Radio Canut diffuse les émissions de la caravane NINA contre les projets de center-parcs

https://rebellyon.info

Les samedi 14, 20 et 27 avril de 14h à 15h, Radio Canut s’associe à la caravane NINA (ni ici ni ailleurs) et diffuse des émissions produites pour le passage de la caravane contre la construction de center-parcs, ces espaces touristiques artificialisés et mortifères à Poligny, au Rousset et à Roybon.

Depuis 10 ans maintenant, Pierre & Vacances, cette multinationale officiant dans le secteur du tourisme envisage de construire 3 Center Parcs à quelques dizaines de kilomètres les uns des autres.
Que ce soit à Roybon en Isère, au Rousset en Saône-et-Loire ou à Poligny dans le Jura, le scénario est similaire : des représentants de l’entreprise discutent en aparté avec élus des collectivités locales (municipalités départements, …) alors que la population n’est pas consultée. Pire, on a fait mine de prendre son avis au Rousset et à Poligny, à travers la Commission Particulière de Débat Public, mais cela n’a été que pour mieux lui faire avaliser les projets.
Même si les infrastructures de ces deux Center Parcs doivent être plus petites que celle prévue à Roybon, à chaque fois, ce sont les même problèmes qui sont amenés à survenir : destructions de milieux naturels, génération de nuisances diverses (bruit, pollutions, …), création d’emplois précaires, gaspillage d’énergie, dilapidation d’argent public, …
Plutôt que de se laisser abattre comme les arbres qui l’ont été à Roybon en 2014, des personnes se sont mobilisées et constituées en collectifs sur chacun des 3 sites convoités. Afin de ne pas rester isoler et dans une logique d’entraide, ces collectifs ont eu l’idée de s’associer en Coordination il y a tout juste 2 ans afin de mener diverses actions conjointement.

C’est cette Coordination Center Parcs Ni Ici Ni Ailleurs qui organise ce que nous avons dénommé La Grande Tournée. L’idée est de relier, du 8 au 29 avril, à l’aide d’un convoi de véhicules, les trois sites en résistance afin d’informer, de faire connaître cette lutte dans la rue, de faire des rencontres et de partager des moments ensemble dans un lieu d’accueil différent chaque soir.

Nous mettons à disposition du public que nous rencontrons au gré de nos étapes une bibliolutte (livres, brochures, docs en tous genres, revues contre Center Parcs, textes…), un infokiosque-automédia, une cantine, une malle aux chansons, une boîte à contes, une expo-photos, une salle de cinéma sous les étoiles et d’autres surprises encore…

Les étapes dans les villes et villages entre chaque site seront l’occasion d’y organiser des cafés-forêts, des soirées d’information et d’échanges, des projections, du théatre, du clown… mais aussi d’y rencontrer des gens en lutte localement et de leur laisser la parole à cette occasion.

A noter que les étapes sur les sites convoités par Pierre et Vacances auront lieu les weekends (à Poligny les 14-15/04, au Rousset les 21-22/04 pour finir à Roybon les 28-29/04) et seront dotées d’un programme plus complet.

La Coordination Center Parcs Ni Ici Ni Ailleurs.

P.-S.

Vous pouvez réécouter une émission de Mégacombi consacrée au tourisme et dans lequel on vous balade dans la ZAD de Roybon : http://audioblog.arteradio.com/post/3082385/tourista/

Et pour plus de précision un retour chronologique radiophonique autour de la lutte contre le center-parc de Roybon : http://audioblog.arteradio.com/post/3084903/chronologie_de_la_lutte_a_roybon/

Marseille et Lyon : Les locaux du Bastion social redécorés

by Attaque

À Lyon, nous avons fermé le Bastion !

Rebellyon.info / mardi 10 avril 2018

Nous nous excusons auprès de la mairie de ne pas avoir déposé de permis de construire mais, hier soir nous avons construit un mur pour fermer le bastion social afin de construire un avenir meilleur ! Ouvrons les frontières, murons les bastions du fascisme !

Pour commencer nous nous excusons auprès de la mairie de ne pas avoir déposé de permis de construire.
Mais nous sommes de ceux et celles qui pensons que traiter avec la mairie est au mieux, un signe de faiblesse au pire, un signe de trahison. Nous n’avons rien à attendre de ces institutions.
De plus, les démarches administratives sont toujours longues et laborieuses or actuellement, nous sommes dans l’urgence.

Il y a ceux et celles (élus ou membres du gouvernement) qui prennent des pincettes pour parler du cas Bastion Social, GUD, identitaires, etc… nous, nous prenons la truelle, le marteau et le pinceau en main.

Depuis l’installation du Bastion Social à Lyon les agressions fascistes ont augmenté dans notre ville mais pas que.

Suite à la création du mouvement Bastion Social dans plusieurs villes de France de nombreuses attaques fascistes ont eu lieu notamment contre les mouvements d’occupations dans les facs, et à Lyon contre des locaux dit de gauche comme des bars, des locaux d’orga politique ou de syndicats.
Nous rappelons que ces agressions ne sont pas dû au seul fait de la création du bastion social car de nombreuses agressions sont aussi faites par des militants de l’Action Françaises, du PNF ou bien des identitaires et autres fachos.

Malheureusement, nous avons toutes ces organisations fascistes sur Lyon mais c’est encore plus malheureux pour elles car elles possèdent toutes un local que nous nous amuserons à détruire.

Nous ne resterons plus passifs et passives face à ces groupes fascistes qui en plus d’essayer d’installer leur idéaux puants dans nos vies essayent aussi de s’implanter dans nos quartiers.

En tant que militant-e-s antifascistes, autonomes, individu-e-s deter nous allons prendre le problème du fascisme dans notre ville à pleine main, nous ne comptons pas déléguer ce problème à la police qui est l’alliée du fascisme, ni aux politiques pour qui les fascistes représentent un outils pour ce qu’ils n’osent pas faire (rappelons l’exemple de l’attaque de la Fac de Montpellier).

Hier soir pour détruire le fascisme nous avons construit et demain nous détruirons pour construire une meilleure vie.

Ouvrons les frontières, murons le bastion !

Section AFArge
Les Auto Proclamé-e-s Maçons

NdAtt. : il y a une semaine déjà, le Bastion social avait reçu de la visite la nuit. En témoignent les plaques en bois à la places des vitres, une fois les parpaings enlevé (photo tirée de la presse).

*****

Après Marseille, Lyon relance le #NikTonBastionGame – Communiqué du CPABS

Marseille Infos Autonomes / mardi 10 avril 2018

Bravo aux camarades lyonnais, une salutation fraternelle depuis Marseille ! Extrait : «  les copaines ont muré le local du Bastion Social Lyon dans la nuit. Après ce lundi noir, lundi de la répression, cette nouvelle nous a fait chaud au coeur. Bravo à elleux ! Participant à une petite visite similaire il y a peu à Marseille, nous devions publier un communiqué. Nous avons décidé un soir de mars de donner des couleurs à leur local marseillais. »

Quelle belle nouvelle nous apprennons ce matin !

Il pouvait sembler à nombre d’entre nous que le combat antifasciste à Lyon fait face à de grandes difficultés (mais il ne s’agit pas de critiquer le travail des camarades dans de telles conditions), et notamment à une place bien trop forte des fascistes, par trop nombreux, par trop organisés, disposants de locaux et de magasins.

Que nenni ! Voilà qu’à la suite des mouvements locaux contre les ouvertures de lieux fascistes, il semble se dégager une grande compétition nationale : le #NikTonBastionGame !

En effet, les copaines ont muré le local du Bastion Social Lyon dans la nuit. Après ce lundi noir, lundi de la répression, cette nouvelle nous a fait chaud au coeur. Bravo à elleux !

Participant à une petite visite similaire il y a peu à Marseille, nous devions publier un communiqué.

Nous avons décidé un soir de mars de donner des couleurs à leur local marseillais. Il nous a suffi de trois bombes de tag, un tournevis, de quoi se masquer, un repèrage rapide des alentours pour provoquer quelques petits travaux de peinture à nos amis les fascistes.

Conscients de l’expérience Casapound en Italie, et du développement qu’elle a pu avoir (passant d’un tout petit groupe de moins de 200 personnes en 2003 à un parti revendiquant 25 000 adhérents, des centaines de milliers de fans facebook, des centaines de lieux un peu partout, des agressions à caractère fasciste dans toute l’Italie, et même des morts) ainsi que du rôle de Casapound dans le développement de l’extrême droite violente en Europe, nous avons choisi de résister, dans la joie et la bonne humeur. Ce que nous avons fait, n’importe qui peut le faire. Vous aussi. Il suffit d’un peu de préparation, de bien réfléchir à comment vous menez votre action, aux risques encourus, à votre réaction en fonction des divers scénarios. Pas besoin d’être 40 pour réussir.

En tous cas, cette action en appelle d’autres, et nous sommes heureux de voir les lyonnais relever le niveau d’une telle manière.

Le Commando Pastaga Anti Bastion Social
#NikTonBastionGame #LImportantCestDeParticiper #PierreDeCoubertin [faudrait en finir avec Twitter; NdAtt.] 161 > 88

Voilà quelques photos, en espérant vous voir nombreux, partout, participer au #NikTonBastionGame

Marseille (à savoir que le « ici pute fn » n’est pas de notre visite et nous avons dû faire avec)

 

Briançon ( Hautes Alpes)une ancienne école est occupée !

 

La frontière laisse toujours des femmes, des hommes, des enfants dormir dehors!

occupation de l’ancienne école du Prorel

Organisons nous ensemble! Déterminé à ne pas se  laisser Abattre!

Petit déjeuner dés ce matin….

faites tourner l’infos

Photo Le DL

dauphiné libéré 12/04 publié à 11h19

Ce jeudi matin, des agents de la police municipale sont venus constater l’occupation de l’ancienne école. Mardi, ce sont les CRS qui sont intervenus pour évacuer la gare SNCF de Briançon occupée depuis dimanche par une cinquantaine de migrants et leurs soutiens.

Hamilton, Canada : Le compagnon en détention préventive jusqu’à son procès le 24 avril prochain

Nous apprenons par la presse que le compagnon Peter, arrêté par les flics le 6 avril pour la balade saccageuse dans la Locke Street début mars, s’est vu refuser sa demande de libération sous caution, lors de sa comparution devant le juge ce mardi 10 avril. De nombreuses personnes étaient présentes en soutien. Il est actuellement incarcéré en préventive jusqu’à la date de son procès qui aura lieu le 24 avril.

Les enquêteurs partent du principe que cette balade contre l’embourgeoisement était étroitement liée à la foire du livre anarchiste d’Hamilton qui se tenait durant ce même week-end dans le lycée Westdale et dans les locaux de The Tower, espace anarchiste à Cannon Street East. Pour rappel, il est inculpé pour « complots & association de malfaiteurs ».

Le 6 avril, il avait été arrêté par les flics à son domicile et directement incarcéré à la prison de Barton Street.

En 2011, Peter avait déjà été condamné pour des dégradations dans le cadre du sommet du G20 à Toronto en 2010.

Ci-dessous, le communiqué de The Tower, centre social anarchiste d’Hamilton, à titre informatif :

Tôt vendredi matin, la police d’Hamilton a fait irruption dans une maison de certaines personnes impliquées dans l’organisation de la foire du livre anarchiste. La porte a été fracturée et une grenade flash jetée à l’intérieur et un escadron du SWAT est entré : avec leurs fusils d’assaut pointés en notre direction, l’escadron SWAT a fait sortir les personnes présentes de leur lit, dont certaines étaient nues et, à une exception près, à leur mettre les menottes. Trois personnes ont été retenues et une autre arrêtée. Cedar, un membre du collectif The Tower et notre ami précieux, a été arrêté et emmené et se trouve actuellement en détention.

Les personnes qui n’ont pas été arrêtées ont été contraintes d’attendre dehors pendant près de cinq heures, pendant que les flics « fouillaient » la maison. Comme les fascistes qui ont attaqué The Tower le mois dernier, les flics ont complètement saccagé l’espace et même retourné les étagères. Tous les trois étages de la maison ont été mis sens dessus dessous et beaucoup de choses ont été endommagées, notamment une collection de cartes postales féministes encadrées qui ont été déchirées en mille morceaux et jetées dans les toilettes de la salle de bain. Les flics sont des porcs misogynes, purement et simplement, sans exception. De nombreux objets ont été saisis, notamment tous les appareils électroniques (téléphones, ordinateurs, caméras, disques dur externes, etc…), livres, affiches, zines, et un assortiment assez aléatoire de documents (articles de revues universitaires, traductions de textes d’un projet de livre, notes manuscrites, programmes d’événements, brochures…).

En ce qui concerne l’arrestation, Cedar fait face à des accusations de « complots » en lien avec la soit-disant « émeute de la Locke Street ». Nous n’avons aucune envie de nous engager dans la politique de l’innocence. Le concept d’innocence et son versant qu’est la criminalité (entendre « culpabilité ») obscurcissent plus qu’ils illuminent – personne n’est innocent et les plus « criminels » parmi nous sont à la tête de l’économie et du gouvernement. Au-delà de cela, ces notions perpétuent la logique d’un système juridique colonial enraciné dans la « suprématie blanche ». Ceci dit, il convient de noter que les accusations de complot sont connues pour être douteuses et fragiles, qu’elles sont depuis bien longtemps utilisées comme outil de persécution politique. Cela correspond à un acte de désespoir destiné à ratisser large et à effrayer les gens.

De telles accusations ne sont pas matière à s’engager dans une activité particulière, mais plutôt d’encourager éventuellement une activité particulière.

The Tower est un projet ouvertement anarchiste qui depuis sa création a promu les idéaux d’entraide et de solidarité, d’égalité et d’autonomie des individus, ainsi que l’action directe, la guerre de classe et la riposte. Notre projet a toujours inclus *à la fois* les jardins et les émeutes. Nous voulons voir les gens construire de belles alternatives de libération de la même manière que nous voulons les voir attaquer les structures de domination. Rien ne changera à ce sujet, et malgré les défis actuels, notre projet continuera à impulser ces idées. Nous n’avons toujours pas de larmes pour Locke Street et nous continuons de soutenir sans réserve les activités qui ont eu lieu le mois dernier. Ce sont des actions comme celles-ci qui peuvent stimuler des conversations que personne ne cherche à avoir (dans ce cas, l’intensification de la gentrification à travers la ville) et nous voyons cela comme positif. 

Comme tout se passe vite, il est important que les gens se rappellent qu’il n’est jamais acceptable de coopérer avec les flics – ne leur parlez pas et ne partagez aucune information avec eux (quelle soit vu comme ). Il ne s’agit pas d’être en accord ou en désaccord avec des tactiques particulières, mais de refuser de prendre des mesures qui facilitent la violence et la répression de l’État. En dehors des discussions sur la Locke street, les médias locaux ont été dominés par des histoires de corruption policière, de mauvaise conduite, de brutalité et, plus récemment, de meurtre. Il y a moins d’une semaine, la police de Hamilton a abattu Quinn MacDougall, un jeune homme de 19 ans non armé qui avait appelé le 911 en détresse pour demander de l’aide. Les flics ne sont pas et ne seront jamais nos alliés. Nous gagnons en sécurité et en force en restant ensemble et en gardant le silence.

[Traduit de Northshore, April 10, 2018]

Die (drôme) Occupation de la mairie [mise à jour]

photo

photo 2

Depuis une heure, plus de cent personnes sont entrées dans la mairie de
Die (Drôme) et ont posé des banderoles aux fenêtres annonçant « ZAD
partout ». Depuis ce matin, plus de cent cinquante personnes sont sur la
place du marché, se lisent des textes chantent des chants populaires,
pour crier haut et fort qu’ils.elles ne sont pas d’accord. Une grande
banderole a également été installée sur une des façade de la place « DE
LA ZAD AU RAIL, NOS LUTTES N’ONT PAS DE FRONTIÈRES »

L’idée de ce regroupement est de faire convergence entre plusieurs
luttes : celles des cheminots, des salariés du rail, des exilé.e.s et
des étudiant.e.s au niveau national, et plus localement, la fermeture de
la maternité et bientôt du guichet de la gare de la ville, bientôt la
gare entière ?!

En soutien à la ZAD, nous ne nous laisserons pas faire !
Communiqué distribué dans la rue et photos en Pièce jointe !!!!
NON À TOUTES LES EXPULSIONS !


Communiqué du 11 avril 2018, depuis la mairie de Die occupée

Aujourd’hui, mercredi 11 avril, nous, habitantes et habitants de la
vallée de la Drôme, occupons la Mairie de Die.
Ce lieu est la maison du Peuple, et c’est ici que nous sommes
rassemblé.e.; s pour apporter notre soutien à toutes celles et ceux qui
à NDDL résistent.
Nous marquons notre très claire opposition au dispositif policier et
militaire qui a été déployé pour anéantir la vie sur la Zad. Une vie qui
n’obéit pas aux règles du pouvoir et de l’argent, mais à celle de
l’entraide et du partage.

Tout comme la Zad de NDDL, notre territoire rural, comme beaucoup
d’autres, est mis à mal par des décisions absurdes et destructrices :
fermeture du service IVG et de la maternité, services des urgences et de
la Gare menacés, multiplication des contrôles au faciès, grignotage des
terres agricoles par des projets inutiles, politique migratoire raciste
et inhumaine, assignations à résidence d’exilé.e.s, problèmes d’accès
aux logements, casse des services publics en général…

Face à ces aberrations et violences brutales, nous appelons à un
soulèvement massif pour la dignité humaine. Occupons dès à présent dans
chaque ville et village, les lieux de pouvoirs économiques et
politiques.
Ensemble, reprenons en main notre pouvoir d’agir, réapproprions-nous nos
communs pour que demain fleurissent 36000 communes libres en France.

Signé :
La Commune Libre du Diois

photo devant la mairie

Diffusez !!!

tract en pièce jointe

Paris: discussion Aux Fleurs Artiques sur le mouvement en cours

informations lues sur non fides

Paris : Pour un mouvement joyeux et destructeur contre le monde et sa sélection – Mardi 10 avril, 19h

lundi 9 avril 2018

C’est le début d’un mouvement étudiant, des dizaines de facs sont occupées et, avec la grève des cheminots qui est en capacité de perturber la normalité, quelque chose commence peut-être… Au lieu de se demander comme tous les fossoyeurs de luttes syndicaux et Organisés « …et après ? », posons nous plutôt tout de suite la question « …et pendant ? ». A côté des AG stérilisantes et interminables qui maintiennent les catégoriques que l’on cherche à détruire, des pratiques bourgeoises et manipulatrices comme les tribunes et les tours de paroles, mises en places par ceux qui ont des habitudes politiciennes et peuvent ainsi régner, il y a partout, comme depuis toujours, des choses plus intéressantes qui se passent. Ce mouvement en devenir, parce qu’il pose la question de la sélection et donc de la réussite et de la place qui nous est laissée dans ce monde, porte en lui un potentiel subversif.

 

Ne perdons pas le temps précieux de la révolte en AG infinies, applaudissements, votes absurdes, gestuelles idiotes de démocrates assumant le statut de marionnettes et autres pratiques minimalisantes. Ne laissons pas s’éteindre le mouvement dans le corporatisme, les pratiques et discours dissociatifs, la collaboration syndicale et la préparation du retour à la normale.

On propose mardi 10 avril à partir de 19h un moment de discussion ouvert sans carte d’étudiant, ni tribune, ni tour de parole, où on pourra parler de ce qui est en train de se passer, du monde et de sa sélection, de l’école et de son rôle, ainsi que des mouvements passés et de ce qu’ils peuvent nous apprendre pour aujourd’hui, notamment au travers du visionnage d’un montage vidéo à propos du mouvement contre le CPE en 2006. Venez partager propositions et expériences !

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Le flyer
  • Mardi 10 avril – 19h Discussion sur le mouvement en cours .
  • Vendredi 13 avril – 19h Ciné-club : The Wall de Alan Parker.
Aux Fleurs Arctiques
45 Rue du Pré Saint-Gervais, 75019 Paris
Métro Place des Fêtes (lignes 7bis et 11 du métro).

[Reçu par mail.]

 

Des nouvelles ……

 

résistance: la catapulte bricolée est installée

L’équipe medic nous fait part d’un bilan non exhaustif de cette journée
> très tendue.
>
> Au moins une trentaine de personnes ont été traitées au point medic du
> Gourbi, tandis que des équipes mobiles ont pris en charge des blessures
> légères qui n’ont elles pas été comptabilisées.
>
> 2 personnes blessées gravement ont dû être évacuées pour être
> hospitalisées, et 4 personnes ont été traitées pour des blessures jugées
> sérieuses.
>
> La plupart des blessures ont été causées par des éclats de grenades
> désenclerclantes (dont au visage ou au thorax), des tirs de LBD (là
> encore au niveau thoracique), et des tirs tendus de gaz lacrymogènes.
> Cette liste ne prend pas en compte l’exposition au très très nombreux
> gaz lacrymogènes qui ont été tirés toute la journée.
>
> Par ailleurs depuis la fin d’après midi, de nombreux tirs de grenades
> GLI-F4 (qui avaient par exemple causé la blessure très grave au pied
> d’un maniestant à Bure en août dernier) ont été remarqués . L’équipe
> medic signifie sa vive inquiétude pour les jours à venir.
>
>

Première lettre de Dolcino et Margherita

archive: un texte qui a circulé sur Rebellyon.info

Dolcino et Margherita sont des hérétiques proches des franciscains, qui menèrent une révolte contre l’ordre établi au 13ème siècle dans le Nord de l’Italie. Les socialistes au début du siècle érigèrent une stèle en leur souvenir. Mussolini l’a détruite en 1927. Autour de ce lieu, tous les ans , des révoltés et des hérétiques (des centaines de personnes) essayent de faire une fête en dehors de la société marchande pour se rappeler leur combat contre la domination de l’homme sur la nature. Tout ceci en relation avec leur combat proche de la pratique de François d’Assise. À cette occasion des gens anti-industriel, des compagnes et des compagnons proches du journal Terra Selvaggia construisent en commun leur rapport en concordance contre toutes les formes de domination. Ce texte ci-après a été diffusé dans la lutte de la bataille de Seguino, celle de Venaus. Il a circulé dans des milliers de mains rebelles.
Une deuxième lettre a été écrite cette année 2007 ; en 3 minutes, 300 feuillets avaient été pris pour la lire et pour la commenter. Ce texte a été traduit par des compagnons qui ne supportent pas l’hypocrisie actuelle. Non à la destruction des Alpes , du Rhône, de toutes choses qui méritent à notre regard de traduire ce texte.

 

Première lettre de Dolcino et Margherita aux valsusains en lutte

Chers rebelles de la vallée,

C’est avec un élan du cœur que nous avons décidé de vous écrire. Depuis des siècles nous rôdons, fatigués et tortueux au-dessus des faits du monde, assistant à un spectacle avilissant et angoissant : des montagnes éventrées par l’arrogance de l’argent, des vallées noyées sous le ciment, des fleuves couleur de boue ; et surtout des gens résignés, la tête basse. Si la douleur est plus forte en voyant des zones qui nous sont chères dévastées, des terres de communautés, de refuge et résistance, comme le Val de Ledro, le Val Sabbia ou le Mont Rubello (que la toponymie asservie appelle aujourd’hui mont Saint Bernard), nous sommes toujours restés étrangers au monde des intérêts mesquins, tandis que nous nous sentons chez nous partout où la nature prospère luxuriante et sauvage et l’homme vit en harmonie avec la terre-mère, étant ainsi frère de son semblable.

Il nous est arrivé de rompre notre silence en écrivant de temps en temps à des hommes et des femmes au cœur pur et au bras ferme pour les encourager dans la bataille pour leur liberté, mais les malices de l’Histoire (des puissants) ont toujours fait perdre nos lettres.

À la fin du siècle ouvert avec la mort sur le bûcher de notre frère Segalello [1], nous avons écrit aux Lollards anglais et aux Pâques de 1420 aux adamites, qui prêchaient en Bohème les doctrines des Frères de l’Esprit Libre et de la Libre Intelligence. Nous avons écrit à Thomas Müntzer et à Michael Gaismair [2] pendant les révoltes durant lesquelles, dans la première moitié du 16ème siècle, le « pauvre homme commun » fit revivre l’esprit millénariste de la fraternité contre les abus de la toge, de la tunique et de l’uniforme. Révoltes dans lesquelles la liberté se mêlait avec la défense des savoirs et des usages collectifs.

À notre époque, vous savez, des paroles semblables existaient pour indiquer la base des communautés humaines et pour suggérer une certaine manière d’être ensemble. En Valsesia, elles s’appelaient « vicinie », sur l’Appenin « comunaglie », sur l’Altopiano d’Asiago « fradelanze », mais elles renvoyaient toutes à une expérience partagée du monde : la pauvreté. Vous pensez qu’il y a une période – nous avions depuis longtemps abandonné ce monde qu’il faut abandonner – durant laquelle le mot république (la « chose de tous ») avait un son doux et prometteur, pas encore falsifié par un pouvoir centralisé et tyrannique. Avec quelle joie alors nous avons entendu parler et rire de la « Libre République de Venaus » ! Avec quelle joie nous avons entendu des garçons du Val Susa hurler aux gendarmes « À Venaus nous avons aboli l’argent » ! Vous savez que notre devise, pour ceux qui encore aujourd’hui s’en souviennent, était : « Tout appartient à tous ».

Nous avons écrit, disions-nous, tant qu’il y a eu des conjurations d’hommes libres contre le pouvoir et l’argent, tant qu’il y a eu quelqu’un à qui écrire. Nous avons écrit au « capitaine » Jonathan Swing et au « général » Ned Ludd, confiant nos messages au brouillard des campagnes et des bourgs anglais bouleversés par les premières agressions industrielles ; nous avons écrit aux ouvriers russes en 1905, aux paysans espagnols en 1936 et aussi pendant la Résistance, durant laquelle de nombreuses personnes auraient vraiment voulu faire la guerre aux Palais. Nous avions en plus, dans ce dernier cas, une raison personnelle, si l’on pardonne la faiblesse humaine. Ce sont les fascistes qui, en 1927, ont bombardé l’obélisque que les socialistes avaient érigé à Rubello en 1907 en mémoire de Dolcino (Margherita a été découverte par l’histoire des hommes seulement ensuite). C’était plus qu’un tribut historique : c’est précisément à Rubello que s’étaient réfugiés les subversifs, fuyant les persécutions suite aux faits de Milan en 1899.
Bref, des dizaines d’années sont passées.

Depuis, « cette fourmilière d’hommes seuls » que vous appelez encore société nous a ôté toute envie de parler. La passion que forcent les chaînes de l’écriture nous est revenue en voyant les chemins des partisans parcourus de nouveau par des femmes, des hommes et des enfants hostiles à un train chargé de mésaventure et défendu par des mercenaires en uniforme. Le 31 octobre à Seghino et le 8 décembre à Venaus, nous étions avec vous, gens de la vallée fiers et têtus. Encore une fois, sur les montagnes.

Un certain ministre vous a traité de « désoeuvrés », un autre de « montagnini ». Le temps passe, les mensonges restent. Nous fûmes accusés d’avoir fondé une secte parmi les montagnards « rudes, crédules, ignorants ». Croire à ce qui se voit, s’entend, se vie au lieu des sirènes des chanteurs de l’Avenir- n’est-ce pas peut-être ce qui est, aujourd’hui comme hier, le pire crime de lèse majesté ? Nous avons été brûlés vifs parce que nous voulions la joie sur cette terre, et non dans un lointain au-delà. Pour ceci la « grande prostituée vêtue de pourpre », alliée du pouvoir temporel, nous a déclaré hérétiques. Pourtant, nous comme vous savons que perdre tout rapport sensible avec ses semblables, avec son histoire et sa terre, est depuis toujours le meilleur moyen pour finir par s’abreuver à la source de toutes les balivernes. Méfiez-vous toujours des valeurs qui n’ont pas les pieds bien plantés en terre. Les montagnards qui nous ont hébergés et nous ont défendus contre les persécutions déclenchées par Clément V et par les seigneurs locaux ne savaient que faire des systèmes de mesure étrangers à leur savoir. Dix sous, cent hectares, deux heures étaient des critères abstraits d’un monde abstrait et cruel. Pour eux, un pâturage se mesurait sur la base du nombre de bêtes qui pouvaient s’en nourrir, les distances sur la base des jours nécessaires pour les parcourir, les récoltes sur la base des cycles lunaires. La simplicité de leur vie, la pauvreté comme expérience non médiate du monde, nous fit accueillir comme des frères parce que notre christianisme se basait sur leurs exigences les plus profondes. Cette rencontre ne les changea pas seulement eux mais aussi et surtout nous.

Depuis 1300, nous nous sommes toujours déplacés pour fuir les intentions fâcheuses de nos inquisiteurs, en vivant pacifiquement de l’activité manuelle et des prédications. Ce sont toujours les gens humbles qui nous ont hébergés. À Cimego, dans les vallées du Chiese, c’est un forgeron, Alberto, frère apostolique lui- aussi depuis de nombreuses années, qui nous ouvrit la porte de sa maison et de sa forge. À Gattinara, en Valsesia, c’est un paysan, Milano Sola (que nos frères du Trentino remboursèrent en enseignant aux gens de là-bas comment cultiver les vignes). Dans leur communauté, nous nous sommes toujours trouvés entre pairs, pauvres entre les pauvres et puis rebelles parmi les rebelles. Les petits seigneurs locaux, qui nous firent du charme à tout va pour nous enrôler dans leurs chicanes sanguinaires, furent toujours prompts à nous vendre. Dans la montagne, au contraire, les « rudes, crédules et ignorants » ont vendu cher leur propre peau pour nous défendre nous, forestiers porteurs de soucis. Nos inspirations et leur vie collective se sont rencontrées : ce fut la foudre.

Avec nous, ils étaient nombreux à s’être unis dans le voyage des vallées del Chiese à Valsesia, en passant sur les montagnes de Brescia, Bergame, Côme et Milan. Fiorino, Giacomino, Oprandino, Longino, Federico, Catarina… tant de frères et sœurs poussés par l’esprit d’une vie plus simple et plus libre, d’une communauté ouverte à tous, hommes et femmes, mariés et célibataires, vieillards et enfants. Une communauté dans laquelle la femme était libre, gardienne du rapport à la nature, la première à sauter au-dessus de précipices. Avec cette joie, alors, nous avons vu les femmes en première ligne dans votre lutte, cœur palpitant des bastions et indicatrices de tempête !

La vie en montagne nous change, disions-nous. Nous n’avions jamais pensé, avant d’arriver dans le Vercellese, à prendre les armes contre les persécutions de l’Église et des gros propriétaires terriens. Ce sont les montagnards, connaisseurs des roches et habiles à l’arc, qui nous ont appris à résister. Nous avions seulement mis en lumière quelques raisons d’une révolte qu’ils couvaient et pratiquaient depuis des siècles. Et comment l’Histoire (des puissants) les a payés, ces montagnards généreux et cabochards ? Par le massacre d’abord et par le mensonge ensuite. À la furie de ses mercenaires suivit la férocité très convenable de ses écrivains, de ses chroniqueurs, de ses commentateurs. Pour rompre ce lien amoureux, cette carnalità céleste qui unissait notre doctrine et les gens de la montagne, ils sont arrivés à inventer des Lois populaires valsusines contre nous. En augmentant de manière démesurée notre nombre ( plus de quatre mille où nous étions tout au plus quelques centaines), ils nous ont retiré sur le papier l’appui populaire. Mais aurions nous jamais pu résister plus de trois ans dans une zone si dure et inhospitalière , parmi « des épaisseurs de neige très hautes, des voies inexplorées et des lieux inaccessibles », sans la complicité des habitants ? Le pouvoir aurait-il vraiment envoyé un corps spécial d’arbalétriers depuis Gènes pour vaincre qui, comme nous, avec un arc n’était pas tellement un prodige ? Tout ceci ne vous rappelle pas quelque chose, chers Valsusains ? Ils n’ont certainement pas cherché, les actuels Clément V, à faire croire que derrière votre lutte il y avait seulement une poignée d’anarchistes, de subversifs, de « terroristes » ? Mais si cela avait été ainsi, ils auraient vraiment envoyé leur troupes, encore une fois, depuis Gènes ?

La fermeté avec laquelle vous avez repoussé ces odieuses et pathétiques machinations destinées à vous diviser, la chaotique harmonie avec laquelle vos exigences de lutte se sont croisées avec les idées et les rêves de tant de personnes venues de tous les côtés d’Italie – voici pour nous une joyeuse vengeance de l’histoire des opprimés contre les mensonges des oppresseurs. Comme ils bavaient de la soif de vous pousser à créer des Ligues valsusines contre les forestiers agitateurs ! Agitatrice, au contraire est devenue l’entière vallée. Ce sera encore « düra », comme vous ne cessez de le répéter (et quand un mot d’esprit, lancé une nuit froide avare de bois sec, se diffuse aussi vite, à l’abri des gazettes et des télévisions, cela signifie que le message est vraiment universel), parce que votre aventure collective est une promesse de liberté…

Jusqu’à présent ils vous ont touché par la droite. Attendez maintenant les coups de bâton de la gauche.
Nos inquisiteurs les plus acharnés, comme vous le savez, furent toujours les Mineurs, c’est-à-dire les franciscains devenus ordre institutionnel. Ils se réclamaient de François mais ils justifiaient une Église riche et puissante. Ils s’appelaient frères, mais ils détestaient la fraternité. Ce sont eux qui firent brûler le bon Segalello en juillet 1300, lui qui n’emportait avec lui pas même le pain qu’il ne consumait pas sur place, parce que déjà ça il considérait que c’était de l’accumulation ; lui qui avait donné tous ses biens aux voleurs et joueurs, par mépris public de la richesse ; lui qui voyait dans les marchandises un obstacle à une expérience non médiate du monde. Ce furent les franciscains qui brûlèrent la femme de frère Alberto le forgeron avec deux autres frères ; à juger et punir des dizaines de « dolcino » jusqu’à la fin du 13ème siècle ; à faire coudre sur leurs habits une marque d’infamie (cela ne vous rappelle rien ?).

Encore aujourd’hui, les ennemis les plus acharnés de l’émancipation sont ceux qui s’en remplissent la bouche. Ils viennent du mouvement ouvrier, et pour cela ils sont si habiles à asservir les travailleurs. Ils s’appellent entre eux « compagnons », comme nos inquisiteurs s’appelaient « frères ». Mais combien de ces « compagnons », dans le court laps d’action d’un siècle, ont vendu et réprimé les opprimés qui voulaient se libérer ensemble ? Au point que le mot même de « compagnon » – qui un temps indiquait l’autre avec qui rompre le pain ou avec qui faire un bout de chemin – est aujourd’hui source de méfiance et d’amertume, lié comme il est à une série de tristes désillusions…
Parmi ces « compagnons », les plus proches du pouvoir (comme à l’époque nos dominicains), marchands dans un monde de marchands, ont déjà dit de quelle partie ils sont : contre vous. Soyez-en certain : les « compagnons » Mineurs auront le rôle plus subtil de vous pousser à traiter et à abandonner démocratiquement. Ils exerceront une répression louangeuse.

Pendant que planaient sur votre vallée les vautours de la politique, avec leurs spécialistes en « démocratie participative », les vendeurs de palliatifs face à un système qui porte au collapsus écologique et social, habiles extenseurs de programmes destinés à vous faire participer à votre bridage, il est nécessaire – permettez-nous un conseil fraternel – que vous compreniez à fond ce que vous avez déjà fait.

Vous avez chassé des poignées de techniciens et des troupes d’agents, vous avez créé un village entre une barricade et l’autre, vous avez porté plus de nourriture que ce que vous ne pouvez manger et plus de grappa qu’il n’est nécessaire pour vous réchauffer le cœur. Vous avez abasourdi non seulement les administrateurs, mais aussi les comités de lutte. Vous avez ravivé ce mouvement historique qui a toujours poussé la conscience pratique au-delà des discours et de la théorie. Vous avez dit « NON » à l’ennemi, déversant vos « OUI » dans les rapports sociaux, dans les désirs, dans l’art de la menuiserie et du barrage routier. Comme dans toutes les expériences collectives qui mettent en morceau l’ordre de la passivité, vos formes d’organisation sont en constantes progression.

D’ailleurs, quels modèles vous proposez ? La démocratie directe, les Conseils ouvriers, la Commune ? Ce sera la lutte qui vous le suggérera, comme elle a suggéré aux travailleurs du vingtième siècle la conscience que la délégation irresponsable (aux dirigeants, aux experts, aux porte-voix) devait être substituée par le mandat impératif et révocable à chaque instant de la part des assemblées ; en bref, que les délégués ne devaient être ni permanents, ni rétribués. Ce n’est pas par hasard que la pratique de l’auto-organisation est née avant la théorie sur elle. La raison est simple. La participation de tous aux décisions communes est étroitement reliée à la capacité de dire « NON ». Sans lutte, en fait, il n’existe pas de participation d’aucune sorte, mais seulement la possibilité d’accepter des décisions prises ailleurs. De plus, comme vous l’avez essayé directement, décider en personne n’est pas seulement plus efficace mais aussi plus passionnant. Vous y prenez goût, cela se voit : des assemblées pleines de monde, des débats enflammés et francs, des retraités en déplacement pour les manifestations, une socialité retrouvée, après des années et des années passées dans l’isolement, chacun à perdre sa vie pour la gagner. Vous n’avez pas besoin, croyez-vous, de formuler qui sait quelles « propositions politiques » : l’élévation du plaisir de vivre est depuis toujours le critère plus fiable, la seule proposition qui reste inacceptable dans ce monde à l’envers.

De Parete Calva au Mont Rubello, des petits villages aux sommets enneigés, nous avons résisté aussi longtemps parce que ce qui nous liait étaient un rêve et un grand sentiment : la complicité qui se révèle aux humains quand ils se mettent en jeu, eux et leurs futurs. En ces moments, la communauté avec ses semblables rompt les cages du Temps ( cette « invention des hommes qui ne savent pas aimer », comme nous avons lu récemment dans un de vos gracieux livres insignifiants) fait dialoguer les hommes d’aujourd’hui avec les morts, les vivants et les enfants à naître, pousse les passions à travers les époques, avec des bonds de tigre. Un petit exemple. Faire sonner une alarme collective pour signaler un danger est une pratique montagnarde qui se perd dans la nuit des temps. Ainsi, après les charges brutales et ignobles des gendarmes, le 6 décembre à Venaus – le soleil ne s’était pas encore levé – qu’ont sonné les cloches et une sirène : la mémoire souterraine renouait à l’improviste les fils séculaires…

La complicité, chers habitants de la vallée, est un sentiment sublime. Si nous tournions en arrière, nous referions ce que nous avons fait, par-dessus un camion ou un torrent, de nouveau prêts à nous enflammer. L’affection de tant de frères et de tant sœurs est encore à nos côtés, sept cents ans après. Mais la complicité authentique est rare. Méfiez-vous de qui ne dissout pas dans les batailles communes ses appartenances de boutique ou de paroisse, prompt à revendiquer les mérites et habiles à vendre ses saints. Méfiez-vous de qui, accourut parmi vous, prétend détester le détestable Train mais ne dit, ou ne fait, rien contre un monde de machines et de baiocchi : lisser le poil et être solidaire sont des choses vraiment différentes, comme la suite ne manquera de le montrer.

Un goriziano [3] d’autres temps, qui dans l’âme comme dans les vallées cherchait toujours les sentiers escarpés, a écrit : « Mieux vaut ne pas voir où l’on va qu’aller seulement jusqu’où l’on voit ». N’ayez pas peur. Si les initiatives de l’ennemi marquent vos occasions, ce sera la liberté à vous suggérer le chemin.
Fiez-vous seulement d’elle et tout ira pour le mieux.

De nulle part, février 2006.

Notes

[1Gherardino Segalello : franciscain défroqué qui se faisait passer pour le fils de Dieu, était à la fin du XIIIème siècle le chef d’une troupe d’hérétiques vagabonds prêcheurs, les apostoli, qui campaient dans les bois, et quêtaient dans les villes.

[2Michaël Gaismair fut l’un des leaders de la révolte des rustauds.

[3Goriziano : probablement un habitant de la région du vignoble produisant le [Collio Goriziano- > http://fr.wikipedia.org/wiki/Collio_Goriziano].

Quand Lama fâché, lama cracher !

 

[reçu par mail]

Salut,

Pour ceux et celles qui ne l’auraient pas eu par ailleurs le texte Quand
lama fâché, lama cracher !

Ce texte a été distribué un première fois lors de la manif du 31 mars
dernier contre toutes les expulsions à Caen. Nous l’avons distribué à
nouveau ce lundi soir alors que quelques 200 personnes ont arpenté les
rues avec une belle énergie avant de rejoindre une gare SNCF vide et
sans trains au départ avant 5 h. Les flics se sont fait discrets.

Nous souhaitions en distribuant ce texte manifester notre solidarité
face aux expulsions en cour dont la première de Lama faché. Mais en même
temps signifier d’où cette solidarité s’exerçait et comment elle n’était
pas dupes des jeux de pouvoir sur zone, et des appétits de composition
qui tracent leur chemin à la ZAD comme dans bien d’autres villes…

Enfin ce texte écris fin mars ne rend pas compte de l’agression qui
s’est passée sur la ZAD ces derniers jours.

Pour ceux et celles qui préfère une critique sensiblement identique en
rap :
https://nantes.indymedia.org/articles/40588

Un du comité El condor Pasa.

Zone contenant les pièces jointes