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Le Parisien / samedi 1er octobre 2016
La manifestation avait été interdite. Des heurts ont pourtant éclaté samedi aux abords de la «Jungle» de Calais entre des forces de l’ordre et des migrants appuyés par des militants d’ultra-gauche, faisant cinq blessés légers chez les policiers, a indiqué la préfecture du Pas-de-Calais. Un photographe de l’AFP a également été blessé. La situation s’est finalement apaisée vers 19 heures. Bernard Cazeneuve a «condamné avec la plus grande fermeté les violences commises par des activistes».
Ces échauffourées sont intervenues alors que la préfecture avait interdit en milieu de semaine une manifestation de soutien aux migrants, prévue samedi et qui devait partir de la «Jungle» pour atteindre le centre de la cité portuaire. Saisi en référé, le tribunal administratif de Lille avait validé cette interdiction vendredi soir.
«Vers 15h40, 200 personnes, essentiellement des No borders et des migrants, se sont rassemblés devant les CRS. Comme le rassemblement était interdit, il a été procédé aux sommations d’usage et les CRS ont repoussé les migrants sur la bande des 100 m (qui avait été entièrement démantelée début 2016, NDLR), à l’intérieur même du camp», a expliqué Étienne Desplanques, directeur de cabinet de la préfète du Pas-de-Calais. Des CRS ont ensuite fait usage de gaz lacrymogènes et ont utilisé un engin lanceur d’eau.
Au cours de ces heurts, un photographe de l’AFP a été légèrement blessé, atteint par «un caillou gros comme une pomme», a-t-il dit, qui lui a entaillé le cuir chevelu. Son confrère de l’agence Reuters a vu le pare-brise de son véhicule voler en éclats. Ces échauffourées se poursuivaient vers 17h30. Il était impossible d’entrer et de sortir du camp de migrants au niveau de l’accès principal.
Un peu plus loin, des manifestants lançaient des projectiles sur des camions empruntant la rocade portuaire, et un véhicule de police a été endommagé, selon ce témoin, qui a entendu des appels radio de policiers demandant des renforts. Sur la zone d’activiités Marcel-Doret, à quelques centaines de mètres de là, des migrants tentaient de débrancher les fils de batteries de plusieurs camions, selon une source policière.
Selon un journaliste présent sur place, plusieurs manifestants ont également été blessés. Par ailleurs, des bus en direction de Calais ont été bloqués dans l’après-midi. «Quatre bus partis ce matin de la porte de la Chapelle ont fait font l’objet d’un contrôle d’identité sur le péage de Setques. Il s’agit de militants d’ultra-gauche parisiens et de migrants en provenance de Paris», a également confirmé Étienne Desplanques, le directeur de cabinet de la préfète du Pas-de-Calais. [suit la pub’ du NPA et d’autres politiciens; NdAtt.]