Association Nuclear Transparency Watch : démission de Michèle Rivasi ? (mise à jour)

Le texte  ci-dessous a  été  reçu par mail, il  fait  partie d’un débat apparu après l’annonce de la démission de Michèle Rivasi ( présidente fondatrice) de l’association européenne Nuclear Transparency Watch , après la diffusion d‘une lettre  de Thierry Ribault.. Nous publions ce texte car la position de la CRIIRAD lisible ici est critiqué d’une manière conséquente. Nous partageons cette dénonciation de la CRIIRAD et  de sa position de contre expert. Bonne lecture.


La sorte de caractériologie provisoirement conclusive établie par Jean-Jacques Delfour cache la contradiction révélée à la fin de la table ronde de Tcherno23. Thierry Ribault quitte la table parce que Michel Guéritte interdit d’affranchir le public, qu’il nomme « les Champenois », quant à la collusion entre NTW et la bureaucratie européenne. Cette collaboration a un contenu bien précis que reconnaît Michèle Rivasi en avouant que son NTW n’est pas une organisation anti-nucléaire et que révèlent à l’auditeur le rôle et le passé de son secrétaire Gilles Hériard-Dubreuil rappelés par Ribault puis, à propos de la pectine, par Wladimir Tcherkoff. Ceux qui soutiennent qu’il faut cacher ce contenu orientent les actions prétendument anti-nucléaires vers la gestion post-accidentelle.

 

Une fois de plus c’est la collaboration entre experts et contre-experts qui est en cause. Tcherkoff rappelle le refus par Hériard-Dubreuil de recourir au remède improvisé que constitua la pectine que l’organisateur des débats, Guéritte, aurait voulu garder secret. Ce faisant Tcherkoff dévoila que cette contre-expertise gestionnaire ne se souciait pas même de soigner les victimes tout en restant dans le cadre de la gestion post-accidentelle, au point de vue de l’expérience. Ce que dénonce Ribault est plus général, c’est l’orientation gestionnaire post-accidentelle des contre-experts prétendument anti-nucléaires au point de vue de leurs perspectives éthiques et quant à leur rôle politique. Celle-là même qui les poussent à se réunir avec les bureaucraties étatiques au titre de leur contre-expertise citoyenne au motif de recueillir des informations, comme le défend Rivasi. Que révéleront-ils aux béotiens ? Juste ce qu’il faut pour maintenir leur position d’intermédiaire incontournable.

 

Nous avons un exemple sous les yeux en ce moment même. La Criirad se scandalise de l’élévation de la norme de 20 à 100 mSv pour tous. Elle « lutte » juridiquement, et à coups de pétitions, pour que cette norme ne soit pas universalisée. Elle oriente ainsi le mouvement vers la satisfaction d’une existence contaminée à 19 mSv. Avec l’accumulation des catastrophes nucléaires, la fougue de la Criirad se déclenche désormais à partir de 20 mSv et sa modération est de mise en deçà. La Criirad dépasse ainsi le mensonge de la norme précédente à 1 mSv qui aura fini par être « acceptable ». Thierry Ribault avait entendu, à un autre moment de Tcherno23, le lapsus de Rivasi confondant « Mutadis » et « Mutandis ». Les contre-experts poursuivent leur mutation, ils s’adaptent eux-mêmes à leurs contradicteurs. À mesure qu’ils s’institutionnalisent, ils accoutument les populations. Ils participent de l’assuétude mentale généralisée.

 

Il n’y a aucune folie à lutter contre le nucléaire, sauf à confondre cette lutte avec la schizophrénie des contre-experts, laquelle d’ailleurs n’est pas l’apanage du nucléaire. La vraie jouissance est ailleurs.

Les constats indignés sont nécessaires, le progrès l’implique. Le citoyen s’indigne et collabore.

Association contre le nucléaire et son monde,

21 octobre 2016

texte en lien de Jean-Jacques Delfour en PDF qui fait parti du débat en cours, on a mis ce texte pour permettre aux  lectrices et  lecteurs pour comprendre le début du texte de l’ACNM