Petite chronique à la hâte
Le jeudi 5 a eu lieu la manifestation prévue contre l’ingérence de l’entreprise UPM dans l’éducation. Vers la fin de la manif, des affrontements se sont produits contre les forces de l’ordre. Apparemment, selon des témoins, un flic s’est approché en demandant à se battre en “corps à corps” avec les manifestant-e-s. Rapidement, d’autres anti-émeutes sont venus à la rescousse, commençant leur sale boulot et les échanges avec les forces de l’Etat ont impliqué des balles en caoutchouc, des matraquages puis quelques arrestations. Cinq personnes ont été arrêtées lorsque la police a dispersé les manifestant-e-s. Juste après, divers-e-s solidaires se sont retrouvé-e-s en différents endroits pour voir la situation des personnes séquestrées et la réponse à y apporter. Après avoir trouvé des possibilités d’avocats, les lieux où étaient les détenu-e-s et s’être organisé-e-s, diverses personnes solidaires sont allées au commissariat n°7 où se trouvaient les détenu-e-s. Là, sous le regard nerveux des keufs, elles ont exprimé leur solidarité avec les compas à l’intérieur. Accompagnées par des chants constants et les allées-venues des patrouilles, elles sont restées là jusqu’à ce que sorte l’un des compagnon-ne-s dont on prévoyait qu’ils le relâcheraient.
Après la sortie du compa, et sachant que les autres passeraient le lendemain matin au tribunal [pour déclaration] où il était prévu de se rassembler, plusieurs personnes ont commencé à partir et les flics ont profité de la situation pour attaquer les solidaires, à ce moment-là en moins grand nombre. Deux compagnon-ne-s ont été arrêté-e-s, et à l’intérieur les flics se sont vengés sur elle et lui. Après une journée entière passée enfermé-e-s et malgré les coups et les menaces, les compas sont sorti-e-s et ont repris l’activité pour les autres qui se trouvaient toujours dedans. La situation des quatre détenu-e-s dépend maintenant du juge et on attend la décision pour l’après-midi. Plusieurs personnes solidaires se sont rassemblées devant le tribunal attendant et soutenant les détenu-e-s.
S’ils touchent à l’un-e, ils touchent à tou-te-s
La simplicité des choses
Le sujet reste la dignité. Qu’ils ne peuvent arrêter celles et ceux qui défendent les rivières, celles et ceux qui défendent la terre face à l’Etat, au capital et à toutes leurs forces…
Le sujet restera leurs airs ébahis face à tant de gens devant les commisariats ou les tribunaux. Leurs faces en colère car, malgré les compagnon-ne-s menacé-e-s et tabassé-e-s, personne n’a reculé. Leurs airs perplexes à la vue de tant de personnes solidaires revenant au même commissariat où elles ont été attaquées pour venir chercher les compas et dire en face que la lutte continue…
Qu’ici personne ne se rend…
Le sujet reste la dignité qu’ils ne parviennent et ne parviendront pas à freiner. Ces choses simples qui nous rendent si fort-e-s, l’auto-organisation, la conviction de faire ce qui est correct, sans chefs, sans quête de pouvoir ou de profit.
Ce fut émouvant de voir tant de compagnon-ne-s campé-e-s là en solidarité, camper pour défendre les compas et pour continuer à lutter contre le capital, l’Etat et leurs entreprises meurtrières …
[Finalement tou-te-s les détenu-e-s sont sorti-e-s]
Note UPM : l’entreprise finlandaise est en passe d’installer sa deuxième usine de pâte à papier dans le centre de l’Uruguay, dans la région de Durazno. Cette industrie, particulièrement dévastatrice pour les forêts et par ses rejets chimiques dans l’eau, est couplée avec l’implantation d’infrastructures de grande ampleur, énergétiques et en l’occurrence aussi portuaires. Pour peaufiner son projet, UPM a aussi prévu d’investir dans des formations professionnelles dont elle pourrait tirer profit.
[Traduit parPublicacion Refractario, septiembre 9, 2019]
de l’espagnol de