SPIE : portrait d’un collabo tout-terrain

SPIE (Société parisienne pour l’industrie électrique) est une société spécialisée dans les « domaines du génie électrique, mécanique et climatique, de l’énergie, et des réseaux de communication ». En 2012 elle a fait un chiffre d’affaire de près de 4,2 milliards d’euros. On retrouve ses nombreuses filiales dans les chantiers et usines qui sont bien à l’image de ce que ce monde de merde peut produire :  plate-formes offshore, construction de taules, centres commerciaux, raffineries,  centrales photovoltaïques, installation de la fibre-optique, centrales nucléaires, tracés de la LGV, et même à l’étranger : Maroc, Pays Bas, Belgique, Gabon, Indonésie, etc …
On peut citer trois de ses filiales, parmi les nombreuses existantes : SPIE Communications, spécialisée dans les domaines de l’informatique, des télécommunications, des réseaux et des systèmes de sécurité. SPIE Oil & Gas Services, spécialisée dans le domaine de l’industrie pétrolière. SPIE Nucléaire, spécialisée dans le domaine de l’industrie nucléaire.

Dorénavant, l’entreprise profite également du juteux business de l’enfermement. En effet, SPIE fait partie du consortium qui a remporté l’appel d’offre du ministère de la justice pour la construction de quatre nouvelles taules. Une à Beauvais, dans l’Oise, avec 594 places, les travaux ont démarré en juin 2013. Une autre à Riom, dans le Puy-de-Dôme, avec 554 places, démarré en septembre 2013. Celle de Valence, dans la Drôme, avec 456 places, censée ouvrir courant 2015, avec deux maisons d’arrêt et un quartier maison centrale, et dont la construction coûte la maudite somme de 70 millions d’euros. Et enfin la dernière est à Lutterbach dans le Haut-Rhin (au passage on retiendra que le terrain sur lequel est prévu la prison est inondable),  et il y aura 520 places, début des travaux prévu en 2015.
Les quatre contrats signés avec le ministère de la justice comprennent le financement, la conception, la construction et la réalisation de prestations d’entretien et de maintenance sur une durée de 25 ans pour SPIE et ses partenaires. Pour nous montrer qu’ils ont de l’humour, dans les prisons de Valence, Riom et Lutterbach, le contrat prévoit également une « prestation de services à la personne » (hôtellerie, cantine, transport, formation professionnelle, travail des prisonniers, accueil des familles, restauration des prisonniers, restauration des matons et cafétéria) sur une durée de 9 ans.
SPIE s’est acoquiné entre autres avec Gepsa, Barclays et Synthèse Architecture pour mener à bien ces projets.
Et toujours dans l’art de construire des cages, c’est SPIE qui a aussi réalisé la construction de la prison de Leuze, en Belgique (inaugurée en août dernier).

Pour continuer de dresser le portrait de cette entreprise pourrie on peut citer la construction du Morocco Mall de Casablanca (un gigantesque centre commercial), ainsi que celle du centre commercial Qwartz à Villeneuve la Garenne. Ou encore la traversée du lac Léman en fibre optique, et la construction d’une nouvelle ligne de métro à Rennes.

C’est aussi Spie qui a réalisé les travaux de l’école supérieure d’architecture de Belleville, de la caserne de gendarmes à Marseille, qui participe à la construction de la ligne LGV Lyon-Turin (notamment la descenderie de Saint-Martin-la-Porte ), ainsi que de l’A88 et qui a réalisé la construction de l’A63 dans les Landes.

Et c’est en partenariat avec Thalès que Revolux, filiale de SPIE, a installé 1000 caméras pour la mairie de Paris.  Et toujours en matière de vidéo-flicage SPIE a installé des caméras dans plusieurs villes de la banlieue de Lyon, ainsi qu’à Evry, Moissy, Mulhouse, etc.

On retrouve cette même entreprise dans des centrales nucléaires, centrales thermiques, dans des abattoirs, chez Total,  Sanofi, et toute sorte de chantiers de merde où les boîtes de sous-traitant permettent de payer à très bas coût des ouvriers étrangers sur-exploités, bien entendu dans des conditions extrêmement dangereuses. D’ailleurs en décembre 2013 un maçon portugais qui bossait pour une boîte de sous-traitance  meurt sur un chantier de SPIE, écrasé par une dalle qu’un coffrage hâtif à force de cadences infernales n’avait pas su contenir.

SPIE participe à notre contrôle et enfermement, à la course à la vitesse, à produire des énergies toujours plus néfastes, et à créer des lieux d’abrutissement et de consommation.

En bref, SPIE contribue largement à rendre ce monde chaque jour plus moche et nos vies chaque fois plus insupportables. Et il semblerait que cette entreprise ne fasse pas l’unanimité chez tout le monde. Pour preuve, en mars 2012 un camion de SPIE est incendié à Saint-Martin-d’Hères, les flammes se propagent jusqu’à un autre poids lourd puis au bâtiment de l’entreprise qui est alors endommagé. Une inscription « collabos du Tav » est découverte sur place. Puis à Paris, dans la nuit du 11 au 12 février 2014, dans la rue Carducci (XIXe), un utilitaire de l’entreprise SPIE part complètement en fumée, et le mardi 13 mai 2014, un autre utilitaire est incendié rue de Mouzaïa (dans le XIXe). Dans les deux cas les attaques sont revendiquées par refus du contrôle social auquel SPIE participe par la mise en place de caméras, et aussi pour sa participation à l’industrie nucléaire.

Ne les laissons plus pourrir nos vies tranquillement.

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Libellés : Numéro 19