Belgique : Haute tension dans les prisons wallonnes et bruxelloises

 relevé dans Brèves du désordre

Haute tension dans les prisons wallonnes et bruxelloises

La cavale, début mai 2016

Onzième jour de grève des gardiens dans toutes les prisons francophones du pays. Les détenus n’ont pas pu sortir des cellules depuis le début de la grève, pas de douches, pas d’activités, pas de visites, pas de téléphone, rien. Les repas sont servis par la Protection Civile. La police a repris le contrôle des prisons [où elle remplace les matons grévistes].

Les syndicats des gardiens viennent d’annoncer de poursuivre leur grève « jusqu’au finish ». Les gardiens exigent plus de collègues (pour faire face aux détenus) et plus de fric.

La situation est électrique dans nombreuses prisons. A la prison de Huy, des détenus ont brûlé leurs matelas pendant la nuit du 3 mai, provoquant l’intervention des pompiers et une descente policière dans l’enceinte pénitentiaire. A Tournai, de nouveaux incidents viennent d’avoir lieu ce mercredi 4 mai, plusieurs détenus ont mis le feu à leurs matelas, ont cassé les WC et ont réussi à inonder toute une aile de la prison. A la prison de Nivelles, les détenus jettent des objets enflammés des fenêtres. A la prison d’Arlon, les pompiers ont dû intervenir à deux reprises cette nuit du 4 mai pour éteindre des débuts d’incendie.


Les détenus de Tournai en colère

Afin de protester contre la grève des gardiens en cours (ce qui revient à se retrouver enfermer 24h sur 24 en cellule, pas de préau, pas de visites, pas d’activités…), le 1 mai 2016, les détenus de la prison de Tournai ont commencé d’abord à taper sur les portes des cellules. Ensuite, plusieurs cellules ont été ravagés et des départs de feu ont été maîtrisé par les pompiers. Le mouvement de protestation a nécessité l’intervention de la Police Fédérale.

Les gardiens de toutes les prisons en Wallonie et à Bruxelles sont en grève, exigeant comme d’habitude davantage de personnel et de répression.


Grève dans les prisons : la police de la route et des enquêteurs de la police judiciaire appelés au secours

RTL, 06 mai 2016 à 06h04 (extrait)

Cela fait maintenant 12 jours que les gardiens de prison sont en grève, et 12 jours qu’ils sont donc remplacés. Mais depuis hier, c’est les agents de la police de la route et les inspecteurs de la police judiciaire qui font leur travail, ce qui n’est pas vraiment pour leur plaire. Les syndicats policiers s’insurgent et la direction de la police, elle, s’exécute.

Les agents pénitentiaires de plusieurs établissements veulent une revalorisation de leurs conditions de travail et de nouveaux engagements. De leur côté, les syndicats policiers estiment que ce n’est pas aux membres de la police fédérale de remplir cette mission.

Michaël Jonniaux, porte-parole de la police fédérale, déplore cette situation : « Quand une personne sollicite un emploi à la police, ce n’est pas pour se retrouver gardien dans une prison. Mais une fois de plus, nous n’avons pas le choix donc la mission doit être exécutée »…

Pour rappel, les gardiens de Lantin, Ittre, Namur, Paifve et Andenne ont rejeté hier la dernière offre du ministre. Koen Geens proposait l’engagement de 350 nouveaux gardiens et le gel des économies jusqu’à la fin de l’année. Le personnel des prisons de Dinant, Forest, Tournai, Huy, Saint-Hubert et Leuze devrait se prononcer ce vendredi, mais il y a de fortes chances pour qu’il refuse à son tour.