[Suisse] Nouvelle mise-à-jour des “huit de Bâle”, incarcérés à la suite de la manif sauvage du 24 juin (+ supplément)

Des huit prisonniers à l’origine, sept ont entre-temps été libérés. Dans un cas, la durée de détention est allée à son terme, dans les six autres des recours ou des demandes de remise en liberté des avocat-e-s ont conduit à une libération anticipée.

La personne qui se trouve encore en détention n’a pas de passeport suisse et son cas est de fait traité séparément. On ne peut pas prévoir pour le moment s’il pourra sortir de prison début octobre ou si le tribunal donnera suite à une énième demande éventuelle de prolongation de détention.

La longue détention des accusés est clairement motivée d’un point de vue politique, entre autre en raison de la partialité d’un juge d’instruction : Ce dernier, en plus d’être occupé au tribunal de mesures coercitives du palais de justice, est en même temps engagé de façon active au parti d’extrême-droite de l’UDC. Ces deux bâtiments ont justement été attaqués lors de la balade du 24 juin.

Nous souhaitons au dernier prisonnier beaucoup de force et d’énergie pour surmonter la longue détention – et nous le souhaitons aux personnes relâchées qui se retrouvent dans les bras des ami-e-s et compagnon-nes.

D’ailleurs, nous envoyons des saluts solidaires et de la force aux deux personnes**en prison préventive à Zurich, à qui il est reproché d’avoir été impliquées dans la perturbation du congrès de la société européenne pour la recherche en culture (Eucarpia*) le 29 août 2016.

Personne n’est libre tant que tout le monde ne l’est pas !

[Traduit de l’allemand de linksunten, 4. September 2016]

NdT:

*Organisation de recherche techno-scientifique qui s’intitule “Association européenne pour l”amélioration des plantes”

**  deux activistes arrêtés pour l’action directe lors du congrés

Le 29 août 2016, vers 11 heures, les congressistes d’Eucarpia entendaient en plénière M. Nils Stein sur la génomique et la bio-informatique. M. Stein dirige un groupe de recherche sur la diversité génomique à l’Institut Leibnitz de Génétique Végétale et de Recherche sur les Plantes Cultivées (IPK) à Gatersleben, en Allemagne. Il est le président du Consortium International pour le Séquençage du Génome de l’Orge (IBSC). C’est, en bref, de la recherche fondamentale qui nourrit l’amélioration des plantes dans son ensemble.

Et c’est cette conférence que des activistes ont choisi de saboter. Mais le plus simple, ici, est de reproduire, en traduction, le communiqué de presse de l’EUCARPIA.

« Il est environ 11 heures quand un groupe d’activistes pénètre dans la salle de conférence de l’ETH Zurich, en jetant de l’urine sur le public tout en peignant « Merde à la technologie » sur le mur. Quand ils furent partis, ils ont laissé derrière eux des dégâts considérables, un merdier d’œufs pourris et d’excréments, et aussi un public plein d’incompréhension. Le fait que les activistes aient choisi notre congrès de l’EUCARPIA pour leur action est tout à fait remarquable car les scientifiques du domaine des plantes sont tout aussi préoccupés qu’eux par le défi de nourrir le monde et, comme les activistes semblaient le réclamer, veulent aussi mettre fin à la dépendance aux pesticides dans l’agriculture. Dans le même temps, les productions végétales doivent utiliser moins d’eau et d’engrais. »

 

Le congrès de l’EUCARPIA réunit des scientifstes et des semanciers  de toute l’Europe et d’ailleurs pour partager les dernières connaissances sur les plantes. Le programme du congrès est varié. Une toute petite partie des plus de 300 contributions traite des plantes génétiquement modifiées, . Le président dirige un programme de sélection destiné à l’agriculture biologique couronné de succès, tandis que le prochain président, désigné, est impliqué dans le développement de pommes de terre résistantes aux maladies par cisgénèse. Syngenta est un sponsor du congrès, tout comme le FiBL, l’institut de recherche pour l’agriculture biologique. »

Deux des activistes  ont été arrêtés par la police . Aucun des participants au congrès n’a été en danger personnel. Après une demi-heure de suspension, le congrès a malheureusement  repris. »

« DANS LA LUTTE CONTRE LE GÉNIE GÉNÉTIQUE
menée en France depuis le sabotage de Nérac en 1998, certains ont su faire le lien en
paroles et en actes entre la critique des OGM et celle de l’organisation sociale qui les a
produit, pour remettre en question les fausses évidences d’un « destin technologique »
inéluctable, du contrôle et d’une artificialisation de la vie biologique »
citation  de la brochure feu vert pour les OGM, prison pour René Reisel