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La révolution, entre hasard et nécessité
Octavio Alberola
Ce livre part d’un constat : Le XXème siècle a été le siècle des révolutions qui ont changé la géographie et le visage du monde ; mais l’outil politique qu’elles étaient est devenu inutilisable. Le mot lui-même ne peut plus s’appliquer dans les temps actuels. On ne rêve plus au « matin du Grand Soir » et il n’y a d’autre ordre du jour pour le monde que celui du capitalisme prédateur globalisé… Et il tente de répondre à cette question : devons-nous nous résigner à cette régression, renoncer à penser l’émancipation, ou, au contraire, sonner l’heure de la révolte, réinventer la révolution ?
C’est pourquoi, comme Tomás Ibáñez le précise dans le Prologue, au lieu de nous délivrer un texte pour nous expliquer sa manière d’entendre l’anarchisme et la révolution, Octavio Alberola préfère nous fournir les éléments nécessaires pour que nous nous en fassions une idée par nous-mêmes (…) En effet, ces éléments n’appartiennent ni à la théorie ni à la pratique prises séparément, mais à toutes deux de manière simultanée et indissociable puisque l’écrit et le vécu, la lutte et la réflexion, renvoient ici l’un à l’autre et s’expliquent réciproquement dans une interaction sans césure.
Situés au point précis où fusionnement la vie et la pensée, les éléments biographiques et les réflexions théoriques s’entrelacent donc tout naturellement pour nous faire sentir, presque au-delà des mots, ce qui a constitué l’un des éléments moteurs de la démarche d’Alberola : le refus de scinder le dire et le faire (…) Le sous-titre de ce livre – « Entre hasard et nécessité » – est tout à fait opportun pour autant qu’il qualifie un engagement anarchiste, antifranquiste et révolutionnaire auquel le hasard des circonstances ne fut certes pas étranger, bien au contraire, mais dont la nécessité se révéla très vite incontournable pour qui ne voulait pas renier des valeurs attachées à la justice dans la liberté (…) En définitive, avec tous leurs errements et leurs réussites, les écrits et la vie d’Octavio témoignent conjointement, et par l’exemple, que les êtres humains ont toujours le choix entre subir l’histoire ou, au contraire, tenter de la construire (…)