Nous étions plus de 4000 ce samedi après-midi à Lyon. Les nombreux appels avaient donné le ton et si la mobilisation appelée par les habituels « partis et syndicats de gôche » ciblait uniquement le FN et son congrès, l’opposition du jour couvrait un champ quelque peu plus large : celui du racisme (d’état) et de la violence policière (lesquels s’exercent régulièrement de façon conjointe). Quel intérêt d’ailleurs de s’opposer uniquement à un FN bunkerisé à la tête d’Or protégé par la police, et que médias et politiques ont déjà rendu « acceptable » en reprenant et appliquant ses idées racistes et réactionnaires.
Le déploiement policier du jour était sans commune mesure pour une manifestation « antifasciste », plusieurs dizaines de camions de CRS, autant de gardes mobiles, la BAC, un canon lance à eau, et même un hélicoptère. Mais depuis plusieurs semaines et les mobilisations anti-répressions, nasses policières [1] et déploiement ostentatoire sont devenus la règle, peu s’en sont étonnés. L’histoire avait déjà été vendue au quidam par les médias et le préfet Carenco : un centre-ville impraticable et des hordes de « casseurs » à la violence prétendument « gratuite ».
La pression policière s’est fait sentir avant même le début de la manifestation : les bus venant de Paris, d’Italie, de Grenoble ou de Berne ont été arrêtés sur le trajet, avec contrôle systématique des papiers et fouille. Certains n’ont pas pu se rendre au point de départ de la manifestation. Sur place des barrages de police sur toutes les rues débouchant à Jean Macé ont permis aux flics de fouiller une bonne partie des manifestants (on vous laisse deviner les critères arbitraires de ciblage) et d’arrêter au moins une personne. D’autres ont été embarqués par la police après des fouille et contrôle dans un bar.
La manifestation finit tout de même par quitter la place Jean Macé pour remonter l’avenue Jean Jaurès vers 15h. Partis et associations ouvraient le cortège suivi des syndicats (surréaliste camion-scène de concert de la CFDT). La deuxième moitié de la manifestation s’agrégeait derrière le NPA, autour d’un cortège libertaire compact et divers. Les habituels slogans contre le FN et le racisme d’état fusent, quelques pétards explosent le long du cortège, quelques coups de bombes de peinture sur les murs ou directement sur le sol finissent de poser l’ambiance. La présence policière se fait moins pesante aux abords du cortège, les flics sont regroupés devant et derrière la manifestation.
À l’approche de Saxe Gambetta, l’ambiance commence à monter. Quelques banques sont taguées, leurs vitrines et distributeurs prennent des coups. Un flic en civil (DCRI ?) présent au bord du cortège est pris à partie et doit fuir. Les flics commencent alors à mettre la pression sur l’arrière du cortège, et beaucoup de gens remontent sur les côtés. Arrivée sur l’avenue Gambetta, les premières grenades lacrymo tombent. Quelques mouvements de foules font accélérer la manifestation. Jusqu’au pont de la guillotière, les banques continuent de prendre des coups et le Mc Donald perd ses vitrines.
Arrivée à la fosse aux ours sur les quais, les CRS chargent le cortège et scindent la manifestation en deux. Une partie des personnes déjà engagée sur le pont fait demi-tour, et fait face à la police, pendant que la fin du cortège se retrouve prise dans une nasse, encerclée par les flics. Le reste de la manifestation continue de traverser le pont, puis de suivre les quais en direction des terreaux. Ceux qui ont échappé à la nasse sont finalement obligés de suivre le reste du cortège sous la pression policière. Un canon lance à eau se met à asperger la foule au croisement de la rue de la Barre. Les CRS talonnent le cortège, projectiles divers contre lacrymo. Cette marche forcée continuera jusqu’à la passerelle du collège, à quelques centaines de mètres seulement de la place des terreaux. Les flics y empêchent le cortège de poursuivre alors que les lacrymo tombent jusque dans les premiers rangs de la manifestation. Quelques groupes continuent dans les ruelles de la presqu’île, d’autres traversent le Rhône sur l’injonction des flics. Si plus rien ou presque ne se passe en centre-ville à partir de ce moment-là, le quadrillage policier se maintient tout le début de soirée, les quelques groupes de manifestants restés sur les quais se retrouvant rapidement face aux flics.
Le bilan répressif de la manifestation, outre les violences physiques d’une police sur les nerfs, s’élève à au moins 17 personnes interpellées selon les informations de la Caisse de Solidarité. Au moins une des personnes arrêtées avant le début de la manifestation a déjà été relâchée.
[Suivi en direct] du bordel un peu partout à lyon pour la manif contre le FN et le racisme d’état
- 18h40 : Huit camions de gardes mobiles devant la piscine du Rhone et des voitures de la bac autour de la place Raspail.
- 18h19 : Pour l’instant on en est à 17 arrestations qui ont été signalées à la caisse de solidarité
- 17h50 : Helico et important dispositif policier au pont de Perrache, de nombreux flics à la gare.
Pour le progrès : “16h35 : des embouteillages monstres paralysent la circulation en centre-ville“ - 17h06 : La pression se relache autour des gens qui étaient pris dans la nasse de la place du Pont.
- 17h00 : des flics sur tout le pont du Rhone
- 16h54 : Les personnes bloquées sur le pont de la guill’ avancent doucement encadrés par un important dispositif policier.
- 16h45 : 14 arrestations en tout.
- 16h31 : Une partie du cortège est arrivé à hotel de ville avant de se disperser. Pour l’instant au moins 7 arrestation.
- 16h20 : une femme sévèrement blesser couchée sur le pont Lafayette.
- 16h18 : Deux arrestations suite à une charge “vénère” croisement quai jean moulin, pont lafayette.
- 16h15 : Bateau de pompiers et police sur le Rhone. Canon a eau entre le pont de la guill et rue de la barre.
- 16h11 : Les cortèges du NPA et de la CNT, environs 200 personnes, bloquée pont de la guill. Ca gaze quai du rhone au niveau du pont Wilson.
- 16h08 : De l’autre coté du Rhone, rue de la Barre la police aurrait tiré des grenade lacrymogene. Le cortège progresse sur le quai.
- 16h04 : Le cortège de Solidaire quitte la manifestation.
- 16h02 : Les flics ont coupé le cortège en deux au niveau du pont de la guill. Le cortège s’étend entre le pont de la guill et le metro.
- 16h01 : Deux bakeu en ont prit pour leur matricule
- 15h58 : Le SO de Solidaire démonte une barricade au niveau du metro Guillotière.
- 15h57 : Le Mac Do de la guill qui avait proposer à la mairie de lyon de débarrasser la place du pont des Rroms n’a plus de vitrine.
- 15h53 : Hélico au dessus du cortège, la Bac serre l’arrière de la manif.
- 15h50 : Des vitrines de banques attaquées*. Les flics gazent cours gambetta.
- 15h49 : La police à tiré (flashball ? lacrymo ?) sur l’arrière du cortège.
- 15h43 : Un bus en provenance d’allemagne bloqué à l’exterieur de lyon
- 15h28 : “Chasse aux immigrés, guerre aux ouvriers, c’est le programme des fascistes mais aussi du parti socialiste” un slogan parmi d’autres.
- 15h19 : Des bus italiens bloqués sur le périph.
- 15h18 : Un bus de Berne a subi un contrôle d’identité systématique, les gens sont maintenant empêchés d’aller à la manif.
- 15h14 : Un mini-bus de grenoblois bloqué pour un controôe sur la route entre lyon et grenoble.
- 14h49 : Environ 2000 personnes sur la place selon La Horde.
- 14h43 : Une arrestation rue chevreul
- 14h41 : Bus d’antifa de paris bloqué/fouillé à l’entrée de lyon. @La_Horde Car @CAPAB75 bloqué à 40 km de #lyon par la gendarmerie ; fouille vérification d’identité pdt 1 h #antifa
- 14h30 : Deux personnes de plus arretées suite à une fouille dans un bar
- 14h09 : Fouille de sac à toutes les entrées de la place.
- 14h05 : Une voiture de Bac et une voiture de la nationale devant le local du FN à Perrache
- 13h30 : De nombreux contrôles de police au métro Jean Macé avec fouilles de sacs.
- 13h30 : Une arrestation suite à un controle de police. Un opinel à été trouvé sur la personne.
Publiés sur rebellyon, le 29/11/2014
D’autres récits des compagnons présents à cette manif évoquent un gros bloc anarchiste dont une grande partie cagoulée. Au moment des premières destructions, les orgas/syndicats/partis réformistes et citoyennistes “antiracistes” obéissent à l’injonction des flics en appelant à la dispersion. Le gros du SO de la manif est composé des syndicats, dont SUD et CFDT. Les flics scindent la manif en trois parties, pendant que plusieurs petits groupes partent à l’assaut de ce monde (MacDo, banques, agences immobilières et pour le travail, publicité…) dans le centre de Lyon. D’après les médias du pouvoir, au moins 3 flics ont été blessés lors d’affrontements et d’égarement (en référence aux deux policiers des renseignements en civil qui collaient un peu trop la manif); Pas moins de douze commerces (dont 3 agences bancaires: CIC, Banque Populaire, BNP Paribas) ont été attaquées.
Une agence immobilière a subi le même sort:
L’entreprise JC Decaux, qui possède comme dans de nombreuses villes la totalité du parc de mobilier urbain de Lyon (abris-bus, panneaux publicitaires et parc à vélos libre-service), a subi de gros dégâts en plusieurs points du centre-ville…
Un article de lyoncapitale de ce 30/11/2014, publié à 13h52, reprend la déclaration du procureur de la république Marc Cimamonti dans la matinée du dimanche 30/11 sur la radio lyonnaise radio scoop, disant que trois personnes avaient été placées en garde à vue, interpellées lors de la journée. 11 autres ont été arrêtées avant même le début de la manifestation, place Jean Macé, lors des contrôles de police qui se sont effectués avant l’accès au site de la manifestation. Les forces de l’ordre ont “ramassé du matériel” appartenant aux manifestants, comme “des marteaux, des casques et des effets vestimentaires” sur lesquels elles espèrent maintenant retrouver des traces ADN leur permettant d’engager des poursuites.