L’expulsion de 350 familles tourne à l’émeute à Rome
Des échauffourées se sont produites à Rome mercredi devant un immeuble abandonné transformé en squat, quand la police est intervenue pour en expulser quelque 350 familles pauvres qui y habitaient.
Ces familles composées d’Italiens et d’immigrants occupaient le bâtiment abandonné, propriété d’une compagnie publique d’assurances, en raison du manque chronique d’offres de logements bon marché dans la capitale.
Entre 100 et 150 policiers sont intervenus à la mi-journée avec des matraques contre 200 protestataires qui manifestaient devant l’immeuble délabré, tentant d’empêcher les forces de l’ordre d’y pénétrer. Des squatteurs sur le toit tapaient sur des pots en métal, pour marquer leur solidarité avec les manifestants qui se trouvaient dehors.
Plusieurs personnes ont été blessées, dont un homme qui saignait de la tête et une femme qui avait une jambe cassée, a constaté un photographe de l’AFP.
Tout le quartier au sud de Rome, près de la grande avenue Cristoforo Colombo, avait été bouclé par la police. « L’évacuation va continuer, et nous arrêterons tous ceux qui s’y opposent », a déclaré un porte-parole de la police romaine.
Fin mars, le gouvernement italien a lancé un vaste plan d’aides au logement pour les plus pauvres prévoyant 200 millions d’euros pour 2014 et 2015. Jugé insuffisant, il a été au coeur d’une manifestation samedi à Rome, qui a dégénéré en scènes de guérilla urbaine*.
Les militants préfèreraient que Matteo Renzi s’attaque aux logements vides pour les allouer aux familles dans le besoin. Selon une enquête du magazine Panorama parue le mois dernier, 50.000 appartements seraient sans locataire dans la seule ville de Rome.
Leur presse – Belga via 7sur7.be, 16/04/2014 à 15h48
Note du blog:
*Samedi 12 avril, des émeutes ont réveillé la manifestation rassemblant des travailleurs de partout, des chômeurs et précaires, des militant-es No TAV, des étudiant-es, des squatters … Un manifestant a perdu une main en voulant balancer un pétard sur les flics. A plusieurs moments du parcours, des cordons de flics anti-émeute ont été attaqués avec des pierres et des pétards par des manifestant-es cagoulé-es. Il y a eu des dizaines d’autres blessé-es et six personnes arrêtées. Plus de 2000 flics quadrillaient la ville. Ce mercredi 16 avril, des solidaires se sont pointés devant la prison de Regina Coeli pour exiger la libération des six personnes arrêtées suite à la manif de samedi dernier.
Repris de leur presse