« les fourmis mangent le Béton »; chanson contre le projet du TGV basque

La référence à la chanson date de 2010 concerne le projet Y basque

texte (1) ci dessous trouvé sur internet, encore une contradiction Michèle a offert à ses petites filles avant sa mort ,un microscope et un dictionnaire .


1-texte

J’y songe, même une fourmi se révolterait d’avoir à tournicoter autour d’un robinet en or. Elle préfère la terre à l’or rutilant. Le mot être se décline encore sur les bouches fatiguées et les ex-présidents de la république vendent comme des savonnettes leurs livres au supermarché. Imaginez Montaigne découvrir ses œuvres à proximité des cageots de légumes !
Qui ne s’expose aujourd’hui ? Il n’y a d’école pour moi que celle de la pauvreté mais nous vivons aujourd’hui celle de la surenchère.
SURENCHISSEZ-VOUS et n’allez pas souffler sur l’humble coccinelle au bord du précipice d’une feuille de laitue.
Il est beaucoup question des espèces en voie de disparition parmi les animaux mais il en est dont on ne parle guère, ces espèces d’êtres qui sont nés au siècle dernier, ce fameux 20ème siècle. Leur vécu ne pèse pas lourd, ils le croyaient pourtant arrivés en haut du 21ème siècle. Peu chère, le tourbillon de l’ère informatique, des réseaux sociaux les a balayés. Vous n’entendrez plus parler d’eux à moins de vous asseoir sur un banc vermoulu dans la rue et de guetter le colporteur de poèmes. Celui-là n’a pas voulu entrer dans l’ordinateur, celui-là vous ne l’aurez rencontré que dans la rue ou dans un bar, celle-là, incapable de se dépêtrer des formulaires administratifs aura fini dans un ehpad. La faute à leur vieillesse, allons donc ! Plus personne, nous dit-on, ne sait faire de la dentelle avec juste une aiguille. Mais cette espèce en voie de disparition, c’est aussi la nôtre. Que craignez-vous ? Que ce que vous dites ne franchisse jamais la ligne mais quelle ligne ? Y a-t-il besoin de revêtir sa bure de poète ? Avec votre regard de coccinelle, vous pouvez encore observer autour de vous, vous satisfaire juste d’un frisson d’air, accorder votre respiration avec le mouvement d’hirondelles dans le ciel. C’est pas très politique tout ça ! Mais demandez-moi à choisir entre une rencontre avec un chef d’état, une notoriété quelle qu’elle soit, et un étranger ou une étrangère, je choisirai l’inconnu, celui ou celle qui peut encore tout dire d’un seul regard, d’un seul sourire, d’une seule poignée de main, un inconnu désarmé qui n’aurait à offrir qu’un frisson d’air.
Des désarmés qui n’en a pas rencontrés ? Or, les yeux embués par les réseaux sociaux, nous avons vite fait d’en faire abstraction. Mille personnes inconnues sur Facebook qui vous disent « Je t’aime » valent mieux qu’un pauvre type esseulé en train de balbutier un poème.
Mais j’entends le souligner, ceux sont ces désarmés-là qui enchantent ma mémoire, font bruisser des arbres dans ma tête et tant que je les entendrai souffler, je pourrai me dire, je fais partie de cette espèce en voie de disparition !