Brèves du Désordre
Le siège de la CGT à Montreuil vandalisé
Le Monde.fr avec AFP | 26.06.2016 à 04h59 (extrait)
Le siège de la Confédération générale du travail (CGT) à Montreuil (Seine-Saint-Denis) a été vandalisé dans la nuit de vendredi 24 à samedi 25 juin par des individus encagoulés qui ont cassé plusieurs portes et vitres, a déclaré Philippe Martinez, le secrétaire général du syndicat. La CGT, fer de lance de la mobilisation contre le projet de loi travail depuis mars – aux côtés de FO, Solidaires, FSU, FIDL, UNEF et UNL – a porté plainte.
Immédiatement condamnées par le premier ministre, Manuel Valls, ces dégradations interviennent deux jours après celles commises au siège de la Confédération française démocratique du travail (CFDT) à Paris.
« On a évité le pire »
« Ça s’est fait assez vite. Des individus encagoulés avec des sacs à dos ont franchi les barrières et ont tapé, forcément avec des objets costauds, sur des portes et des vitres », a déclaré M. Martinez. « Sur les images de la vidéosurveillance, on voit deux individus », a-t-il précisé.
De sources policières, deux personnes ont effectivement franchi les grilles munis de marteaux vers 23 h 30. Ils ont cassé entre sept et huit vitrines avant d’être mis en fuite par les vigiles.
Toutefois, les personnes encagoulées n’ont pas pu entrer à l’intérieur du siège de la première organisation syndicale française. « Il y a plusieurs portes à franchir pour [y] rentrer. Ils ont cassé la première, les vitres sur les côtés, mais ils n’ont pas pu entrer parce qu’il y a un système qui se déclenche », a poursuivi M. Martinez.
Des individus difficiles à identifier
« On a évité le pire », a encore dit le secrétaire général, assurant que le siège n’avait jusqu’à présent jamais été victime de violences d’« une telle ampleur ». Une enquête a été ouverte et confiée au commissariat de Montreuil. « On dispose de vidéosurveillance mais ils vont être très difficiles à identifier à cause des cagoules. Ça ressemble à un match retour après la casse à la CFDT », selon une source policière, qui évoque des personnes « visiblement bien organisées ».
Malgré le fait que cette attaque soit claire et parle d’elle-même à qui n’est ni aveugle ni anesthésié (le siège d’un grand syndicat qui déploie son SO armé de battes de base-ball contre des manifestants, qui vient d’accepter un parcours bidon comme celui de Bastille, dont le siège national est frappé le lendemain de celui de la CFDT attaqué lors d’une manif sauvage, qui pleurniche désormais pour renégocier la loi travail après avoir exigé son retrait pur et simple ; et plus largement qui est bien sûr une institution subventionnée qui cogère tous les jours l’exploitation (ou le nucléaire et les flux de pétrole) avec l’Etat et les patrons – cf par exemple sa non opposition il y quelques jours à l’accord sur le temps de travail à la SNCF*, ou qui participe directement aux dispositifs de maintien de l’ordre – cf l’expulsion musclée il y a 7 ans exactement des sans-papiers qui occupaient la bourse du travail à Paris (voir ici et là) ou ses dissociations à répétition et demandes d’incarcération contre les « casseurs » ou ceux qui s’en prennent à « l’outil de travail », etc etc), malgré tout cela donc, cet acte bienvenu a fait l’objet d’un communiqué en bonne et due forme publié le lendemain par un site du mouvement.
Il n’appartient donc plus à toutes celles/ceux qui le partageaient et s’y reconnaissaient, chacun à sa manière et pour le porter plus avant, mais à ses auteurs et à leur idéologie spécifique (notamment en matière d’analyse du rôle des syndicats dans la domination et de leurs « trahisons » supposées, ou en matière de solidarité et d’auto-organisation).
Voir « Hier la CFDT, ce soir la CGT » signé par « Une cellule parmi tant d’autres… » : nantes.indymedia.org/articles/35142
* « La stratégie de la terre brûlée n’est pas la conception CGT du syndicalisme « , s’est justifiée le 23 juin la fédération CGT-Cheminots, en se présentant comme un « syndicat de lutte honnête et responsable« .
A cette occasion, on pourra relire les brochures :
Mon nom est personne. Contributions anarchistes à un débat autour de l’anonymat et de l’attaque, octobre 2015, 48 pages
Une nuit de décembre à Brescia. Acte de révolte, bien privé ?, mars 2016, 26 p.