Le groupe Ecran Total de Lyon était intervenu lors d’un débat sur le travail le 2 mai 2015 à Grenoble organisé par le Collectif grenoblois de soutien à la ZAD des Chambarans.
Aujourd’hui le collectif Ecran Total vous invite sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, le 9 avril, à la Wardine, à partir de 16 heures, pour un moment de présentation générale. Il y aura un repas partagé en soirée. (http://zad.nadir.org/spip.php?article4454)
Ce collectif propose également une soirée le mardi 11 avril, à partir de 19h, au B17 à NANTES (17 rue Paul Bellamy) (apéro-bouffe à 19h, puis présentation suivie d’une discussion à 20h).
Vous trouverez quelques documents sur l’objet de ces rencontres, en pièces jointes.
Quelques mois après les grèves qui avaient paralysé le pays en décembre 1995, l’Encyclopédie des nuisances (EdN) publiait une brochure critiquant ce mouvement. A contre courant de l’euphorie unanime qui considérait ce qui venait de se passer comme étant « le mouvement sociale le plus important depuis Mai 68 », l’EdN ne saluait pas la réappropriation de certains moyens de production comme pouvait le faire certains groupes libertaires, et regrettait notamment qu’elle n’ait pas été suivie de leurs remises en question. Nous pouvions lire dans les Remarques sur la paralysie de décembre 1995 : « A-t-on jamais entendu, dans ces moments-là, des infermières s’en prendre à la médecine scientifique, des routiers à la croissance démentielle des échanges marchands, ou des marins pêcheurs dénoncer le saccage dont ils sont à la fois les agents et les victimes ? Ou des employés du transport aérien critiquer les flux de l’économie mondialisée qui encombre le ciel de ces gestionnaires pressés et de son tourisme de masse ? Et une fois encore, durant ces grèves de décembre, a-t-on beaucoup entendu parler de l’émotion particulière ressentie en passant à trois cents kilomètres à l’heure devant une centrale nucléaire ? ».
Il aura fallu pas moins de 20 ans pour que certaines de ces remarques soient entendues et portées par quelques syndicats comme la CGT de Vinci qui a pris position contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ou comme la fédération SUD-Rail qui s’est déclarée contre la Ligne grande vitesse Lyon-Turin.
La critique de ce que nous produisons au travail et des conditions dans lesquelles nous le faisons doit être liée plus globalement à celle de l’économie marchande totalisante qui noue les productions et services entre eux. Nous travaillons pour produire des marchandises – produits ou services – qui sont vendues pour répondre à des besoins – qui peuvent être effectivement nécessaires ou discutables –, mais également et surtout pour permettre d’acheter d’autres marchandises. C’est pourquoi chaque marchandise contient en elle le moyen d’échange (en valeur sonnante et trébuchante) qui détermine un rapport social particulier.
« Il faut être marxiste au Collège de France pour ignorer que la marchandise par essence est, en tant que rapport social, annihilation de toute particularité qualitative et de toute singularité locale au profit de l’universalité abstraite du marché. Si on accepte la marchandise, on doit accepter son devenir-monde, dont chaque marchandise particulière est un agent, avant même d’être fabriquée à Taïwan » nous signalait très justement l’EdN dans ses Remarques.
Merci de faire suivre,
Henri Mora
pièces jointes:
« Ne nous libérez pas, on s’en charge ! »(Interview du groupe Ecran total par lui-même, paru dans CQFD de février 2017)en PDF
proposition de rencontre avec le collectif Ecran Total en lutte contre la gestion et l’informatisation de nos vies le dimanche 9 avril à partir de 16h (à la zad, lieu à préciser).en PDF
Ecran total » au Testet enPDF