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Ce samedi dernier se tenaient simultanément à Grenoble et à Saint-Martin-d’Hères une réunion avec Louis Aliot, vice-président du Front National, et un meeting avec Alexandre Gabriac, qui se présente aux prochaines élections législatives sous l’étendard de Civitas.
Ces rassemblements, accueillis avec la bienveillance des municipalités Vert/Parti de Gauche et communistes [1], bénéficiaient tous les deux d’une belle protection policière.
Lors de la nuit suivante, dans ce climat à mettre en confiance le plus timoré des raciste, une bande de motards est passée au camp installé parc Valmy, et ce pour les terroriser en tournant autour d’eux, en leur proférant des menaces et des insultes racistes, le tout armé de bâtons ou de barres de fers.
Le jour suivant, c’est une poubelle qu’on enflamme à proximité du camp.
Quelques informations supplémentaires sur le site de France 3.
Pour les soutenir, vous pouvez passer voir les gens sur place, déposer des tentes, jerrican d’eau, des bouteilles de gaz, nourriture, à discuter avec les habitant·e·s et les militant·e·s présent et voir à y camper.
mise à jour du 24/05
France bleu isère
Grenoble : après la destruction du camp de Valmy et l’expulsion des migrants,“les gens ont peur”
Les migrants qui occupaient le camp de Valmy, à Grenoble, ont été évacués ce mercredi dans le calme. Pour les associations présentes sur les lieux, la préfecture donne raison aux tentatives d’intimidation dont les occupants du camp ont fait l’objet.
Elle a listé les incidents qui se sont produits dans ou aux abords de ce camp, où vivent « 102 adultes et 54 enfants » dont des bébés: une « rixe » jeudi dernier impliquant « une trentaine d’individus« , des incidents dans la nuit de samedi à dimanche avec des personnes armées « de couteaux et barres de fer » et enfin lundi un début d’incendie dû à un cocktail Molotov.
- Le camp de Valmy, à Grenoble, attaqué par des motards en pleine nuit
La préfecture a saisi ce prétexte pour les expulser plutôt que de les héberger
Les associations de soutien ont dénoncé « une opération d’intimidation de fachos: ils ont tourné samedi en moto autour du camp avec des battes de baseball en lançant des injures racistes » à l’encontre des occupants, originaires en majorité des Balkans (Albanie, Macédoine, Kosovo, Serbie).
« Les gens ont peur« , a déclaré Mathilde, de l’association Droit au Logement Isère. « Je suis écoeurée, la préfecture a saisi ce prétexte pour les expulser plutôt que de les héberger« , a dénoncé une membre du collectif « La Patate chaude ».
Une autre militante a déploré le déplacement des enfants scolarisés à quelques jours des bilans d’orientation et, pour nombre d’entre eux, de l’examen du diplôme d’étude en langue française DELF), sésame d’insertion.
Une précédente tentative de vider le camp en février avait tourné court devant la réticence des habitants et la présence de militants.
Une première demande d’expulsion déboutée
Mi-avril, la mairie de Grenoble, dirigée par une coalition EELV-Parti de gauche-citoyens, avait intenté un recours en justice pour obtenir l’expulsion du camp Valmy. Cet ensemble de tentes et de baraques de fortune, sans eau ni électricité, occupe une extrémité de l’emblématique parc Mistral.
Le tribunal administratif l’avait déboutée aux motifs qu’en l’absence d’une solution d’hébergement d’urgence, une évacuation aurait pour conséquence « de placer ces personnes, dont de nombreux enfants, dans une situation de précarité encore plus grande, voire de mettre en jeu leur sécurité en les dispersant dans les rues de la ville« .
Cette fois-ci, les demandeurs d’asile ont été acheminés vers deux gymnases grenoblois, celui de Daudet et celui de la Houille Blanche pour y « être logés de manière provisoire, dans l’attente d’un hébergement plus pérenne en Centre d’accueil pour demandeur d’asile« , selon la préfecture.