note: nouveau livre de la bibliothèque du laboratoire, on publie la présentation qu’on a trouvé
28 octobre 2009
Papiers des bas-fonds
Archives d’un savant du crime, 1843-1924
Éminent professeur de médecine légale à Lyon, Alexandre Lacassagne s’est donné pour visée à la fin du XIXe siècle d’étudier le phénomène criminel sous ses divers aspects : en comprendre l’histoire, la fréquence, mais aussi identifier ses auteurs, saisir leurs personnalités et leurs mœurs. Il a ainsi conservé une formidable masse de documents divers : profils de bagnards, carnets de tatouages, dessins de prisonniers sur papier à cigarette, poèmes, chansons, croquis, lettres, calendriers, comptes de cantine… Et a encouragé les détenus à la rédaction de cahiers et de récits autobiographiques.
Ces traces exceptionnelles, ces « archives mineures » longtemps tenues sous silence, en disent long sur le quotidien de la détention et sur l’expérience de l’exclusion sociale. Mais ils disent aussi la démarche singulière d’un homme qui, en maître d’écriture, a permis à ces hommes d’exprimer une multitude d’émotions : un rêve, une crainte, une peur. Ainsi invitait-il ceux qui étaient l’objet de tant d’écrits – ceux des juges et avocats, des experts, des journalistes, de l’administration pénitentiaire – à être pour la première fois sujets d’écriture et scripteurs de leur propre histoire. Historien, directeur de recherches au CNRS et à l’EHESS, Philippe Artières a publié plusieurs ouvrages relatifs aux écritures de la marge et à l’histoire des anonymes. Il est notamment l’auteur de L’Asile des photographies (Le point du jour, 2013) et de Papiers des bas-fonds (Textuel, 2010).
Agrégée d’histoire et doctorante en histoire contemporaine, Muriel Salle achève une thèse consacrée à Alexandre Lacassagne.
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