transport d’énergie électrique à travers l’Europe:Une nouvelle ligne 320 000volts entre le Cotentin et le DEVON ( Menuel et Exter), déjà décidée

PROJET RTE ( France) et “FAB” (pour France-Aurigny-Grande Bretagne)

Voici le lien permettant de visualiser le dossier RTE.

http://www.rte-france.com/sites/default/files/2014_11_18_dossier-presentation_fab_v2.4.pdf:
Une nouvelle ligne 320 000 volts entre le COTENTIN et le DEVON ( Menuel et Exter) !

 

1. C’est déjà décidé !..

Le projet a été validé par l’Union européenne ( 14/10/2013) et par le Ministère de l’Ecologie en charge de l’énergie ( 15/07/2014)
Comme à l’habitude, la concertation commence une fois la décision prise, le 19/12/2014, à la Préfecture de la Manche.
Il ne s’agit que de tester l‘acceptabilité du tracé du projet en souterrain et en sous marin par les agriculteurs, le pêcheurs, les élus, les grands donneurs d’ordre et les associations.
C’est une interconnexion entre RTE ( France) et FAB LINK ( Grande Bretagne), sans doute en liaison avec British Energy, achetée par EDF, principale productrice d’électricité en Angleterre.

2.    220 kilomètres de lignes :

–  180 km en mer : 30 en eaux territoriales françaises jusqu’à AURIGNY…40 km en souterrain, dont 25 km entre Menuel, le poste de dispatching de l’électricité produite par les réacteurs de Flamanville et le littoral de l’Ouest Cotentin par un transit maximal de 1,4 GW, soit plus de la production maximale d’un réacteur actuel (1GW=1 gigawatt= 1000 mégawatt).
Les échanges nationaux sont prévus au niveau de 4GW ( un tunnel électrique sous la Manche existe déjà depuis 1985).
–  En mer, il y aurait deux paires de câbles électriques, espacés de 3 fois la hauteur d’eau “ensouillés” ou recouverts d’un matelas de béton et de rochers, sous coquilles métalliques,
–  A terre, ils seraient enfouis à 1, 50 mètre de profondeur sur 1 m de largeur dans des fourreaux enrobés de béton. Des chambres de jonction sont prévues tous les 1000 m. Des stations de conversion entre courant courant continu et courant alternatif. de 3 à 4 hectares sont prévus à chaque extrémité.

3. Aire d’étude pour le passage enterré depuis Menuel ( l’Etang-Bertrand) jusqu’au petit Doué ( Siouville-Héauville) au Nord, jusqu’à Sciotot-Les PIEUX au sud : 22 communes éventuellement concernées

4. Pourquoi un tel projet de liaisons entre la France et la Grande Bretagne?

– Il  existe déjà 3 lignes de 90 000 volts entre ST Rémy des Landes, Pirou et les îles anglo-Normandes.
Selon le document fourni par RTE et la Préfecture de la Manche, il s’agit :
– d’assurer l’approvisionnement électrique des deux pays;

Le Royaume-Uni dispose à l’heure actuelle d’un parc éolien offshore de 3,3 GW de puissance totale installée. A l’horizon 2020, le pays souhaite porter cette capacité à 14 GW. (photo : ©London Array)
– D’anticiper les besoins de raccordement des énergies renouvelables à partir de 2022 ( Parc hydrolien en liaison avec Aurigny)
– Mais RTE le reconnaît, aussi parce que Menuel est un point d’entrée vers la Bretagne ( Ligne-Domloup-Rennes et Cotentin Maine vers les Pays de Loire par Vitré). Des motivations voilées mais apparentes et réelles dans le déséquilibre électrique français .

– L’Etat nucléaire français, AREVA et EDF ( par l’entremise de British Energy, sa filiale privée anglaise) ont deux fers au feu,
vente à la Grande Bretagne de réacteurs  nucléaires,
à défaut, transport des excédents et des manques de production, par le Cotentin.

En effet, L’Etat nucléaire français est victime à la fois:
de sa surproduction d’électricité fournie en “base” par le nucléaire et qu’il faut vendre, souvent même à perte, puisqu’on ne sait pas la stocker massivement;
de sa sous production d’électricité pour fournir les “pointes” à partir de 17H( critiques autour de 19h) due à la spécificité française du tout électrique ( chauffage, électroménager, éclairage, informatique etc…) après le travail. Les économies d’énergie et les renouvelables ne compensent pas l’arrêt des centrales thermiques classiques et la destruction de quelques barrages comme ceux de la Sélune dans le Sud Manche.
Qui pis est, ce déséquilibre, typiquement français, est accentué par la mise en service de l’EPR programmée en 2017/2018 et l’encouragement à l’usage de la voiture électrique, dite abusivement “verte” (  qui s’ajouterait au tout électrique à la maison au retour du travail).

– Et Pour la GRANDE BRETAGNE?

Le choix de partir de Menuel est clair. C’est moins coûteux, pour la “base” de se servir en France que de construire d’autres EPR chez elle : 19 milliards d’euros pour les deux réacteurs EPR contractés d’HINKLEY Point, au sud Est de l’Angleterre . Le coût de cette interconnexion pour la France, ne coûterait que 250 millions. Combien pour la Grande Bretagne? C’est non indiqué dans le document RTE/Préfecture de la Manche, mais certainement beaucoup moins que la construction d’un EPR supplémentaire. Les risques  d’attentats ou d’accidents seraient plus importants pour le Cotentin que pour le sud Anglais, bien que la mer de la Manche soit bordée par les deux nations : qui en paierait les conséquences environnementales, sanitaires et socio-économiques?
Qui devrait gérer les déchets nucléaires résiduels de la production électro-nucléaire pour l’Angleterre, que personne ne veut chez lui?

La liaison comme “participation à la transition énergétique au niveau européen”, “notamment” anticipée par les grands donneurs d’ordre capitalistes d’Etat ou privés n’est qu’un alibi, une tromperie, un petit peu de miel pour faire avaler beaucoup trop d’acide.

5. Les solutions sont ailleurs:

Dans la réduction de la production d‘électricité inutile vers celle qui est nécessaire et l’ encouragement de moyens de substitution déjà opérationnels.
Dans le développement des économies d’énergie.
Dans les énergies renouvelables aux pouvoirs de gestion déconcentrés, gérées de façon décentralisée, localement et régionalement ,..

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1 De même  en est-il de sa forte concentration dans la vallée du Rhône pour vendre ses excédents à l’Italie et à la Catalogne pourtant sortantes du nucléaire et même pour la seconde “autonomiste”.