Depuis plusieurs années, la lutte contre les lignes à Très Haute Tension entre Gap et Briançon s’intensifie. Les travaux ont commencé à l’automne dernier. Au delà des recours juridiques, des collectifs, des individus s’organisent face à ce projet : manifestations, blocages et sabotages se sont multipliés pour tenter de ralentir, de visibiliser les travaux et la lutte ces derniers mois.
Le mouvement contre ce projet a de nombreuses facettes. Des personnes, des associations, des collectifs assez différents s’y retrouvent et apprennent ensemble à refuser, à résister, à lutter. Des pratiques très variées se croisent et s’entremêlent (de la lettre au président de la république au sabotage nocturne).
La critique des lignes THT ne doit pas se limiter à une défense d’un territoire, mais à la critique du système énergétique donc du capitalisme et de l’Etat. C’est à ce moment là, qu’elle pourrait devenir une lutte offensive qui s’attaquerait aux infrastructures à venir et existantes.
Les lignes THT ne passeront pas !
Les acteurs de la montagne s’élèvent contre le projet d’implantation de lignes THT sur la Haute-Durance.
Ce dimanche 27 novembre 2016, une action de protestation vigoureuse et artistique a été menée sur la commune de Puy Saint Eusèbe, dominant le lac de Serre-Ponçon, sous le parrainage des grimpeurs-alpinistes Stéphanie Bodet, Arnaud Petit et Lionel Daudet. Une highline a été tendue entre les deux pylônes, baptisés Maurice Brun et Karine Berger, qui symbolisent l’absurdité et la gabegie du projet de Rte dans les Hautes-Alpes.
Une première mondiale dont on se serait bien passée : des slack-liners ont réussi à plusieurs reprises la traversée des 80 mètres séparant ces pylônes, hauts de 40 mètres, destinés à nous imposer leurs délires inutiles de Très Haute Tension – 2 x 225 000 volts ! Une belle performance aérienne et poétique…
Outre l’arrêt immédiat des travaux, le collectif No THT 05 exige à nouveau que soit rendu public le Rapport de Manquement remis au préfet par la DDT. En effet, les irrégularités commises par RTE sont nombreuses, impunies et cautionnées par les élus complices et la préfecture. Pourquoi ce silence ? Pourquoi ce déni manifeste de démocratie ? Les haut-alpins ont simplement le droit à la vérité concernant ce massacre environnemental.