[Center Parcs] Une ZAD à 60 Km de Valence

note : une ZAD à 60km de Valence

 

[Center Parcs] Une ZAD à 80 km de Grenoble

jeudi 27 octobre 2016
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Alors que le gouvernement semble préparer l’expulsion de la ZAD de Notre Dame des Landes, (rendez-vous à 19h place Notre Dame à Grenoble le jour de l’expulsion ! ), quelques opposants au Center Parcs de Roybon font le point sur la situation locale et nous rappellent qu’une ZAD est toujours occupée dans les Chambarans, à une heure de Grenoble.

UNE ZAD A MOINS DE 80 KILOMETRES DE GRENOBLE ? ETONNANT NON ?

Il y aura bientôt 2 ans, le 30 novembre 2014, la maison forestière de la Marquise à Roybon dans la forêt des Chambarans était occupée. Par cette occupation, nous entendions résister physiquement à l’avancée massive des travaux de déforestation en cours dans le bois des Avenières pour préparer la construction d’un Center Parcs, usine à touristes voulue par le groupe Pierre & Vacances.

Le contexte de l’époque était particulier. L’assassinat par la police quelques semaines plus tôt de Rémi Fraisse à Sivens était dans toutes les têtes (ni oubli ni pardon pour ce crime). La résistance dans les Chambarans fut aussi une réponse à ce 26 octobre. Il y avait alors une véritable effervescence, la volonté d’empêcher par tous les moyens que ce projet symptomatique n’aboutisse. Cette énergie communicative permit rapidement de stopper la destruction de la forêt par les machines. Ainsi naquit la ZAD de Roybon. De nombreuses cabanes furent ensuite construites et habitées malgré la neige et le froid. Puis vint le temps des victoires judiciaires. Le 23 décembre 2014, l’arrêté préfectoral qui avait permis de démarrer les travaux était suspendu, puis annulé par le Tribunal Administratif le 16 juillet 2015.

Depuis, nombreuses et variées ont été les luttes à mener (contre la loi « Travaille », pour mener la contestation à Bure ou aux Nuit Debout, pour se défendre des menaces à Notre-Dame-des-Landes, contre les compteurs Linky, pour la défense des Rroms d’Esmonin, contre les expulsions de squats, etc.) et l’attention protestataire s’est quelque peu détournée. Les visiteuses et visiteurs se sont faits plus rares dans la forêt. Pourtant il y a toujours, à 70 kilomètres de Grenoble une ZAD où des personnes occupent et habitent en permanence à côté et sur le chantier contesté. Pourtant rien n’est gagné sur le plan juridique, et le prochain acte, l’audience en appel du jugement annulant l’arrêté préfectoral se tiendra dans une semaine, le 03 novembre à Lyon.

Pierre & Vacances, maître ès bulles tropicales et artificialisation de lieux naturels, en plus des Chambarans a également dans ses visées plusieurs autres projets de Center Parcs dont l’un à Poligny dans le Jura et un autre au Rousset en Saône et Loire qui sont en cours de finalisation avec les élus locaux. Depuis plusieurs années déjà, des oppositions ont vu le jour autour de ces 2 projets, confortés par la résistance à Roybon. De forts liens se sont noués . Une coordination réunissant collectifs, associations et individus « Center Parcs, Ni ici Ni Ailleurs » est née de ces liens. Nous entendons lutter ensemble contre ce que représente Center Parcs : la prédation des ressources locales, l’accaparement des biens communs et l’illusion que l’emploi et la marchandisation sont les seules voies possibles pour créer des richesses.

Center Parcs fait partie pour certains des GPII (Grands Projets Inutiles et Imposés), il est pour nous la représentation parfaite de l’absurdité de l’organisation économique et sociale, et pour le moins nuisible de notre société par le capitalisme.
Pour cette raison nous le combattons et le combattrons.

Pour cette raison, nous avons décidé ce samedi 22 octobre de décorer la Porte de France à Grenoble pour manifester notre irréductible opposition à Center Parcs, à Roybon comme à Poligny et au Rousset et notre soutien à la ZAD.

Au moment où à Notre-Dame-des-Landes la ZAD est menacée, nous faisons partie de celles et ceux qui ont vu dans le mouvement des ZAD non pas un phénomène de mode dans la contestation mais un renouvellement de fond de celle-ci, non pas seulement l’occupation et la défense de lieux mais la création de foyers de réflexions d’où puissent sortir renforcées nos oppositions au monde tel qu’il va et une plus grande cohésion, par-delà nos différences, sur les manières de s’y opposer.

Des opposants grenoblois aux bulles tropicales membres de la coordination « Center Parcs Ni Ici Ni Ailleurs »


Sur ce sujet, vous pouvez aussi lire : Nous nous battons pour que cette forêt reste une forêt.