Prison de Fresnes et de Montmédy: ils essayent de se faire la belle

Prison de Fresnes : Ils y étaient presque

Le Parisien / dimanche 1er septembre

Ils l’ont fait « à l’ancienne » : trois détenus de la maison d’arrêt de Fresnes ont tenté, sans succès, de s’évader ce samedi soir. Après avoir réussi à tordre les barreaux de leur cellule et cassé le caillebotis de leur fenêtre, les trois prisonniers ont descendu en rappel deux étages qui les séparait d’une cour intérieure grâce à quelques draps tressés. « Ils ont été bloqués par une porte avant le mur d’enceinte et aussitôt été arrêtés par les surveillants pénitentiaires », détaille une source interne.

Si les surveillants ont cette fois pu intervenir à temps, ce ne fut pas le cas le 30 décembre 2018. Ce jour-là, N. B., un détenu de 29 ans, placé en maison d’arrêt pour une affaire criminelle, avait réussi à franchir à la force des bras et à l’aide d’un drap deux murs d’enceinte du centre pénitentiaire et à s’échapper à pied. Le tout malgré les sommations et trois tirs de gardiens depuis les miradors. À l’époque, « les surveillants en poste sur deux miradors ont vu l’individu et ont procédé aux sommations réglementaires », avait précisé l’administration pénitentiaire. Cela n’avait pas suffi à stopper la course folle du détenu, toujours en cavale, qui avait réussi à franchir le second mûr de la prison, malgré trois coups de feu tirés depuis les tours.
La prison de Fresnes n’avait pas connu d’évasion aussi spectaculaire depuis celle d’Antonio Ferrara, surnommé « le roi de la belle », en mai 2003.

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Prison de Montmédy : Essayer, toujours

Le Républicain Lorrain / vendredi 30 août 2019

Le 26 août 2019, à 14 h 15 exactement, les gendarmes de la brigade de Montmédy sont appelés au centre de détention pour intervenir sur une tentative d’évasion. Quelques minutes auparavant, M. A., alors détenu au centre, profite d’une sortie dans la cour pour se lancer à l’assaut du grillage de la promenade. Habillé de deux joggings et de gants de tissu pour éviter les coupures, il escalade les 5 mètres de métal pour redescendre sur le chemin de ronde. Il y court sur plusieurs dizaines de mètres, longeant un second grillage, qu’il escaladera également pour se retrouver dans le no man’s land, au pied du mur d’enceinte. Il s’aide alors d’une serviette et de l’appui d’un local technique pour grimper, franchir les barbelés et se laisser tomber de l’autre côté, à l’extérieur de la prison.
Une fois au sol, il traverse une haie de thuyas pour « éviter qu’on lui tire dessus » et débarque dans le jardin du chef de détention, qui réside à côté de la prison. Ce dernier, alerté, fouille buissons et bosquets pour le dénicher avant de le repérer, caché dans une cabane de jardin.
Il en sort en trombe et tente de franchir la haie dans l’autre sens, sans succès, en s’appuyant sur une table en plastique, dont le pied cède sous son poids. Sa seule issue : le portail du jardin, vers lequel il s’élance, rapidement rattrapé par le chef de détention, qui le plaque au sol, puis le maîtrise avec l’aide de plusieurs groupes d’agents pénitentiaires, récemment arrivés sur les lieux. Plusieurs d’entre eux sont armés de fusils à pompe, chargés de cartouches non létales.

M. A. n’en est pas à sa première tentative d’évasion : en 2018 déjà, il avait fui une garde à vue en passant par le faux plafond des toilettes d’une gendarmerie. Il avait également quitté l’une de ses audiences, à Sarreguemines, en sautant par la fenêtre du tribunal ; l’affaire avait fait grand bruit.
« Je voulais tenter ma chance pour rentrer chez moi, en Alsace », explique le prévenu, qui avait prémédité son évasion en se préparant physiquement. « Je voulais retrouver ma famille. En prison, ça fume, ça se bat, ça parle mal, c’est pas mon milieu ; je suis un gars de la campagne. »
« C’est un garçon touchant » admet la substitut du procureur, qui lui reconnaît une « immaturité désarmante » ; ce qui ne l’empêche pas de demander une peine exemplaire, sous la forme de 30 mois ferme. La défense, quant à elle, voit en lui « un gosse qui, à 20 ans, a été condamné à 4 ans de prison. Comment on encaisse ça ? »
Le juge le condamnera finalement à 1 an de prison ferme ; peine qui viendra s’ajouter à celles déjà existantes, et sera purgée au centre pénitentiaire de Nancy-Maxéville.