[Italie] : Communiqué de la Caisse Anti Répression des Alpes occidentales sur les perquisitions à Mentoulles et Cuneo

lu et recopié sur non fides

[Voir l’article sur les perquisitions de mars dernier à Mentoulles et Cuneo ici.]

Le fondement de l’enquête, identique à des dizaines d’autres ces dernières années et dirigée par les procureurs Padalino et Rinaudo, se base sur l’identification d’un double niveau des activités politiques : l’un légal et public, l’autre caché et hors-la-loi, en faisant référence à des actions illégales non précisées.

Un élément d’une certaine nouveauté dans cette enquête est de pointer le doigt et la loupe vers les activités d’une caisse de solidarité pour les prisonniers (dans ce cas la Caisse antirépression des Alpes occidentales) et par conséquent de vouloir mettre en accusation la pratique de la solidarité.

Attaquer ceux qui soutiennent les compagnons révolutionnaires ou tous ceux qui sont soumis à des conditions de privation de liberté, entraver la solidarité avec les prisonniers et rompre les liens et les contacts avec ceux qui sont hors de prison, cela a un goût ancien et préoccupant. Rendre illégales les activités de soutien aux prisonniers et la lutte contre la répression est un des aspects d’une stratégie inquisitrice, depuis toujours dans les mains des magistrats et des enquêteurs. Un adage déjà tenté en Italie il y a des années, et dans la péninsule ibérique aujourd’hui comme par le passé.

L’objectif est de faire place nette de tout désaccord et d’effacer la solidarité, excepté celle misérabiliste et la simple assistance obéissant aux critères imposés par l’Etat, pour avoir les mains libres et mieux étouffer les conflits sociaux. En frappant la caisse de solidarité avec les prisonniers, on cherche à isoler les prisonniers, à menacer leurs familles, leurs amis et compagnons, à briser leur résistance.

La Caisse des Alpes est une expérience partagée par de nombreuses personnes intéressées par la question de la prison et qui ne considèrent pas la Loi comme une valeur en soi, elle naît de la nécessité de prendre part avec constance à la résistance face aux attaques de la répression, de produire une critique du système carcéral et de garantir du soutien à ceux qui finissent en prison ou sont l’objet d’autres mesures restrictives. Conscients de l’importance d’un lien direct avec ceux qui sont enfermés pour éviter leur isolement mais aussi les abus et l’acharnement envers eux, et bien conscients que cette activité de résistance ne suffit pas à elle seule, nous pensons de toute façon que c’est un aspect inséparable d’autres pratiques et méthodes partagées dans les mêmes objectifs et contre les mêmes ennemis.

Nous refusons la logique inquisitrice qui veut pointer certains d’entre nous comme les principaux responsables de cette activité et nous répétons notre ferme intention de continuer la pratique de la solidarité, qui est un des aspects principaux de la lutte auquel nous n’entendons pas renoncer.

Aucune enquête ne pourra nous faire oublier ou faire diminuer le soutien aux prisonniers révolutionnaires accusés d’avoir tenté de mettre en pièces l’état actuel des choses et aux détenus rebelles, de jour en jour plus nombreux, qui cherchent à survire dans les mailles toujours plus étroites du filet de ce système.

Dans un monde où la solidarité devient un crime, nous ne pouvons que nous déclarer tous et toutes complices.

Caisse AntiRépression des Alpes occidentales.

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[Traduit de l’italien par nos soins d’Informa-azione.]