Mercredi 28 août vers 23h, un incendie s’est déclaré à l’intérieur du central téléphonique Orange de Conques-Sur-Orbiel, près de Carcassonne.
Très vite, une alerte donnée « par le dispositif [à distance] de supervision continue du réseau » a mis Orange sur les dents, mais trop tard : le feu avait eu le temps de ravager l’ensemble de l’intérieur du local technique de téléphonie, consumant ses répartiteurs et autres câbles Adsl et Wifi. S’agit-il d’un rare accident ou d’un suicide assisté comme c’est le cas depuis plusieurs mois contre les antennes-relais de téléphonie mobile et de télévision aux quatre coins du territoire ? Toujours est-il que « le départ de l’incendie a été localisé au niveau des installations électriques alimentant en énergie le central » selon les journaflics de France3 Occitanie.
Dans ce petit coin rural le résultat est éloquent : 26 communes concernées, partiellement ou en totalité, 2 676 lignes internet interrompues, plus 803 lignes privées de téléphonie fixe. La commune la plus touchée est celle où se trouvait le central, puisque toutes ses communications sont HS : téléphone fixe, téléphone mobile et internet.
Ce dernier point fournit en passant à tous les ennemis du techno-monde une information intéressante : l’incendie du central Orange a en effet déconnecté non seulement l’adsl (internet) de 26 communes, mais aussi les 3 antennes-relais du réseau mobile situées dans le secteur de Conques-Sur-Orbiel/Villegly. Autant ne pourront-ils pas mettre un flic derrière chaque pylône, ni devant chaque antenne, autant ils ne pourront pas non plus protéger chaque central téléphonique qui se trouve en amont de ces dernières. Tous ces centres de téléphonie et d’internet qui constituent autant de structures de la domination disséminées un peu partout, ces noeuds vitaux à la portée de tous les coeurs ardents qui ne résignent pas à la perpétuation de cet existant mortifère.
Il y a quatre-vingt-deux ans à Barcelone, en mai 1937, c’est la reprise en force par les staliniens du central téléphonique tenu par la CNT qui avait déclenché la première insurrection contre le pouvoir antifasciste républicain, conduisant notamment à l’exclusion du Groupe des amis de Durruti d’une CNT qui avait une fois de plus renoncé à son idéal révolutionnaire. Aujourd’hui, la question n’est depuis longtemps plus d’autogérer les structures du pouvoir au profit de la base, mais bien de les détruire tout court, comme il s’agit de détruire l’autorité et pas de la faire changer de main…