Résumé des audiences des 9, 13 et 14 février du procès du braquage d’ Aachen :
Les 3 journées ont été essentiellement dédiées aux interrogatoires de témoins de l’accusation : tout d’abord deux femmes de ménages de la banque et une passante qui, voyant des personnes au comportement « suspect » dans les parages de la banque, avait averti la police.
En général la version des faits des deux femmes de ménage a été assez différente, voire parfois contradictoire, comme par exemple sur le nombre de personnes ayant participé au braquage (variant de 3 à 6) ou à la description d’une femme qui aurait été présente (portant une perruque rouge, ou simplement blonde). Quant à la troisième témoin, elle affirme avoir vu un groupe de 5 ou 6 personnes, dont deux femmes, l’une aux cheveux longs et noirs et l’autre blonde, l’ensemble du groupe ayant l’air d’étudiant-e-s.
Le procureur et le juge ont demandé à l’ensemble des témoins si elles reconnaissaient de possibles participant-e-s au braquage, parmi les personnes présentes dans la salle, ce à quoi toutes ont répondu par la négative.
Un flic en civil en charge de l’enquête se trouvait aussi dans le public, prenant des notes et observant tout le monde, dans et hors de la salle. Sur l’interpellation de l’avocate, il a dû reconnaitre qu’il fait partie du LKA (Landeskriminalamt) et la procureur a justifié sa présence par le fait que l’enquête est encore ouverte.
La troisième session s’est centrée sur le témoignage technique de l’expert en ADN du LKA qui a analysé les traces trouvées sur quelques vêtements et objets et décrit les méthodes utilisées pour déterminer la coïncidence avec les relevés faits sur nos compagnon-ne-s lors d’un faux contrôle d’alcoolémie pour l’un et sur une canette de bière pour l’autre.
L’expert a répondu aux questions du tribunal et des avocats en reconnaissant qu’il n’est pas possible de déterminer depuis combien de temps une trace Adn se trouve sur un objet et que la “qualité” de la trace varie entre autre en fonction de la sorte de matériel (métal rugueux ou lisse, tissu, matériel poreux, etc.) ou des habitudes d’hygiène.
La quatrième session a suivi à peu près le même scénario avec d’autres témoins : les 2 employés de la banque qui avaient les clefs du coffre-fort et qui sont descendus au sous-sol avec 2 braqueurs.
Le premier se rappelait une femme avec une perruque platine et trois autres personnes ayant toutes entre 20 et 30 ans. Il n’a pas reconnu les objets que le juge lui a montrés sur des photos.
Le second (sous-directeur de l’agence) se souvenait de trois ou quatre personnes. Une femme portant une perruque noire ou marron foncé et avec un pistolet. Face aux photos, il a indiqué que le sac et la perruque pourraient coïncider avec ce qu’il se rappelait.
Aucun des témoins n’a reconnu une personne présente dans la salle comme ayant fait partie de l’équipe.
A la fin de chaque témoignage, les vidéos prises par 3 cameras du sous-sol de la banque (où se trouve le coffre-fort) ont été revisionnées pour voir si les témoins se souvenaient d’autre chose, ce qui n’a pas été le cas.
A chaque fois, les accusé-e-s ont pu compter sur le soutien de compagnon-ne-s solidaires présent-e-s dans la salle. La prochaine séance aura lieu jeudi 16 février partir de 9h.
[Résumé à partir de l’espagnol de solidaritatrebel, 2017/02