Jour après jour le 14 juin, le procès en appel de la mutinerie,s’approche

note: ce texte circule   et  de la colle permet de l’afficher . On ne peut pas diviser le centre pénitentiaire et le QuartierMaisonCentrale et il est téléchargeable ici

Au Tribunal de Grenoble, aura lieu le 14 juin prochain, à 13h

le procès en appel de la mutinerie des prisonniers à Valence

« Quand les écrits ne font rien que reste-t-il à part les actes ? »

dira Romain Leroy, devant le tribunal de valence

Jour après jour, les portes des cellules se referment . Jour après jour, la taule dévore une nouvelle part d’homme . Jour après jour, la taule isole. Elle isole les individus pour les contraindre à accepter la réalité de cette société. Une réalité fondée sur deux principes : l’exploitation et la domination.

Ces principes sont la base des oppositions irréconciliables de cette société : l’opposition entre riche et pauvre, entre chef et subordonné, entre ceux qui risquent de tout perdre et ceux qui ont tout à gagner.Et ils existent aussi tous ceux qui n’acceptent pas d’avoir une telle autorité au-dessus de leur tête, tous ceux qui n’acceptent pas d’être privés de la richesse de la société, qui n’acceptent pas d’être aliénés, isolés et surveillés à travers la technologie, pendant qu’on nous vend l’illusion d’unité, de bonheur et de possibilités illimitées.

Les tribunaux et les prisons n’ont rien à voir avec ce qui est juste ou injuste. Les tribunaux ne servent qu’à retirer de la société et du conflit social ceux qui brisent les règles de l’ordre en place. Telle est la fonction de la prison.La prison tente de mastiquer le contenu de son estomac , pour le régurgiter ensuite , la conscience tranquille, à la société ( c’est ce qui s’appelle la réinsertion)Par ailleurs, elle sert à enterrer et broyer vivants ceux pour qui cela ne marche pas

Les barreaux ne connaissent pas d’intérieur. Non seulement parce que la prison joue un rôle essentiel dans la maîtrise des conflits sociaux , mais surtout parce que sa logique de privation de liberté est la norme de l’ensemble de la société. Nous reconnaissons la prison dans la caméra au coin de la rue, et tout oppresseur dans la liste interminable d’institutions qui nous accueillent aimablement pour mieux nous détruire.

Lorsque la prison cherche à isoler les prisonniers et les conflits sociaux dont ils font partie, une confrontation consiste pour nous à refuser cet isolement. A construire des solidarités avec les prisonniers qui luttent contre la situation qui leur est faite. A tenter par tous les moyens qu’on estime opportuns d’ouvrir des brèches dans les murs gris et silencieux qui disent tant sur le monde dans lequel nous vivons . Cette solidarité ne nous est pas extérieure , elle fait entièrement partie de la lutte que nous menons est étroitement liée à un combat plus vaste, pour un monde autre .

Les matons se chargent de traquer la moindre parcelle de liberté dans tous les gestes de la vie quotidienne

Pour toutes ces raisons , nous serons le 14 juin à Grenoble aux côtés de Romain Leroy qui lutte avec d’autres inlassablement contre le régime mortifère d’isolement des QHS., pour affirmer en parole et en acte le rejet de ce qui participe précisément de l’oppression et de l’enfermement en leur opposant la seule perspective possible : celle de la liberté

Sous l’ombre du centre pénitentiaire et du Quartier Haute Sécurité de valence le 11/06/2017

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