Laurent Wauquiez et Gérard Collomb s’en vont à Rome voir le pape, comme Henri IV de Germanie à Canossa ?

Le roi des Romains venant à Canossa pour que le Pape Grégoire VII lui pardonne

« Laurent WAUQUIEZ s’y rendra-t-il comme à Canossa? J’aimerais l’imaginer à genoux, toquant au heurtoir du Vatican pour qu’on lui ouvre une porte tandis que, lui, il préféra la fermer au nez des malheureux qui croupirent à Calais. »


extrait du communiqué de la Libre Pensée

Les masques finissent toujours par tomber un jour. Les médias informent que l’archevêque de Lyon, Philippe Barbarin (impliqué dans des affaires de pédophilie, mais couvert par le Pape) a
décidé de convier 260 Élus politiques de tous bords, dans le cadre d’un pèlerinage catholique au
Vatican pour fêter « le pèlerinage de la miséricorde », cette sortie cultuelle sera ponctuée par une
audience du pape François.
Les organisateurs de ce charmant voyage épiscopal indiquent que : « Ce pèlerinage à Rome
constituera un point de départ pour d’autres rencontres locales sur les thèmes de la Doctrine sociale de l’église comme l’économie, l’écologie, la famille, le travail… ». On comprend bien que l’évêque de Vichy soit aussi de la partie : Travail, Famille, Patrie, cela doit rappeler des souvenirs à ses ouailles.
Le Maire de Lyon, Gérard Collomb (Parti socialiste et aussi le  sparring-partner d’Emmanuel
Macron – membre du Comité de rédaction de la revue Esprit des Jésuites) sera accompagné de
Laurent Wauquiez (Les Républicains, dont les positions sont plutôt à droite de « monseigneur » Lefebvre). Dans le voyage pontifical, il y aura aussi Christophe Guilloteau(Président LR du Conseil départemental du Rhône).
Mais que vont-ils faire à Rome ?
La réponse est donnée par l’église dans son invitation aux Élus : « Parfois les Élus peuvent se
retrouver écartelés entre les décisions qu’ils doivent prendre, et – le cas échéant – leur engagement politique.
Comment concilier les deux ? Notre déplacement au Vatican a pour but de les aider à trouver des
réponses. »
L’évêque Pascal Roland de Belley-Ars précise : « Chaque évêque accompagnera les Élus de son diocèse et nous nous retrouverons tous ensemble pour partager des moments de ressourcements et de prière (Messe,veillée, audience avec le pape), rencontrer des cardinaux dont la fonction n’est pas étrangère à votre propre mission, visiter des sites et des lieux habituellement inaccessibles au grand public. »
Il s’agit clairement pour ces Élus politiques d’aller chercher leurs ordres de mission pour faire
triompher le point de vue du Vatican dans les affaires politiques et institutionnelles françaises.
C’est le retour du cléricalisme le plus pur en violation de la loi de Séparation des Églises et de
l’État de 1905.
Entendons-nous bien : que des Élus politiques A TITRE PRIVE aillent au Vatican voir le Pape,
sur leurs deniers personnels (ce qui est loin d’être le cas, si l’on en croit la presse), la Libre Pensée n’aurait rien à y redire. Il s’agirait de l’exercice de la pleine liberté de conscience. Mais là, il est clair que ce sont des Élus politiques ES-QUALITES qui vont voir le Pape. C’est une violation de
la laïcité institutionnelle.
Une bien triste comédie du pouvoir
Ces mêmes « Élus » n’ont que réprobation pour les « supposés musulmans », mais ils ont les yeux de Chimène pour l’Église catholique. Ils ont chacun leur candidat pour l’élection présidentielle, mais ils se retrouvent tous dans le soutien à la Doctrine sociale de l’église (inspirée sans doute par le Très-Haut).
Doctrine dont le dernier avatar s’appelle la loi El Khomri qui, en visant à détruire le Code du
Travail, tente de remettre en place le corporatisme qui fut si cher au Régime de Vichy et qui
s’appelait la Charte du Travail. Il n’est pas étonnant que la CFDT ait porté cette loi antisociale sur
les fonts baptismaux du gouvernement Hollande/Valls/Macron/ Gattaz/Berger. Tous les élus
concernés par le tourisme papal n’ont rien à trouver à redire sur cette tentative de destruction du
Code du Travail, laquelle a suscité une mobilisation syndicale d’ampleur et dans l’unité ouvrière.
Côté cour : on se dispute aux élections
Côté jardin : on va ensemble au Vatican !