Rémi Fraisse est mort tué par les gendarmes Ni oubli Ni pardon

Rémi Fraisse est mort* tué par les gendarmes

La grenade offensive OF

Samedi 25 octobre, Rémi Fraisse est mort* dans des affrontements, tué par les gendarmes lors de la lutte contre le barrage de Sivens. Des mobilisations ont lieu en France et à l’étranger, partout où la douleur d’apprendre la mort de quelqu’un sous les coups de la police est insupportable.

Que fait la police ?

Au cours des luttes de ces dernières années, la police a blessé et mutilé des dizaines de personnes en réprimant des révoltes dans les quartiers populaires, des mouvements sociaux, des actions syndicales et des luttes contre des projets financiers comme le barrage du Testet. En ce moment, à Sivens, on dénombre plusieurs blessés au flashball, des tirs de grenade et des matraquages en règle. Les policiers sont allés jusqu’à jeter une grenade à l’intérieur d’une caravane où se trouvaient des gens.

Aux frontières de l’Europe, des gens meurent tous les jours en essayant d’échapper à la police. A Lampedusa on compte 3300 morts depuis 2002.
Dans les quartiers populaires la violence de la police est quotidienne. Elle s’exprime par le bouclage des quartiers, les contrôles au faciès, les expulsions, les rafles de sans papiers. Les blessures et mutilations ne se comptent plus. On dénombre plusieurs morts chaque année. A chaque fois des collectifs se montent et luttent contre la violence de la police et son impunité. Dans une ZUP de Blois, le 30 octobre, une personne a encore perdu un oeil suite à un tir de flashball. La mort de Rémi nous ramène à toutes ces réalités. Luttons pour Rémi, luttons pour tous les autres.
Que défend la police ?
Ce sont, bien sûr, les grands projets utiles au capitalisme et nuisibles aux gens et à leur environnement. Qu’il s’agisse de l’aéroport de Notre-Dame Des Landes ou du TGV Lyon- Turin. Dans la violence, la police maintient l’ordre établi. Cet ordre sert les intérêts des puissants, des riches, des gouvernants, des patrons, des banques. Il dé-sert celui de tous les autres, les précaires, les pauvres, les prolétaires, les personnes racisées, les femmes.

Des croix installées par les opposants au barrage de Sivens (Tarn), le 6 novembre 2014.

Résistons ensemble !
Une voiture qui brûle, un patron séquestré, une occupation de la CAF, une bouteille d’eau jetée, un fauchage d’OGM, un blocage d‘un train de déchets nucléaires, une réquisition de logement vide sont autant d’actes de révolte et de colère légitimes. Et de la ZAD de NDDL à celle du Testet, en passant par les quartiers
populaires des grandes métropoles, la ferme des 1000 vaches aux sans-papiers de Calais, tous ceux et celles qui s’opposent au monde tel qu’il nous est imposé sont touchés. C’est donc dans
un même mouvement cohérent qu’ils gazent, mutilent, condamnent, emprisonnent…

Le pouvoir les qualifie de violents. Mais comment qualifier les blessures, les mutilations et les meurtres de la police ? Sans parler de la violence économique qui nous est faite à tous.Les journalistes et les politiciens séparent les bons des mauvais manifestants, les violents des non-violents. La réalité des luttes, c’est qu’il y a de nombreuses manières de lutter, chacun selon ses moyens et ses colères. La réalité c’est aussi que les armes de la police ne font aucune distinction entre les manifestants. Nous devons tous nous protéger et nous organiser afin de nous défendre. Ces procès pour l’exemple, cette surveillance et ces violences policières n’ont qu’un but : nous diviser, nous terroriser, nous convaincre de ne plus manifester, s’organiser, se révolter. Mais ils auront beau distinguer les bon.ne.s manifestant.e.s des mauvais.es, nous savons désormais que nous sommes tou.te.sconcerné.es, de l’action symbolique à l’accès de colère un jour de manif : ils tirent sur tout ce qui bouge. Et c’est l’absence de réaction solidaire unitaire qui laisse le champ libre à la répression
Partout des gens s’organisent et résistent. Ne nous laissons pas gouverner par la peur !
Ne les laissons pas nous diviser. C’est ensemble que nous construirons une lutte!
Lorsqu’ils tuent l’un d’entre nous, ils nous disent que notre vie n’a aucune valeur.
Prouvons-leur que prendre une de nos vies leur coûtera très cher.

Des lycéens bloquent l'entrée du lycée Arago, à Paris, le 6 novembre 2014, en hommage à Rémi Fraisse, manifestant mort sur le chantier du barrage de Sivens.

Mort de Rémi Fraisse : une vingtaine de lycées bloqués à Paris

Des anarchistes 6/11/2014
* http://www.mediapart.fr/article/offert/b2c8573215892ea7297fc0a94ad4d6e1L’État l’a su immédiatement et l’a caché: c’est bien une grenade offensive qui a tué sur le coup dans la nuit du 25 au 26 octobre Rémi Fraisse. D’après les premiers éléments de l’enquête et des témoignages de gendarmes mobiles, une longue chaîne de responsabilités a abouti à la mort de l’étudiant écologiste. Le gouvernement a tenté durant quarante-huit heures de brouiller les pistes.