Nous diffusons deux textes qui expliquent comment le national-nucléarisme a saisi un Japon meurtri par la catastrophe de Fukushima. Dans le premier, Le désastre de Fukushima et les 7 principes du national nucléarisme, Thierry Ribault fait le point sur la situation japonaise suite au désastre survenu à Fukushima. Il explique comment nationalisme et nucléarisme se complètent à merveille pour produire un monde où la catastrophe, niée, soumet et discipline. « L’idéologie qui fonde la société nucléaire, dont se sont dotés les défenseurs en profondeur du nucléaire et à laquelle les populations se soumettent, est organisée autour de la déréalisation de la perception du monde. Elle fait le choix, quand elle le juge nécessaire, d’annihiler la vie au nom de l’intérêt national et de déposséder les individus de leur propre existence et de leur liberté au nom d’un supposé intérêt collectif servant de paravent à des intérêts industriels supérieurs. Pour ce faire, cette idéologie légitime et organise la coexistence d’une technologie des plus avancées, avec une profonde régression de la conscience. Je qualifie cette idéologie de national-nucléarisme, car lors- que la vérité est scandaleuse, les mots trop légers en viennent à falsifier la réalité des souffrances qu’ils nomment. Les sept principes sur lesquels repose le national-nucléarisme sont ici présentés, à partir de l’observation de l’administration du désastre inachevable de Fukushima, qui marque une étape nouvelle du progrès dans la morbidité. (…) » Dans L’infamie gagne du terrain Nadine et Thierry Ribault dénoncent le colloque « Créer et penser avec Fukushima ». Aujourd’hui, comme hier avec Tchernobyl, penseurs, écrivains, sociologues, photographes pensent avec la catastrophe transformée en sujet d’étude. Ce qui s’évanouit alors par miracle c’est la catastrophe elle-même. Les mots même de radioactivité, nucléaire, radiations deviennent soudain tabous. Il ne s’agit plus que d’expliquer comment filmer, dire, écrire. » Deux enseignants et écrivains, Michaël Ferrier de l’université Chuo à Tôkyô, et Christian Doumet, de l’université Paris 8, membre de l’Institut Universitaire de France, organisent du 12 au 14 juin à Paris, à l’INALCO et à la Maison de la culturedu Japon, une « Rencontre internationale » intitulée « Penser/Créer avec Fukushima ». (…) Véritable tour de force de ce colloque de trois jours relatif au désastre, les mots « nucléaire », « radioactivité » ou « irradiation » n’apparaissent à aucun moment (…) » Lire le suite, ou télécharger les textes, dans le bibliothèque du site, dans la catégorie Écologie, nucléaire, anti-industrialisme, paysannerie, nécrotechnologies ici : http://sous-la-cendre.info/bibliothequerevues?dl_page=2