Plus de 2000 personnes ont manifesté à Nantes samedi 14 septembre, répondant à l’appel à faire « converger les colères » (Gilets jaunes, assassinat policier de Steve Maia Caniço, affaire du politicien local De Rugy, etc). En prévision de la casse, de nombreux commerces du centre-ville s’étaient barricadés derrière des panneaux en bois. La préfecture a réduit drastiquement le périmètre autorisé pour cette manifestation au Cours des 50-Otages, bloquant les accès au centre historique et au chateau des Ducs de Bretagne. Mais ce déploiement policier et ces protections en bois n’empêcheront pas le bordel aux abords… comme en atteste les incendies et affrontements à Bouffay.
« Contre le pouvoir en place, manifestation », indique le poster orné d’un homard rouge vif, référence évidente aux dîners qui avaient déclenché la tourmente traversée en juillet par François de Rugy, qui a démissionné du ministère de la Transition écologique. Le départ est donné après un pique-nique place Delorme, dans « une zone bourgeoise, peu habituée aux manifs ». (Presse Océan, 14.09.2019)
Vers 15h, les premières attaques de vitrines de ce monde ont lieu à la croisée des trams. Banque HSBC, Mutuelle Générale de Bretagne, une agence de voyage et des agences immobilières… Le MacDonalds de Bouffay, déjà abîmé par de précédentes émeutes, se fait de nouveau péter des vitres et souiller sa façade aux oeufs de peinture, tout comme le Carrefour Market.
Une armoire électrique est incendié à Bouffay (cf le résultat ci-contre). Quelques bombes incendiaires feront reculer les keufs en milieu d’après-midi, des barricades seront montées tout au long de l’après-midi au milieu des nuages de gaz lacrymogène, jusqu’en début de soirée…
Au total, 33 personnes ont été placées en garde à vue sur l’ensemble de la journée. Vers midi, les flics annonçaient avoir mis la main sur des dizaines de mortiers et des cocktails Molotov préparés en amont, cachés dans un container non loin de la place Delorme: 15 personnes ont été interpellées en lien avec cette « découverte ». D’autres contrôles préventifs ont mené à des arrestations et les bleus ont saisi un extincteur, plusieurs dizaines de feux d’artifice et de mortiers, ainsi qu’une centaine de parapluies noirs.
Toulouse : envahissement de la gare Matabiau
Plusieurs centaines de personnes ont déambulé dans le centre-ville, et certain.e.s en ont profité pour poser quelques tags bien sentis. Par effet de surprise, le cortège est parvenu à envahir les voies à la gare de Matabiau, pertubant les trains pendant près d’une demi-heure. « Quatre interpellations ont eu lieu selon la dépêche. Les quatre personnes ont passé la nuit en garde à vue. Deux ont été déférées au parquet dimanche et seront jugés mardi en comparution immédiate ; un troisième sera jugé au printemps ».
A Lyon, plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés place Bellecour. Quelques affrontements ont éclaté et onze personnes ont été interpellées, selon la préfecture.
Nancy : Pas mal de monde, et une fin de manif sous les gaz
Entre 700 et 1000 personnes sont descendues dans les rues du centre-ville pour cet appel régional des GJ. Les flics ont décidé que la fin de manif serait « mouvementée ». Les projectiles et pavés ont répondu aux jets de gaz lacrymo et tirs de grenades de désencerclement. Aucune interpellation mais 13 manifestant.e.s blessé.e.s, selon le décompte des street medics locaux.