En Haute Durance et ailleurs contre la THT, le nucléaire et son monde

Le week-end du 19 et 20 septembre dernier avait lieu discussions et rassemblements contre le projet d’interconnexion européen reliant le réseau électrique français au reste du réseau européen à travers la construction d’une nouvelle ligne THT traversant la haute Durance. A la suite un petit résumé de ce Week-end.

Textes, sons, chansons du week-end du 19-20 septembre

Un premier texte lu au départ de la manifestation:

 » Nous sommes rassemblés aujourd’hui pour montrer une fois de plus notre opposition à la construction des deux lignes à très hautes-tensions de 225000V, qui seront néfastes à notre vallée, dangereuses pour les êtres vivants, contraires à la sobriété énergétique et à la sortie du nucléaire.

RTE, tu vas commencer début octobre les travaux, attendant une dernière dérogation pour destruction d’espèces menacées que tu vas obtenir sans problème.

Ce week-end c’est la fête du patrimoine, nous sommes ici à Eygliers au pied du fort de mont dauphin, patrimoine mondial de l’Unesco, et à côté du parc national des Écrins, patrimoine naturel. Et toi RTE tu veux implanter tes lignes, transportant en partie du courant issu de central nucléaire, et ses 330 pylônes au milieu de ce patrimoine.

En effet sous prétexte d’utilité publique et de profits, à cou de subvention, de promesses de travails, de contreparties techniques et financières légalisées, tu passes partout. Le parc, les zones Natura 2000, les 2/3 des communes et élus, le conseil départemental, les bâtiments de France et d’autres encore acceptent tel quel ce projet ou restent muets. Ces institutions ne sont-elles créés que pour réglementées les particuliers et les collectivités ?

RTE, tu te vantes à 60km d’ici sur l’autoroute de Maurienne d’enfouir une ligne à 400000V pour préserver la vallée. Nos montagnes, nos santés, nos maisons, nos activités économiques ont-elles moins de valeurs à tes yeux en haute-Durance ?

Il est facile pour toi, de passer ainsi dans notre vallée peu peuplée, éloignant habilement du projet Gap et Briançon, la contestation est moindre. Mais pourquoi pour si peu d’hommes tant d’électricités ?

A l’heure de transition énergétique, ou l’Europe et la région PACA s’engage à diminuer leur consommation, ou le pays du grand briançonnais parle de territoire à énergie positive, et ou de multiples micros-centrales de proximités se créent, toi tu veux sur-augmenter la puissance du réseau. Une rénovation ne veut pas dire création ou augmentation mais amélioration de l’existant.

Rénoves donc les lignes existantes sans en augmenter le voltage avec les techniques les plus bénéfiques pour tous. Alors nous pourront parler de réelle utilité publique et éloigneront de nos pensées les mots profits, nucléaires, 400000V et connexions transfrontalières.

M. le préfet nous avons été surpris, il y a deux ans lorsque vous avez dit au collectif « que vous en aviez marre que les hauts-alpins vivent mal ».

Et bien sachez que les si les services hospitaliers continuent à fermer, si tous les ans il faut se battre pour le maintien du tain de nuit, et si ces deux THT, passent dans cette vallée, alors oui les hauts-alpins vivront mal.

Loin d’avoir une identité aussi forte que les pyrénéens ou les bretons, nous avons la force de venir d’ici et d’ailleurs et continuerons à lutter pour l’avenir de nos enfants contre la « THT et son monde » ici et ailleurs. »

Un second texte :

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LES MASQUES TOMBENT, PÉTONS UN CÂBLE
(à bas la THT !)
Sous prétexte de rénovation du réseau électrique, RTE et l’Etat imposent la création de 2 nouvelles lignes à très haute tension (225000V) dans la haute vallée de la Durance.
Ces projets s’inscrivent dans les plans européens de développement d’un grand réseau pour servir le marché capitaliste de l’électricité. Ce réseau permettra une plus grande fluidité des échanges marchands comme le prône l’idéologie du libéralisme, qu’on n’aime pas du tout.
Ailleurs aussi, de pareils projets voient le jour et des personnes s’y opposent. Par exemple à Saint Victor et Malvieu dans l’Aveyron contre la réalisation d’un transformateur, à Lille Arras, dans la Manche, etc.
Depuis plusieurs années, RTE et l’État travaillent à l’acceptabilité de leur projet. Celle-ci passe par un processus sournois dit de « concertation ». L’enquête d’utilité publique avait pour seul but de légitimer des décisions arrêtées par avance, sous couvert de prendre en compte l’avis de chacun-e.
Une mascarade !
La dernière formalité en cours est l’avis (consultatif) demandé aux communes concernant le permis de construire des lignes. En réalité, c’est l’aboutissement d’une procédure bien ficelée. Les recours n’ont jamais permis que de gagner trop peu de temps. Il n’a jamais été question pour l’État d’annuler un projet d’une telle ampleur et ayant de tels enjeux économiques au prétexte que des habitants s’y opposeraient.
Nous ne voulons pas de THT du tout, enfouissement ou pas.
RTE justifie la mise en place des lignes THT sous couvert qu’elles permettraient de soutenir le développement des énergies renouvelables.
Comme la critique du nucléaire est aujourd’hui plus répandue, les industriels de l’électricité tentent de se donner une bonne image à travers les «énergies alternatives ». Ces énergies peuvent augmenter la capacité de production globale d’électricité, sans jamais venir remplacer le nucléaire. Ces énergies restent au service d’un projet de société qui perpétue la domination et l’exploitation, toute durable et cogérée qu’elle soit.
La transition énergétique, le discours autour de la consommation consciente et citoyenne entretient le mythe selon lequel on pourrait changer le monde à travers son porte monnaie et très occasionnellement son bulletin de vote, ce qui nous dépossède de nos moyens de lutte et d’une réelle emprise sur ce qui nous entoure.
De plus cela ne reste qu’un leurre, car les énergies renouvelables qui se développent sont à une échelle industrielle. Les critiques des personnes qui se font imposer des champs d’éoliennes nous éclairent sur la réalité de ces « alternatives », et surtout sur les enjeux économiques qui les sous-tendent.
Ce projet comporte son lot d’hypocrisie. Sa justification écologique va jusqu’à prétendre que l’implantation de ligne THT développera la biodiversité du territoire.
Ici c’est la société Ecomed (société EcologieMédiation ) qui expertise l’impact sur la faune et la flore du projet et les «compensations nécessaires». Les clients habituels de Ecomed sont « Autoroutes du sud de la France », « Total », etc.
Qu’est-ce que La THT concrètement ?
Depuis le printemps 2015, les travaux ont commencé. Mise en place de piquets pour l’emplacement des pylônes, et aujourd’hui, suite aux expropriations, déforestation et aménagement des pistes à partir de mi octobre dans différentes communes, ceci effectué par 5 équipes différentes… mais aussi construction d’une base héliport de 2 hangars pour les hélicoptères ainsi que des bureaux dans l’aérodrome (les hélicoptères serviront à transporter le matériel et tendre les câbles), un transformateur prévu à Embrun au printemps…
A Saint Crépin, c’est l’entreprise Charles Queyras TP (récemment rachetée par le groupe Vinci, bien connu pour tous ces méfaits à travers la planète) qui a été sollicitée pour les travaux préliminaires.
Les différentes étapes nécessaires à la mise en place de la THT sont disséminées sur le territoire, et si les travaux doivent se terminer en 2020, certaines phases avancent très rapidement… Il est donc important de se tenir au courant de celles ci afin de pouvoir intervenir de manière adaptée…
Mais ce chantier n’avance pas dans l’indifférence. Des personnes tentent de s’y opposer par différents moyens d’action, discussions d’information, projections, assemblées auto-organisées, banderoles, tags, pique nique ballades au cours desquelles des piquets de marquage de parcelles sont enlevés… Des employés de RTE qui venaient sur des terrains privés se sont fait mettre dehors…
On ne veut plus participer à leur mascarade, il nous paraît plus intéressant de venir à leur fête sans y être invité-es…
En se souvenant des expériences riches du passé, comme celle menée dans la vallée de la Clarée pour empêcher la construction de la voie rapide, ou plus récemment à Notre Dame des Landes, au Val Susa, etc.
Il nous reste encore beaucoup à imaginer,
et encore plus à faire !

Nous ne voulons pas de THT du tout !

Dans la vallée de haute Durance : un week-end de rencontres, de discussions et de lutte contre la très haute tension.