Brochure : Une nuit de décembre à Brescia. Acte de révolte, bien privé ?

 

Brèves du désordre

Introduction

En guise de premier des «  textes théoriques » à venir pour « contribuer à approfondir la réflexion », le site Attaque a choisi de livrer à ses lecteurs le 9 mars 2016 la traduction française d’un texte italien nommé « Propriété de la révolte ou spécialistes de la parole ? ». Un texte qui entend relancer la question de la revendication des actions directes, en partant de la critique d’un article paru pour défendre l’attaque (alors) anonyme d’une caserne à Brescia en décembre dernier, revendiquée 15 jours plus tard par la Cellule Anarchiste Acca.

Au premier abord, il peut sembler curieux qu’un site de brèves qui reprend abondamment des articles de journaux ait choisi de traduire et de mettre en avant un long texte dont la thèse principale est au contraire d’affirmer que les actions ne parlent pas d’elles mêmes. Mieux encore, c’est un texte qui affirme que, mêmes anonymes, elles appartiennent toujours à leurs auteurs et pas à tous ceux qui s’y reconnaissent. Parce que peut-être un jour, dans un futur plus ou moins lointain, ces auteurs viendront certifier leur paternité à travers un communiqué pour leur donner enfin leur seul et véritable sens !
Cette façon de penser s’oppose de fait à la pratique de nombreux journaux et sites anarchistes qui diffusent, commentent ou recensent des actions directes anonymes qu’ils se font fort d’interpréter à leur sauce (rien que par leur sélection, les titres qu’ils leur donnent ou la rubrique dans laquelle ils les classent), malgré le fait qu’ils ignorent –comme tout un chacun– absolument tout de leurs auteurs. Des actions directes qui semblent en tout cas suffisamment parler d’elles-mêmes pour que, même déformées par les porte-parole du pouvoir, elles puissent avoir l’honneur d’alimenter le flux permanent d’un site comme Attaque.
Alors, peut-on librement défendre une action directe anonyme en lui donnant le sens qui nous parle afin de la porter plus loin encore, ou ne s’agit-il que d’une méthode d’agitation dangereusement porteuse d’« élucubrations » et de « contes de fées romantiques », qui nous pousse à «  fantasmer sur des accidents ou des faits douteux » ? Rien que ça ! Attaque 2014-2015, ou Attaque 2016 ?

Et là où la question devient définitivement problématique dans le choix serpentueux de nos chroniqueurs de la guerre sociale, c’est quand ils prétendent en outre ouvrir un « débat » avec leur traduction de la sommation du garant des droits d’auteurs de la Cellule Acca. Car ils se sont bien gardés d’y adjoindre celle de l’article initial contesté (Sotto pressione), mais aussi et surtout la réponse des intéressés au texte qu’ils viennent de faire leur, bien qu’elle soit sortie le même jour (3 mars) au même endroit que là où ils ont déniché leur nouvelle illumination « théorique ». Une illumination entachée d’accusations mensongères, qui en fait ni plus ni moins un texte essentiellement calomnieux.

Ce petit recueil de l’ensemble des textes en question, traduits de l’italien, n’a pas pour objectif de combler les oublis volontaires d’Attaque, mais de permettre à chacun de se faire sa propre idée sur la question. Et d’en tirer les conséquences.


Sommaire

- Le « débat théorique » façon Attaque
- Brescia (Italie) : 200 flics réveillés de bon matin et de mauvaise humeur
(19 décembre 2015)
- Sous pression
(18 décembre 2015)
- Communiqués de la Cellule Anarchiste Acca (CAA)
(4 janvier 2016)
- Acte de révolte, bien privé ?
(8 janvier 2016)
- Propriété de la révolte ou spécialistes de la parole ?
(1er mars 2016)
- Spécialistes de la parole ou garants du copyright ?
(3 mars 2016)

Faits douteux :
- Feux sacrés (août 2015)