques erreurs de traductions se sont sûrement glissées à quelques endroits, notamment lorsqu’il s’agissait de retranscrire de l’argot. Le texte original ayant été écrit depuis le Canada anglophone les références ne collent pas toujours avec la France, surtout lorsque sont évoqués des textes de lois. J’ai fait le choix modifier le texte à la marge, en ajoutant parfois des notes propres au contexte français.

Brochure format A4

Brochure format livret A5

Tout Bloquer

Résultat de recherche d'images pour "surrealismo treno" À l’exception des fanatiques du progrès – béats et benêts dans leur perception d’un temps historique qui se reproduit automatiquement au rythme des lois immanentes, et donc indépassables, portant l’humanité de triomphe en triomphe – plus personne ne dort tranquillement. Les apprentis sorciers eux-mêmes, qui composent la communauté scientifique sont en émoi. Certains s’inquiètent du réchauffement climatique et d’autres de l’extinction de la faune et de la flore, ou de l’empoisonnement de l’eau et de la pollution atmosphérique, ou bien de l’apparition de nouvelles maladies résistantes aux médicaments et de l’altération de la nourriture, ou encore de la pénurie de pétrole et d’autres du crétinisme généré par les technologies numériques… et tous pour l’entrée dans la salle des commandes des Ubu* charlatanesques, intelligents et sensibles comme du ciment.

De tout point de vue (politique, économique, social, environnemental), la situation semble hors de contrôle. Une fois écartée la menace de l’utopie révolutionnaire, le vieux monde s’effondre sous la sécurité du réalisme réformiste. Le privilège est sauf, la survie biologique non. Avec son obsession d’assujettir, de dominer et de piller toute terre, toute eau, tout air, toute flore et toute faune – le pouvoir de la richesse, la richesse du pouvoir – l’être humain a commencé la sixième et dernière extinction massive. Finale, parce que cette fois-ci, elle ne sera pas causé par un événement extérieur qui frappera la planète, mais sera causée directement par l’organisation sociale actuelle. Par exemple, l’activité industrielle, qui vise à produire des biens aussi confortables que superflus, fait disparaître une espèce animale ou végétale toutes les vingt minutes, contaminant toute chose. Le développement, fétichisme moderne, se présente de plus en plus clairement comme une véritable extermination de la biodiversité.
Mais face à cette réalité brutale que désormais aucun expert n’ose nier, seuls quelques-uns se souviennent – non pas comme un futile jeu académique, mais comme une nécessaire lanterne de voyage – de la mise en garde lancée à la veille de la seconde guerre mondiale par un intellectuel : « la  catastrophe c’est que tout continue ainsi ». Celle-ci n’est pas ce qui, de temps en temps, nous menace, mais ce qui nous arrive au coup par coup« . La catastrophe ne nous attend pas au coin de la rue, elle nous précède et nous accompagne quotidiennement.

La catastrophe n’est pas le risque de la prochaine guerre, avec les exodes qu’elle provoquera : la catastrophe, ce sont les armées qui s’entraînent, les industries de guerre qui produisent. La catastrophe n’est pas la fusion possible d’un réacteur atomique : la catastrophe est un système social si énergivore qu’il nécessite l’utilisation de l’énergie nucléaire. La catastrophe n’est pas le trou dans la couche d’ozone causé par un industrialisme jamais rassasié : la catastrophe est le gouffre creusé dans l’intelligence, la conscience et la sensibilité par l’apologie du travail et le culte de l’économie. La catastrophe n’est pas un abus de pouvoir : la catastrophe est l’exercice du pouvoir. Ce n’est pas ce qui pourrait arriver, c’est ce qu’il se passe tous les jours sous nos yeux.

Pourquoi ne réagissons-nous pas face à tout cela ? En partie parce que l’illusionnisme esthétique de la démocratie consiste en la dissimulation de sa catastrophe permanente dans les beaux draps du consensus. La social-démocratie est une neutralisation des conflits. Comme cela a été souligné il y a plus d’un siècle, « tout le monde doit avoir le droit de s’exprimer, tout le monde doit bien vivre : la majorité « saine » parle, les imbéciles les plus nobles tiennent des discours et, surtout, tout se déroule sans à-coups – dans les sentiers battus – avec l’ajout de petites luttes économiques et d’une gracieuse dynamique. Vu de près, tout se réalise de manière catastrophique, mais inoffensive à l’intérieur de la catastrophe, ou bien par imitation. Ces catastrophes elles-mêmes sont extrêmement graduelles, elles perdent donc en efficacité et révèlent un pénible ennui. Les catastrophes – comme elles sont rationnelles ! ». Tellement rationnelles au point de susciter dans leur gracieuse dynamique tout au plus les jacassements de l’indignation et de la protestation civile : « Le secret de toutes les luttes actuelles, c’est qu’elles amènent inévitablement la confrontation – le compromis démocratique – où les deux idées (l’essentiel) sont toujours honteusement offensées par l’accord mutuel ; où l’Humain et ce qui anime l’homme sont écrasés et déformés. C’est en fin de compte le sens du parlementarisme ».

Il y a ensuite une autre raison pour laquelle on reste inerte face à la catastrophe. L’analogie diffuse entre notre civilisation et le Titanic de cette nuit du 14 au 15 avril 1912 ne découle pas seulement de la concordance entre la société techno-scientifique actuelle et ce chef-d’œuvre et fierté de la technologie navale de l’époque, qui a coulé après la collusion contre un bloc de glace. C’est aussi le résultat d’un espoir secret et confortable quant au résultat final : après tout, environ un tiers des personnes qui se trouvaient à bord du célèbre navire ont survécu (il est vrai qu’en 1912 le S.O.S. a été lancé et d’autres bateaux sont arrivés sur place pour prêter secours alors qu’aujourd’hui… aujourd’hui personne ne viendrait).

Mais si nous tenons pour acquis que la métaphore est appropriée – et bien oui, nous sommes à bord du Titanic qui prend l’eau – alors que devrions-nous en déduire ? Que notre destin est déjà tout tracé et que toute décision que nous prenons sur ce qu’il nous reste à faire dans le temps qu’il nous reste est complètement insignifiante. Face à l’inévitable catastrophe, une réaction en vaut une autre. De fait, il n’y aurait pas de différence substantielle entre aller à la recherche du capitaine pour lui briser les os, paralyser l’angoisse de la mort par des distractions et des divertissements, ou s’enfermer dans la cabine seul ou avec ceux que l’on aime. Si tout est vain, s’il n’y a plus de possibilités de se mettre en jeu sauf à grimper calmement sur les canots de sauvetage, le choix entre une barricade insurrectionnelle, un salon hédoniste et un jardin monastique devient le résultat d’une nuance de caractère, une question d’attitude personnelle.
« Comment fait-on pour ne pas se mettre en colère, avec ce qui va se passer », demande le rebelle.
« Comment peux-tu ne pas vouloir t’amuser jusqu’à ne plus en pouvoir, avec ce qui va se passer ? demande le joyeux. »
« Comment peux-tu t’inquiéter de ce qui va se passer ? » demande l’ermite.
Ne sont-elles pas là des questions plus que sensés, toutes, sans exception ? Et n’est-il pas vrai que les réponses s’excluent mutuellement ? C’est ainsi que l’indifférence peut se répandre même après la perception de la catastrophe, comme ce fut le cas pour les passagers du célèbre paquebot transatlantique qui ont utilisé les morceaux de glace projetés dans le salon pour refroidir leurs boissons.

Mais en revanche si on considère une autre métaphore souvent utilisée pour décrire la situation actuelle, celle du train lancé à toute vitesse vers l’abîme, les choses changent. Car ce n’est que lorsque nous tomberons dans le vide que nous saurons avec certitude que c’est vraiment fini. Sinon, et jusqu’au dernier moment, il y a toujours une possibilité : tirer le frein de secours. Est-ce que le freinage brutal ferait sursauter les voyageurs se détachant de leurs conversations, de leurs affaires, de leur engourdissement post-digestif ? Oui, et alors ? Leurs bagages voleraient au sol, subissant des dommages plus ou moins graves ? Oui, et alors ? Est-ce qu’une série de freinage irriterait à bord tous ceux qui souhaitent arriver à destination et le plus rapidement possible, sans à-coups ? Oui, et alors ? À la vitesse folle à laquelle on va, risquerait-on de dérailler en freinant trop brusquement, ce qui pourrait avoir des conséquences redoutables ? Oui, et alors ? L’alternative est en tout cas certaine et bien pire : le gouffre, qui avalera tout et tous de manière indistincte.

C’est pourquoi les politiciens de tout bord et les passagers de toutes les angoisses peuvent également s’abstenir de répéter leurs raisons respectives pour que tout continue comme avant. Nous connaissons par cœur l’indignation du Parti du des gens comme il faut contre ceux qui tentent de ralentir le train. La fureur du Premier des flics italiens [Salvini], contre les saboteurs « qui ont ruiné une journée de travail pour des dizaines de milliers d’Italiens* » rappelle celle des Seigneurs anglais face à ce qui est considéré comme la première grève générale de l’histoire, durant l’été 1842 en Angleterre. Mais comme l’admettent même certains historiens, « depuis l’invention de la grève générale en 1842, le blocage de l’approvisionnement énergétique s’est révélé à maintes reprises être une force des faibles, une arme du mouvement social et une fête émancipatrice ».
Comme sont pathétiques tous les petits serviteurs volontaires « libres d’obéir » qui ne s’opposent pas – au contraire, ils collaborent activement ! – à la grande catastrophe quotidienne, quand ils se plaignent de la gêne occasionnée à l’industrie (du temps forcé comme du temps libre) par un petit blocage temporaire de l’aliénation. Pathétiques comme les fins stratèges d’un autre-Progrès-pour-un-autre-Etat, qui, désireux de se hisser en tête du train pour prendre les commandes, voudraient d’abord convaincre la plupart des voyageurs de se ranger de « leur » côté, en leur démontrant objectivement la nécessité d’inverser le sens de la marche. Cela n’a pas de sens. La cabine de contrôle est blindée, elle ne s’ouvre pas « comme une boîte de thon », et en tout cas il n’y a plus de temps pour prendre possession du train : on ne peut que l’arrêter.
Le frein d’urgence est dans tous les compartiments, il suffit de le tirer. Avec intelligence, avec soin, avec détermination. Avec une force autonome, univoque et intransigeante. Puisse la grande catastrophe sourde et invisible de la vie quotidienne être enfin révélée et stoppée par une petite catastrophe volontaire dotée d’une évidence pressante.

Depuis finimondo.org


* En référence à « Ubu roi », la pièce de théâtre, parodie burlesque sur l’amour du pouvoir.

** Le 22 juillet, un incendie survenu contre une cabine électrique à hauteur de la gare de Rovezzano (Florence) a bloqué le trafic ferroviaire pendant plusieurs heures :

Florence, Italie : Le trafic ferroviaire volontairement en tilt ! (22 juillet 2019)

Vicenzo Vecchi, en cavale depuis le G7 de Gênes arrêté le 8 août en procédure d’expulsion vers l’italie

Rapide rappelUne centaine d’années de prison confirmée en cassation contre 10 émeutiers du contre-sommet de Gênes en juillet 2001à lire ici

En effet une personne condamné » pour le contre sommet de Gêne.Vincenzo Vecchi vient d’être arrếté dans le  morbihan(Pays de Questembert) »Il a été déféré vendredi 9 août à la cour d’appel de Rennes où le magistrat délégué par le premier président l’a incarcéré« , conformément au code de procédure pénale en l’attente de sa comparution devant la chambre d’instruction le 14 août »,un comité de soutien a été constitué Selon le collectif, Vincenzo Vecchi a été incarcéré à la prison de Vézin-le-Coquet près de Rennes un texte du comité de soutien est arrivé par mail.Qu’il soit coupable est innocent on le soutient.  L.e minimum c’est de  faire circuler cette infos. Mercredi 14 août on sera plus  , Et   à la permanence du laboratoire anarchiste il sera possible  d’envisager des actionsr et ausi   en parlant aussi d’une autre militante italienne arrêté à Bordeau Natascia.

Prison de Montmedy ( Meuse) : Un plan audacieux eyt presque réussi

Lorraineactu / vendredi 9 août 2019

Un individu a tenté de s’échapper de la prison de Montmédy (Meuse), aidé par plusieurs complices, jeudi 8 août 2019. Il a pu être intercepté par le service de sécurité.

[…] Le syndicat UFAP-UNSa Justice Grand Est a raconté dans un communiqué le déroulement de cette tentative. Jeudi soir, vers 19h, un mirador a été enfumé par une personne extérieure à l’aide d’un extincteur. Dans le même temps, les personnes situées à l’extérieur de la prison ont jeté des colis par-dessus les murs.
Au moment de l’enfumage du mirador, un détenu a tenté de s’échapper en escaladant la grille de la buanderie de la prison. Il s’est rapproché du chemin de ronde avec un téléphone portable. Dans le même temps, l’officier présent dans le mirador a pu sonner l’alarme. Les équipes de sécurité se sont formées pour tenter d’appréhender le fugitif. Le détenu a alors été contraint de faire demi-tour, avant d’être intercepté.

Selon le syndicat, une arme à feu ainsi que des fumigènes et un masque à gaz auraient été retrouvés dans les colis. Une information que n’a pour le moment pas confirmé l’administration pénitentiaire.
L’UFAP-UNSa affirme dans son document que le fugitif « a été transféré par mesure d’ordre et de sécurité à Montmédy à la suite d’une tentative d’évasion sur le centre de détention d’Oermingen », dans le Bas-Rhin. Le syndicat raconte que lors de sa dernière tentative, le détenu avait volé une voiture puis foncé dans des clôtures pour s’échapper, avant d’être rattrapé. De plus, selon lui, à Strasbourg, ses mouvements extérieurs étaient encadrés par le Raid. […]

 

et France Bleu ajoute que « A ce moment là, un mirador « est enfumé par une personne extérieure par une sorte de gros extincteur« . Au même moment des échelles sont installées sur l’enceinte de la prison, et des colis jetés dans le chemin de ronde. »

contre le nucléaire et son monde: »La clé plutôt que la chaîne »

note  du laboratoire: Encore une opération médiatique pour faire du buzz : »ACTIONS PONTS d’AUTOROUTE, samedi 17 août 2019, de 10h à 12h lancée par réaction en chaîne humaine

un du laboratoire reprend un extrait d’un texte : »Nucléaire et servitude »

« Retenons tout de même une chose de cette obsession des alternatives : aujourd’hui, les popu-lations ont à se soucier de se réapproprier la définition de leurs besoins et des moyens d’y répondre, c’est une évidence. Mais il est tout aussi certain que le système de domination actuel ne disparaîtra pas par un simple changement de technologie. On ne dira jamais assez qu’il ne s’agit pas tant d’en finir avec le nucléaire que de rompre avec le monde qui l’a engendré. C’est-à-dire avec le mode de production qui a permis et nécessité son développement et avec le monde qu’il a contribué à façonner depuis. Avec ce goût démesuré du contrôle mesquin de tout et des désastres qu’il fabrique. La fuite en avant technoscientiste reste toutefois entre les mains d’oligarques qu’il est encore possible de faire « dégager » de nos vies pour libérer l’horizon des possibles. Stopper immédiatement le nucléaire est la seule perspective soutenable, la seule manière de conserver un sens au sentiment de l’insupportable. Et même si un arrêt immédiat des centrales ne nous sortira pas de leur gestion avant des dizaines de milliers d’années, rien ne peut justifier de se précipiter à la table de la cogestion de ce désastre permanent. Ce renversement-là ne se fera pas autour d’une table, à la tribune d’un débat public ou encore par les urnes. Il nécessitera un mouvement capable de débrancher les centrales immédiatement, c’est-à-dire composé d’individus associés prenant parti pour l’aventure de la liberté.